Du même auteur

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Essai
Éléments d'une sociologie du spectacle
10/18
Roman
Angela, la guérillère soprano
Julliard
Théâtre
Fables théâtrales sur la révolution portugaise
(La Nuit du 28 septembre, Quatre soldats et un accordéon,
les Vaches de Cujancas, Barracas)
Christian Bourgois
L'Étranger dans la maison
Edilig Théâtrales
Albatros
Christian Bourgois
Les Rêves de Lolita et Laverdure
Revue Acteurs
Les Deux bossus, Voyages d'hiver, Le Secret
Éditions Actes Sud Papiers
Stranger in the house in New French Plays
Methuen London
À quoi rêvent les vieux enfants ?
Avant Scène Théâtre n° 877
Enfant d'éléphant
Avant Scène Théâtre n° 877 et 877bis
Les Mimosas d'Algérie
Revue Acteurs
Les Cheveux du soleil
Revue Acteurs
La Nuit du père
Éditions des Quatre Vents
Les Voyageurs et les ombres
Avant Scène Théâtre n° 943
Ubu déchaîné
Avant Scène Théâtre n° 1027
Recueil de 5 pièces traduites en arabe (Le Caire)
L'Enfant des arbres in Fantaisies bucoliques
Éditions des Quatre Vents
Vies courtes
Couverture :
Image conçue par Pierre MONTAGARD,
pour la création de VIES COURTES.
Les Éditions Acoria remercient MICHEL CHASSAT
pour les photos.
Tous droits de traduction, de reproduction,
d'adaptation et de représentation,
réservés pour tous pays.
Acoria Éditions, 2007
Caya Makhélé Éditeur
Email : [email protected]
Site web : www.acoria.net
ISBN 978-2-912525-86-4
Richard Demarcy
Vies courtes
Théâtre
à Marie
Préambule
Écrire aujourd'hui
Sans cesse les hommes de théâtre, préoccupés du
« théâtre contemporain » reviennent, d'une façon ou
d'une autre, sur cette question essentielle à leurs
yeux « Que disent les oeuvres de théâtre sur le monde ?
De quoi parlent elles ? », comme si une certaine essence
de cet art était bien là.
C'est en effet une question incontournable qui m'a.
toujours habité, tant comme auteur que comme metteur en scène et responsable de Compagnie théâtrale.
Elle a guidé mes choix et ce, dans deux directions
« quoi » écrire, plutôt ceci que cela, à tel moment de
notre histoire, personnelle et collective, et « quelle
oeuvre mettre en scène », celle ci plutôt que telle autre
pour être... en rapport avec le monde qui bat sans
cesse à notre porte. Les mots au théâtre, plus que dans
tout autre art, ont une valeur et un poids certain,
alliant les idées et les émotions, le sensoriel et le mental, la poésie et la philosophie, les pouvoirs du jeu et
le sens du tragique, le ludique et le cérémoniel. Ils
peuvent dire le divertissement et l'engagement, l'humour, le rire et la gravité. Et au coeur de ces combinaisons se retrouvent le plaisir et le bonheur d'être émerveillé et touché.
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Mais cette notion de « monde » que le théâtre interpelle, à travers les histoires et les personnages qu'il
invente doit être entendue dans un sens très ouvert :
c'est certes la société, les sociétés et leur système, le
pouvoir politique et tous les pouvoirs qui impliquent
les relations des hommes entre eux, y compris dans la
vie quotidienne, les gestes, les corps ; et bien sûr le
langage, qu'il faut toujours par l'écriture et la parole
des acteurs sur un plateau, subvertir et réinventer.
Tous les poètes à l'oeuvre dans la chaîne théâtrale, de
l'auteur au comédien, en passant par le musicien et
l'inventeur d'un espace de jeu, le créateur d'image et
d'actions théâtrales y contribuent.
