Sciences-Croisées Numéro 10 : Varia Analyse d'une activité d'enseignement : l'arc-en-ciel Konstantinos Grivopoulos Université de Provence Doctorant – IUFM UMR P3-ADEF [email protected] Analyse d’une activité d’enseignement : l’arc-en-ciel Résumé : Nous tentons de développer une activité d’enseignement, basée sur l’optique géométrique, à partir d’outils théoriques, issus des recherches en éducation et en didactique des sciences. Ces outils nous permettent une analyse critique des situations d’enseignement et d’apprentissage. Nous concluons qu’établir, en fait, des relations entre les concepts du monde des théories/modèles et celui des objets/événements favorise la création du sens chez les élèves des sciences expérimentales. Mots clés : arc-en-ciel, situation d’enseignement et d’apprentissage, conceptions d’élèves, modélisation, registres sémiotiques, objectifs-obstacles. Abstract: We are trying to develop a teaching activity based on geometrical optics. We are using theoretical tools that come from research on education and didactic of science. These tools allow us a critical analysis of teaching and learning situations. We come to the point that practically, development of relationships between concepts in the worlds of theory/model and that of objects/events encourages the acquisition of meaning of the experimental sciences to students. Keywords: rainbow, teaching activity, students conceptions, modelling, semiotic registers, objective-obstacles. -1- Introduction La mise en place d’un enseignement structuré en activités, expérimentales ou non, favorise l’appropriation par l’élève des savoirs enseignés. Nous développons ici une conception de situation d’enseignement sur l’optique géométrique, en physique. Dans un premier temps, nous décrivons l’activité proposée aux élèves d’une terminale scientifique. En second lieu, nous nous rapportons au cadre théorique issu des recherches en didactique. Suit, enfin, une analyse a priori de la situation d’enseignement considérée. 1. Présentation de l'activité 1. 1. L’énoncé « Tu devrais remarquer, parfois après la pluie, l’arc-en-ciel. Au-delà de l’admirer, comment peut-on expliquer ce phénomène spectaculaire ? Comment obtient-on un arc-en-ciel à sa portée ? Décrire et interpréter sur le plan des objets et événements observables, à partir du modèle théorique de l’optique géométrique. Appliquer et expliquer au plan d’une atmosphère hydratée, dans ce cas. Prévoir si les ‘martiens’ voient un arc-en-ciel sur Mars, ou bien les astronautes sur la Lune. Créer un arc artificiel en plain air. » 1. 2. Le contexte La séquence – divisée en quatre séances d’une heure chacune et une séance de TP (travaux pratiques) d’une heure et demie – se déroule dans une classe de terminale de la série scientifique, après l’enseignement de l’optique géométrique et ondulatoire. Elle s’articule autour de quatre étapes principales : – détection des conceptions d’élèves (séance 1) ; – révision de la théorie, modélisation de la situation-problème, hypothèses, discussion (séance 2) ; – expérimentation, simulation, vérification d’hypothèses (séance 3, TP) ; – évaluation (séance 4). 1. 3. Organisation et types d’activités 1. Distribution de l’énoncé, clarification de l’enjeu de l’activité, prospection des idées d’élèves, typologie des conceptions préalables ; 2. Situation en lien avec la vie quotidienne, cependant des réalisations expérimentales et/ou animations bien prévues. Reformulation du problème en termes de physique ; 3. Distribution du texte du modèle (cf. ci-après), situation papier crayon et recours à des animations1. 4. Travail en petits groupes, langage oral/écrit/gestuel, points d’accord/controversés, échanges et mise en commun, points d’entente en accord avec la physique ; 5. Institutionnalisation (point de vue de la physique), place formatrice de l’erreur, mise en cause des préalables portés par les élèves, généralisation/ décontextualisation (situer l’activité par rapport à la théorie ou au modèle, explorer le champ de validité du modèle, etc.). 1 Par exemple à propos de la réfraction : http://physiquecollege.free.fr/_private/lycee/seconde/refraction_loi_descartes_optique_seconde_lycee.htm Aussi, pour un aspect achevé du phénomène : http://www.sciences.univ-nantes.fr/physique/perso/gtulloue/optiqueGeo/arc_en_ciel/arc_en_ciel.html -2- La feuille « modèle » fournie aux élèves lors de la séance 2 : L’expérience de Newton : Newton a constaté qu’en éclairant un prisme avec de la lumière blanche, celle-ci sortait du prisme en étant déviée - D étant l’angle de déviation d’un rayon monochromatique - et qu’elle se décomposait en lumières de toutes les couleurs de l’arc-en-ciel. Il en a déduit que la lumière blanche est composée de toutes ces couleurs et que le prisme a pour effet de les séparer. Loi de la réflexion Tout ou partie de la lumière est susceptible d'être réfléchie lorsqu'elle rencontre un objet totalement ou partiellement réfléchissant. C'est ce qui se produit par exemple sur un miroir ou sur des vitres. Le rayon réfléchi est symétrique au rayon incident par rapport à la normale à la surface réfléchissante. Sur le schéma ci-contre, cela veut dire que θ1 = θ2. -3- Loi de la réfraction Tout