DrNote_mar_french.qxd 02/03/2007 2:40 PM Page 243 INFORMATION POUR LES PARENTS ET LES ÉDUCATEURS Un guide pour les parents sur l’information en santé dans Internet English on page 241 nternet peut être une riche source d’information sur la santé des enfants et des adolescents, mais il peut également être source de confusion et de contradiction. Comment savoir si l’information est fiable? L’information de qualité doit être objective et fondée sur des données scientifiques, dans la mesure du possible. Lorsque les conseils ne peuvent être corroborés par des données solides, la meilleure information provient de l’avis d’experts dans ce domaine de la santé. Les sites Web dans lesquels on tente de vendre ou de promouvoir un produit ou une opinion sont biaisés. Souvent, aucun fondement scientifique n’appuie les affirmations présentées. Au moment de rechercher de l’information en santé, les deux principales questions qu’il faut se poser sont : I • qui héberge le site Web? • l’information est-elle de qualité? Qui héberge le site Web? De nombreux sites Web sont conçus pour vendre des produits ou promouvoir une opinion donnée. Si la personne ou l’organisation qui héberge le site Web s’enrichit lorsque les visiteurs suivent leurs conseils, elle est en conflit d’intérêts. Les conflits d’intérêts sont parfois évidents, mais ils peuvent aussi être difficiles à percevoir. Pour vous aider, vous pouvez vous poser les questions suivantes : • Le site tente-t-il de vendre un produit ou un service? • Le site est-il hébergé par une organisation à but lucratif? Cherchez la zone « À notre sujet » ou « Pour nous joindre », où vous en apprendrez davantage sur l’hôte du site. Même si certains sites ne vendent pas de produits, ils peuvent être commandités par des entreprises qui tireront profit des ventes si les visiteurs du site respectent les conseils qui y sont présentés. Si le site est anonyme, il faut l’ignorer. • Le site est-il commandité par une organisation à but lucratif? Vérifiez si le commanditaire du site a octroyé une « subvention sans restrictions ». Dans ce cas, il ne participe généralement pas au contenu du site. • Le site contient-il des publicités ou des fenêtres contextuelles? La vente d’espace publicitaire rend le site très rentable, et des avis controversés en matière de santé peuvent accroître le trafic dans un site. Cependant, certains bons sites vendent de la publicité pour faire leurs frais et ne sont pas en conflit d’intérêts. • Vous demande-t-on vos renseignements personnels? Votre adresse de courriel pourrait être utilisée plus tard pour des besoins de publicité ou de promotion. • Vous demande-t-on de remplir un questionnaire? Il arrive que des sites tentent d’obtenir de l’information sur vos goûts ou sur les produits que vous utilisez et qu’ils s’en servent pour des besoins de commercialisation. • Le site est-il hébergé par une autorité réputée en la matière? Les organismes nationaux que le gouvernement utilise pour s’orienter constituent un bon exemple. Méfiez-vous des groupes d’intérêts spéciaux, qui peuvent publier de l’information soutenue seulement par un petit nombre de praticiens, pas nécessairement fondée sur des données probantes. • L’information est-elle « révisée par des pairs »? Ce terme signifie que d’autres experts dans le domaine ont examiné et approuvé l’information. Le site doit préciser le type de révision par des pairs (par exemple, par un conseil ou un comité d’experts qui n’est pas en conflit d’intérêts). Les sites Web qui ne sont pas révisés par des pairs peuvent contenir des affirmations non fondées qui semblent trop belles pour être vraies. Malheureusement, elles le sont souvent. Il peut y avoir conflit d’intérêts même si l’objectif n’est pas de s’enrichir. Comment pouvez-vous savoir si un site contient des intentions cachées? Ce peut être difficile. Il est également difficile de distinguer les sites Web qui publient de la bonne information en santé de ceux qui contiennent des erreurs involontaires. L’information est-elle de qualité? L’information de qualité se fonde sur des données probantes à jour tirées de recherches bien menées. L’information en santé peut être biaisée non seulement par des conflits d’intérêts, mais également par des erreurs dans l’exécution de la recherche. À moins de posséder une formation spéciale en méthodologie de recherche, il peut Correspondance : Société canadienne de pédiatrie, 2305, boulevard St Laurent, Ottawa (Ontario) K1G 4J8, téléphone : 613-526-9397, télécopieur : 613-526-3332, Internet : www.cps.ca, www.soinsdenosenfants.cps.ca Paediatr Child Health Vol 12 No 3 March 2007 243 DrNote_mar_french.qxd 07/03/2007 2:59 PM Page 244 Information pour les parents et les éducateurs être difficile d’évaluer si l’information en santé