Comment lire, ou « écouter » La Bible ? (II)

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Textes d’après l’Archimandrite Elie (Monastère de La Transfiguration) à partir du numéro 0 des « Commentaires bibliques » Texte de la LXX
Comment lire ou écouter la Bible
Présentation des panneaux affichés pour la journée du
Patrimoine 2009 dans la chapelle orthodoxe Saint
Joseph à Poitiers,
Paroisse La Trinité et Saint Hilaire
Texte d’après l’Archimandrite Elie, du Monastère
Orthodoxe de la Transfiguration pour l’introduction à la
collection « Commentaires bibliques » édités par le
Monastère
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D’où vient La Bible ?
La Sainte Ecriture forme toute une « bibliothèque »
composée de livres de styles littéraires fort différents. Les
uns sont historiques ; il y a des codes de conduite, des
présentations théologiques, des collections de lois et de
rubriques liturgiques ; on trouve des poèmes et des recueils
de sagesse. Dans sa forme actuelle, sa rédaction s'est
étalée sur une période d'environ 1 500 ans. Au
commencement, les hommes se transmettaient leurs
souvenirs et leurs pensées ou leur sagesse, par voie orale.
Puis, relativement tardivement, des scribes ont collecté et
compilé les « traditions orales » qu'ils ont pu recueillir et les
ont arrangées pour les faire concorder, ou juxtaposer
lorsqu'ils révélaient des aspects complémentaires.
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LA BIBLE JUIVE (Tanakh, Miqra) (de Jean Duhaime, Université de Montréal)
I.
Torah
(Pentateuque)
II. Neviim
(Prophètes)
a. Neviim rishonim
(Premiers prophètes)
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1.
2.
3.
4.
5.
Bereshit (Genèse)
Shemot (Exode)
Vayiqra (Lévitique)
Bamidbar (Nombres)
Devarim (Deutéronome)
6. Yehoshoua (Josué)
7. Shoftim (Juges)
8. Shemouel (I et II
Samuel)
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b. Neviim aharonim
(Derniers prophètes)
9.
10.
11.
12.
Melakhim (I et II Rois)
Yeshayahou (Isaïe)
Yrmeyahou (Jérémie)
Yehezqel (Ézéchiel)
Trei Assar (Les Douze)
Hoshéa (Osée) Yoël (Joël)
Amos (Amos) Ovadia (Abdias)
Yona (Jonas) Mikha (Michée)
Nahoum (Nahum)
Havaqouq (Habacuc)
Tsephania (Sophonie)
Haggaï (Aggée)
Zekharia (Zacharie)
Malakhi (Malachie)
II.
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Ketouvim
14.
15.
16.
17.
Tehilim (Louanges / Psaumes)
Mishlei (Proverbes)
Iyov (Job)
Shir Hashirim (Cantique des
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(Écrits)
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cantiques)
18. Routh (Ruth)
19. Eikha (Lamentations)
20. Qohelet (Ecclésiaste)
21. Esther (Esther)
22. Daniel (Daniel)
23. Ezra – Nekhem’ya (Esdras –
Néhémie)
24. Divrei Hayamim (I-II
Chroniques)
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LA BIBLE CHRÉTIENNE (de Jean Duhaime, Université de Montréal)
Les livres du Premier Testament en gras italique sont
propres aux catholiques et aux grecs orthodoxes. Les
livres suivis de la mention Sup comportent des
suppléments (grecs) adoptés par
les catholiques et les grecs orthodoxes, mais non par
les protestants et les anglicans.
Les sections en rouge sont propres aux grecs
orthodoxes. Les canons d’autres églises (orthodoxe
slave, éthiopienne, etc.) comportent quelques livres
supplémentaires.