ou partie de la lumière est susceptible d'être transmise et déviée lorsqu'elle rencontre une séparation entre deux milieux d'indices n1 et n2 différents. On dit alors que le rayon est réfracté. Lorsqu'un rayon incident, d'angle d'incidence θ1, est réfracté avec un angle θ2, la relation suivante doit être vérifiée : n1 sinθ1 = n2 sinθ2 (http://fr.wikiversity.org/wiki/Notions_de_base_d'optique_g%C3%A9om %C3%A9trique/Lois_de_Snell-Descartes ) 2. Cadre théorique Le cadre théorique mis en œuvre dans ce travail est bâti sur l’articulation de plusieurs approches : tout d’abord, celle qui relève de la théorie des situations, élaborée par Brousseau 1998, qui tente de modéliser rôles et fonctions dans un système d’enseignement ; ensuite, l’approche psychologique de représentations, ou conceptions des élèves, assignées comme modèles explicatifs ; puis, la notion d’objectifs-obstacles qui, associée à ces débuts de modélisation alternative, incite de poser comme objectif le dépassement des obstacles à l’apprentissage. Nous nous appuyons, enfin, sur les notions de transposition didactique et d’organisation praxéologique, développées par Yves Chevallard au sein de la théorie anthropologique ‘du’ didactique. 2. 1. Théorie des situations Une situation didactique réunit l’ensemble d’activités dans lesquelles les apprenants doivent mobiliser ou construire des savoirs pour atteindre des buts fixés -4- par l’enseignant. Au sein de la théorie, une série des phénomènes didactiques sont identifiés, dont : • le contrat didactique, qui désigne la relation maître/élèves/savoir dans une situation et implique la mise en place de systèmes d’attentes mutuelles ; • la dévolution, l’acte par lequel l’enseignant cède à l’élève la responsabilité de ses apprentissages ; • le milieu didactique, qui englobe des éléments matériels, des informations et des procédures avec lesquels l’élève doit entrer en interaction pour construire les savoirs. 2. 2. Conceptions naïves et changement conceptuel Les élèves, lorsqu’ils entrent en classe, ont déjà des savoirs construits hors du système scolaire ; ce sont les savoirs sociaux – idées, croyances, expériences, savoirs faire, … sur le monde des objets et phénomènes qui les entoure – qui deviennent des savoirs préalables aux apprentissages. Ces idées initiales, ou conceptions naïves, sont caractérisées par une cohérence, une robustesse et une résistance remarquables. Selon les travaux en psychologie cognitive, l’apprenant va, dans un premier temps, interpréter la nouvelle information à la base de son déjà-là conceptuel. Plus l’écart est important, plus la nouvelle acquisition sera heurtée à ce préalable. De ce fait, une des préoccupations de l’enseignant (et, notamment, des chercheurs en didactique des sciences) consiste à détecter les représentations de ses élèves, leur organisation, ainsi que leur rôle dans l’acquisition des savoirs scientifiques, afin de mettre en œuvre des stratégies d’enseignement adéquates pour les faire évoluer. Dans cette perspective, le changement conceptuel désigne la manière dont les conceptions naïves évoluent vers le modèle canonique. Du point de vue socioconstructiviste, le changement conceptuel est considéré comme un processus qui modifie la conception existante et permet à un individu d’en construire une nouvelle. Or, ne plus considérer les conceptions seulement comme des obstacles, mais aussi comme des points de passage obligés : ce sont les objectifs-obstacles. 2. 3. Objectifs-obstacles L’idée d’objectif-obstacle, élaborée par J. L. Martinand 1986, consiste à coupler deux points de vue, l’un pédagogique (objectifs pédagogiques), l’autre épistémologique (obstacle épistémologique ou psychologique). D’une part, l’outil des objectifs pédagogiques est rendu peu opérationnel (complexité des taxonomies, abondance d’objectifs à notre choix) et, d’une autre part, l’idée d’obstacle a, chez Bachelard, une connotation plutôt négative : associé aux représentations (qui s’opposent aux objectifs atteints), l’obstacle est quelque chose de négatif, d’infranchissable. Or, caractériser l’objectif-obstacle c’est sélectionner un obstacle franchissable par le truchement d’une transformation intellectuelle dynamique et, à la fois, se fixer comme objectif son dépassement. Cette conception des obstacles permet de prendre de décision sur le nœud de difficultés que l’on veut faire travailler par les élèves pour réussir enfin un progrès identifiable. Les schémas 2, 3, 4 et 5 qui suivent plus bas et dont la conception générique est empruntée aux Astolfi & Peterfalvi, 1993, permettent de figurer le caractère fonctionnel des obstacles en justifiant leur maintien chez l’élève. Ainsi, nous distinguons : • l’obstacle qui s’oppose à l’apprentissage ; • le concept visé qui en est le contrepoint scientifique ; • ce que l’obstacle empêche de comprendre, c’est-à-dire ce à quoi la représentation fait vraiment obstacle (empêchement) de point de vue conceptuel ; -5- • le réseau d’idées associées qui expliquent la pérennité des représentations et justifient que l’élève n’abandonne pas facilement ses idées au profit de celles qui lui sont enseignées ; • les conditions de possibilité à créer pour que la représentation évolue, pour que l’obstacle soit franchi. 