que vous avez trouvée est tirée de recherches convenables. Les questions suivantes vous aideront à évaluer l’information d’un point de vue scientifique : • L’information est-elle récente, et le site Web en précise-t-il la date d’affichage? • Le conseil se fonde-t-il sur une opinion ou sur de véritables données probantes? Même les avis d’experts ne constituent que des points de vue. L’avis d’experts reconnus peut constituer la meilleure possibilité, mais seulement s’il n’existe pas de bonnes données probantes sur le sujet. Il se peut qu’il n’existe pas de données probantes lorsque certaines questions de recherche sont trop difficiles à étudier ou que les recherches n’ont simplement pas encore été effectuées. Lorsqu’il est possible de tirer des conclusions claires à partir de données solides, il faut ignorer les avis qui divergent, même s’ils proviennent d’experts reconnus. • Le site décrit-il le type d’étude dont découle le conseil? Le conseil se fonde-t-il sur des données tirées de recherches rétrospectives (d’anciens dossiers ou souvenirs souvent incomplets et généralement moins fiables) ou de données prospectives (tournées vers l’avenir, mais souvent plus difficiles à étudier)? • Il est possible d’effectuer des études expérimentales pour limiter les points de vue tendancieux et ceux qui découlent d’erreurs systématiques. Dans le cadre d’études d’observation, les chercheurs ne s’engagent pas, ils « observent ce qui se passe ». Ces études risquent davantage de contenir des erreurs non constatées. La qualité des preuves dépend du type d’étude : étude d’observation (données moins solides, plus soumises aux préjugés) ou étude expérimentale (plus convaincante, mais souvent plus difficile à exécuter). Quelques exemples d’études contenant de l’information d’observations suivent : • Témoignages ou anecdotes (histoires) : « Selon notre expérience,… ». • Rapports de cas (études d’un seul patient). • Séries de cas (études de quelques patients). • Études cas-témoin (études d’observation sur des patients, dans lesquelles les patients atteints de la maladie à l’étude sont comparés à des personnes qui n’en sont pas atteintes). Des méthodes statistiques pour « rajuster » le potentiel de subjectivité (dont les chercheurs sont conscients) peuvent réduire le caractère arbitraire des études d’observation après la collecte des données. Cependant, même si d’habitude, les études expérimentales sont moins subjectives, elles peuvent tout de même être biaisées. Les études expérimentales suivantes sont des exemples d’études conçues pour réduire la subjectivité (des études ayant le plus grand potentiel de subjectivité à celles qui en ont le moins) : • les essais cliniques; • les essais cliniques contrôlés; • les essais cliniques aléatoires et contrôlés; • les essais cliniques aléatoire et contrôlés à double insu (ce type d’étude procure les données les plus solides). Pendant ces expériences, un traitement est comparé à un « traitement témoin » (ce peut être un faux traitement, un traitement placebo, ou un autre type de traitement). Le parent ou l’enfant et le médecin doivent attendre la fin de l’étude pour savoir si l’enfant a reçu le traitement. Les patients sont classés au hasard dans le groupe traité ou le groupe témoin (un peu comme si on tirait à pile ou face). Ainsi, le risque de placer les patients atteints d’une maladie plus grave dans un groupe en particulier diminue. Ce guide peut vous aider à écarter certains sites Web qui peuvent constituer des sources de mésinformation, mais il ne vous permettra pas de choisir les meilleures sources d’information de qualité pour prendre des décisions importantes à l’égard de la santé de votre famille. Assurez-vous de discuter de l’information que vous trouverez avec le médecin de votre enfant. Renseignements supplémentaires • La Fondation Health on the Net accrédite les sites Web médicaux qui respectent un code de conduite volontaire. Le site Web de cette fondation se trouve à l’adresse <www.hon.ch/index_f.html>. • Guiding parents in their search on the Internet for highquality health information, un point de pratique élaboré par le comité de la pédiatrie communautaire de la Société canadienne de pédiatrie, disponible en anglais seulement à l’adresse <www.cps.ca>. Ces renseignements ne devraient pas remplacer les soins et les conseils médicaux de votre médecin. Ce dernier peut recommander des variations au traitement tenant compte de la situation et de l’état de votre enfant. Les adresses Internet sont à jour au moment de la publication. Cette information peut être reproduite sans permission et partagée avec les patients et leur famille. Elle est aussi disponible dans Internet, à <www.soinsdenosenfants.cps.ca>. 244 Paediatr Child Health Vol 12 No 3 March 2007