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PREMIER TESTAMENT
I. Pentateuque
Genèse; Exode; Lévitique;
Nombres; Deutéronome
II. Livres
Josué; Juges; Ruth; I et II Samuel;
historiques
I et II Rois; I et II Chroniques;
Esdras; Néhémie; Tobie; Judith;
EstherSup;
I et II Maccabées (III Maccabées)
III. Livres poétique Psaumes (Psaume 151; Prière de
Manassé); Proverbes; Job;
et sapientiaux
Cantique des cantiques; Qohélet;
Sagesse; Siracide
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IV. Livres
prophétiques
Isaïe; Jérémie; Lamentations;
Sup
Baruch; Ézéchiel; Daniel ; Osée
Joël; Amos; Abdias; Jonas;
Michée; Nahum; Habacuc;
Sophonie; Aggée; Zacharie;
Malachie
SECOND TESTAMENT
I. Évangiles
Matthieu; Marc; Luc; Jean
II. Actes des
Apôtres
aux Romains; I et II
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IIIa. Épîtres de
Paul
IIIb. Épîtres
«catholiques»
IV. Livre
«prophétique»
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aux Corinthiens;
aux Galates;
aux Éphésiens;
aux Philippiens;
aux Colossiens;
I et II aux Thessaloniciens;
I et II à Timothée;
à Tite; à Philémon;
aux Hébreux
de Jacques; I et II Pierre; I, II et III
Jean; Jude
Apocalypse de Jean
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Comment lire, ou « écouter » La Bible ? (I)
Certains veulent prendre à la lettre tout ce qui est écrit,
comme des évènements historiques. il y a pourtant bien des
difficultés à faire correspondre ce que nous savons de
l'histoire avec certaines données bibliques. Il est jusqu'à
présent impossible de retrouver à coup sûr les lieux et les
circonstances du Déluge, dont le récit se trouve aussi en
Mésopotamie, pas plus que les épaves de l'arche de Noé...
D’autres visent à interpréter les passages de la bible
comme des mythes au sens défini par « le Robert »: « Récit
fabuleux, transmis par la tradition, qui met en scène des
êtres incarnant sous une forme symbolique des forces de la
nature, des aspects de la condition humaine ».
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Comment lire, ou « écouter » La Bible ? (II)
Dans une lecture « mythique » on enlève toute réalité
historique au rapport entre le Dieu qui se révèle et ceux
auxquels Il se manifeste. On fait alors
de la bible une invention humaine, au
même titre que les fables d'Esope, les
contes de Perrault ou le mythe de la
caverne de Platon. Le Déluge n'est
certainement pas qu'un mythe mais il
y a eu vraisemblablement un
événement historique réel, dont les
circonstances et la localisation ont été
oubliées, mais dont le souvenir vivant dans l'inconscient
collectif a pu servir de trame à une description symbolique à
destination théologique.
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Comment lire, ou « écouter » La Bible ? (III)
Affirmer que « le Saint-Esprit a écrit la Bible par
les prophètes », ne signifie pas que les Ecrivains
sacrés n'aient été que des instruments inertes, ou
sans personnalité, dont le Saint-Esprit aurait, en
quelque sorte, tenu la main pour leur dicter
exactement ce qu'ils devaient écrire. Il y a
«synergie» entre l'action de l’Esprit Saint et celle
du - ou - des rédacteurs. Dieu s'adapte aux choix
des hommes et aux évènements de leur histoire.
A travers ces personnes et ces faits, le rédacteur
inspiré par ce même Esprit Saint, comprend à la
Lumière de celui-ci le sens des évènements et du
rôle des personnes, puis il en entreprend le récit selon la perception,
selon le style, selon le caractère, qui sont les siens. C'est une
œuvre commune (synergie) où l'action du Saint-Esprit et celle de
l'homme se compénètrent.
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Comment lire, ou « écouter » La Bible ? (IV)
Ainsi, bien qu'il ne soit plus possible, ou au moins très
difficile, de reconstituer avec certitude la trame historique
des personnages ou des évènements bibliques parce qu'ils
remontent parfois à la nuit des temps ou en tout cas à des
périodes où n'existaient pas encore de chroniqueurs au
sens ou nous l'entendons aujourd'hui, nous pensons plutôt
que ceux que la bible met en scène s'appuient pourtant sur
des faits et des personnages réels. Ils demeurent inscrits
dans la mémoire inconsciente collective qui s'en est servi
pour souligner, révéler ou montrer des aspects spéciaux du
message ou de la révélation dont le récit est l'objet. Ces
personnes ou ces événements ont alors une valeur
universelle et symbolique qui dépasse la réalité historicomatérielle de leur existence.
