Dossier_B-FR-03-02-05_depose_par_BIOGEMMA

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SOCIETE BIOGEMMA
Demande d’autorisation auprès de la Commission d’Etude de la
Dissémination des Produits issus du Génie Biomoléculaire
Essais en champ pluriannuels de maïs génétiquement
modifiés pour la composition en acides aminés du grain
BIOGEMMA
5, rue Saint Germain l’Auxerrois
75001 PARIS
janvier 2003
Essais au champ de maïs génétiquement modifiés pour la composition en acides aminés du grain.
PREAMBULE
Cette demande d’expérimentation est déposée dans le cadre de la réglementation européenne
décrite dans la directive 90/220/CEE, transposée en droit français par la loi du 13 juillet 1992.
Cette directive a été modifiée le 17 avril 2001 par la directive 2001/18/CE.
Ces textes régissent la dissémination volontaire d’organismes génétiquement modifiés, que ce
soit à des fins de mise en marché ou à d’autres fins et notamment à des fins de recherche.
La demande qui fait l’objet de ce dossier concerne un essai dont les résultats attendus doivent
permettre de valider une hypothèse (« preuve de concept »). Un événement de transformation
a déjà été évalué au champ, tous ont fait l’objet de différentes expérimentations en serre. Il
permettra de confirmer, dans les conditions agronomiques normales, le bon fonctionnement
du caractère modifié dans plusieurs générations différentes de ces plantes.
Conformément à la directive 2001/18, l’importance de la dissémination et les conditions de
son déroulement prennent en compte le stade de développement du projet et l’information
scientifique disponible. Les plantes ont été caractérisées par des études moléculaires ; la
stabilité d’expression des caractères introduits dans les plantes a été observée durant plusieurs
générations en serre.
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Essais au champ de maïs génétiquement modifiés pour la composition en acides aminés du grain.
SOMMAIRE
Préambule
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Introduction
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A. Informations d’ordre général
A.1 Nom et adresse du notifiant
A.2 Qualification et expérience des scientifiques responsables
A.3. Titre du projet
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B. Informations concernant les plantes réceptrices
B.1 Nom complet
B.2 Information concernant la reproduction
B.3 Capacité de survie
B.4 Dissémination
B.5 Distribution géographique de la plante
B.6 Description de l’habitat naturel de la plante (espèces ne poussant pas
habituellement en UE)
B.7 Autres interactions potentielles avec des organismes dans l’écosystème
habituel
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C. Informations concernant la modification génétique
C.1 Description des méthodes utilisées pour la modification génétique
C.2 Nature et source du vecteur utilisé
C.3 Taille, origine des organismes donneurs et fonction recherchée
de chaque fragment constitutif de la région envisagée pour l’insertion
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D. Information concernant la plante supérieure génétiquement modifiée
D.1Description du ou des caractères ou des caractéristiques qui ont été
introduits ou modifiés
D.2 Informations sur les séquences réellement insérées ou délétées
D.3 Informations concernant l’expression de l’insert
D.4 Description des différences entre la plante génétiquement modifiée
et la plante réceptrice
D.5 Stabilité génétique de l’insert et stabilité phénotypique de la plante modifiée
D.6 Modifications de la capacité de la plante modifiée à transférer
du matériel génétique dans d’autres organismes
D.7 Information concernant les effets toxiques, allergisants ou autres
effets nocifs résultants de la modification génétique sur la santé humaine
D.8 Information concernant la sécurité de la plante modifiée pour la santé
des animaux, lorsque la plante est destinée à être utilisée dans
l’alimentation des animaux
D.9 Mécanisme d’interaction entre la plante modifiée et les organismes cibles
D.10 Modifications potentielles des interactions de la plante modifiée avec les
organismes non-cibles résultant de la modification génétique
D.11 Interactions potentielles avec l’environnement abiotique
D.12 Description des méthodes de détection et d’identification de la plante
supérieure génétiquement modifiée
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Essais au champ de maïs génétiquement modifiés pour la composition en acides aminés du grain.
D.13 Informations, le cas échéant, sur les précédentes disséminations de
la plante génétiquement modifiée
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E. Informations concernant le site de dissémination
E.1 Localisation et étendue des sites de dissémination
E.2 Description de l’écosystème des sites de dissémination
E.3 Présence d’espèces apparentées sauvages sexuellement compatibles
ou d’espèces végétales cultivées sexuellement compatibles
E.4 Proximité des sites de biotopes officiellement reconnus ou de zones
protégées susceptibles d’être affectées
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F. Information concernant la dissémination
F.1 Objectif de la dissémination
F.2 Date et durée prévues de l’opération
F.3 Méthode de dissémination envisagée
F.4 Méthode de préparation et gestion du site avant, pendant et après la
dissémination, y compris les pratiques culturales et méthodes de récolte
F.5 Nombre approximatif de plantes
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G. Information sur les plans de surveillance, de contrôle et de traitement du site
et des déchets après dissémination
G.1 Précautions prises
G.2 Description des méthodes de traitement du site après dissémination
G.3 Description des méthodes de traitement après dissémination pour le
matériel issu de plantes génétiquement modifiées, y compris les déchets
G.4 Description des plans et techniques de surveillance
G.5 Description des plans d’urgence
G.6 Méthodes et procédures de protection du site
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Annexe IID2
Conclusions concernant les incidence potentielles sur l’environnement de la dissémination 19
1. Probabilité que les plantes modifiées deviennent plus persistantes que
les plantes parentales ou réceptrices dans les habitats agricoles
ou se propagent plus rapidement dans les habitats naturels
2. Avantages ou inconvénients sélectifs conférés aux plante modifiées
3. Possibilité de transfert de gènes aux mêmes espèces ou à d'autres espèces
végétales sexuellement compatibles dans les conditions de plantation des plantes
modifiées et avantages ou inconvénients sélectifs conférés à ces espèces
végétales
4. Incidences immédiates et/ou différées que les interactions directes ou
indirectes entre les plantes modifiées et les organismes cibles, tels que
prédateurs, parasitoïdes
et agents pathogènes peuvent avoir sur l'environnement
5. Incidences immédiates et/ou différées que les interactions directes ou
indirectes entre les plantes modifiées et des organismes non-cibles, notamment
les incidences sur les niveaux de population des concurrents, herbivores,
symbiotes, parasites et agents pathogènes
6. Effets immédiats et/ou différés éventuels sur la santé humaine résultant
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Essais au champ de maïs génétiquement modifiés pour la composition en acides aminés du grain.
