Le Camaham - Le Baril : Contenant d`Artistes

Le Camaham
Visite guidée
Mise en scène
Julien Meynier / Virginie Nieddu
De et avec
Julien Meynier
Création sonore
Géraldine Belin / Julien Meynier
Création lumière
Artur Canillas
30 minutes

Le Camaham
C'est face au silence que le Camaham s'éveille.
C'est grâce au bruit que le Camaham s'endort.
Pour notre survie, il est capital de laisser échapper du son.
Continuellement.
Car, comme nous avons besoin d'air, le Camaham a besoin de bruit.
Le Camaham est un entresort.
On entre en suivant le guide qui nous donne la chance de rencontrer cette espèce rare et on en
ressort retourné car on a pu chanter, souffler, rire, tousser et même téléphoner...
Dans cette pièce, la création sonore tient le plus grand rôle. Sauf que la technique peut nous jouer
des tours et nous laisser face au silence.
Ce dangereux silence.
Qu'il faut combler.
Ensemble.
Pendant 30 minutes, le public devra se laisser guider et vivre cette expérience qui va à l'encontre
des conventions habituelles présentes au théâtre.

Notes d'intention
Ce spectacle part de l'idée d'une expérience sonore commune.
Un rendez-vous entre l'acteur, les techniciens et le public où chacun a un rôle à jouer.
Le défi de créer un orchestre en quelques secondes.
Un lieu où il devient possible d'exprimer toute sa folie, sans aucun jugement.
Une expérience à caractère exutoire qui aura, à chaque fois, sa propre histoire, son rythme, sa
musicalité, car tout se passe au présent avec le public.
Ce spectacle offre un cadre où l'expression sonore devient une matière de jeu et de rencontre avec
d'autres.
La situation est presque un prétexte.
Un filet pour pouvoir improviser, jouer avec l'instant présent.
Chaque bruit, chaque mouvement devient une proposition.
Avec Le Camaham, j'ai eu besoin de pouvoir m'exprimer pleinement et laisser surgir ce qui m'anime
au quotidien. Cette nécessité de faire du bruit partout et tout le temps. Avec ma voix, avec mes
mains, avec mes pieds. Chaque son m'interpelle car ils transmettent des sensations propres à chacun
de nous. C'est organique. La musique nous divertit, nous stimule, nous réconforte et nous guide.
Elle nous rassemble par ses sonorités infinies où chacun y trouve ses correspondances intimes.
La musique je l’entends partout. N'importe quel son devient percussion.
Julien Meynier
Je connais Julien comme on connaît le fond de sa poche.
Je connais la musique comme…
C'est pour cela que j'ai accepté d'être là.
C'est pour cela que j'ai voulu être là.
Car j'ai très vite compris qu'au-delà des sons et de cette envie de faire de la musique, Julien voulait
rassembler. Et, surtout, s'exprimer.
Se dévoiler par l'absurde, se jouer du rien, se détourner du regard de l'autre.
Puis faire du théâtre tel qu'il en a envie.
Au-delà, des notes, il a ouvert sa carapace afin d'y laisser échapper toute la folie qu'elle contient.
Les deux personnages sont les deux faces qui le composent.
Le guide, bruyant, qui n'a pas peur du ridicule.
Le Camaham, silencieux, aussi fermé qu'un cocon.
Virginie Nieddu

La situation
Un guide passionné.
Un son quelque peu douteux provenant des quatre coins de la salle, tournant en boucle.
Un événement incroyable : « la présence du Camaham dans votre ville ».
À l'entrée, le guide nous accueille et nous procure un fascicule expliquant les conditions de sécurité
et nous raconte l'histoire de cette créature.
Cette créature aurait été rapportée accidentellement par deux touristes français de retour d’un
voyage sur l’île de Koh Chang en Thaïlande en novembre 2014. Elle aurait élu domicile dans un de
leurs souvenirs : un hamac bleu lagon.
Les deux français ont, depuis, perdu la vie, sûrement dévorés vivants par la bête. Des études
scientifiques sur le comportement de la créature ont été réalisées et garantissent désormais une
sécurité optimale. Il semblerait que seul le bruit la maintienne dans un sommeil profond, la rendant
inoffensive.
Tout est mis en place pour que la créature reste endormie.
Une boucle sonore a été conçue pour sécuriser le périmètre.
Jusqu'à ce que...
L'acteur est à la fois le guide mais aussi le gardien. Il connaît tout du Camaham. Présent depuis sa
capture, il a participé à toutes les études faites à son sujet. Il est le créateur de l'ambiance sonore et
visuelle de la visite.
Le spectateur
« Toute forme de silence est interdite. »
Dans cette situation, le spectateur ne reste pas passif, bien assis dans son fauteuil, attendant de voir
ce qu'on va lui jouer aujourd’hui. Il participe pleinement à l'histoire du spectacle puisqu'il joue le
rôle de visiteur.
Il peut se comporter comme bon lui semble. Parler, téléphoner, tousser, éternuer, se moucher, se
déplacer, faire grincer sa chaise, tout ce qui fait bruit devient permis et indispensable au bon
fonctionnement du spectacle.
L'ambiance
Dès l'extérieur de la salle, le spectateur entend les premiers bruits.
Le guide commence alors à les faire entrer par petit groupe et à chaque fois qu'il ouvre la porte, des
sons s'en échappent.
Ceux qui sont dedans débutent l'expérience. Ceux qui sont dehors se questionnent.
Des bruits, de plus en plus forts, rendent l'ambiance de plus en plus étrange.
Chaque groupe de visiteur vit un moment différent.
Soit l'attente depuis l'intérieur où le visiteur assiste au spectacle des nouveaux arrivants.
Soit l'attente depuis l'extérieur où le visiteur assiste au spectacle du guide et se demande ce qui
l'attend.
Dedans, la faible intensité de la lumière participe à l'atmosphère si particulière et le guide place les
visiteurs où ça lui chante à l'aide de sa torche.