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Comment lire, ou « écouter » La Bible ? (V)
L’histoire des hommes prend son sens à travers la
Bible, elle est intégrée et transfigurée par celle-ci et
dans celle-ci.
L’Histoire Sainte assume l'histoire
profane et la conduit à sa perfection et à son
achèvement. Jean Daniélou fait remarquer que :
« L’histoire sainte constitue en réalité l'histoire totale, à
l'intérieur de laquelle se situe l'histoire profane qui n'en
est qu'une part et qui y joue un rôle déterminé. » Il fait
également remarquer en note que
« Cyrille d'Alexandrie marque bien cela : « Par l'esprit de
prophétie (qui est intelligence religieuse de l'histoire),
l'homme, malgré son exigüité, voit le commencement et la
fin du cosmos et le milieu du temps et connait la succession
des empires » (Daniélou « Essai sur le mystère de l’histoire » Cerf,1982 p.33)
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Les traductions
La plupart des traductions chrétiennes de langue française de la
Sainte Ecriture, sont faites à partir d'un texte latin, la «Vulgate», traduit
par saint Jérôme dans les années 400. C'est la version qui fut officielle
dans le monde occidental, celui de la
juridiction chrétienne de Rome, le « monde
latin », « l'univers catholique » puis «
protestant » qui en est issu. Saint Jérôme a
entrepris de retraduire la Bible à partir d'une
édition latine plus ancienne, qu'il jugeait trop
éloignée du texte hébreu. Hélas, Jérôme «
n'avait pas conscience que le texte hébreu de
son époque était, sur bien des points, légèrement différent du texte
hébreu qui avait servi de modèle aux traducteurs » de la Bible grecque
de la « Septante ».(J.Dorival « Modernité des traductions anciennes de la Bible ? » in « La Bible, 2000 ans de
lectures » DDB p.24)
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La Septante
La Bible des «Septante» est la
Bible en langue grecque. Elle
avait servi de base à toutes les
traductions du monde juif et
chrétien bien que des réticences
juives aient surgies dès la fin du
premier siècle de notre Ère, moins
« pour des raisons de type
linguistique ... que par les nécessités de la polémique
antichrétienne ». Dans le monde juif, après avoir été utilisée
durant cinq ou six siècles, cette traduction est tombée
définitivement dans l'oubli vers les années 130 ap. J.C.
Elle avait été commandée par le roi d'Egypte, Ptolémée Il
Philadelphe qui régna sur l'Egypte au troisième siècle avant
Jésus-Christ, de 285 à 247.
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La Septante
Elle est appelée « La Septante », parce
que la Tradition nous dit qu'elle a été
traduite à Alexandrie par Soixante-dix sages Juifs érudits et
pieux pour les besoins des nombreux juifs hellénisés
d'Egypte. C'est aussi la plus ancienne
« version » des saintes Ecritures, la forme la plus ancienne
dans toute l'évolution complexe de ce Livre. C'était la
« Bible » couramment utilisée en langue grecque à l'époque
de Jésus et de ses disciples. Les Apôtres l'ont connue et
utilisée ; c'est elle que les Pères de l'Eglise chrétienne ont
méditée, analysée, commentée et transmise. Elle est
aujourd'hui encore la base de toutes les traductions
bibliques des Eglises orthodoxes.
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Les méthodes exégétiques (I)
Une équipe, autour de mère Elisabeth de
Solms, publie un travail très remarquable
pour aider à comprendre les saintes
Ecritures, sous le titre de « Bible
Chrétienne », présente en parallèle et avec
des explications fort judicieuses, les textes
bibliques qui s'éclairent par eux-mêmes et tels que les ont
interprétés les Evangélistes, les Pères de l'Eglise et toute la
Tradition de celle-ci jusqu’à notre époque. Avant eux, le
cardinal Daniélou et bien d'autres exégètes avaient déjà
présenté des études partielles de cette « méthode ». Les
travaux du père Hamman, que l'on trouve aujourd'hui dans
la collection « les Pères dans la foi » chez DDB, « Thèmes
et figures bibliques », en font partie.