des interactions directes ou indirectes potentielles entre les plantes modifiées
et les personnes travaillant ou entrant en contact avec la ou les plantes modifiées
disséminées ou se trouvant à proximité
7. Effets immédiats et/ou différés éventuels sur la santé des animaux
et conséquences pour la chaîne alimentaire résultant de la consommation
de la plante modifiée ou de tout produit dérivé s'il est destiné à être utilisé en tant
qu'aliment pour animaux
8. Incidences immédiates et/ou différées sur les processus biogéochimiques
résultant des interactions directes et indirectes potentielles de la plante modifiée
et des organismes cibles et non-cibles à proximité du ou des OGM disséminés
9. Incidences immédiates et/ou différées, directes ou indirectes, que les
techniques spécifiques de culture, de gestion et de récolte utilisées pour les plantes
modifiées peuvent avoir sur l'environnement lorsqu'elles sont différentes de celles
utilisées pour des plantes supérieures non génétiquement modifiées
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Essais au champ de maïs génétiquement modifiés pour la composition en acides aminés du grain.
INTRODUCTION
Les animaux monogastriques et l’homme ne synthétisent que dix acides aminés sur les
vingt qui sont nécessaires à leur développement et sont donc tributaires d’un apport exogène
qui se fait par l’alimentation. La qualité nutritionnelle d’une plante est déterminée non
seulement par son apport énergétique sous forme de sucres (amidon, saccharose et sucres
simples), mais également par la composition en acides aminés de ses protéines de réserves et
donc par son apport en acides aminés. Malgré des efforts considérables de la part des
sélectionneurs, les plantes fourragères (légumineuses et céréales) possèdent des teneurs
insuffisantes en acides aminés essentiels et la ration doit être complémentée par des acides
aminés synthétisés artificiellement ou produits dans des fermenteurs. Toutefois, il a pu être
montré que l’introduction dans des plantes (lupin, luzerne, trèfle) de protéines de réserve
spécifiques, riches en certains acides aminés, peut conduire à une augmentation de la quantité
de ces acides aminés dans le régime alimentaire.
Les graines des plantes, en particulier du maïs et du soja, sont une source concentrée de
protéines, et représentent la base de la ration de nombreux animaux d’élevage. L’essentiel des
apports protéiques se fait par les légumineuses où les protéines de réserves représentent de 25
à 40 % du poids total de la graine, les graines de céréales ne possédant que 7 à 14 % de leur
poids en protéines.
Les graines de légumineuses (sous forme de farines ou de tourteaux) qui constituent une
source abondante de protéines, sont souvent rajoutées aux ensilages verts et fourrages ou
mélangées aux graines de céréales, riches en glucides. Cependant, ces graines sont déficientes
en acides aminés essentiels (la lysine pour les céréales et les acides aminés soufrés - cystéine
et méthionine - pour les légumineuses) dont la teneur est insuffisante pour satisfaire les
besoins nutritifs des animaux. La complémentation par des acides aminés, issus de synthèse
ou de fermentation, augmente les coûts de l’élevage.
Les protéines de réserve des plantes peuvent être groupées en 4 classes différentes :
prolamines, albumines, glutélines et globulines, possédant chacune des propriétés physicochimiques propres. La majeure partie des protéines de réserves des céréales est constituée par
les prolamines qui ont été nommées en fonction du nom générique en latin de l’espèce
végétale (exemple : zéines α, β, γ et δ pour le maïs). Les prolamines du maïs (zéines) sont
pauvres en lysine, et peuvent même en être totalement dépourvues (ex : les γ-zéines). Les
mutants opaque-2 du maïs possèdent une teneur plus élevée en lysine que les variétés non
mutées. La mutation touche un facteur de transcription nécessaire à la synthèse de certaines
zéines (essentiellement les α-zéines et certaines γ-zéines). Cette réduction de la teneur en
zéines est associée avec une accumulation plus ou moins accrue d’autres protéines qui,
comportant plus de résidus lysine dans leurs séquences, conduisent ainsi à une augmentation
de la teneur en lysine des graines de ces mutants.
Les prolamines ont pu être caractérisées par la présence de trois domaines protéiques
riches en résidus cystéine et nommés A, B, et C. Toutefois, cette organisation en domaines A,
B et C a également pu être démontrée pour les protéines de réserves comme les albumines 2S.
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Essais au champ de maïs génétiquement modifiés pour la composition en acides aminés du grain.
Chez certaines plantes dicotylédones telles que le tournesol, la noix du Brésil, le colza, la
moutarde et le lupin, les protéines de réserve que sont les albumine 2S sont riches en
méthionine et cystéine. L’albumine 2S du tournesol, possède ainsi 16 % de résidus
méthionine et 8 % de résidus cystéine. Ces protéines ne possèdent aucune activité
enzymatique et ont donc uniquement un rôle de protéines de réserve. Les protéines 2S de la
noix du Brésil, du colza, de la moutarde et du lupin sont constituées de 2 sous-unités reliées
entre elles par des ponts disulfures, alors que la protéine 2S du tournesol n’est constituée que
d’une seule sous-unité. Cette protéine est synthétisée au niveau du réticulum endoplasmique
rugueux puis est accumulée dans la vacuole de la cellule. Cependant, l’addition d’une
séquence d’acides aminés KDEL, séquence de rétention dans le réticulum, à l’extrémité Cterminale de la protéine permet de retenir cette protéine dans le réticulum où elle s’accumule.
Il a été montré que cette protéine de tournesol est stable, non dégradée dans le rumen des
animaux par la flore microbienne, et pourra de ce fait être digérée et absorbée dans le tractus
gastro-intestinal de l’animal. Des études nutritionnelles et de toxicologie effectuées sur des
rats alimentés avec des graines obtenues à partir de lupins transgéniques exprimant l’albumine
2S du tournesol ont montré que cette protéine ne possédait pas de pouvoir allergène et que les
rats atteignaient un poids plus important. De même des moutons alimentés avec du lupin
exprimant l’albumine 2S de tournesol prennent plus de poids et produisent plus de laine (une
augmentation estimée à 8%, cf. http://ccr.ucdavis.edu/biot/html/biot/biot-5.shtml).