2. 4. Transposition didactique Le concept de transposition didactique désigne globalement le passage du savoir savant au savoir enseigné. D’après Chevallard, « le passage d’un contenu de savoir précis à une version didactique de cet objet de savoir peut être appelé plus justement transposition didactique stricto sensu. Mais l’étude scientifique du processus de transposition didactique […] suppose la prise en compte de la transposition didactique sensu lato, représentée par le schéma : objet de savoir → objet à enseigner → objet d’enseignement dans lequel le premier chaînon marque le passage de l’implicite à l’explicite, de la pratique à la théorie, du préconstruit au construit. », Chevallard, 1991. Selon Arsac, Develay et Tiberghien 1989, l’objet de savoir correspond ici au savoir savant et l’objet d’enseignement au savoir enseigné. Deux étapes sont distinctes et complémentaires, dans le processus transpositionnel désignant : la première – appelée « transposition didactique externe » – le renouvellement des programmes scolaires (curriculum formel ou prescrit) dans chaque contexte social effectué par la noosphère ; la seconde – dite « transposition didactique interne » – la façon dont les savoirs de référence (objets à enseigner) sont transposés en objets d’enseignement dans les manuels scolaires et par l’enseignant en classe. 2. 5. Théorie Anthropologique « du » Didactique (Parcours d’Étude et de Recherche – PER) Suivant la lignée chevallardienne, l’investigation d’un secteur scientifique nécessite l’engagement dans un « processus d’étude, un processus didactique, dont le moyen sera un certain système didactique S(X ; y ; ♥). » Notons que chez Chevallard, X désigne le(s) apprenant(s) – une personne x ou une institution I, en général une communauté d’étude X –, y désigne l’enseignant (ou un collectif d’encadrement Y) et le symbole ♥ (cœur) représente l’enjeu didactique, soit un ensemble de praxéologies (nous reviendrons ci-après) mettant en jeu les notions relatives, ici, à la réflexion et à la réfraction de la lumière. Cet enjeu didactique se décline donc en un nombre de questions Q0 étudiées par la mise en fonctionnement du système didactique S(X ; y ; Q0) qui, à son tour, produit une réponse R0 à chaque question Q0, ce que l’auteur note ainsi : S(X ; y ; Q0) → R0 La réponse R0 prendra alors la forme d’une certaine « organisation praxéologique » ou, plus rapidement, praxéologie. Pour élucider ce terme, nous empruntons aux propos de Chevallard : « … l’analyse de l’activité humaine [dont le didactique, i.e. les faits didactiques dans et hors classe] conduit à dégager des entités minimales, les praxéologies, qu’on peut désigner par la formule (T / / / ), parce qu’elles sont faites d’un type de tâches T, d’une technique pour accomplir les tâches du type T [le couplage T / constitue la partie praxis], d’une technologie qui justifie et rend intelligible la technique , enfin d’une théorie, que l’on note usuellement [ / étant la partie logos], qui justifie et éclaire la technologie , et permet même, en nombre de cas, de l’engendrer. » De ce fait, la production de la réponse R0 définit l’étape de la création de praxéologies (savoirs, savoir-faire, connaissances) autour de types de tâches T portant sur le corpus de l’optique, en l’occurrence, destinées à l’instance X du système didactique précédemment cité. -6- À titre d’illustration, nous tentons de donner un exemple propre à notre activité sur l’arc-en-ciel. Soit la question Q0 : comment se propage un rayon de lumière à travers le dioptre air-eau ? Porter réponse R0 à la Q0 nécessite alors une praxéologie, autrement dit la mise en place d’un tétragramme (T / / / ) qui pourrait être, par exemple, le suivant : - tâche T : « Un rayon monochromatique incident, d’angle d’incidence 30°, est réfracté avec un angle 22°, lorsqu’il rencontre une séparation entre l’air (dont n = 1) et l’eau. Calculer l’indice de réfraction de l’eau. » ; - technique : modélisation de la situation au crayon papier, ou bien simulation par une animation, comme telle récupérée par le lien : http://physiquecollege.free.fr/_private/lycee/seconde/refraction_loi_descartes_opti que_seconde_lycee.htm Pour accomplir la tâche T et compter l’indice neau, il faut calculer le quotient sin30° / sin22° ; - technologie : application de la loi de réfraction n1 sinθ1 = n2 sinθ2 et compte tenu de la contrainte nair = 1, on obtient sin30° = n2 sin22°, donc n2 = sin30° / sin22° ce qui donne, à l’aide d’une calculette, neau = 1,33 ; - théorie : la technologie , qui justifie et rend intelligible la technique suivie, relève de la théorie des ondes électromagnétiques, dont la lumière, et plus précisément du principe de Huygens (émanant des équations de Maxwell). 