L'histoire de cet art très ancestral qu'est le théâtre
montre qu'une des grandes racines est bien là : à toute
époque, les oeuvres marquantes sont celles qui ont
porté un regard vif et engagé sur le monde, le mettant
en cause et en scène. Pour preuve d'ailleurs, ce sont
celles-ci que les metteurs en scène revisitent car ce qui
est merveilleux au théâtre c'est qu'on peut rejouer le
passé en le rendant neuf et vivant.
Les auteurs d'aujourd'hui n'échappent pas à ces
données. Mais à chaque époque, elles se développent
et se modifient, laissant apparaître de nouvelles problématiques. Par exemple aujourd'hui, la question du
rapport intime des êtres humains entre eux est plus
aiguë ; aujourd'hui plus sourde est la lutte entre l'imagination libre et les stéréotypes et clichés façonnant la
pensée humaine avec des moyens surpuissants
(visuels, télévisuels) ; plus intenses sont nos enjeux et
nos liens avec les autres cultures, l'enchevêtrement
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des cultures en nous, cet entrelacs qui fait que notre
identité est constituée de diversités mêlées.
Un auteur contemporain ne peut oublier qu'il a la
nécessité impérative de parler aussi de sa propre
société, de son pays même. C'est souvent le plus difficile car c'est là où il y aura le plus d'obstacles, de barrages, d'interdits, informels ou directs, et même
d'auto-censure.
Curieusement la grande matrice dans laquelle sont
pris la plupart des thèmes de bon nombre de mes pièces de théâtre est sans doute celle du rapport des
morts et des vivants. Les mythes alors peuvent enrichir l'oeuvre. Le temps qui passe ajoute d'ailleurs terriblement aux oeuvres sa parole et ainsi la fiction
d'hier est souvent rattrapée par la réalité d'une nouvelle époque.
L'auteur de théâtre ne doit jamais oublier qu'il a la
chance d'avoir en lui, quoi qu'il se passe, la liberté de
parole. Les mots écrits deviendront par le pouvoir des
acteurs, du jeu, une parole publique et une parole collective portée par un groupe humain (qu'il se nomme
« Troupe, Compagnie, Groupe ou Ensemble »). Cette
liberté de parole est alors une formidable responsabilité, un repère et un signe humains.
Bien sûr, une seconde question est aussi importante : parler du monde, certes, mais comment ? Dans
« Vies courtes » comme dans bon nombre de mes pièces, l'ancien et le nouveau se conjuguent pour faire
oeuvre d'aujourd'hui. Le poète Brecht disait justement
dans sa Recherche de l'ancien et du nouveau : « À l'époque du changement de lune, la jeune lune tient la
vieille toute une nuit dans ses bras ». Parabole cosmique bien claire, à laquelle nous ajoutions « Et la nuit
est agitée » à l'époque ou nous créions notre
Compagnie Le Groupe Expérimental du Naïf Théâtre, il y
a environ trente ans.
Pour nous, c'est parfois le très ancien, les contes, les
légendes, les mythes, qui permettent de répondre
poétiquement à cette question du comment, nous inspirant pour inventer même des histoires et des personnages d'aujourd'hui. Le théâtre, pris dans les
affaires du monde, retrouve souvent deux grands
ensembles humains : la famille et la politique
« polis » en grec signifie la « cité ». Donc la politique c'est « la vie de la cité ».De tout temps, ce sont là
que se jouent les relations de vie et de mort, les rapports de force des hommes entre eux.
En corollaire, émerge alors la question essentielle :
celle de l'émancipation de l'individu. Pour cela, il y
aura la rencontre avec d'autres mondes plus étranges,
plus mystérieux. C'est pourquoi, sans doute le voyage
est au coeur de bon nombre de mes pièces. Au théâtre,
les morts et les vivants se tiennent la main, et les
morts peuvent ainsi revenir chez les vivants pour les
aider à mieux vivre.