Pour obtenir des grains de maïs possédant une qualité nutritive améliorée, nous avons
introduit, par génie génétique, une séquence d’ADN complémentaire codant pour :
- un gène de zéine de maïs dont la séquence a été modifiée et enrichie en résidus lysine
-
et proline par remplacement d’une séquence interne par une autre séquence comportant
10 résidus supplémentaires. Il est mis sous le contrôle de son propre promoteur qui
dirige son expression dans l’albumen.
un gène de protéine de réserve : albumine du tournesol modifiée par la présence de la
séquence peptidique KDEL de rétention dans le réticulum endoplasmique.
L’expression de cette protéine a été ciblée vers les graines de maïs par utilisation d’un
promoteur de blé, spécifique des cellules des graines. L’évènement de transformation
contenant ce gène a déjà fait l’objet d’essais au champ en 2000 et 2001.
Ces deux caractères ont ensuite été associés par croisements entre les événements de
transformation exprimant indépendamment les gènes de zéine modifiée et d’albumine afin de
mesurer l’effet de la co-expression de ces gènes dans une même plante.
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Essais au champ de maïs génétiquement modifiés pour la composition en acides aminés du grain.
A. INFORMATIONS D’ORDRE GENERAL
A.1. Nom et adresse du notifiant
Le notifiant est :
Société BIOGEMMA S.A.S.
5, rue Saint-Germain l’Auxerrois
75001 PARIS
A. 2. Qualification et expérience des scientifiques responsables
L’ensemble des responsables scientifiques de ce dossier et leurs équipes de chercheurs et de
techniciens ont déjà conduit différents essais au champ depuis plusieurs années. Ces essais,
sur plusieurs espèces végétales, portaient aussi bien sur des caractères de types agronomiques
que des caractères relatifs à la qualité des produits récoltés.
A. 3. Titre du projet
Essais au champ pluriannuels de maïs génétiquement modifiés pour la composition en
acides aminés du grain
B . INFORMATIONS CONCERNANT LES PLANTES RECEPTRICES
B. 1. Nom complet
Nom de famille :
Genre :
Espèce :
Sous-espèce :
Lignée :
Nom usuel :
Graminae
Zea
mays
mays
A188
maïs
L’origine géographique supposée de cette plante est le Mexique et l’Amérique centrale
B.2. Information concernant la reproduction
B.2. a) Information concernant la reproduction du maïs
i) Mode de reproduction
Le maïs est une plante monoïque à fleurs mâles et femelles portées sur la même plante mais
séparées. Les fleurs mâles, regroupées au sommet de la tige en une inflorescence terminale
appelée panicule, ne portent que des étamines entourées de glumelles. Elles apparaissent les
premières (phénomène de protandrie). Les fleurs femelles, groupées en un ou plusieurs épis à
l’aisselle des feuilles, n’apparaissent que par leurs longs styles appelés "soies" sortant des
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Essais au champ de maïs génétiquement modifiés pour la composition en acides aminés du grain.
bractées ou spathes entourant chaque épi. Chaque fleur contient un ovaire unique, chaque épi
comprend de 300 à 500 fleurs environ.
ii) Facteurs spécifiques affectant la reproduction
La reproduction de cette plante est assurée par la libération du pollen contenu dans les
étamines (organes de la panicule) par ouverture des sacs polliniques ou anthères.
Le mode de reproduction du maïs est dit allogame (pollinisation par une autre plante de maïs)
anémophile (pollinisation par le vent). La pollinisation du maïs en conditions naturelles se
réalise principalement par fécondation croisée (allofécondation supérieure à 95%). Un faible
taux d’autofécondation est néanmoins possible (inférieur à 5%).
iii) Temps de génération
Le maïs est une plante à cycle biologique court : le temps de génération du semis à la récolte
des grains est d’environ 7 à 8 mois. Le semis, en France, a lieu à partir du mois d’avril et la
récolte en octobre - novembre.
B. 2. b) Compatibilités sexuelles avec d’autres espèces sauvages ou cultivées
Il n’y a pas d’hybridation interspécifique possible en France du fait de l’absence d’espèces
voisines ou apparentées se développant spontanément sur le territoire français.
B. 3. Capacité de survie
B.3. a) Capacité à former des structures de survie ou de dormance
Le maïs est une plante annuelle qui se reproduit par graine et ne présente pas de moyens de
reproduction végétative en condition naturelle. Les semences sont nombreuses mais leur
viabilité est fortement limitée. Les semences sont en effet très sensibles aux maladies et au
froid. Il n’y a en général pas de repousses à la suite d’une culture de maïs, seuls les épis non
battus peuvent permettre au grain de conserver éventuellement une capacité de germination
l’année suivante.
B.3. b) Facteurs spécifiques affectant la capacité de survie
Les graines ne présentent pas de dormance. Les conditions climatiques hivernales de manière
générale ne permettent pas la repousse de cette plante. Les pratiques agricoles courantes
conduisent également à la destruction des graines.
B. 4. Dissémination
B.4.a. Voie et étendue de la dissémination
Le maïs en Europe n’est qu’une espèce de grande culture, sa dissémination n’intervient que
dans les espaces agricoles par semis.
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Essais au champ de maïs génétiquement modifiés pour la composition en acides aminés du grain.
B.4.b Facteurs spécifiques affectant la dissémination
La dissémination de gènes du maïs peut s’effectuer par l’intermédiaire du pollen et des
graines :
- le pollen provenant de l’inflorescence mâle est dispersé par gravité et par le vent. Le
début de la libération du pollen a lieu généralement deux ou trois jours avant
l’apparition des soies des épis femelles. La durée de floraison des fleurs mâles est de 6
à 10 jours.
- la viabilité des semences est fortement limitée car elles sont sensibles aux maladies et
surtout au froid hivernal. C’est pourquoi il n’y a en général pas de repousse de maïs.
B. 5. Distribution géographique de la plante
Le maïs est dépendant de l’homme pour sa dispersion géographique. Le maïs est utilisé, soit
comme ensilage, soit pour sa production de grains. Il s’agit de la première culture céréalière
du monde en terme de production.
B. 6. Description de l’habitat naturel de la plante (espèce ne poussant pas
habituellement en UE)
Le maïs, originaire d’Amérique centrale, n’a pas d’habitat naturel en Europe. Il ne se
développe pas en dessous de 9-10°C et a une température optimale de croissance de 30 à
33°C. En climat continental (Canada, URSS), le maïs est cultivé jusqu’au 60ème parallèle.
