« Abraham crut à Dieu, et cela lui fut compté comme justice »

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« Abraham crut à Dieu, et cela lui fut compté
comme justice »
Prédication sur Romains 4.1-51
Introduction
Après avoir prouvé que tous les hommes, païens et juifs, incroyants et athées, sont pécheurs
(Ro 1.18-3,20) et présenté le remède pleinement suffisant – la justice de Dieu acquise à la Croix et
saisie par la foi (Ro 3.21-31), l'apôtre Paul vient au chapitre 4 de son épître aux Romains à la preuve
scripturaire de la justification gratuite par la foi. Il cherche à montrer que cette doctrine n'est pas
une invention de sa part, mais qu'elle se trouve dans les écrits sacrés, c'est-à-dire, à son époque,
dans l'Ancien Testament. Il fait précisément appel aux deux grands héros de la foi : Abraham, père
du peuple d'Israël, et David, le roi selon le cœur de Dieu.
Mettons-nous donc en route à la suite d'Abraham en lisant Genèse 15.1-21
La référence à Abraham pose pourtant problème, car elle paraît forcée. Certes, dans le verset
cité (Gn 15.6), il est bien parlé de la foi d'Abraham, mais celle-ci concerne le fait que Dieu lui
accorde une descendance quand lui et sa femme sont déjà fort âgés. Paul parle au contraire de la
justification de l'impie (v. 5), considération qui semble étrangère au récit de la Genèse. Abraham n'a
pas cru (de façon consciente en tout cas) à l'œuvre gratuite de salut accomplie à la croix, offerte au
pécheur. Et il aurait certainement eu quelques difficultés à formuler la doctrine paulinienne de la
justification par la foi.
Doit-on alors considérer que l'appui que Paul cherche auprès du texte de la Genèse est
abusif ? Qu'il confesse certes la vérité, mais qu'il invoque des passages bibliques inappropriés pour
la prouver ? La réponse à ces questions ne peut faire l'économie d'une écoute attentive du texte de
l'Ancien Testament, placé dans son contexte. De fait, quand on prend le temps de lire le chapitre 15
de la Genèse dans son ensemble et qu'on y ajoute des renseignements tirés des chapitres voisins (en
particulier le chapitre 17), on découvre que l'interprétation de Paul est parfaitement correcte.
Mettons-nous donc en route à la suite d'Abraham en lisant Genèse 15.1-21.
Trois découvertes se dégagent de ce texte :
1
Les passages bibliques sont cités dans la traduction dite à la Colombe.
1. Abraham a cru à la parole du Seigneur
Abraham (qui s'appelle encore Abram) est sorti de sa patrie sur l'appel du Seigneur et vit
maintenant en nomade dans le pays de Canaan, pays que le Seigneur lui a promis. Il reçoit dans ce
texte une promesse extraordinaire : sa descendance sera aussi nombreuse que les étoiles que Dieu
l'invite à contempler dans le ciel nocturne (v. 5) ! Pourtant, Abraham ne dispose d'aucune preuve
visible : il n'a aucun enfant, et lui et sa femme sont vieux. Nous qui connaissons la suite de l'histoire
avons du mal à nous mettre dans la peau d'Abraham et d'imaginer à quel point la promesse divine
était difficile à recevoir. Mais, dit la Genèse, « Abram crut à Dieu, et cela lui fut compté comme
justice. » (v. 6) Cette foi n'a d'ailleurs pas exclu qu'Abraham demande confirmation de la promesse
reçue (v. 8), mais le signe qu'il reçut suite à sa requête aurait été sans valeur pour quelqu'un qui
n'aurait pas déjà eu confiance en la Parole du Seigneur : la vision nocturne dont profita Abraham ne
consistait que dans une attestation solennelle de la promesse.
Paul, qui en tant que rabbin connaissait parfaitement les Écritures, situe correctement l'objet
de la foi d'Abraham. Quand on relit attentivement la citation que l'apôtre fait de la Genèse, on
constate qu'il ne dit pas qu'Abraham a cru que Dieu justifiait l'impie, mais qu'il a cru en Celui qui
justifie l'impie. Paul ne commet donc pas l'erreur d'attribuer au patriarche, de façon anachronique, la
confession de la justification par grâce. Au contraire, il précise que la foi du père des croyants
portait sur la « descendance nombreuse » : « Espérant contre toute espérance, il crut et devint ainsi
père d'un grand nombre de nations » (Rm 4.18).
