Regard sur un risque. Travaux d`installation électrique

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service regard sur un risque
Récits d’accidents
Travaux d’installation électrique
Un salarié sur dix-neuf
accidenté du travail
Ces récits sont adaptés des comptes rendus
d’accidents collectés par la base de données Epicea.
© Luc Tesson pour l’INRS
E
n 2010, l’activité
« Travaux d’installation
électrique » a occupé
142 237 salariés. Il y est recensé 7 612 accidents avec arrêt.
L’indice de fréquence, en recul,
est de 53,5 accidents avec
arrêt pour mille salariés : un
salarié sur dix-neuf s’y trouve
donc victime d’accident du
travail. Ce niveau de risque,
que soulignent encore le taux
de fréquence (33,9), le taux de
gravité (1,82) et l’indice de gravité (21,5), est inférieur à celui
du Comité technique national
des industries du bâtiment et
des travaux publics (respectivement 46,7 ; 2,8 ; 40,0).
Ces accidents sont à l’origine
de 407 923 journées perdues
par incapacité temporaire.
On dénombre 474 accidents
graves et 6 décès. Le coût
à la profession est estimé
à 48,6 millions d’euros. Le
taux net de cotisation pour
la branche se fixe à 3,70 % en
2012.
CTN F : Industries du Bâtiment
et des Travaux Publics
453AC : Travaux d’installation électrique
Effectifs
142 237 salariés
Accidents avec arrêt
7 612
Indice de fréquence
53,5 (CTN B : 73,2)
Taux de fréquence
33,9 (CTN B : 46,7)
Taux de gravité
1,82 (CTN B : 2,8)
Indice de gravité
21,5 (CTN B : 40,0)
Maladies professionnelles
343
Coût à la profession
48,6 millions d’euros
Taux net de cotisation 2011
3,70 %
(source : CNAMTS)
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Travail & Sécurité ­­– Octobre 2012
Ces accidents sont principalement la conséquence des
manutentions manuelles
(29,6 %), des emplacements
de travail – accidents de plainpied (22,1 %) et chutes de
hauteur (20,9 %) –, des outils
(10,7 %), des masses en mouvement (4,7 %), des machines
(2,4 %), des véhicules (2,4 %),
l’électricité (1,2 %)... Ces accidents occasionnent des lumbagos (21,1%), des plaies
(19,3 %), des contusions
(16,4%), des entorses (13,1%),
des fractures (6,7 %)... Ils
touchent la main (23,9 %), les
membres inférieurs (20,6 %),
le tronc (19,5 %), les membres
supérieurs (13,2 %), les pieds
(4,5 %), les yeux (4,0 %), la
tête (3,7 %)... Il est dénombré,
par ailleurs, 343 cas de maladies professionnelles dont
280 affections périarticulaires, 21 lésions chroniques
du ménisque, 15 affections
chroniques du rachis lombaire
provoquées par la manutention manuelle, 15 affections
consécutives à l’inhalation de
poussières d’amiante, 5 cancers bronchopulmonaires
provoqués par l’inhalation
de poussières d’amiante,
3 atteintes auditives provoquées par les bruits lésionnels,
1 affection due aux rickettsies,
1 affection provoquée par les
vibrations et chocs transmis
par certaines machines-outils,
1 mycose cutanée et 1 rhinite
et asthme professionnel.
Jean-Claude Bastide
La victime, 48 ans, cadre électricien de
l’entreprise, titulaire d’un titre d’habilitation B2/H2 renouvelé cinq ans plus tôt, a
effectué, hors tension, la mise en place
de compteurs divisionnaires dans une
des armoires électriques du local TGBT
(tableau général basse
tension). La mise en place
des compteurs terminée,
une tierce personne a
remis l’armoire sous tension. La victime était alors
toujours devant l’armoire,
portes ouvertes, pour
regarder, à l’intérieur, si les
compteurs fonctionnaient.