Le maïs est sensible à de nombreux parasites et ravageurs. Les plus importants sont les
parasites fongiques (Fusarium sp., Ustilago maydis, Sphacelotheca reliana,etc) et les
insectes (taupins, chrysomèle, pyrale et sésamie).
B. 7. Autres interactions potentielles avec des organismes dans l’écosystème
habituel
Durant sa culture, le maïs peut être en interaction avec des ravageurs, présents dans le sol
(taupins, vers gris), dans ses propres tissus (pyrales, sésamies) ou à sa surface (pucerons). Il
est également en interaction avec des organismes pathogènes, essentiellement des
champignons (Fusarium, Helminthosporium, Ustilago, etc).
C. INFORMATIONS CONCERNANT LA MODIFICATION GENETIQUE
C.1. Description des méthodes utilisées pour la modification génétique
Les plantes de maïs faisant l’objet de ce dossier ont été obtenues grâce à la technique de
transformation par Agrobacterium tumefaciens.
La transformation par Agrobacterium tumefaciens est basée sur les propriétés naturelles de
cette bactérie et sur l’utilisation de vecteurs « désarmés ». Des embryons immatures d’une
lignée de maïs sont mis en co-culture in vitro avec les cellules d’Agrobacterium, puis, après
quelques jours, les embryons sont transférés et cultivés sur un milieu de sélection contenant
un herbicide (glufosinate ou phosphinothricine). Les cals qui se développent alors sont
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Essais au champ de maïs génétiquement modifiés pour la composition en acides aminés du grain.
constitués de cellules transformées. Des plantes transgéniques sont ensuite régénérées à partir
de ces cals.
C.2. Nature et source du vecteur utilisé
Les vecteurs utilisés pour la transformation du maïs par Agrobacterium tumefaciens est un
plasmide appelé vecteur binaire.
C.3. Taille, origine des organismes donneurs et fonction recherchée de chaque
fragment constitutif de la région envisagée pour l’insertion
Deux gènes différents ont été introduits indépendamment dans le maïs : un premier, codant
pour une protéine de réserve du maïs, modifiée par remplacement d’une séquence interne par
une séquence riche en acides aminés lysine et proline et un second codant pour une protéine
de réserve du tournesol, riche en méthionine et cystéine. Ces gènes sont placés sous le
contrôle de promoteurs qui dirigent leur expression uniquement dans la graine. Des
croisements entre ces deux types de plantes transgéniques ont ensuite permis d’obtenir des
plantes co-exprimant les deux gènes.
Un gène marqueur conférant la résistance à l’herbicide glufosinate a également été introduit
afin de permettre la sélection des plantes transformées lors des étapes de culture in vitro. Ce
gène est exprimé dans l’ensemble de la plante.
D. INFORMATION CONCERNANT LA PLANTE SUPERIEURE
GENETIQUEMENT MODIFIEE
D.1. Description du ou des caractères et des caractéristiques qui ont été introduits
ou modifiés
Les plantes transgéniques de maïs qui seront cultivées au champ sont issues de 4 événements
de transformation différents. Trois événements expriment dans la graine une protéine de maïs
modifiée pour être plus riche en lysine et proline, un événement exprime une protéine de
tournesol riche en méthionine et cystéine ; trois événements sont issus de croisements entre
les deux types d’événements décrits ci-dessus et expriment les deux protéines. Toutes ces
plantes expriment le caractère de résistance à l’herbicide glufosinate. A l’exception de ces
trois caractères, les plantes transformées ne diffèrent pas des plantes de maïs nontransgéniques.
D.2. Informations sur les séquences réellement insérées ou délétées
Les résultats des analyses moléculaires (analyses de type Southern portant sur l’ADN des
plantes transformées) de l’ensemble des événements de transformation proposés pour ces
essais ont été présentés aux experts scientifiques chargés de l’évaluation de ce dossier.
Ces résultats permettant de déterminer le nombre de copies et de loci d’ADN-T intégrés, ont
également permis de montrer que les gènes à transférer ont été intégrés dans le génome d’une
manière stable. Aucune région n’a été délétée.
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Essais au champ de maïs génétiquement modifiés pour la composition en acides aminés du grain.
D.3. Informations concernant l’expression de l’insert
L’expression des protéines du maïs et du tournesol a été mise en évidence par électrophorèse
des protéines présentes dans le grain de maïs, puis d’une coloration spécifique des protéines et
éventuellement suivie d’une analyse Western, grâce à l’utilisation d’un anticorps spécifique
de la protéine codée par le gène transféré. Ces protéines sont exprimées uniquement dans le
grain de maïs.
L’expression du gène de résistance à l’herbicide glufosinate est visualisée par l’observation
du phénotype après application locale, sur une feuille, d’une solution de cet herbicide. Cette
expression a lieu dans tous les organes de la plante. Tous les événements de transformation
expriment les deux caractères.
D.4. Description des différences entre la plante génétiquement modifiées et la
plante réceptrice
A priori aucun changement n’est attendu dans le mode et la vitesse de reproduction des
plantes transgéniques suite à l’expression dans la graine des gènes codant pour des protéines
de réserve du maïs de type zéine modifiée ou albumine de tournesol.
Cette capacité de survie ne semble pas devoir être affectée : la tolérance au glufosinate
(phosphinothricine), conférée aux plantes transgéniques, ne présente pas d’avantage sélectif
en dehors des pressions de sélection induites par l’application de l’herbicide. Or cet herbicide
n’étant pas utilisé sur les cultures de maïs, les lignées faisant l’objet de ce dossier ne
présenteront donc pas d’avantage par rapport aux variétés conventionnelles.
Les différentes générations de plantes transgéniques cultivées en serre présentaient une
fertilité et un cycle de reproduction semblables aux plantes de maïs non transgéniques.
Les capacités de dissémination des plantes restent a priori inchangées par rapport aux plantes
de maïs non transgéniques.
D.5. Stabilité génétique de l’insert et stabilité phénotypique de la plante modifiée
De nombreuses analyses moléculaires et génétiques de plantes transformées obtenues par la
technique de transformation par Agrobacterium tumefaciens ont montré que l’intégration de
l'ADN-T se fait dans le génome nucléaire de la plante. Dans les plantes qui font l’objet de ce
dossier, les transgènes présentent une expression et une héritabilité stables de type mendélien.