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Les méthodes exégétiques (II)
Certaines méthodes s'attachent à essayer de remettre les textes
dans leur situation historique, sociologique et culturelle à l'époque
des faits étudiés, ou de la composition présumée du livre.
D’autres étudient les livres bibliques quant à leurs structures
littéraires. Tous visent plus ou moins à connaitre l'histoire du
Peuple choisi, le Peuple Hébreux, en tant que racine et source de
notre propre peuple chrétien.
Les Apôtres et les Pères de l'Eglise avaient un autre but :
discerner comment et en quoi les Ecritures annoncent le Christ,
ce qu’elles nous révèlent de la nature de Dieu, du sens de la
création, notamment de l'homme, des relations entre lui et son
Dieu, celles du genre humain avec le cosmos, ainsi que le sens
de la destinée de chaque personne en particulier. Pour ce faire
ils ont développé la « lecture typologique ».
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La lecture juive de la Bible
La lecture juive des textes sacrés et les
commentaires ont donné naissance à deux types
d'interprétations. Celle du « Talmud », qui fait
une lecture législative de l’Ancien Testament. Y sont
contenus les préceptes et les commandements, la
législation civile et religieuse, le droit. Toute la vie
pratique y est inscrite. Il y a une autre ligne de lecture :
le « Midrash » qui est une forme homélitique. C'est une
analyse, souvent orale et transmise par la même voie,
ce qui forme une tradition. Son but est d'offrir aux
fidèles une méditation et des commentaires qui
nourrissent leur propre réflexion ou qui justifient
des lois et des pratiques juives. La lecture
midrashique a été à l'origine de nombreuses
interprétations de l’Ancien Testament dans la
rédaction même des écrits du Nouveau.
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Textes d’après l’Archimandrite Elie (Monastère de La Transfiguration) à partir du numéro 0 des « Commentaires bibliques » Texte de la LXX
La lecture midrashique et le Nouveau Testament (I)
Lorsque Matthieu rapporte
l'exécution des enfants de Bethléem
par les sbires d'Hérode, il montre
comment cela réalise, dans l'histoire, ce
qu'il perçoit alors comme une prophétie du
livre de Jérémie : Hérode... envoie
exécuter tous les enfants dans Bethléem
et dans toutes ses frontières, de deux ans
et en dessous... Alors s'accomplit le mot
dit par Jérémie le prophète : « une voix
dans Rama s'entend, pleur, plainte nombreuse : Rachel
pleure ses enfants. Elle ne veut pas être consolée : parce
qu'ils ne sont plus ! ».
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La lecture midrashique et le Nouveau Testament (II)
Ou, quand Jean raconte l'épisode où le soldat vérifie la
mort de Jésus crucifié par un coup
de lance envoyé avec adresse en
plein cœur, au lieu de lui rompre les
jambes comme il le fait aux deux autres
suppliciés, il y voit aussi la réalisation
d'une prophétie : ces choses sont arrivées
pour que l'Ecriture soit accomplie : « nul
os de lui ne sera brisé » (in 1 9/3 6).
Cette « prophétie » du livre de l'Exode
demande de ne rompre aucun os de
l'agneau qui doit être rituellement immolé pour la Pâque. Ce
qui fait que l'évangéliste associe l'agneau pascal au crucifié
qui devient pour les temps nouveaux le Nouvel Agneau.
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La lecture midrashique et le
Nouveau Testament (III)
C'est ainsi que, encore non reconnu par les
pèlerins d'Emmaüs, Il leur interpréta dans
toutes les écritures ce qui Le concernait (Lc 24/27),
c'est-à-dire qu'Il initiait ses disciples à discerner
comment l’Ancien Testament l'annonçait, Lui. Le
témoignage de l’Ancien Testament est capital car
c'est cela seul qui authentifie la prétention de
Jésus à être le Christ attendu, puisqu’Il réalise «
sans en changer un iota » ce que les Ecritures
annonçaient ! D'ailleurs quelques versets plus loin
saint Luc ajoute avec insistance : Il leur dit « ... il faut
que soit accompli tout ce qui a été écrit dans la loi de Moïse, les
Prophètes et les Psaumes, sur moi «. Alors il ouvre leur intelligence pour pénétrer les Ecritures. Il
leur dit : « Ainsi il a été écrit que le Christ devait souffrir et se lever d'entre les morts le troisième
jour. Et que serait proclamé en mon nom la conversion pour la rémission des péchés à toutes les
nations, en commençant par Jérusalem. Vous en êtes témoins... » (Lc 24/44-47).
