41
Les enfants souffrant d’anxiété de séparation proviennent souvent
de familles dans lesquelles les relations sont très étroites. Loin de
la maison ou de ceux qu’ils aiment, ils sont généralement timides,
apathiques, tristes et ne peuvent se concentrer ni sur leur travail ni
sur des jeux. Le refus d’aller à l’école peut conduire à un échec
scolaire ou à un évitement social. Lorsqu’ils sont bouleversés par
une séparation imminente, ils peuvent se mettre en colère et,
occasionnellement, frapper la personne qui essaie de les forcer.
Cependant, en général, ces enfants sont décrits comme excessive-
ment consciencieux, obéissants et désireux de plaire. Un état dé-
pressif est souvent associé à ce trouble et il peut devenir chronique.
Les manifestations de l’anxiété de séparation varient avec l’âge.
Souvent, les jeunes enfants n’expriment pas de peurs spécifiques
concernant des menaces pouvant peser sur leurs parents, sur leur
maison ou sur eux-mêmes. C’est lorsqu’ils grandissent que les
préoccupations ou les craintes se portent sur des dangers identifiés
(la peur d’être enlevé, d’être agressé ou de faire l’objet d’un vol).
Chez les adolescents, particulièrement chez les garçons, l’anxiété
concernant la séparation peut être niée mais se traduire par un champ
d’activités autonomes limité et une réticence à quitter la maison.
La mort ou la maladie d’un membre de la famille, d’un ami ou d’un
animal familier, un déménagement vers un nouveau quartier ou un
changement d’école constituent des facteurs de stress qui déclen-
chent l’anxiété de séparation. Les premiers signes peuvent se
déclarer avant l’âge de l’entrée à l’école jusqu’à 18 ans, bien qu’ils
soient plus courants à la phase intermédiaire de l’enfance (de 6 à
11 ans). L’anxiété de séparation atteint autant les garçons que les
filles, avec un taux de prévalence de quatre pour cent.7 Par contre,
on dénote qu’un plus grand nombre de filles sont amenées à
consulter un professionnel pour obtenir de l’aide. Ce trouble peut
durer pendant des années tout en accusant des hauts et des bas. Le
trouble anxiété de séparation est plus fréquent chez les enfants de
femmes ayant un trouble panique, un autre trouble anxieux.
Trouble d’hyperanxiété de l’enfant8
Carlos a dix ans. C’est un garçon intelligent, mais il trouve
toujours une foule de prétextes pour ne pas faire quelque chose.
Peu importe de quoi il s’agit, Carlos s’inquiète car il croit ne pas
être à la hauteur, ne pas avoir assez de temps pour bien faire, ou il
7 Tiré du Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (4e édition) (p. 509), de l’American Psychiatric Association,
1994, Washington, DC, American Psychiatric Association.
8 Ibid., p. 509–513.