Le parallèle que Paul établit entre notre foi et la sienne, c'est la confiance accordée à la
promesse de Dieu, basée sur ce que l'on connaît du caractère de Dieu. Car Abraham ne fondait pas
son espérance sur son désir d'enfant (quel appui chancelant !), mais sur le caractère de Dieu. En tant
que Créateur, le Seigneur est tout-puissant et peut tenir ses promesses. Parce qu'il est le Dieu de
vérité, il ne décevra pas celui qui met sa confiance en sa Parole.
Quand on compare la situation d'Abraham avec la nôtre, on ne peut que constater combien la
foi est plus facile pour nous. Car nous avons des preuves bien plus abondantes de la fidélité et de la
puissance divines que le patriarche : les interventions de Dieu au cours de l'histoire d'Israël, les
paroles et miracles de Jésus pendant sa vie terrestre, sa résurrection… On peut y ajouter le
témoignage des chrétiens au cours des siècles, qui inspire notre foi. Mais le propre de la foi, son
essence, reste toujours identique : elle consiste dans la confiance en la Parole parce que c'est Dieu
qui la prononce. On ne doit donc pas confondre la foi avec cette hardiesse téméraire qui prend des
désirs pour la réalité et se berce dans l'illusion que Dieu exaucera nos vœux si seulement nous y
croyons fortement. Non, la vraie foi « donne gloire à Dieu », elle ne met pas en doute les promesses
du Seigneur, car elle sait qu'il pourra les tenir parce qu'il est tout-puissant, et qu'il les tiendra
effectivement parce qu'il est véridique.
2. La foi d'Abraham n'était pas une œuvre par laquelle il aurait mérité
l'approbation de Dieu
Paul, dans son commentaire de Genèse 15, ne s'arrête pas au constat de la foi d'Abraham. Il
fait un pas de plus : il précise que cette foi n'était pas un mérite qui aurait permis au patriarche de
gagner la faveur de Dieu, mais le moyen par lequel il était déclaré juste gratuitement, par grâce.
Paul est formel : la justification par la foi et la justification par les œuvres s'excluent mutuellement.
Soit on reçoit la faveur de Dieu sans la mériter, par seule grâce, soit on l'obtient sur la base de ce
qu'on a fait, comme un « salaire » en récompense de ses œuvres : « À celui qui fait une œuvre, le
salaire est compté non comme une grâce, mais comme un dû. » Mais insiste l'apôtre, c'est la foi qui
est comptée comme justice à Abraham, ce n'est donc pas une œuvre (Rm 4.4s).
C'est ce point précis qui pose problème. Les rabbins juifs avaient tout à fait remarqué
l'affirmation formidable du récit de la Genèse (15.6), mais ils voyaient dans la foi d'Abraham un
mérite qui lui valait l'approbation de Dieu. Il est vrai que la foi honore Dieu, elle lui donne gloire. À
l'inverse, l'incrédulité qui met en cause sa Parole, révèle en fin de compte un doute sur le caractère
de Dieu ; c'est donc un péché. Mais la foi qui nous donne accès au salut, ne peut pas, ne doit pas,
être considérée comme méritoire. Autrement, nous pourrions nous en glorifier, et la justification ne
serait plus, par pure grâce, la seule œuvre de Dieu. Dieu ne justifie que l'impie, et non celui qui
imagine encore que sa foi pourrait lui gagner l'approbation divine.
