Le chasseur, ce carnivore assumé face aux « véganiens » Mesdames et Messieurs bonjour, Merci à tous et à toutes pour vous être mobilisé en nombre ce jour pour faire valoir haut et fort ce qui constitue notre patrimoine, nos cultures et bien entendu notre ruralité. Parmi ces traditions, s’il en est une qui est ancestrale et qui a su traverser les siècles en s’adaptant, en évoluant, c’est la chasse. Je vais tenter de vous en faire une rapide synthèse. La chasse fait à la fois référence à notre origine évolutive, notre rapport à la mort, notre goût pour la cuisine, notre besoin de convivialité pour se sentir exister et que sais-je encore. L’acte et l’instrument de chasse, tout comme l’art de préparer le gibier, sont intimement liés depuis les origines de la chasse. De Néandertal à l’Homo Sapiens, de nouvelles pratiques techniques et culturelles vont favoriser l’évolution de l’anatomie humaine, la modification de son identité biologique et nous faire passer, via la viande cuite, de l’art de la survie à l’art de la cuisine. De la nécessité au plaisir gastronomique. C’est le choix de la viande ou celui de la chasse qui a déclenché l’hominisation et l’homme sociétale. Ainsi, depuis 500 000 ans environ, l’homme cuisine et mange pour son plaisir et celui de ces proches. Le chasseur ne chasse pas pour tuer, mais il tue parce qu’il chasse. Même si de tout temps, la consommation de viande a attiré et repoussé, manger de la viande dans nos sociétés modernes, où la mort est occultée, n’a pas toujours bonne presse. Cela reste un acte socioculturel. Depuis des temps immémoriaux, cette consommation à imposé des rituels parce que toujours liée à la prise de la vie. On ne mange pas seulement de la viande mais un animal. Pas n’importe lequel et pas n’importe comment, en le chassant ! L’homme, à la différence des autres prédateurs, ne tue plus uniquement par nécessité et entretient une relation étroite avec sa proie, qui lui est à la fois étrangère et familière. A l’heure où notre alimentation devient abstraite, dématérialisée, où la chair est réduite en bâtonnets, on ne sait plus guère ce que l’on mange ! Peut-être est-ce par envie d’oublier ou par souci de repousser notre voracité carnassière. Certains voudraient même donner à nos concitoyens une mauvaise conscience de prédateur ou de consommateur n’accédant plus à la mort sanglante du poulet ou du lapin, ni à la violence préalable à toute nourriture carnée. Mais au contraire, armés de canines, d’un couteau et d’une fourchette, nous devons accepter de partager ce fardeau de l’humanité avec tout le règne animal plutôt que de s’en exclure. Ce serait une preuve d’humilité plus que de supériorité. Qui est l’animal ? Les animaux ne sont pas des hommes libres et responsables ; et nous ne sommes pas des animaux comme les autres. L’animal peut être sensible et doté de droits ; tandis que nous avons des devoirs moraux, des responsabilités envers lui, mais certainement pas l’inverse. De prédateur de l’homme, l’animal est devenu gibier, puis l’animal domestique, de rente, parfois de compagnie. Cette progression accentue le fossé entre ce qu’il était, source de nourriture, et ce qu’il est aujourd’hui, source d’affection voir d’empathie. Le chasseur d’aujourd’hui n’est pas que prédateur ou consommateur de faune sauvage. Il en est aussi gestionnaire, voir producteur en aménageant son territoire en faveur de la faune sauvage. Il est aussi pourvoyeur de convivialité au sein des campagnes où les parties de chasse et le repas annuel sont souvent la dernière animation et le dernier lieu de mixité sociale dans un village. La Nature nourrit l’homme et en retour l’Homme prend soin de la Nature. L’animal ne meurt pas pour rien mais il participe aux ressources renouvelables et à la pérennité de son écosystème. Le chasseur défend l’animal tout en le poursuivant et en le mangeant : paradoxe insoutenable ! Et tellement difficile à faire admettre aux végétariens intégristes, aux véganiens. Ils ont le droit de ne pas aimer