Cette stabilité d’insertion et d’expression a été observée sur plusieurs générations de plantes
cultivées en serre.
L’expression des gènes introduits et qui sont placés sous le contrôle de promoteurs
eucaryotes, renforce la preuve de l’insertion nucléaire et de sa stabilité.
D.6 Modifications de la capacité de la plante modifiée à transférer du matériel
génétique dans d’autres organismes
Les études menées jusqu’à présent n’ont pas permis de mettre en évidence un transfert de
gène dans la nature entre eucaryotes et bactéries. En ce qui concerne le transfert horizontal,
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Essais au champ de maïs génétiquement modifiés pour la composition en acides aminés du grain.
aucune donnée ne laisse supposer que les transgènes puissent avoir un comportement différent
d’un gène endogène pour les plantes cultivées au champ. Des informations supplémentaires
sont disponibles sur le site http://europa.eu.int/comm/research/quality-of-life/gmo/index.html.
Les transferts interspécifiques et intergénériques ne sont pas possibles dans le cas du maïs
cultivé en France car aucun genre et aucune espèce autre que Zea mays ne peut être fécondé
par le pollen de maïs.
La castration, l’ensachage des panicules de plantes transgéniques durant la période de
production de pollen ou la mise en place d’une distance d’isolement réduira très fortement le
risque de dissémination accidentelle vers d’autres cultures via le pollen.
D.7 Informations concernant les effets toxiques, allergisants ou autres effets nocifs
résultant de la modification génétique sur la santé humaine
A ce jour, nous ne disposons d’aucune indication sur une toxicité éventuelle pouvant résulter
de l’introduction de ces gènes. La modification génétique confère aux plantes transgéniques la
résistance au glufosinate (ou phosphinotricine ; herbicides Basta ou Liberty) et la capacité à
produire deux nouvelles protéines de réserve dans la graine. Ces protéines, riches en lysine,
proline, méthionine et cystéine permettent d’augmenter la teneur de la graine en ces acides
aminés Les gènes introduits responsables de ces caractères ne présentent pas de risque de
toxicité particulier.
La protéine de tournesol est consommée par l’Homme et les animaux et n’a pas montré de
toxicité. Des plantes transgéniques contenant ce gène ont été produites en Australie et
utilisées expérimentalement en nutrition animale sans présenter de toxicité.
Les protéines de réserve utilisées ne semblent pas présenter de caractère allergisant ; la
comparaison, à titre prédictif, de sa séquence avec des séquences de protéines allergènes ne
montre pas d’homologie.
Une étude a montré que la phosphinotricine acétyltransférase, enzyme produite à partir du
gène marqueur qui a été introduit et détoxifiant la phosphinotricine ou glufosinate (principe
actif des herbicides Basta et Liberty) est dégradée en quelques secondes par les sucs
gastriques. Cette protéine, exprimée de façon constitutive dans les plantes, ne semble pas
pouvoir entraîner de réponse allergique après ingestion.
Les plantes et produits végétaux de cet essai ne seront pas consommés par l’Homme ; ils
seront soit détruits, soit ramenés au laboratoire à des fins d’analyse.
D.8 Informations concernant la sécurité de la plante modifiée pour la santé des
animaux, lorsque la plante est destinée à être utilisée dans l’alimentation animale
Aucun effet toxique n’a été mis en évidence suite à l’expression des protéines de réserve zéine
de maïs et albumine de tournesol (voir les paragraphes 6 et 7 ci-dessus).
D.9 Mécanismes d’interaction entre la plante modifiée et les organismes cibles
Non applicable.
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Essais au champ de maïs génétiquement modifiés pour la composition en acides aminés du grain.
D.10 Modifications potentielles des interactions de la plante modifiée avec les
organismes non cible résultant de la modification génétique
Aucune interaction particulière n’est attendue avec des organismes non cibles. La protéine
phosphinothricine acétyltransférase n’est pas connue pour présenter de toxicité. L’expression
des protéines de réserve : zéine de maïs modifiée ou albumine de tournesol ne semble pas
devoir modifier ces éventuelles interactions.
D.11 Interactions potentielles avec l’environnement abiotique
Aucune interaction de cet ordre est envisagée.
D.12 Description des méthodes de détection et d’identification de la plante
supérieure génétiquement modifiée
Les plantes transgéniques retenues pour cet essai sont très facilement identifiables par leur
phénotype de tolérance au glufosinate (tolérance aux herbicides Basta® et Liberty®).
Des techniques moléculaires peuvent également être utilisées telles que la technique de
Southern blotting ou l’amplification par PCR (Polymerase Chain Reaction) sur les séquences
introduites. Ces dernières permettent alors une identification fiable des plantes de maïs
transgéniques faisant l’objet de ce dossier.
D.13 Informations, le cas échéant, sur les précédentes disséminations de la plante
génétiquement modifiées
Il s’agit de la première demande d’essais en champ pour les évènements exprimant la zéine de
maïs modifiée et l’association zéine modifiée-protéine de tournesol. L’événement exprimant
la protéine de réserve du tournesol a déjà fait l’objet de deux disséminations antérieures en
France, en 2000 et 2001.
E. INFORMATION CONCERNANT LE SITE DE DISSEMINATION
E. 1. Localisation et étendue des sites de dissémination
Les sites de dissémination pour l’année 2003 se situent dans la région Auvergne et dans la
région Midi-Pyrénées.
La surface totale de chacun de ces essais sera d’environ 2 500 m2 (bordures agronomiques de
maïs non transgéniques et allées comprises) avec une surface d’environ 1800 m2 couverte par
les plantes transgéniques.
E. 2. Description de l’écosystème des sites de dissémination
Les agrosystèmes concernés par l’expérimentation sont dédiés à la polyculture (céréales à
paille, tournesol, pois, maïs). Toutes les parcelles seront situées à proximité de stations
d’expérimentation ou de production de semences.
14
Essais au champ de maïs génétiquement modifiés pour la composition en acides aminés du grain.
Les parcelles utilisées pour la mise en place de ces essais seront selon le cas :
- non nécessairement isolées dans le cas où les panicules de plantes transgéniques seraient
castrées et/ou les panicules empochées,
- isolées de 200 m de toute culture commerciale de maïs si les plantes transgéniques ne sont
pas castrées ou si leur panicule n’est pas empochée.
Par ailleurs, quatre rangs de bordure agronomique de maïs non transgénique seront implantés
autour des parcelles et pourront être utilisées comme piège à pollen et/ou comme
pollinisateur.