Aujourd'hui, « Comment parler du monde ? » passe
aussi par l'imbrication des autres arts dans le théâtre
et par le croisement avec d'autres cultures. Ce n'est
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plus seulement « l'ancien et le nouveau », mais c'est
« l'ailleurs et l'ici ». Les hommes sont simultanément
enfants d'un lieu d'origine et enfants du monde de la
planète. Leur identité réelle et rêvée est faite de cette
dualité. Aujourd'hui, c'est ce croisement des arts et
des cultures qui sera à l'intérieur du théâtre source
d'expérimentation et une stimulation pour de nouvelles formes scéniques. L'écriture actuelle en est nécessairement atteinte.
Récemment, dans un colloque, un participant me
demandait : « Pensez vous que le théâtre peut permettre de changer le monde ? » « Bien sûr que non »,
répondis je immédiatement, et tout en même temps,
je me reprenais, affirmant qu'« Il peut y contribuer...
et selon les époques et les moments, plus que ce qu'on
imagine ». Et surtout, « s'il ne peut changer le monde,
il peut certainement changer l'idée que l'on se fait du
monde ».
Dans le même ordre d'idées, on pourrait dire que
certes le théâtre « ne fait pas le bonheur », mais qu'il
y contribue.
Il y aura toujours dans l'oeuvre théâtrale la graine
d'utopie du « changement », bien réelle et indispensable. Et puis — et ceci est dit sans réserve —, le théâtre
nous change déjà en nous même, ce qui est essentiel.
Richard Demarcy
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Vies courtes
Cette pièce a reçu l'« Aide à la Création d'oeuvres
dramatiques » du Ministère de la Culture, ainsi que le
soutien à la réalisation de ARCADI (Action Régionale
pour la Création Artistique et la Diffusion en Ile de
France) et de la SACD (Société des Auteurs et
Compositeurs dramatiques).
Vies courtes
a été créée au Théâtre du Grand Parquet
ème
(Paris 18
le 10 mars 2006
)
avec dans les rôles de :
Manfred / Un chasseur / Un touriste
DA SILVA ANTONIO
Yaguine
DIANGOUAYA CHRYSOGONE
Un inspecteur de police
Do TOBIAS KUDZO
Mamadou
DOUKAGA JEAN-CLÉMENT
Yoyo
KAMGA JEAN-LACROIX
Docteur Le Dantec / Un chasseur / Georges Franchie
LAFRANCE GUY
Robert le Comptable
MONDONGA LOMANI
Madame La Mairesse
MUKINISA REINE
Naffy
NGAU-AFONSINA DOMINGAS
Dans une mise en scène de
RICHARD DEMARCY
Avec
des costumes de
Geneviève DUDRET
une scénographie de
Yves COLLET et Richard DEMARCY
des musiques et chants de
ANTONIO DA SILVA
LOMANI MONDONGA
REINE MUKINISA
NGAU-AFONSINA DOMINGAS
Personnages
MAMADOU
Enfant 1
YAGUINE
Enfant 2
YOYO
NAFFY
la « Queen Africa »
LE COMPTABLE
Robert, dit Robert Le Diable
MANFRED
Directeur du Centre de vacances pour touristes
GEORGES FRANCHIE
son collaborateur, « sonoriste » au Centre
DOCTEUR LE DANTEC
charcutier dans le quartier du Kilomètre 5
au carrefour de la Patte d'oie
MADAME LA MAIRESSE
DEUX INSPECTEURS DE POLICE
Des passagers d'avion dont :
DEUX CHASSEURS DE RETOUR D'AFRIQUE
UNE JEUNE FILLE
UN TOURISTE
Proposition scénique
Les personnages sont répartis sur les deux côtés de la scène
dans des sièges d'avion montés sur roulettes.
Un espace unique qui s'apparente à l'intérieur d'un avion,
soute, carlingue, etc.
Proposition musicale
L'équipage de l'avion — hôtesses de l'air africaines,
steward, pilote et copilote africains — peut constituer un
mini-orchestre avec chants et choeurs...
Portfolio
Photos réalisées par Michel Chassat
Richard Demarcy
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