0 RÉPUBLIQUE FRANÇAISE 0 N° de publication : 2 593 397 (à n'utiliser que pour les commandes de reproduction> INSTITUT NATIONAL DE LA PROPRIÉTÉ INDUSTRIELLE N° d'enregistrement national : 86 00851 PARIS 0 Int CI4 : A 61 K 39/275. DEMANDE DE BREVET D'INVENTION @ Date de dépôt : 22 janvier 1986. • Priorité : 0 Demandeur(s) : ASSOCIATION NATIONALE DES CHAS- SEURS DE LAPINS ET DE DEFENSE DES CHASSES TRADITIONNELLES. — FR. 0 • () Al Inventeur(s) : Pierre Seurat Date de la mise à disposition du public de la demande : BOPI « Brevets» n° 31 du 31 juillet 1987. Références à d'autres documents nationaux apparentés : @ Titulaire(s) : ■CD Mandataire(s) : Cabinet Regimbeau, Corre, Martin, Schrimpf, Warcoin et Ahner. 0 Procédé de vaccination de lapins sauvages (oryctolagus cuniculi) contre la myxomatose à l'aide d'insectes vecteurs porteurs d'un virus vaccin non pathogène. L'invention concerne un procédé de préparation d'un vec@ teur vaccinant contre la myxomatose, caractérisé en ce qu'on charge artificiellement les pièces buccales d'un insecte piqueur d'une certaine quantité de virus atténué non pathogène de la myxomatose par trempage des insectes dans une suspension de virus titrant au minimum 108 DI 50/m1 et contenant un agent de fixation et un agent véhiculant de l'oxygène, les insectes étant, après trempage, retirés du bain pour constituer «lm le vecteur vaccinant. let a) C) LA N œ IL D Vente des fascicules à l'IMPRIMERIE NATIONALE. 27, rue de la Convention — 75732 PARIS CEDEX 15 1 5 10 15 2593397 La vaccination des lapins (oryctolagus cuniculi) contre la myxomatose à l'aide d'un virus atténué de cette maladie a été rendue possible à partir de travaux antérieurs qui ont montré que le virus atténué SG 33 était stable et protégeait très efficacement les lapins contre la myxomatose, lorsqu'on pouvait inoculer intradermiquement ce virus aux animaux. Dans les faits, ce vaccin injectable,commercialisé par la société RHONE-MERIEUX sous le nom "Dervaximyxo SG 33", n'est pratiquement utilisable que pour protéger les animaux domestiques, puisque la totalité de ceux-ci peut être à volonté inoculée à la seringue ou au dermojet, lorsque cela est nécessaire. Par contre, en ce qui concerne les lapins sauvages, si la technique décrite ci-dessus d'injection du SG 33 à la seringue ou au dermojet est théoriquement utilisable, elle n'est en fait à ce jour que très imparfaitement réalisée puisqu'elle nécessite la capture préalable des animaux, ce qui, on le conçoit, est très difficile. 2 2593397 De ce fait, cette vaccination des animaux 5 10 15 20 25 30 sauvages, lorsqu'elle est souhaitée, ne peut être pratiquée que sur une infime proportion des sujets (10 à 15 % au grand maximum) et ne peut ainsi avoir de toute évidence qu'une influence très localisée et pratiquement très faible sur l'épidémiologie générale de la maladie. Comme pour les animaux domestiques, il faut pouvoir assurer une vaccination collective des lapins de garenne, si l'on veut obtenir une action efficace dans cette opération. Les travaux poursuivis depuis plusieurs années dans ce sens ont montré qu'il était : - impossible de vacciner par voie digestive (SG 33 étant incorporé dans la nourriture); - difficile pratiquement de vacciner par voie respiratoire (SG 33 étant diffusé par aérosol dans les terriers); - impossible de vacciner par des insectes vecteurs (puces, moustiques, etc.) qui "chargeraient" naturellement leurs pièces buccales en piquant directement dans un myxome vaccin et qui, en allant piquer un autre animal, provoqueraient ainsi une réaction de vaccination en chaîne ; la raison de cette dernière impossibilité provenant probablement du fait qu'en piquant dans un myxome vaccinal naturel les insectes se chargent insuffisamment en virus. La présente invention concerne un procédé permettant de préparer des vecteurs vaccinant contre la myxomatose, caractérisé en ce qu'on charge artificiellement