Les climats dans les diverses régions de culture sont variables, avec un climat de type
océanique pour la région Midi-Pyrénées, et un climat continental dans la région Auvergne.
E. 3. Présence d’espèces apparentées sauvages sexuellement compatibles ou
d’espèces végétales cultivées sexuellement compatibles
Aucune espèce sauvage sexuellement compatible avec le maïs n’est présente à proximité
des différents sites de dissémination. Aucun risque de dissémination de la modification
génétique n’est attendu par hybridation interspécifique.
Des champs de maïs peuvent être présents à proximité des sites d’expérimentation.
Cependant, les précautions sont prises (présence d’une bordure faisant office de piège à
pollen, respect d’une distance d’isolement et/ou castration ou mise sous poche des panicules)
pour éviter toute dissémination de gènes via le pollen à partir des plantes transgéniques en
culture.
E.4. Proximité des sites de biotopes officiellement reconnus ou de zones protégées
susceptibles d’être affectées
Il n’y a pas de biotope officiellement reconnu ou de zone protégée à proximité des essais.
Les informations sur ces sites ont été contrôlées auprès des DIREN.
F. INFORMATION CONCERNANT LA DISSEMINATION
F. 1. Objectif de la dissémination
L’objectif est d’évaluer les modifications de la teneur et la composition en acides aminés du
grain de l’expression d’une protéine de réserve du maïs : la zéine modifiée (enrichie en
résidus lysine et proline) et de l’expression d’une protéine de réserve du tournesol :
l’albumine (riche en résidus cystéine et méthionine). Ces conséquences seront également
recherchées sur des plantes issues de croisements entre les deux types de modifications.
Les plantes faisant l’objet de cette dissémination ont déjà fait l’objet de multiplication en serre
et l’expression des protéines de réserve introduites confirmée. Il est maintenant indispensable
de produire des grains dans les conditions agronomiques de culture du maïs pour pouvoir
évaluer l’influence de ces modifications sur la teneur en acides aminés des grains. Les
conditions de l’environnement influent très fortement sur le développement et la composition
15
Essais au champ de maïs génétiquement modifiés pour la composition en acides aminés du grain.
des plantes. Les essais préalablement menés en serre ne peuvent que donner des indications
préliminaires sur le caractère étudié. Les facteurs physiques de l’environnement (température,
éclairement, disponibilité en eau et teneur en soufre du sol) peuvent notamment influencer la
physiologie de la plante et, par conséquence, sur la teneur et la composition en acides aminés
de la plante et des graines.
Les essais proposés pour 2003 ont comme objectif de produire des graines qui seront
analysées pour leur teneur et leur composition en acides aminés.
Les semences produites au cours de ces essais seront utilisées uniquement à des fins de
recherche : semis en serre, prochaines campagnes de culture, analyses de composition. En
aucun cas ces semences seront commercialisées ou utilisées à d’autres fins que celles décrites
ci-dessus.
F. 2. Date et durée prévues de l’opération
L’essai est prévu d’avril à novembre 2003. Les autres campagnes de cultures se
dérouleront d’avril à novembre 2004, 2005 et 2006.
Les semis seront effectués entre mi-avril et fin mai, les récoltes de fin septembre à minovembre environ. Ces dates sont indicatives et peuvent être modifiées en fonction des
conditions climatiques.
F. 3. Méthode de dissémination envisagée
Les semis seront effectués manuellement ou à l’aide d’un semoir mécanique.
F. 4. Méthode de préparation et gestion du site avant, pendant et après la
dissémination, y compris les pratiques culturales et méthodes de récolte
La préparation du sol sera effectuée selon les pratiques agricoles courantes. Après un
labour et une préparation du lit de semis, les traitements du sol seront réduits aux traitements
herbicides (par un herbicide homologué sur cette culture), insecticides ou anti-limaces sur les
sites d’expérimentations.
Les traitements en cours de culture seront adaptés au type d’expérimentation. Un
desherbage chimique ou manuel pourra être appliqué selon les besoins.
La récolte des épis sera soit manuelle soit mécanique. Ces épis seront rapatriés au
laboratoire où les graines seront conservées jusqu’à leur semis ou analyse.
Les résidus végétaux (épis non récoltés, tiges et feuilles) seront broyés sur place
mécaniquement. Les résidus broyés seront ensuite enfouis par un travail superficiel du sol. Un
labour d’hiver sera ensuite effectué. Aucune culture commerciale de maïs ne sera implantée
sur les parcelles d’essai l’année suivante ; les éventuelles repousses de maïs seront détruites
avant floraison.
16
Essais au champ de maïs génétiquement modifiés pour la composition en acides aminés du grain.
F. 5. Nombre approximatif de plantes
Le nombre total de plantes transgéniques cultivées n’excédera pas 10 000, sur une surface
de 1 800 m² environ, hors bordures et allées.
G. INFORMATION SUR LES PLANS DE SURVEILLANCE, DE CONTROLE ET DE
TRAITEMENT DU SITE ET DES DECHETS APRES DISSEMINATION
G. 1. Précautions prises
G. 1. a) Distance d’isolement des autres espèces sexuellement compatibles
Les plantes transgéniques faisant l’objet de cette demande d’essai en champ seront castrées
ou leur panicule mise sous poche, aucune contrainte d’isolement avec d’autres cultures de
maïs ne sera mise en œuvre. Cependant, si les plantes étaient laissées, pour les besoins de
l’expérimentation, en pollinisation libre, une distance d’isolement de 200 mètres de toute
autre culture de maïs à vocation commerciale sera mise en place.
En Europe, il n’existe pas d’espèce végétale sexuellement compatibles avec le maïs.
G. 1. b) Mesures minimisant la dissémination du pollen et des graines
Les risques de dissémination de pollen transgénique sont très réduits puisque les plantes de
la parcelle d’expérimentation ne produiront pas de pollen (castration ou mise sous poche) ou
seront isolées de toute culture commerciale de maïs. De plus la présence de 4 rangs de
bordure agronomique, constituée de plantes de même précocité que les plantes transgéniques,
servira de piège à pollen. En fin d’essai, ces plantes seront broyées sur place puis enfouies par
un travail superficiel du sol qui sera réalisé dès que possible en fonction des conditions
climatiques et l’état du sol à la récolte.
