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Asad, à nouveau, commente avec une justesse étonnante et d’une manière éblouissante
l’histoire de Moïse
(‘alayhi al-Salām)
et du Khidr, le Sage (versets 60-82) ; il dit notamment : «
le thème
de l’éveil spirituel subit une variation significative quand il est transposé sur le plan de la vie intellectuelle de
l’homme et de sa recherche des vérités ultimes. Apparence et réalité y sont montrées comme intrinsèquement
différentes – si différentes que seule la clairvoyance mystique peut nous révéler ce qui est apparent et ce qui est
réel.
»
La différence extraordinaire entre « apparence » et « réalité » devait se manifester dans les
Derniers Temps, et ce sous l’impulsion du Dājjal, le Faux Messie. Le Prophète Mouhammad
(sallahou
‘alayhi wa sallam)
enseigna à ses disciples que le Dājjal serait borgne, car intérieurement aveugle, et
qu’il viendrait avec un « brasier » et une « rivière ». Mais sa « rivière serait un brasier, et son brasier
serait les fraîches eaux d’une rivière ». Par conséquent, dans tout ce qui aurait trait au Dājjal, les
choses ne seraient pas ce qu’elles sembleraient être. Lorsque le jugement se fonderait uniquement sur
l’observation extérieure, c’est-à-dire qu’il reposerait sur l’examen de ce qui nous apparaît, il serait
toujours l’objet de mystifications et serait donc erroné.
L’histoire de Moussa et du Khidr
(‘alayhima al-Salām)
signifie que seuls les serviteurs d’Allah le
Très-Haut qui voient avec leurs deux yeux, c’est-à-dire qu’Allah a dotés intérieurement d’une vision
clairvoyante et spirituelle en plus de leur vision externe, et eux seuls seraient à même de percer à jour
la véritable réalité intérieure du monde à l’ère du Dājjal.
Les authentiques Cheikhs Soufis de l’Islam se sont toujours distingués dans l’histoire de
l’Islam comme possédant précisément cette vision intérieure spirituelle et clairvoyante. Or, nombreux
sont aujourd’hui les érudits islamiques et les leaders de communautés religieuses égarés, qui ne voient
que d’un œil et qui se sont fourvoyés au point de livrer une guerre injuste à ces Cheikhs Soufis
authentiques de l’Islam (tels que notre professeur de mémoire bénie Maoulāna le Dr. Mouhammad
Fazlour Rahman Ansāri
rahimahoullah
, et son professeur de mémoire bénie Maoulāna ‘Abd al-‘Aliim
Siddīqui
rahimahoullah
)
.
Ils mettent également tout en œuvre pour marginaliser et réduire au silence les
érudits islamiques qui en embrassant l’épistémologie Soufie se voient doués d’une clairvoyance
spirituelle.
Ces érudits islamiques et leaders de communautés sont à ce point dénués de perspicacité
spirituelle et leur égarement est tel qu’ils ne peuvent reconnaître le Chirk de l’Etat laïc moderne. Pas
plus qu’ils ne peuvent reconnaître comme Harām le fait de faire passer les devises papier actuelles
pour de l’argent véritable. Ainsi, quand demain la monnaie papier disparaîtra pour être entièrement
remplacée par de l’argent électronique, ils salueront l’avènement de ce monde sans monnaie palpable
avec un aveuglement similaire à celui dont ils font preuve aujourd’hui concernant l’utilisation
frauduleuse des devises papier. Ils tiennent absolument, et avec un égarement obstiné, à déclarer Halāl
les transactions de prétendue Mourābaha des Banques Islamiques, alors qu’elles sont tout aussi
Harām que les autres – ce ne sont que des transactions de Ribā déguisées ! Ils font partie de ces gens
qui refusent aux femmes le droit de prier à la mosquée, ou les y autorisent tout en leur refusant le droit
de prier dans le même espace que les hommes (contrairement au Hadīth du Sahīh Mouslim où il leur
est recommandé de prier derrière eux et sans entrave d’aucune sorte, ni visuelle ni auditive) !
Notre quatuor de livres est écrit avec la ferme conviction que nul ne peut percer à jour ni
appréhender la réalité de notre monde moderne sans utiliser le Saint Coran comme outil premier de
compréhension. D’ailleurs Allah le Très-Haut Lui-même n’a-t-Il pas déclaré que le Coran explique
toute chose :