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Les différents niveaux de « lecture » (I)
Interpréter la Bible d'une manière historique
Nous en confronterons parfois les données avec celles de
l'archéologie et de l'histoire des civilisations antiques ou se
sont déroulés les évènements relatés par la Bible, tout en
admettant le caractère relatif de nos connaissances à ce
sujet.
Interpréter la Bible d’une manière morale, non opposée à la
première mais complémentaire. A travers les récits et les
paroles contenues dans les Livres, le lecteur va s'évertuer à
trouver le code de vie dicté par Dieu afin d'y conformer sa
vie.
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Les différents niveaux de « lecture » (II)
Mais il est d'autres niveaux de « lecture » : par exemple la lecture
« eschatologique », c'est-à-dire celle à travers laquelle le lecteur tend à
découvrir ce qui est révélé de nos fins dernières, de la promesse de vie
éternelle, ce qui fait l'objet de notre espérance.
La lecture allégorique est celle que, par exemple, Jésus utilise dans les
paraboles. Il décrit une réalité mais il veut que l'on en comprenne une
autre, à un autre niveau plus élevé de compréhension. Ainsi, lorsqu'il
nous dit qu'il est « le bon pasteur et que ses brebis le reconnaissent »
n'allons pas comprendre qu'il garde les troupeaux de moutons dans les
champs de Palestine, mais plutôt qu'il compare les hommes à des
brebis parce que certaines similitudes les rapprochent et que par
rapport à eux il est comme un pasteur bon, eu égard à certains aspects
de la vie pastorale. il y a bien « ressemblances », mais pas sur le
même plan.
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Les différents niveaux de « lecture » (III)
Il y a aussi la lecture symbolique. Le
symbole est le rapprochement de deux
éléments qui s'éclairent et s'expliquent l'un
l'autre ; le premier annoncent le second et
celui-ci révélant le sens du premier. Par
exemple, lorsque l'on voit l'eau devenue
vin aux noces célébrées à Cana comme
symbole du vin eucharistique.
La lecture eschatologique s'y ajoute
immédiatement : ces noces sont elles-mêmes la
préfiguration des Noces Eternelles de l'Epoux-Christ et de
l'Epouse-Eglise-des-Croyants, dans le Royaume des Cieux,
à la Fin des Temps.
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Les différents niveaux de « lecture » (IV)
La lecture typologique décèle à travers les personnages
présentés dans les Ecritures, ou à travers les
évènements historiques - ou présentés comme
tels - des préfigurations de ce qui adviendra ou
se réalisera plus tard. Cette analyse vise à
écouter la révélation prophétique que l'Esprit
Saint souffle aux rédacteurs et aux traducteurs
des Saintes Ecritures au sujet de Celui qui doit
venir, le Christ, le Sauveur.
Bien des traits de Joseph, fils de Jacob,
annoncent ceux que l'on retrouvera en Christ.
Joseph est le « type » et Jésus est «
l'antitype ». Le passage de la Mer Rouge sera la figure du
baptême, celui du Christ d'abord, du nôtre ensuite.
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Les différents niveaux de « lecture » (V)
Ainsi :
La réponse lors de
la réalisation
le « type » s'applique aux hommes
exemple : Joseph, fils de Jacob
la « figure » aux choses
exemple : l’eau transformée en vin
aux noces de Cana
la « préfiguration » aux événements.
l’antitype
Jésus
le modèle
vin Eucharistique
exemple : passage de la Mer Rouge
le Baptême, de Jésus et
ensuite le nôtre
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l’accomplissement
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