Biographies
Julien Meynier
Comédien / musicien / metteur en scène
Formé au métier de comédien à l'école La Compagnie Maritime à Montpellier sous la direction de
Pierre Castagné et Romain Lagarde, Julien Meynier a pu incarner plusieurs rôles, notamment dans
Troïlus et Cressida de W. Shakespeare, mis en scène par Pierre Castagné, mais aussi dans Les
Farces de Molière, spectacle itinérant dans les villages de l’Hérault dirigé par Romain Lagarde. En
parallèle de sa formation, il anime avec la Cie Ohé des ateliers de théâtre à la Maison d’Arrêt de
Villeneuve-lès-Maguelone. En 2013, il rejoint le Collectif d’artistes Le Baril. Il y interprète « Le
Vieux » dans Les Chaises d’E. Ionesco, mis en scène par Aurélia Gonzalez et Alexandre Cafarelli,
et joue dans Patatri Patatra, spectacle jeune public. Il écrit, avec son équipe, TEMPOS, une
création multiforme qu'il met en scène en mars 2016. Durant l’année 2013-2014, il enseigne le
théâtre à un groupe d’adultes amateurs. En décembre 2014, il intègre L’ATELIER du Théâtre
national de Toulouse. Il y crée en novembre 2015 une première version de son spectacle Le
Camaham et obtient la possibilité de continuer et finaliser sa création dans ce même théâtre en mai
2016.
Il a été dirigé notamment par Catherine Marnas, Julien Gosselin, Jean Bellorini, Sébastien Bournac,
Aurélien Bory et Laurent Pelly.
Virginie Nieddu
C'est après s'être formée en communication et administration culturelle que Virginie décide de se
tourner vers le métier de comédienne, en suivant la formation professionnelle de la Compagnie
Maritime de 2009 à 2012. Elle interprète plusieurs rôles dans Les Farces de Molière, dirigées par
Romain Lagarde et recompose le rôle de Nestor dans Troïlus et Cressida de W. Shakespeare, mis en
scène par Pierre Castagné.
En 2010, elle crée Patatri Patatra un spectacle théâtral et musical à destination du jeune public. Par
la suite, elle joue « La Vieille » dans Les Chaises d’E. Ionesco et participe en tant qu'auteure et
comédienne à la création du spectacle TEMPOS avec le Collectif Le Baril.
Depuis 2012, elle écrit des spectacles jeune public dans lesquels elle joue Popi le poisson n’a pas
de maison et Dis, on rêve ? et intervient en milieu scolaire auprès des enfants et adolescents. Elle
enseigne aussi le théâtre à plusieurs groupes d'adultes.
En parallèle, elle se forme au clown et participe à plusieurs stages dirigés par Brian
Henninot, Azyadé Bascunana et Philippe Maurice. De plus en plus, elle se dirige vers un théâtre que
l'on peut emmener partout et vers un public toujours plus large, tant dans ses créations que ses
interventions car elle considère que le théâtre est, avant tout, un outil de construction et d'intégration
sociale. Depuis 2014, elle porte le projet Dis-moi l'histoire, tu sais l'histoire..., une
rencontre intergénérationnelle entre une classe de lycéens et un groupe de résidents en EHPAD.
En 2015, au cours des 9 mois de résidence à l'intérieur d'elle-même, plus assise qu'à son habitude,
elle co-met en scène deux solos émanant de L'ATELIER du TNT : Le Camaham de Julien Meynier
et J'ai la volonté de ne pas rester tel que je suis [...] de Paul-Émile Pêtre.