Quand elle a poussé les
portes pour les refermer, il
s’est produit un flash électrique la brûlant au second
degré au visage et au bras
gauche. Il semblerait que
le mouvement des portes
de l’armoire ait fait chuter
sur les barres, remises sous
tension, un morceau de fil
oublié à l’intérieur.
Consignation
La victime, un chef d’équipe de 52 ans,
encadrait une équipe de cinq salariés
pour une maintenance programmée sur
les transformateurs d’un site industriel.
L’équipe était arrivée le matin même de
l’accident et avait travaillé toute la matinée. Pour l’intervention de nettoyage de
maintenance d’une cellule de transformation haute tension/basse tension, la
victime a pris un escabeau. Elle a démonté la plaque d’accès à la partie arrivée de
tension (300 V). Elle a enfoncé son bras
dans la cellule pour commencer le nettoyage et a touché un conducteur sous
tension. Son bras a touché la carcasse
du transformateur. Le courant est passé
dans le bras et n’a pas traversé le corps.
La victime a été électrocutée et est décédée. À noter que le transformateur était
un modèle ancien mais connu de la victime. Le matériel de consignation était
à sa disposition : canne de vérification
de non-présence de tension, cadenas... Il
existait un plan de prévention. La victime
en avait pris connaissance le matin de
l’accident et l’avait paraphé. En annexe de
ce document, existait un formulaire « travaux électriques » donnant la répartition
directs de ce peigne est incomplète,
notamment aux abouts. Ce contact s’est
produit alors que la victime œuvrait, à
proximité des disjoncteurs auxiliaires, à
passer un câble électrique en aluminium
dans l’armoire. Ce câble, provenant d’une
ouverture dans un mur, était poussé par
un intérimaire depuis
la pièce adjacente.
L’intérimaire, après
quelques minutes de
silence, s’est déplacé
et a trouvé la victime
inconsciente dans
l’armoire électrique. Il
a contacté les secours
qui ont constaté le
décès.
© Luc Tesson pour l’INRS
Flash
des missions entre l’entreprise d’accueil
et l’entreprise extérieure. Dans la partie
consignation et déconsignation, les deux
entreprises sont cochées. Ce document
succinct ne dit pas quel est l’état de la
consignation de chaque installation et ne
trace pas cet état dans le temps.
Protection incomplète
La victime, 39 ans, est embauchée
comme électricien depuis deux mois et
demi. L’électrocution s’est produite dans
une armoire de protection BT. Il s’agit de
l’armoire de protection principale (basse
tension) à la sortie du transformateur HT/
BT, équipée d’un disjoncteur principal.
Une alimentation auxiliaire est piquée
en amont de ce disjoncteur principal pour
alimenter des disjoncteurs protégeant
des équipements du local transformateur.
Il semblerait que la victime soit entrée en
contact avec le peigne de raccordement
des disjoncteurs auxiliaires sous tension
(230 V). La protection contre les contacts
Travaux sur échelle
La victime est un
ouvrier d’exécution
en électricité de 59
ans. L’entreprise intervient dans le cadre de
travaux d’installation
électrique dans un bâtiment agricole. Les
travaux consistent à passer des câbles en
hauteur et à les fixer contre l’ossature du
bâtiment. Le jour de l’accident, l’ouvrier
et son employeur travaillent dans deux
zones distinctes du bâtiment séparées
par une cloison et une porte. L’employeur
réalise le câblage de l’armoire électrique
et la victime est chargée de fixer les supports d’une réglette contre une poutre en
bois. Elle utilise un matériel électroportatif. Face à la difficulté de recourir à la
nacelle utilisée lors des interventions précédentes, une échelle est mise en place
contre la structure. La zone d’intervention
de la victime est à environ 4 mètres du
sol. En l’absence de témoin direct, il est
impossible de décrire l’accident. Vers 9 h
30, le propriétaire du bâtiment a trouvé
la victime allongée sur le sol et l’échelle
couchée à ses côtés. Le salarié a été évacué par les secours vers l’hôpital où il
est décédé quelques jours plus tard, des
suites d’une blessure à la tête.
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