Comment Paul démontre-t-il une compréhension différente du récit de la Genèse ? Loin
d'être une interprétation arbitraire, elle repose en fait sur une comparaison entre les deux récits que
comporte la Genèse sur l'alliance que Dieu conclut avec Abraham (Gn 15 ; 17). Même sans lire tout
le chapitre 17, on peut suivre la pensée de Paul. Il fait remarquer que Dieu conclut une alliance avec
Abraham en deux étapes. En Genèse 15, il lui promet une descendance nombreuse et scelle
l'alliance par le rite impliquant les animaux découpés (nous reviendrons au sens de ce rite qui peut
paraître bizarre). En Genèse 17, il y ajoute le signe extérieur de la circoncision. Paul fait remarquer
qu'Abraham a donc été justifié avant d'avoir été circoncis. La circoncision qui symbolise
l'obéissance à la loi divine ne peut être la base de la justice du patriarche, car elle n'est intervenue
qu'après coup, « comme sceau de la justice (qu'il avait obtenue) par la foi ». (Rm 4.11)
L'interprétation paulinienne se confirme parfaitement quand on lit les deux chapitres en
parallèle. Il est très frappant de constater qu'à aucun moment Dieu ne parle à Abraham de
l'obéissance due au commandement de Dieu quand il fait alliance avec lui au chapitre 15. Le
comportement du patriarche n'est ni une condition préalable ni une clause suspensive vis-à-vis de
l'alliance conclue. En revanche, le chapitre 17 ouvre sur cette exhortation : « Je suis le Dieu Tout
Puissant. Marche devant ma face et sois intègre. » Dans la vie d'Abraham, il y a donc bien les deux
mêmes étapes que dans l'expérience du croyant de la nouvelle Alliance : nous entrons dans la
relation avec Dieu par la foi et sommes déclarés juste devant Dieu indépendamment de notre
comportement, sur la seule base de la grâce divine. Ensuite seulement vient l'obéissance à la volonté
de Dieu. Cette deuxième étape n'est pas une option que l'on pourrait laisser à son gré de côté en se
contentant de l'« équipement de base » ; néanmoins elle ne fonde pas notre salut, sous peine
d'annuler la grâce.
La précision avec laquelle Paul étudie le cas d'Abraham est importante pour nous. Car la
tentation est réelle de vouloir préserver malgré tout une participation de notre part – même toute
petite – au salut reçu. Ne pouvons-nous pas au moins nous vanter de croire à la Parole de Dieu
quand tant d'autres la refusent ? Non, la foi ne saurait en aucun cas être une œuvre méritoire. Notre
salut repose sur la vérité, ô combien précieuse, que Dieu justifie l'impie – et seulement l'impie !
L'image de la fournaise fumante nous rappelle que Dieu a pris sur lui le châtiment de nos péchés
3. Dès Genèse 15, Dieu prend sur lui la malédiction du pécheur
Le texte de la Genèse comporte un troisième enseignement – et c'était celui-ci qui a
constitué pour moi la plus grande surprise : en fait, dès Genèse 15, Dieu prend sur lui la malédiction
du pécheur. Pour le découvrir, il faut être familiarisé avec les coutumes de l'époque de l'Ancien
Testament. La clé se trouve dans le rite étrange décrit à partir du verset 9. Sur ordre du Seigneur,
Abraham prend une génisse, une chèvre, un bélier et deux oiseaux. Il découpe les trois grands
animaux en deux et place les moitiés de deux côtés ; les deux oiseaux sont aussi mis chacun d'un
côté. Cette disposition étonnante pour le lecteur moderne faisait partie du rituel habituel dans le
monde antique pour la conclusion d'une alliance. D'abord, les deux parties se mettaient d'accord sur
les clauses – ou plus exactement c'était le suzerain qui en dictait la teneur au vassal. Ensuite, on
passait entre les animaux découpés en invoquant les dieux : si on ne respectait pas l'alliance, les
dieux devraient faire en sorte que l'on subisse le même sort que les animaux coupés en deux.
Évidemment, il n'est pas question de dieux dans le récit de la Genèse, car contrairement aux
peuples environnants, Abraham savait qu'il n'y avait qu'un seul vrai Dieu. Mais ce qui est surtout
extraordinaire dans le déroulement de la cérémonie rapportée en Genèse 15, c'est le fait que seul
Dieu (représenté par la fournaise fumante dans la vision nocturne) passe entre les animaux découpés
(v. 17). C'est donc Dieu lui-même (et exclusivement) qui assumera la malédiction attachée à la
rupture de l'alliance2. Cette rupture ne pourra provenir que de la désobéissance d'Abraham et de ses
descendants, car Dieu tient toujours ses engagements. Mais c'est Dieu qui en assumera les
conséquences. Quelle préfiguration extraordinaire de la Croix ! Pour le dire, les paroles du
réformateur Martin Luther, qui chante le « merveilleux échange » dans une lettre de 1516 :
Donc, mon cher frère, apprends à connaître Christ, et Christ crucifié ; apprends à chanter sa
louange, à désespérer de toi-même et à dire : Toi, Seigneur Jésus, tu es ma justice, mais moi je
suis ton péché ; tu as assumé ce qui est à moi, et tu m'as donné ce que je n'étais pas. Prends
garde […] d'aspirer un jour à tant de pureté, que tu ne voudras plus voir en toi le pécheur, tout
en l'étant. En effet, Christ n'habite que chez les pécheurs. […] Tu ne trouveras donc la paix
qu'en lui, après avoir désespéré de toi-même et de tes œuvres ; tu apprendras en outre de luimême que, de même qu'il s'est chargé de toi et qu'il a fait siens tes péchés, de même il fait tienne
sa justice.3
Conclusion
Paul a donc pleinement raison d'invoquer Abraham pour illustrer la justification gratuite du
pécheur qui croit. Cet exemple peut nous encourager à lire (ou à relire) l'Ancien Testament, car
comme dit l'apôtre, « ce n'est pas à cause de lui [Abraham] seul qu'il est écrit : Cela lui fut compté,
c'est aussi à cause de nous, à qui cela sera compté, nous qui croyons en celui qui a ressuscité d'entre
les morts Jésus notre Seigneur, livré pour nos offenses, et ressuscité pour notre justification »
(Rm 4.23-25).