3. Analyse a priori 3.1 Les apprentissages pré-requis Les élèves savent déjà : – modéliser la propagation rectiligne par le rayon de lumière ; – obtenir un spectre continu par décomposition de la lumière blanche en utilisant un prisme ; – définir un milieu dispersif ; – démontrer l’absorption d’une partie du spectre visible par un filtre ; – reconstituer des lumières colorées et la lumière blanche par synthèse additive ; – établir le rapport entre la couleur d’un objet et son interaction avec la lumière qui l’éclaire ; – établir le rapport entre distance, vitesse de la lumière et durée dans le vide et dans des milieux transparents ; – étudier les lois de la réfraction en lumière monochromatique et puis en lumière blanche ; – établir le rapport entre indice de réfraction d’un milieu et radiation qui le traverse ; – interpréter (qualitativement) la dispersion de la lumière par un prisme ; – se placer dans un référentiel adéquat, repérer et mesurer un angle entre un rayon (p. ex. incident) et une référence, en cas de séparation plane ; convexe ou concave ; – distinguer entre réfraction et diffraction en fonction de la dimension d’un obstacle. 3. 2. Les objectifs de l’activité Établir des liens entre les différentes notions impliquées (lumière, spectre, couleur, rayon, milieux transparents et dispersifs, …) et les grandeurs (longueur d’onde, indice de réfraction, angles, …) dans le but d’interpréter les phénomènes observés et en donner ainsi du sens. Appliquer les principes et les lois de l’optique géométrique et de géométrie de l’espace. Concevoir des protocoles expérimentaux. -7- Faire passer une évaluation formative, ou formatrice le cas échéant. Il faut noter ici que ces objectifs, assez globaux, se déclinent au fur et à mesure que l’activité avance en d’autres plus précis (cf. tableau 1, colonne « à construire », ainsi que sch. 2, 3, 4, 5 « concept visé »). Enfin, nous espérons que cette activité pourrait faire partie d’un champ conceptuel, au sens que Vergnaud (1990) le définit : « un espace de problèmes ou de situations-problèmes dont le traitement implique des concepts et des procédures de plusieurs types en étroite connexion. » 3. 3. Les outils d’analyse 3. 3. 1. Modélisation de la situation Afin de catégoriser le fonctionnement des élèves, nous adoptons une approche par la modélisation, illustrée par le schéma 1 ci-dessous. Si l’objectif de la physique est d’analyser et d’interpréter les objets et les événements du monde matériel, ceci nécessite la mise en œuvre des théories, des modèles et des concepts, qui permettent une certaine objectivation des situations ; simplifier, idéaliser, faire des choix, confronter aux situations matérielles ... en un mot modéliser. Le modèle, en tant qu’outil épistémologique, relie les lois, principes, définitions, paradigmes … au champ empirique des objets et événements. Par conséquent, dans l’enseignement scientifique, il est en particulier crucial que l’élève apprenne petit à petit à différencier le savoir de la physique et celui qui fonctionne dans la vie quotidienne. C’est cette distinction qui lui permettra, dans un second temps, d’être capable d’établir des liens entre ces deux types de savoir. Schéma 1 : Les types de savoir à partir de l’analyse en termes de modélisation. Chaque domaine de connaissances met en jeu objets/événements et théories/modèles. Monde des théories et modèles Relations entre concepts en physique dans la vie quotidienne ÉTABLIR DES RELATIONS = CRÉER DU SENS en physique dans la vie quotidienne Monde des objets et ιvιnements Relations entre ιvιnements et/ou objets D’après Tiberghien 1994 (citée par Roux et Le Marechal 2003), un concept est d’autant plus opérationnel qu’il est mis en jeu par un élève dans une large variété de niveaux de connaissances : soit relevant des objets et des événements du monde matériel, soit referant aux aspects théoriques et aux modèles des situations matérielles étudiées. -8- Le tableau 1, ci-dessous, englobe les différents types des savoirs et savoirs faire, sous la forme d’une grille de « distance des savoirs » relativement à l’activité ici proposée. Tableau 1 : La grille « distance des savoirs » Théorie/ Modèle Relations (Th/ModObj/Ev) 2 Déjà connu en physique Déjà connu dans la vie quotidienne À construire optique géométrique : spectre visible, faisceau & rayon de lumière mono-, polychromatique, décomposition de la lumière blanche, propagation, milieux transparents et dispersifs, rayon, réflexion, réfraction, gouttelette d’eau≈prisme sphérique, λ (vide/matière), f (détermine la ‘couleur’), vitesse de la lumière (vide c=λ0xf /matière v=λxf), n, rayons incident, réfléchi et réfracté, angles θ, tangentes, normales. la lumière solaire est jaune ; l’arc sert de pont Terre-ciel aux eaux terrestres qui se transforment en pluie ; l’arc touche la Terre très loin de nous ; propreté céleste décorée par un joli arc, divers genres de reflet, (cf. schémas. 