la viande, de ne pas vouloir admettre que la vie est rude, cruelle et que sa beauté tient aussi à cela, mais ils n’ont pas le droit de vouloir imposer leur modèle aux autres. Je terminerai mes propos en abordant ce que nous appelons aujourd’hui l’écoterrorisme. Ces dernières années, nous sommes passés de l’animalisme à l’éco-terrorisme. Et oui, c’est bien connu : « qui veut faire l’ange fait la bête ». Et « qui traite l’homme comme une bête devient inhumain ». C’est ainsi que, partant de la noble cause de la défense des animaux, certains animalistes ont basculé dans l’éco-terrorisme. Ces mouvements se sont essentiellement développés à la fin du XXème siècle dans les milieux urbains Anglos saxons qui ont voulu remettre en cause la frontière et hiérarchie entre homme et l’animal et voulu les doter de droits. Les végétariens sont aujourd’hui dépassés par les végétaliens et les véganiens qui refusent de consommer du lait, des œufs et du miel, et même de porter de la laine et du cuir. Pour eux, l’expérimentation animale, le régime carné, la tauromachie, le gavage et la chasse sont des abominations. A terme, même la détention des animaux domestiques devrait disparaitre au nom de la liberté des êtres, du respect de leur volonté propre et du rejet de tout mauvais traitement à leur égard. Une déclaration universelle des droits de l’animal a même formalisé ces aspirations à la libération animale. Le problème aujourd’hui c’est qu’aussi limitée que puisse être la pensée « animaliste », elle rencontre beaucoup de succès chez les peoples (Brigitte Bardot, Pamela Anderson, Richard Gere, Brad Pitt…), dans les médias. Si on recense actuellement seulement 2 % de français végétariens, ils seraient déjà près de 10 % aux Etas-Unis. De très puissants lobbies lancent des campagnes médiatiques agressives contre la fourrure, l’expérimentation animale et arrivent à faire plier les entreprises y ayant recours. C’est « un succès » pour eux puisqu’en France la législation retire à l’animal sa qualité de bien ou d’objet et lui accorde celle « d’être sensible ». En Hollande, il existe même un parti animaliste doté de quelques parlementaires ! On trouve parmi cette mouvance radicale des « éco-guerriers » comme le Front de Libération de l’Animal qui en France, s’attaque depuis 2006, en les incendiant, aux laboratoires d’expérimentations, aux chaînes de cosmétiques testés sur animaux, aux magasins de fourrures, de foie gras , à l’organisation de chasse à courre, aux élevages de gibiers ; ou qui taguent les sièges sociaux des fédérations de chasseurs. La cause animaliste progresse, l’animal, être sensible, a été inscrit dans le code civil. Et le législateur Européen, comme la Commission Européenne, sont régulièrement travaillés par ces groupuscule pour les encourager à donner un statut d’être sensible aux animaux sauvages, histoire de pouvoir contester demain via la jurisprudence, au nom de la cruauté, les pratiques de chasse ou de pêche, après l’élevage ou la corrida. En effet, la capture de l’animal n’est pas essentielle, c’est l’action de chasser qui importe avec son cortège d’émotions et de sensations. « On ne chasse pas pour tuer, on tue, quelque fois, pour avoir chassé. » Mais la chasse, il faut le rappeler, est aussi une nécessité pour la société, sans chasse des grands animaux et des espèces nuisibles nous serions très vite envahis, débordés, et notre existence même menacée (dégâts insupportables aux cultures, accidents, prédation, maladies …) et c’est ce que ne veulent pas voir les anti-tout, et les extrémistes de la cause animale. Vous le voyez, c’est la nature qui créé le chasseur et si les chasseurs de France souhaitent continuer à pratiquer leur activité sereinement, ils demandent aux élus du peuple de les préserver de cet éco-terrorisme galopant ! Notre rassemblement « Esprit du Sud 32 « ne se veut pas être sur la défensive mais au contraire apporter l’optimisme raisonnable et nécessaire au bien vivre ensemble, chacun respectant le choix des autres.