Il est vrai qu'il nous faut parfois quelqu'un pour nous aider à décoder l'Ancien Testament, car
ces textes nous sont transmis depuis une époque lointaine, et font état de coutumes qui nous sont
inconnues. D'où l'utilité de la lecture communautaire. Mais l'effort investi vaut la peine, car nous en
retirons une riche bénédiction. Les personnages de l'Ancien Testament nous livrent, par leur vie, de
multiples illustrations des vérités de la foi. Et ces histoires (vraies !) peuvent nous aider à retenir
plus facilement les leçons enseignées. Quand nous penserons à la justification par la foi, gardons
ces deux images fermement imprimées dans notre cœur :
2
Tous les commentateurs ne suivent pas cette interprétation, car nous ne possédons aucun texte qui interprète le rite
comme symbole d'une menace de malédiction avant le premier millénaire (Victor P. HAMILTON, The book of Genesis :
chapters 1-17, New International Commentary of the Old Testament, Grand Rapids (MI), Eerdmans, 1990, p. 430433). Dans la Bible, le sens est attesté dans Jér 34,18-20. Silence des textes (forcément lacunaires) n'équivaut
pourtant pas à absence du sens dans la réalité. On peut supposer que les rites étaient assez stables, même sur des laps
de temps assez longs. En tous les cas, c'est Dieu seul qui conclut l'alliance.
3 Lettre à Georg Spenlein, 8 avril 1516, Œuvres, Genève, Labor et Fides, 1959, t. VIII, p. 10.
−
−
Le vieil Abraham sans enfant qui regarde le ciel étoilé : il croit que Dieu accomplira sa
promesse.
La fournaise fumante qui passe entre les animaux découpés : Dieu prend sur lui le châtiment de
nos péchés !
Amen.
Lydia JAEGER
De Lisbonne à Port-au-Prince...
Le tremblement de terre de Lisbonne, au milieu du XVIIIe siècle, eut un retentissement de
long terme sur les mentalités du vieux continent. Il a accentué la pente sceptique de la pensée des
Lumières, qui reste vénérée pour son scepticisme même jusqu'à nos jours. Sans images fixes ni
animées, sur la base de simples récits, des intellectuels furent capables de comprendre la gravité de
l'horreur... et souvent d'y lire la confirmation de leurs contestations de l'ordre ancien des idées.
Parmi eux, Voltaire vit dans les événements (la ville fut détruite à 85 %) la confirmation de son
agnosticisme. Pour plaider l'inexistence de la providence divine, il fit circuler son Candide dans les
rues de Lisbonne, qu'il fit atteindre à ce dernier au moment même où « la mer s'élève en
bouillonnant dans le port... (et où) des tourbillons de flammes et de cendres couvrent les rues et les
places publiques... ». Alors que la tragédie de Lisbonne a laissé sa trace dans l'histoire de
l'humanisme athée, quel sera l'impact durable du séisme de Port-au-Prince sur les esprits et sur les
cœurs ? Sur la terre meurtrie d'Haïti, c'est un renouveau de la foi qui paraît plutôt prendre corps.