2, 3, 4 & 5 et les idées associées). conditions d’application de l’optique géométrique ; du flux de lumière solaire au faisceau et au rayon poly- & monochromatique ; la couleur comme caractéristique quantitative ; même matériel pouvant constituer des différents milieux transparents et dispersifs (facteurs T, P, homogénéité, isotropie) ; modélisation : cône, sommet, angle apparent (cf. fig. 4). vmatière<c, n=f(λ), angle de déviation par prisme=f(λ), loi de réflexion, loi de SnellDescartes, positions des soleil, observateur & plan de projection de l’arc : cône dont la base le cercle-en-ciel (cf. fig. 4), positions relatives soleil-horizon et arc-horizon (cf. fig. 5). l’arc (comme pont Terreciel) conducteur des eaux terrestres vers le ciel, paramètres flous : la chaleur de la vapeur, le bleu du ciel, la voûte du ciel, l’action purificatrice de la pluie, couples sémantiques : Dieuhomme, Dieu-pluie, pluie-arc, pluie-air propre, pluie-eaux terrestres & eaux terrestres-couleurs. distinction entre rayon de lumière-objet lumineux, c-à-d lumière-représentation de la lumière ; rapport entre succession des couleurs dans l’arc et bandes du visible en termes de λ, f2 ; variation dans le λ, donc dans la vitesse et enfin dans n suivant les milieux ; rapport λ-angle de déviation ; hauteur du soleil et visibilité de l’arc (cf. fig. 5) ; provenance des rayons stimulant l’œil (cf. fig. 2). Cependant ce rapport n’est pas équivalent : à toute longueur d’onde du spectre visible on peut associer une couleur, mais pas l’inverse. Par exemple, la superposition de deux faisceaux laser, l’un rouge, l’autre vert, produit du jaune (sur un écran blanc) sans que la moindre ‘longueur d’onde jaune’ ne soit présente dans ces faisceaux. -9- Objets/ Événements soleil, flux de lumière, lumière blanche, lumière monochromatique, nuages, pluie, gouttes d’eau, œil d’observateur/ réflexion, réfraction, formation de l’arc. lumière solaire (jour), ciel, nuage, pluie, vapeur d’eau, arc-en-ciel, terre, eaux terrestres/ reflet, formation de l’arc, colorations. la lumière blanche contient de radiations de diverses λ ; propagation par un milieu transparent et dispersif : ce qui change, ce qui se maintient ; exploitation du dispositif source lumineuse-prisme : 1ère & 2e réfraction, angle de déviation ; repérer et mesurer un angle entre un rayon et une référence, en cas de séparation convexe ou concave ; même matériel, mais différents milieux transparents et dispersifs : réfractions successives ; une goutte, une couche de gouttes ; gouttes de pluie, de bruine ou de brouillard. 3. 3. 2. Registres sémiotiques « Des représentations sémiotiques sont des productions constituées de signes appartenant à un système de représentation qui a ses propres contraintes de signifiance et de fonctionnement. » (Duval, 1991). Ces systèmes de signes sont appelés par Duval des registres de représentation sémiotique. En première approximation, la notion de « registre sémiotique » peut être comprise comme famille de signes partageant un ensemble des caractéristiques matérielles à partir desquelles se construit leur signification. Ainsi, les langages naturel, formel et gestuel, les esquisses/figures, les images, les équations, la géométrie vectorielle, les graphes, les simulations, … font l’objet des registres sémiotiques. Selon Tiberghien et al. 2000, « la construction du sens [dans l’apprentissage] se fait par des mises en relation entre différents éléments de connaissance [cf. sc. 1] et entre différentes représentations [i.e. registres sémiotiques] d’un même concept. » Nous citons par la suite quelques exemples de registres sémiotiques pertinents dans l’analyse en question. Ainsi, dans la feuille « modèle » nous pouvons identifier les registres sémiotiques suivants : les langages naturel et formel, la figure géométrique du prisme, les rayons, les normales et les tangentes, les angles marquées, l’équation Snell-Descartes, l’interprétation verbale de la loi de réfraction, etc. Encore, il y en a bien d’autres dans les figures suivantes : – Fig. 1 : modélisation d’un rayon de lumière par une flèche indiquant le sens de la propagation de l’énergie ; – Fig. 1 et 2 : modélisation d’un faisceau de lumière, simulation des gouttes d’eau par des sphères transparentes et dispersives, illustration de l’observateur ; – Fig. 3 : graphe n = f(λ) ; – Fig. 4 : figure géométrique du cône de l’arc-en-ciel ; – Fig. 5 : simulation des positions relatives du soleil, des gouttes et de l’horizon de l’observateur. - 10 - Figure 1 : réflexion et réfraction par une goutte d’eau. En fait, l’angle de déviation dépend de la longueur d’onde. Ainsi, l’angle de déviation de la longueur d’onde caractérisant le rouge est de 42°. Or, à la sortie de la goutte, les différentes couleurs composant la lumière blanche sont dispersées et forment l’arc-en-ciel primaire. Remarque : en réalité, cette figure simplifie les choses en admettant un fait de réflexion totale, ce qui n’est pas exacte, d’où d’ailleurs l’origine d’un arc secondaire. Figure 2 : Arrivée des rayons réfractés dans l’œil de l’observateur. Pour qu’il puisse voir l’arc-en-ciel, il faut que la lumière émergeant de la goutte arrive dans son oeil. Il ne peut donc voir tous les rayons de lumière émergeant d’une même goutte. Par contre, il verra la lumière bleue émergeant de certaines gouttes, la lumière rouge émergeant d’autres gouttes, et ainsi de suite. - 11 - source : http://en.wikipedia.org/wiki/Refractive_index Figure 3 : Variation de l’indice de réfraction selon la longueur d’onde pour des verres différents. La zone rosée correspond au visible. - 12 - Figure 4 : Caractéristiques de l’arc-en-ciel. Les gouttes, dont la lumière émergente rouge arrivera dans l’oeil de l’observateur, sont en fait situées sur un cône ayant pour sommet l’observateur. L’axe de ce cône est la droite passant par les yeux de l’observateur et parallèle aux rayons du soleil. L’observateur voit ainsi un ensemble de cercles, ou plutôt d’arcs car une partie de ces cercles est souvent cachée par la Terre. Figure 5 : Conditions de visibilité de l’arc-en-ciel. - 13 - Les conditions de soleil et de pluie étant réunies, c’est l’angle SGO de 41° qui est responsable de la plus ou moins bonne visibilité de l’arc : plus le soleil est bas sur l’horizon, plus l’arc monte dans le ciel et inversement. Quand le soleil dépasse 41° au dessus de l’horizon, il ne peut plus se former d’arc-en-ciel. Les arcs-en-ciel les plus spectaculaires ont lieu lorsque la moitié du ciel opposée au Soleil est obscurcie par les nuages, mais que l’observateur est à un endroit où le ciel est clair. 