La préparation des lots de semis est réalisée au laboratoire. Chaque lot de graines est
conditionné dans un emballage (sachet de papier couramment utilisé par les sélectionneurs)
ouvert uniquement lors du semis.
Après semis, le surplus éventuel de graines présentes dans le semoir est récupéré et rapatrié
au laboratoire pour destruction. Ces précautions réduisent les risques de dissémination des
graines en dehors de la parcelle d’expérimentation.
G. 2. Description des méthodes de traitement du site après dissémination
Les bordures non transgéniques de maïs seront détruites par broyage puis enfouissement
sur la parcelle lors de la destruction finale de l’essai.
Les parcelles feront l’objet d’une surveillance régulière l’année suivant l’essai afin
d’éliminer toute éventuelle repousse de maïs avant la floraison.
17
Essais au champ de maïs génétiquement modifiés pour la composition en acides aminés du grain.
G. 3. Description des méthodes de traitement après dissémination pour le matériel
issu de plantes génétiquement modifiées y compris pour le traitement des déchets
Les épis produits sur cet essai et destinés aux analyses ou à des semis futurs seront récoltés
et rapatriés en laboratoire ; les autres plantes et résidus de la culture seront détruits par
broyage puis enfouissement sur la parcelle d’essai.
G. 4. Description des plans et techniques de surveillance
Pendant la culture, l’apparition de mauvaises herbes sur la parcelle d’essai sera évitée par
l’utilisation d’herbicides autorisés pour la culture du maïs ou par un désherbage manuel dans
le cas d’enherbement localisé.
Pendant les essais, des visites régulières seront effectuées (1 à 2 visites par semaine selon
la phase d’avancement de l’essai) et plus fréquemment pendant la période de floraison.
Après la destruction de l’essai, plusieurs visites des parcelles seront effectuées au
printemps pendant la période de germination des graines. Les éventuelles repousses de maïs
seront éliminées avant floraison.
G. 5. Description des plans d’urgence
Ces essais pourront être arrêtés en cas d’urgence (accident climatique majeur, vandalisme …).
Les méthodes de destruction volontaire seront adaptées au stade de développement des
plantes (traitement herbicide, broyage éventuellement après récolte des débris dispersés…).
Elles seront appliquées dès que possible après la fin des constatations d’usage.
G. 6. Méthodes et procédures de protection du site
Aucune méthode et/ou procédure particulière de protection du site ne sera appliquée.
18
Essais au champ de maïs génétiquement modifiés pour la composition en acides aminés du grain.
Annexe II D.2
CONCLUSIONS CONCERNANT LES INCIDENCES
L’ENVIRONNEMENT DE LA DISSEMINATION
POTENTIELLES
SUR
1. Probabilité que les plantes modifiées deviennent plus persistantes que les plantes
parentales ou réceptrices dans les habitats agricoles ou se propagent plus rapidement
dans les habitats naturels
Les plantes qui seront cultivées au champ sont de trois types :
- des plantes exprimant dans le grain une protéine de réserve zéine de maïs modifiée
riche en lysine et proline,
- des plantes exprimant dans le grain une protéine de réserve du tournesol,
- des plantes exprimant les deux protéines zéine modifiée et protéine de réserve du
tournesol, issues du croisement des deux premiers types d’événements de
transformation.
Ces trois types de plantes sont résistants au glufosinate (phosphinothricine), matière active
des herbicides Basta® et Liberty®.
Le maïs est cultivé dans des agrosystèmes et n’est jamais présent en France dans des
milieux naturels, ses capacités de dissémination et de repousse étant excessivement faibles. Sa
propagation dans ces milieux n’est pas affectée par la modification génétique qui ne touche
que la composition du grain.
L’herbicide utilisé pour le repérage des plantes transformées en serre ou au champ –
glufosinate ou phosphinothricine, herbicide total - n’est pas homologué en Europe pour des
applications sur les cultures commerciales de céréales. Il ne sera appliqué éventuellement lors
des essais que par "mouillage de la feuille", sur quelques cm² de chaque plante, ou en
pulvérisation dirigée, dans le but de repérer les plantes porteuses de la ou des modifications
génétiques. En l’absence d’utilisation de cet herbicide et donc en l’absence de pression de
sélection, il est hautement improbable que les maïs faisant l’objet de cet essai deviennent plus
persistants dans les habitats agricoles ou naturels.
2. Avantages ou inconvénients sélectifs conférés aux plantes modifiées
Deux types de caractères sont présents dans les maïs qui font l’objet de cette
expérimentation :
- la tolérance aux herbicides Basta® et Liberty® (herbicides totaux)
- l’expression de la protéine albumine de tournesol et/ou d’une protéine zéine de maïs
enrichie en résidus lysine.
Aucun avantage ou inconvénient sélectif ne semble devoir être conféré à ces plantes, dans
les conditions de l’essai, car aucune pression de sélection ne sera appliquée.Il n’y aura pas de
traitement par l’herbicide Basta® et Liberty®, si ce n’est par mouillage de la feuille afin de
repérer les plantes transformées. Dans ces conditions de traitement, aucune plante, qu’elle soit
sensible ou résistante, n’est détruite et la pression de sélection est quasi-nulle.
L’expression des protéines de réserve dans la graine n’est pas de nature à induire de pression
de sélection pouvant favoriser ou défavoriser ces plantes.
19
Essais au champ de maïs génétiquement modifiés pour la composition en acides aminés du grain.
3. Possibilité de transfert de gène aux mêmes espèces ou à d’autres espèces végétales
sexuellement compatibles dans les conditions de plantation des plantes modifiées et
avantages ou inconvénients sélectifs conférés à ces espèces végétales.
La seule espèce sexuellement compatible en Europe est le maïs. Le transfert de matériel
génétique via le pollen vers d’autres cultures de la même espèce sera peu probable étant
donné les précautions prises (castration, mise sous poche ou établissement d’une distance
d’isolement). La culture du maïs dans les agrosystèmes à partir de semences hybrides
produites selon un cahier de charges rigoureux, la non-utilisation de "semences de ferme"
rendent les possibilités d’obtenir des plantes descendantes d’inter-croisement suite à un flux
pollinique très improbables. Combiné à l’absence d’avantage sélectif dans les conditions de
culture du maïs, ce transfert peut être considéré comme un risque très minime.
Il n’existe pas en Europe d’espèces apparentées au maïs qui pourraient être réceptrices
pour ce pollen et aucun avantage ou inconvénient ne peut être conféré.