les pièces buccales d'un insecte piqueur d'une certaine 2593397 3 5 10 15 20 25 30 quantité de virus atténué, non pathogène, de la myxomatose par trempage des insectes dans une suspension de virus 8 titrant au minimum 10 DI 50/m1 et contenant un agent de fixation et un agent véhiculant de l'oxygène, les insectes étant après trempage retirés du bain pour constituer ce vecteur vaccinant. Les agents de fixation sont de préférence des esters d'acides gras qui permettent d'obtenir une charge suffisante en virus. En effet, les concentrations en virus que l'on peut obtenir lorsqu'il s'agit de virus atténués non pathogènes sont en générale beaucoup plus faibles que les concentrations qui peuvent être obtenues avec le virus sauvage. Grâce au procédé, les quantités ainsi chargées sont suffisantes pour que lesdits insectes intervenant ultérieurement sur des lapins se comportent comme de véritables seringues vivantes et inoculent en quantité suffisante le vaccin dont on les a chargés, protégeant ainsi les lapins contre la myxomatose. Parmi les divers insectes (voire arthropodes) vecteurs utilisables, le choix s'est porté sur la puce du lapin : Spilopsyllus cuniculi, en raison de l'étroite spécificité de cette espèce, adaptée de façon extraordinairement étroite au lapin. Devant les échecs observés dans les tentatives d'infecter naturellement les puces (en faisant par exemple piquer celles-ci dans un myxome vaccin, ou en faisant multiplier le SG 33 dans l'organisme même de la puce), le but a été de fixer par une voie non naturelle le vaccin SG 33 en quantité suffisante sur les pièces buccales de l'insecte vivant, de façon à ce que, à la faveur des piqûres ultérieures, ce virus soit déposé dans le derme du lapin. 4 2593397 Après de multiples tentatives, on a observé que les conditions optimum de mise en oeuvre du procédé étaient les suivantes : - le trempage doit durer quelques minutes 5 (de 1 à 3 minutes) et plus particulièrement 2 minutes et doit être effectué dans une suspension de virus titrant au minimum 10-8 DI 50 par ml, et si possible 10 9 ou 10 10 DI50parml; - il faut ajouter dans la suspension virale des substances favorables à la fixation du virus vaccin 10 sur les pièces buccales des puces ; à cette fin, de nombreux esters hydroxoéthoxylés d'acides gras ont été utilisés et, parmi ceuxrci, le sorbitan mono-9-octadécénoate-poly(oxy1,2)éthane-diyl), à des concentrations comprises entre 10 -3 et 10 -6 M/1, mais plus particulièrement 10 -5 M/1, a 15 donné de bons résultats. Il faut éviter la mort de nombreux insectes par asphyxie lors de ce traitement et, pour cela, on utilise des agents oxygénants comme support de la suspension virale, 20 par exemple un système miscellaire constitué de perfluoroalcanes connus pour être transporteur de grandes quantités d'oxygène dissous tout en étant atoxique pour les systèmes vivants. Toutes les puces traitées dans les conditions précédentes ne se révèlent pas capables de vacciner le lapin. 25 Les expériences ont, en effet, montré que le pourcentage de puces "vaccinantes" croissait en particulier avec le titre du virus utilisé. Par exemple, en utilisant un virus SG 33 de 8,3 , deux puces par lapin ne protègent que le 1/4 titre 10 30 des lapins porteurs. Dans ces mêmes conditions, cinq puces par lapin protègent 3/4 des lapins porteurs. 2593397 5 En utilisant par contre un virus SG 33 de titre 9 égal à 10 , cinq puces par lapin protègent la totalité des lapins porteurs. Il est probable qu'en utilisant un virus SG 33 d'un titre de l'ordre de 10 10ou légèrement supérieur, le 5 nombre de puces nécessaires pour vacciner un lapin sera réduit. Afin de déterminer le nombre moyen de puces nécessaires pour vacciner les lapins en espace "ouvert", 10 50 puces ont été lachées sur la litière dans une loge de 2 3 m . Sur 10 lapins placés ensuite dans cette loge, on a pu récupérer au 10ème jour 24 puces assez régulièrement réparties au nombre de 2 à 3 par lapin. Il parait donc nécessaire de fixer à un minimum de 10 puces par lapin le pourcentage à respecter pour 15 réaliser, dans le milieu extérieur (entrée des terriers), la vaccination des lapins sauvages. Pour éviter que le lacher de puces dans le milieu naturel provoque une multiplication indésirable de ces insectes, on peut parfaitement, avant le lacher, leur 20 faire subir un traitement chimique ou radiochimique, les rendant impropres à la reproduction, sans entraver pour autant leur aptitude à transmettre le SG 33. 