3. 3. 3. Variables didactiques Par variable didactique d’une situation ou d’un problème est entendue toute variable pouvant être manipulée et modifiée par l’enseignant ; tout ce sur lequel il peut jouer pour modifier la manière dont l’élève va résoudre le problème. Ces modifications peuvent infléchir sensiblement le comportement des élèves et provoquer des procédures ou des types de réponses différentes, en visant à faire émerger chez eux de nouveaux apprentissages. En fait, la notion de variable didactique traduit la nécessité de distinguer, classer et modéliser les situations dans une perspective didactique. À titre explicatif, le choix de telles ou telles attentes du maître (cf. tableau 1, « à construire ») ou le type d’évaluation utilisée (formative, sommative, …) sont des variables macrodidactiques, alors que l’organisation de la classe (individuel/groupe, débat) ou le genre des outils disponibles (faisceaux leser, prisme, etc.) font partie des variables microdidactiques. 3. 3. 4. Réseaux dynamiques Dans les schémas 2, 3, 4 et 5 ci-après, nous développons le caractère fonctionnel des obstacles liés à l’enseignement de l’optique et nous proposons des stratégies didactiques permettant leur dépassement. Nous avons recours, notamment, au site Pegase (http://pegase.inrp.fr/), ainsi qu’au travail de thèse de Veleida Da Silva, en 2004, pour un recensement des idées qui font obstacle en le domaine. Il est à noter que la pensée « préscientifique » et « substantialiste » (cf. sc. 3 et 4) fait obstacle notamment chez des collégiens qu’aux élèves de terminale. - 14 - Schéma 2 : réseau d’idées associées à l’obstacle ‘le soleil est jaune’, dans un processus dynamique3. Objectif-obstacle : Concept visé : le soleil est jaune, bain de lumière la lumière blanche est composée de radiations de différentes λ Réseau d’idées associées qui expliquent la résistance de l’obstacle : ▪ La lumière du soleil est jaune. ▪ Lorsque la lumière attaque la mer, l’eau étincelle. ▪ Dans les tableaux de peinture le soleil est jaune et de fois orangé. ▪ Perception subjective et culturelle des couleurs. ▪ Le soleil est gros, rond et très brûlant, donc la lumière baigne l’espace. (Cette idée évoque la conception de ‘bain de lumière’, mise en jeu pour expliquer la vision des objets). ▪ La lumière se propage en ligne droite. ▪ L’arc-en-ciel c’est une composition particulière des 6 couleurs. Ce que l’obstacle empêche de comprendre : ▪ La notion de faisceau et de rayons de lumière et, par extension, le mode de propagation de la lumière (rectiligne ou non, rayons parallèles ou non, …). ▪ Les rayons solaires pénètrent l’atmosphère le long de l’axe S-T, donc pas ‘horizontalement’. ▪ La couleur n’est ni de la matière, ni de propriété intrinsèque des objets, mais le résultat de l’action de la matière sur la lumière l’éclairant. ▪ La connotation scientifique de la ‘couleur’ ; λ et f, dont la dernière reliée à la sensation de couleur. ▪ La synthèse de radiations monochromatiques. ▪ Les similitudes dans le spectre de diverses sources, primaires et secondaires (soleil, lampes, bougie, lune, etc.). ▪ Les modes d’interaction des ondes E/M avec la matière (p. ex. l’angle de réfraction varie selon λ). ▪ L’existence de radiations hors du visible. 3 Conditions de possibilité pour le franchissement de l’obstacle : ▪ Faire tracer par les élèves des rayons solaires lors du lever du soleil, à midi, etc. ▪ Obtenir un faisceau de lumière (à l’aide d’un écran à trou) servant de rayon incident sur un miroir. Réflexion spéculaire. ▪ Décomposition de la lumière blanche à travers un prisme. Isolement d’une ‘couleur’. Irisations sur un CD. ▪ Déviation d’un rayon monochromatique par un prisme. ▪ Différentes teintes de la même couleur, p. ex. bleu marine – azur. ▪ Synthèse additive. ▪ Synthèse soustractive (actuellement hors programme). ▪ Photos avec de la lumière éclairante monochrome à l’usage des filtres. Pour les trois derniers points des conditions de franchissement de l’obstacle, voir respectivement les liens suivants : http://physiquecollege.free.fr/_private/quatrieme/optique/synthese_additive.htm http://physiquecollege.free.fr/_private/quatrieme/optique/synthese_soustractive.htm http://physiquecollege.free.fr/_private/quatrieme/optique/couleur_objets.htm - 15 - Schéma 3 : réseau d’idées associées à l’obstacle « pensée préscientifique », dans un processus dynamique4. Objectif-obstacle : Concept visé : pensée scientifique, rationnelle : interprétations à la base des