4. Incidences immédiates et/ou différées que les interactions directes ou indirectes entre
les plantes modifiées et les organismes cibles, tels que prédateurs, parasitoïdes et
agents pathogènes peuvent avoir sur l’environnement
Les plantes faisant l’objet de ce dossier n’ont pas vocation à agir directement sur des
organismes cibles.
Aucune interaction n’est attendue entre le produit du gène de résistance à l’herbicide et des
organismes cibles. En l’absence d’application de l’herbicide sur la parcelle d’essai (hors
mouillage ou pulvérisation localisée de la feuille afin de repérer les plantes transgéniques),
aucun effet éventuel n’est attendu. Aucune interaction entre les protéines de réserve
exprimées dans les graines et des organismes n’est attendue.
L’incidence écologique de ces essais peut être considérée comme minime.
5. Incidences immédiates et/ou différées que les interactions directes ou indirectes entre
les plantes modifiées et des organismes non cibles, notamment les incidences sur les
niveaux de population des concurrents, herbivores, symbiotes, parasites et agents
pathogènes.
Aucune interaction n’est attendue entre le produit du gène de résistance au glufosinate et
des organismes non-cibles. En l’absence d’application de l’herbicide sur la parcelle d’essai
(hors mouillage de la feuille ou pulvérisation localisée, afin de repérer les plantes
transgéniques), aucun effet éventuel n’est attendu. Aucune interaction entre les protéines de
réserve exprimées dans les graines et des organismes non-cibles n’est attendue.
20
Essais au champ de maïs génétiquement modifiés pour la composition en acides aminés du grain.
6. Effets immédiats et/ou différés éventuels sur la santé humaine résultant des
interactions directes ou indirectes potentielles entre les plantes modifiées et les
personnes travaillant ou entrant en contact avec la ou les plantes modifiées
disséminées ou se trouvant à proximité
A ce jour et à ce stade de l’expérimentation, nous ne disposons d’aucune indication sur une
toxicité éventuelle pouvant résulter des séquences introduites.
Une étude a montré que la phosphinotricine acétyltransférase, enzyme qui détoxifie la
phosphinotricine, est dégradée en quelques secondes par les sucs gastriques. Cette protéine,
exprimée de façon constitutive dans les plantes, ne semble pas pouvoir entraîner de réponse
allergique après ingestion. Aucune allergie de contact n’a été développée par les personnels
de laboratoire qui manipulent depuis de nombreuses années des plantes transgéniques
exprimant ce gène de sélection.
La protéine zéine de maïs exprimée dans les plantes transformées est issue de la protéine
endogène du maïs à laquelle a été substituée une partie riche en lysine par un motif alterné de
10 résidus lysine et proline. Aucune information ne permet de prévoir que la substitution
effectuée conduise à un changement des caractéristiques sanitaires de la protéine originale du
maïs et à priori aucune toxicité de cette protéine n’est attendue.
La protéine de tournesol est couramment consommée par l’Homme et les animaux,
cependant des comparaisons par bioanalyse informatique avec des séquences de protéines
végétales connues pour être allergènes ont été effectuées. Aucune homologie significative n’a
été observée.
Les plantes et produits végétaux de cet essai ne seront pas consommés par l’Homme ; ils
seront soit détruits, soit ramenés au laboratoire à des fins d’analyse.
7. Effets immédiats et/ou différés éventuels sur la santé des animaux et conséquence
pour la chaîne alimentaire résultant de la consommation de la plante modifiée ou de
tout produit dérivé s’il est destiné à être utilisé en tant qu’aliment pour animaux
Les éléments qui ont été fournis ci-dessus au paragraphe 6, s’appliquent également aux
animaux. Aucun effet immédiat ou différé n’est attendu, à ce stade de l’expérimentation, sur
la santé des animaux.
Aucune consommation des plantes génétiquement modifiées n’est prévue, les produits
végétaux de cet essai ne seront pas consommés ; ils seront soit détruits, soit ramenés au
laboratoire à des fins d’analyse. On ne peut exclure que de petits animaux puissent être
présents sur l’essai et consommer de faibles quantités de feuilles. Cependant aucun effet n’est
à priori attendu, les protéines de réserve ne s’exprimant qu’au niveau des graines et la
protéine phosphinothricine acétyl transférase n’étant pas connue pour présenter de toxicité
(voir ci-dessus les paragraphes 5 et 6).
21
Essais au champ de maïs génétiquement modifiés pour la composition en acides aminés du grain.
8. Incidences immédiates et/ou différées sur les processus biogéochimiques résultant
des interactions directes et indirectes potentielles de la plante modifiée et des
organismes cibles et non-cibles à proximité du ou des OGM disséminés
Les interactions directes et indirectes, générées par la modification génétique des plantes
de maïs qui font l’objet de ce dossier et les organismes cibles et non-cibles sont d’effets
éventuels très limités (voir les paragraphes 4, 5 et 6). Les niveaux d’expression géniques du
gène de résistance au glufosinate, le traitement des produits végétaux après la récolte, et le
respect des conditions classiques de culture du maïs (façon culturale, fertilisation, irrigation,
traitements herbicides, insecticides et fongicides) ne sont pas de nature, à priori, à modifier les
incidences sur les processus biogéochimiques par rapport aux incidences de la culture de maïs
conventionnel.
9. Incidences immédiates et/ou différées, directes ou indirectes, que les techniques
spécifiques de culture, de gestion, et de récolte, utilisées pour les plantes modifiées
peuvent avoir sur l’environnement lorsqu’elles sont différentes de celles utilisées
pour des plantes supérieures non génétiquement modifiées
Dans le cadre de cette expérimentation, aucune incidence n’est attendue. Cependant, si le
développement de plantes de maïs sur-exprimant l’une ou l’autre ou l’une et l’autre des
protéines devait se produire, il aurait pour effet, une amélioration de la teneur et de la
composition en acides aminés du grain. Un tel développement aurait pour conséquence une
meilleure qualité du grain utilisé en alimentation animale puisque ces acides aminés sont
indispensables et ne sont pas synthétisés par les animaux. Cette modification conduirait à une
réduction des coûts des additifs alimentaires.
Un tel développement aurait à priori un effet favorable sur la santé humaine, sur la santé
animale, et éventuellement sur la microfaune et sur la faune sauvage.
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