25 30 Les exemples suivants illustrent le procédé de l'invention sans toutefois le limiter. EXEMPLE 1 4 lapins sensibles reçoivent chacun sur leur pelage 5 puces préalablement traitées par "bain" de 2 minutes dans une suspension de virus SG 33 titrant 10 8 ' 3 et additionné de Sorbitan mono-9-octadécénoate-poly(oxy-1,2-éthane-diyl) et de perfluoro-carbure. 2593397 6 Les épreuves pratiquées aux 8ème et 10ème jours 10 15 20 25 montrent que 3 lapins sur 4 ont formé des anticorps et résistent à l'inoculation de 1 000 DI 50 de virus myxomateux hautement virulent. EXEMPLE 2 Identique à l'exemple 1 à ceci près que les puces ne sont placées sur les lapins que 24 heures après leur bain dans la suspension vaccinale. Ces résultats sont tout à fait comparables à ceux de l'essai précédent : 3 lapins sur 4 sont vaccinés. EXEMPLE 3 Identique à l'exemple 1 à ceci près que la 9 concentration du virus vaccin a été portée à 10 DI 50/ml. Dans ces conditions, 4 lapins sur 4 sont solidement vaccinés contre la myxomatose. Il n'est nullement utopique d'espérer que la répartition convenable (dans l'espace et dans le temps) d'une quantité suffisante de puces "vaccinatrices" obtenues par le procédé selon l'invention contribuerait très efficacemént à la protection des lapins sauvages dans la seule mesure où elle intéresserait un pourcentage important de jeunes et d'adultes d'une région déterminée. S'il était possible que ce pourcentage atteigne, voir dépasse, 70 % des lapins sauvages, on peut concevoir volontiers (avec les épidémiologistes de médecine humaine et vétérinaire) l'ambitieuse réalisation de l'éradication de la myxomatose sur les lapins sauvages, et donc par voie de conséquence, sur les lapins domestiques. 2593397 7 REVENDICATIONS 1) Procédé de préparation d'un vecteur vaccinant contre la myxomatose, caractérisé en ce qu'on charge 5 artificiellement les pièces buccales d'un insecte piqueur d'une certaine quantité de virus atténué non pathogène de la myxomatose par trempage des insectes dans une suspension de ce virus titrant au minimum 10 8 DI 50/m1 et contenant un agent de fixation et un agent véhiculant de l'oxygène, les insectes étant, après trempage, retirés du 10 15 20 25 bain pour constituer le vecteur vaccinant. 2) Procédé selon la revendication 1, caractérisé en ce que l'agent de fixation est un ester d'acide gras. 3) Procédé selon la revendication 2, caractérisé en ce que l'agent de fixation est un ester hydroxo-éthoxylé d'acide gras. 4) Procédé selon la revendication 3, caractérisé en ce que l'agent de fixation est le sorbitan mono-9-octadécénoate-poly(oxy-1,2-éthane-diy1). 5) Procédé selon l'une des revendications 2 à 4, caractérisé en ce que la concentration en agent de fixation -3 et 10 -6 mole/1. est comprise entre 10 6) Procédé selon lune des revendications 1 à 5, caractérisé en ce que l'agent véhiculant de l'oxygène est un perfluoro-alcane. 7) Procédé selon l'une des revendications 1 à 6, caractérisé en ce que la suspension de virus titre plus de 8 10 DI 50/ml. 8) Procédé selon l'une des revendications 1 à 7, caractérisé en ce que l'insecte piqueur est Spilopsyllus cuniculi. 30 9) Procédé selon l'une des revendications 1 à 8, caractérisé en ce que la souche de virus utilisée est SG 33. 10) Vecteur vaccinant obtenu par la mise en oeuvre du procédé selon l'une des revendications 1 à 9.