la cellule nerveuse aux circuits, des circuits aux assemblées de neurones et aux assemblées
d’assemblées de cellules nerveuses.
Au cours de ces évolutions emboîtées, des universaux sont sélectionnés, qui, d'un point de vue
darwinien, assurent la survie de l’individu, celle des groupes sociaux et, finalement, celle de
l’humanité.
Il faut cependant prendre en compte un problème central, celui de la variabilité locale. Car s’il y
a une universalité du génome humain, il y a aussi une variabilité de ce génome – une variabilité
génétique- . Il y a aussi une variabilité épigénétique et fonctionnelle qui conduit à la dynamique
de la pensée. Cette variabilité des universaux permet l’évolution et évite que nous ayons à
concevoir l’homme, la nature, l’univers, dans un cadre fixiste.
L’universalité génétique et anatomique du cerveau de l’homme
Notre génome est composé de trente à quarante mille gènes qui déterminent toutes les protéines
– et parmi elles celle du cerveau : 60 % de ces gènes sont exprimés dans le cerveau.
Ces gènes déterminent des molécules qui entrent dans la composition des contacts entre cellules
nerveuses qui permettent aux neurones de se connecter entre eux et de constituer des réseaux
d’une extrême complexité dans lesquels circulent des signaux électriques ou des signaux
chimiques. La complexité de ces réseaux évolue du singe à l’homme. On assiste en particulier à
un accroissement considérable, chez l’homme, de la partie qui se trouve en avant du cerveau, le
cortex préfrontal, partie critique du développement à la fois de la conscience et de la pensée.
Si l’on compare le nombre de gènes dans le génome de l’homme et dans celui de la souris, on
trouve un nombre de gènes très voisin. S’il n’y a pratiquement pas de différence en ce qui
concerne le nombre, il y a évidemment des différences génétiques, qui sont cependant
extrêmement modestes. Si on compare le génome du chimpanzé et celui de l’homme, il y a entre
1 et 2 % de différence, ce qui est extrêmement peu. Comment comprendre ces constances de
nombre alors qu'on passe des 40 millions de neurones de la souris aux 10 à 100 milliards de