Phénomène inédit, des prêtres du vaudou, accusés d'avoir été inefficaces ou malfaisants, ont dû être
protégés de foules hostiles ! On se prend ainsi à espérer, dans la prière, qu'au contraire de Lisbonne,
le séisme de Port-au-Prince soit lui l'instigateur d'un renouveau spirituel. Et qu'on en ressente l'effet
jusqu'en Europe. Certains reportages n'ont-ils pas, dès les heures qui ont suivi la catastrophe,
transformé les médias incrédules en porte-parole de la foi vivante d'un peuple ? Quelle force que
celle du témoignage de cette rescapée sur son brancard, couverte de la poussière des décombres,
qui, devant les micros des journalistes, n'était capable que de remercier Dieu. À Port-au-Prince les
Églises sont pleines, les conversions sont nombreuses, alors même que la vie reprend
chaotiquement ses droits. Voilà une prédication puissante, autrement convaincante que les discours,
pour tous ceux, membres des organismes internationaux et observateurs, qui sont au chevet de la
nation blessée. Pour peu qu'ils considèrent sans arrogance ce peuple martyr.
Autre élément de réconfort dans ce contexte de deuil, il semble que le monde évangélique
français, ému par le drame, soit tiré d'une certaine torpeur missionnaire par la nécessité d'assister les
frères et sœurs d'Haïti. Avant les événements du 12 janvier, les besoins d'Haïti, déjà massifs,
effrayaient par leur ampleur plutôt qu'ils n'encourageaient la solidarité chrétienne... L'engagement le
plus coûteux, c'est-à-dire l'engagement en personnel, était l'exclusivité de petits groupes motivés
mais isolés, telle l'initiative de scolarisation nommée « Carrefour Citoyen », lancée il y presque une
dizaine d'années, dans un des plus pauvres bidonvilles de Port-au-Prince4. Mais aujourd'hui, devant
l'extrême du dénuement, nous ne pouvons plus contester, en tant qu'Église du Seigneur, notre devoir
fraternel de secourir Haïti. Et ces frères et sœurs ont besoin de plus que d'argent. Voici venu le
4
Consulter loic.aub.free.fr pour une présentation du « Centre pour le développement de Carrefour Citoyen » qui est
largement due à l'initiative d'un ancien étudiant de l'Institut Biblique de Genève.
temps d'une mission intégrale vraiment conséquente, car quelle mission serait intégrale en
négligeant l'apport de la fraternité chrétienne ? Les mouvements et groupements évangéliques et
protestants (CNEF, FMEF, FPF, DEFAP, Fondation du protestantisme) se mobilisent et s'efforcent
de se coordonner. Au plan évangélique, le SEL a pris une décision stratégique de grande importance
en décidant de faire d'Haïti l'un de ses territoires d'intervention « directe », et la Mission Biblique, si
étroitement liée par son histoire à l'Institut... Biblique, se trouve jouer un rôle de pivot dans le lien
avec les Églises sur place. Les chrétiens d'Haïti, dont les relations avec le christianisme américain
sont étroites mais souvent teintées d'incompréhension, demandent avec insistance le soutien, même
modeste, des chrétiens de France. Au nom d'une affinité culturelle que les turpitudes de l'histoire
n'ont pas effacée.
L'actualité d'Haïti est suivie de près à Nogent. L'un de nos étudiants a manifesté son intérêt
pour un court séjour en Haïti dans le courant de l'été, dont l'objet serait d'aller seconder là-bas des
responsables épuisés par un travail harassant et le manque de sommeil. Et après une première
période de 5 ans, l'Institut a récemment reconduit avec une union d'Églises haïtiennes en France son
partenariat « Cara-IBN » qui contribue à former des responsables présents et futurs de ces
communautés. L'histoire démontre que des initiatives de formation très modestes peuvent être de
très grand impact quand elles s'inscrivent dans la volonté de Dieu. Prions et agissons pour que la
jeune génération haïtienne, sur l'île et parmi la diaspora, soit rendue apte à servir Dieu dans l'Église
et dans le monde.
Comme l'exprime la devise de l'Institut depuis le premier jour, nous voulons contribuer à
l'annonce de l'Évangile « ...pour le monde entier ». L'extraordinaire développement ex nihilo de
l'Église au sud, en (presque) 90 ans, n'annule pas ce programme. Que le Seigneur nous donne, dans
le temps qui est le nôtre, un cœur et une vision missionnaires pour annoncer son Évangile.
J.E. Blocher
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