par l’enseignant. Au sein de la théorie, une série des phénomènes didactiques sont
identifiés, dont :
•le contrat didactique, qui désigne la relation maître/élèves/savoir dans une
situation et implique la mise en place de systèmes d’attentes mutuelles ;
•la dévolution, l’acte par lequel l’enseignant cède à l’élève la responsabilité de
ses apprentissages ;
•le milieu didactique, qui englobe des éléments matériels, des informations et
des procédures avec lesquels l’élève doit entrer en interaction pour construire les
savoirs.
2. 2. Conceptions naïves et changement conceptuel
Les élèves, lorsqu’ils entrent en classe, ont déjà des savoirs construits hors du
système scolaire ; ce sont les savoirs sociaux – idées, croyances, expériences,
savoirs faire, … sur le monde des objets et phénomènes qui les entoure – qui
deviennent des savoirs préalables aux apprentissages. Ces idées initiales, ou
conceptions naïves, sont caractérisées par une cohérence, une robustesse et une
résistance remarquables. Selon les travaux en psychologie cognitive, l’apprenant
va, dans un premier temps, interpréter la nouvelle information à la base de son
déjà-là conceptuel. Plus l’écart est important, plus la nouvelle acquisition sera
heurtée à ce préalable. De ce fait, une des préoccupations de l’enseignant (et,
notamment, des chercheurs en didactique des sciences) consiste à détecter les
représentations de ses élèves, leur organisation, ainsi que leur rôle dans
l’acquisition des savoirs scientifiques, afin de mettre en œuvre des stratégies
d’enseignement adéquates pour les faire évoluer. Dans cette perspective, le
changement conceptuel désigne la manière dont les conceptions naïves évoluent
vers le modèle canonique. Du point de vue socioconstructiviste, le changement
conceptuel est considéré comme un processus qui modifie la conception existante
et permet à un individu d’en construire une nouvelle. Or, ne plus considérer les
conceptions seulement comme des obstacles, mais aussi comme des points de
passage obligés : ce sont les objectifs-obstacles.
2. 3. Objectifs-obstacles
L’idée d’objectif-obstacle, élaborée par J. L. Martinand 1986, consiste à
coupler deux points de vue, l’un pédagogique (objectifs pédagogiques), l’autre
épistémologique (obstacle épistémologique ou psychologique). D’une part, l’outil
des objectifs pédagogiques est rendu peu opérationnel (complexité des taxonomies,
abondance d’objectifs à notre choix) et, d’une autre part, l’idée d’obstacle a, chez
Bachelard, une connotation plutôt négative : associé aux représentations (qui
s’opposent aux objectifs atteints), l’obstacle est quelque chose de négatif,
d’infranchissable. Or, caractériser l’objectif-obstacle c’est sélectionner un obstacle
franchissable par le truchement d’une transformation intellectuelle dynamique et, à
la fois, se fixer comme objectif son dépassement. Cette conception des obstacles
permet de prendre de décision sur le nœud de difficultés que l’on veut faire
travailler par les élèves pour réussir enfin un progrès identifiable.
Les schémas 2, 3, 4 et 5 qui suivent plus bas et dont la conception générique est
empruntée aux Astolfi & Peterfalvi, 1993, permettent de figurer le caractère
fonctionnel des obstacles en justifiant leur maintien chez l’élève. Ainsi, nous
distinguons :
•l’obstacle qui s’oppose à l’apprentissage ;
•le concept visé qui en est le contrepoint scientifique ;
•ce que l’obstacle empêche de comprendre, c’est-à-dire ce à quoi la
représentation fait vraiment obstacle (empêchement) de point de vue conceptuel ;
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