notions, grandeurs, expérimentations, rapports établis, lois. la pensée préscientifique Réseau d’idées associées qui expliquent la résistance de l’obstacle : ▪ Mythes, traditions : en Inde et Mésopotamie les 7 couleurs représentaient les sept niveaux des cieux ; écharpe d’Iris, chez les grecs ; un pont géant ou une porte appelée le chemin du ciel, dans certains pays, etc. ▪ Symboliques, croyances religieuses : dans la Bible, déluge, Noé, réconciliation entre Dieu et l’homme ; chez les bouddhistes, les 7 couleurs représentent les 7 planètes et les 7 régions de la Terre, etc. ▪ Pensée naïve, intuitive et obstacles épistémologiques : la propreté du ciel, les propriétés purificatrices de l’eau (pluie) qui retire la pollution et fait apparaître un très bel arc-en-ciel. Ce que l’obstacle empêche de comprendre : Conditions de possibilité pour le franchissement de l’obstacle : ▪ L’étude rationnelle des phénomènes et la possibilité pour la connaissance objective. ▪ La modélisation abstractive et le mathématisme formateur des phénomènes de la matière. ▪ La reproductibilité en laboratoire des phénomènes, la prévisibilité du modèle. ▪ Conditions favorables à la production ou à la visibilité des phénomènes, comme p. ex. l’arc-en-ciel. ▪ Démonstration par le disque de Newton de l’existence des 7 couleurs dans la lumière blanche. ▪ Expérimentation sur la réflexion et la réfraction ; loi de Snell-Descartes. ▪ Principes de propagation d’un faisceau électromagnétique via un milieu transparent, tel l’air, la goutte de pluie … ▪ Variation (qualitative) de l’angle de déviation par un prisme en fonction de la longueur d’onde λ (plus λ ↓ plus θ ↑). ▪ Les gouttes d’eau conçues comme des prismes minuscules en suspension dans l’atmosphère. ▪ Rôle des gouttes du haut et du bas au long de la verticale. Conditions de bonne visibilité de l’arc (cf. fig. 2 & 5). ▪ Activité : arrosage et reproduction d’un arc-en-ciel ; paramètres de visibilité : dos au soleil, fines gouttelettes. ▪ Production d’un « cercle-enciel » à partir des matériaux quotidiens (instruments, outils, modèles, techniques, terminologie mis en jeu). 4 Pour le point 2 dans « conditions pour le franchissement de l’obstacle », voir le lien suivant : http://physiquecollege.free.fr/_private/lycee/seconde/refraction_loi_descartes_optique_seconde_lycee.htm - 16 - Schéma 4 : réseau d’idées associées à l’obstacle de ‘causalité simpliste’, dans un processus dynamique. Objectif-obstacle : causalité simpliste, obstacle substantialiste : matérialité des rayons, de l’arc … Concepts visés : abstraction discursive et complexe, cohérence ; relations entre Th/ModObj/év Réseau d’idées associées qui expliquent la résistance de l’obstacle : ▪ L’arc boit des eaux terrestres et donne d’autres pluies. ▪ L’eau des lacs et des mers monte vers le ciel de là où l’arc touche la terre. ▪ Lien étroit entre les divers lacs et mers et les diverses colorations dans l’arc. ▪ L’arc sert de pont Terreciel aux eaux terrestres. Ce que l’obstacle empêche de comprendre : ▪ Les couches de l’atmosphère et l’altitude d’occurrence des nuages. ▪ L’origine du ‘bleu’ du ciel due à un fait de dispersion de la lumière par les particules de l’atmosphère. ▪ Les mécanismes d’évaporation de l’eau et de formation de nuages. Conditions météorologiques. ▪ L’arc-en-ciel, en tant que phénomène lumineux céleste, est un météore. ▪ La position du soleil par rapport à l’horizon de l’observateur ; l’altitude du lieu d’observation ; le rapport arc/cercle-en-ciel (cf. fig. 4). ▪ Un arc-en-ciel n’a pas réellement d’existence physique mais est une illusion d’optique dont la position apparente dépend de la position de l’observateur et de celle du Soleil. - 17 - Conditions de possibilité pour le franchissement de l’obstacle : ▪ Simulation du bleu du ciel : éclairer un verre d’eau où on ajoute du lait en poudre. ▪ Observation de la condensation de la vapeur d’eau sur le couvercle d’une casserole d’eau qui bouilli. ▪ Relation entre les angles d’incidence et de réfraction (mesurés par rapport à la normale) d’un faisceau monochromatique, en fonction des milieux (air-eau, eau-air). Dessins. ▪ Relation entre λ et n (indice de difraction des milieux transparents et dispercifs n=λ0/λ, où λ0 dans le vide). ▪ Relation entre les λ et l’angle de déviation quand la lumière blanche traverse un prisme. ▪ Démonstration de la réflexion totale : le cas des fibres optiques. Relation entre n et l’angle critique. ▪ Application de la loi SnellDescartes (cf. fig. 1) pour anticiper la déviation des couleurs (θviolet>θrouge). ▪ Relation entre l’inférence θviolet>θrouge et la position relative verticale des gouttes formant l’arc (cf. fig. 2). ▪ Simulation du globe, de l’atmosphère, du soleil et de l’observateur, à partir des matériaux ordinaires. Schéma 5 : réseau d’idées associées à l’obstacle ‘reflet imprécis’, dans un processus dynamique. Objectif-obstacle : Concepts visés : un reflet, mais qu’est-ce qui reflète sur quoi ? réflexion et réfraction du rayon de lumière par une goutte d’eau Réseau d’idées associées qui expliquent la résistance de l’obstacle : ▪ La voûte de ciel (le bleu) se reflète sur l’atmosphère, comme nous devant le miroir. ▪ Seule la partie du ciel au dos de l’observateur se reflète. ▪ Le soleil (ou la lumière) se reflète lorsqu’il traverse les nuages. ▪ Réflexion des rayons solaires à travers la vapeur chaude, imputable à la pluie. ▪ Après la pluie le soleil sort les rayons et les quelques gouttes de pluie se reflètent sur eux. ▪ La lumière, avant de rencontrer les gouttes, se reflète sur les molécules de l’air. Ce que l’obstacle empêche de comprendre : ▪ La réflexion et la réfraction nécessitent l’existence des rayons de lumière qui attaquent la matière. Ce sont ces rayons qui subissent la réflexion, la réfraction, etc. ▪ Les objets éclairés ne se reflètent pas d’eux-mêmes ; leur image est formée par le biais des rayons d’abord réfléchis sur eux, avant de rejoindre le miroir. ▪ Diffraction : lorsque la lumière rencontre un obstacle d’une taille caractéristique d<λ (cas des molécules N2, O2, O3, …) ; Réflexion : si d>λ ; Réfraction : lors de la propagation du rayon d’un milieu transparent à un autre, (p. ex. air-goutte, air froid-air chaud, etc). Changement de λ en fonction de n, f étant stable. - 18 - Conditions de possibilité pour le franchissement de l’obstacle : ▪ Dans l’obscurité absolue, pas de réflexion de rayons de lumière ; cependant, les rayons infrarouges, les ondes radio… se reflètent. ▪ Monter virtuellement sur un rayon de lumière et décrire tout ce qu’il rencontre tout au long de son voyage. ▪ Conditions de production des diffraction, réflexion et réfraction (optique ondulatoire/géométrique). Dimensions des molécules N2 & O2 et des gouttes par rapport à λ (400-750nm). ▪ Simulation de la goutte de pluie par un prisme sphérique (cf. fig. 1). Repérage des faits optiques et dessins (rayons, ‘dioptres’ air/eau et eau/air, tangentes, normales, angles). Conclusion Nous avons présenté une conception d’activité sur l’enseignement de l’optique géométrique, portant sur un phénomène merveilleux : la formation de l’arc-en-ciel. Dans le cadre des grandes élaborations de la didactique et en nous appuyant sur les outils d’analyse des situations d’enseignement, notre préoccupation a été de remettre un rapport centré sur l’analyse a priori de la situation (conçue pour des classes de terminale scientifique). Ne prétendant pas à l’exhaustivité, ce travail englobe néanmoins plusieurs démarches d’investigation, dans une perspective de dialectique entre modèles et objets du monde réel. Établir, en effet, des relations entre les concepts du monde des théories/modèles et celui des objets/événements semble déterminant afin de créer du sens chez les élèves des sciences expérimentales. Modèle de l’arc-en-ciel dans le Traité des Météores de Descartes, en 1637. Bibliographie Arsac, G., Develay, M. & Tiberghien, A. (1989). La transposition didactique en mathématique, en physique et en biologie. Lyon : IREM de Lyon. Astolfi, J.-P. & Develay, M. (1989). La didactique des sciences. Paris : PUF. Astolfi, J.-P. & Peterfalvi, B. (1993). Obstacles et construction de situations didactiques en sciences expérimentales. Aster (16), 103-141. Bachelard, G. (2004). La formation de l’esprit scientifique. Paris : VRIN. Brousseau, G. (1998). Théorie des situations didactiques. Grenoble : La pensée sauvage. - 19 - Chevallard, Y. & Johsua, M.-A. (1991). La transposition didactique : du savoir savant au savoir enseigné. Grenoble : La Pensée Sauvage. Chevallard, Y. « Leçons sur la didactique des PER ». Retrieved in 2011 from : http://yves.chevallard.free.fr/spip/spip/article.php3?id_article=133 Da Silva, V.-A. (2004). Savoirs quotidiens et savoirs scientifiques. Paris : Anthropos. Duval, R. (1991). Registres de représentation sémiotique et fonctionnement cognitif de la pensée. Annales de didactique et de sciences cognitives, (5), 37-65. Johsua, S. & Dupin, J.-J. (1993). Introduction à la didactique des sciences et des mathématiques. Paris : PUF. Kuhn, T. (2008). La structure des révolutions scientifiques. Paris : Flammarion. Legardez, A. (2004). L’utilisation de l’analyse des représentations sociales dans une perspective didactique : L’exemple de questions économiques. Revue des sciences de l’éducation, 30 (3), 647-665. Martinand, J.-L. (1986). Connaître et transformer la matière. Bern : Peter Lang. Matheron, Y. & Mercier, A. (2004). Les usages didactiques des outils sémiotiques du travail mathématique : étude de quelques effets mémoriels [version électronique]. Revue des sciences de l’éducation, 30 (2), 355-377. Récupéré de : http://id.erudit.org/iderudit/012673ar Megalakaki, O. & Labrell, F. (2009). Les conceptions naïves : connaissances organisées, bases des changements conceptuels. Psychologie française, (54), 1-9. Roux, M. & Le Marechal, J. F. (2003, octobre). Équilibre chimique : du conceptprocédé au concept-objet au moyen d’un simulateur. Journées de l’Ardist. Toulouse. Tiberghien, A. (2002). Des connaissances naïves au savoir scientifique. Retrieved in 2011 from: http://edutice.archives-ouvertes.fr/edutice-00000285/ Vergnaud, G. (1990). La théorie des champs conceptuels. Recherches en didactique des Mathématiques, 10 (2-3), 133-170. Liens internet : http://eduscol.education.fr/cid47734/programmes-scolaires-presentation.html http://pegase.inrp.fr/ http://physiquecollege.free.fr http://www.lamap.fr/ - 20 -