theme iii : puissances et tensions dans le monde

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THEME III : PUISSANCES ET TENSIONS DANS LE
MONDE DE LA FIN DE LA 1ERE GUERRE
MONDIALE A NOS JOURS
CHAPITRE 11 : LE PROCHE ET LE MOYEN ORIENT, UN FOYER DE
CONFLITS DEPUIS LA FIN DE LA PREMIERE GUERRE MONDIALE
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I.
Une région à forts enjeux
A. Une région d’enjeux géostratégiques et économiques (recherche à partir d’un questionnaire)
1. Une position de carrefour (voir carte)
Le Moyen-Orient est historiquement une zone de passage entre l’Europe et l’Asie, ce qui n’a pas manqué de susciter l’intérêt
des grandes puissances, notamment au XIXème siècle. Le Rôle géostratégiques des détroits et des canaux est majeur : le détroit
de Bab-el-Mandeb entre la mer rouge et l’océan indien, le canal de Suez entre la mer rouge et la Méditerranée, mais aussi le
détroit d’Ormuz entre l’océan indien et le Golfe persique (point de passage majeur pour les hydrocarbures, présence militaire
notamment américaine (voir carte), sans oublier les détroits du Bosphore et des Dardanelles entre la Méditerranée et la Mer
Noire.
Exemple : La Turquie a été neutre jusqu’en février 1945, date à laquelle elle se range du côté des alliés. C’est alors que Staline
veut réaliser une vieille ambition russe : le contrôle des détroits (Bosphore et Dardanelles) et réclame la révision de la
convention de Montreux, signée en 1936, qui confie la défense des détroits à la Turquie tout en prévoyant leur fermeture en cas
de conflit. En 1946, l’URSS réclame à la Turquie le droit de participer avec elle à la défense des détroits. Les anglo-saxons
inquiets fournissent aussitôt une importante aide militaire à la Turquie qui est précipitée aussitôt dans le camp occidental.
2. Les plus importantes réserves mondiales d’hydrocarbures ( voir carte)
L’importance des réserves pétrolières et gazières est un facteur clé de compréhension pour tout ce qui touche aux grands
équilibres géopolitiques de la région. Avec près des 2/3 des réserves pétrolières conventionnelles estimées (‘or noir’) et 40%
des réserves gazières connues, le Moyen-Orient est un lieu majeur de production d’hydrocarbures et couvre une part
importante des besoins énergétiques mondiaux. Les premiers gisements ont été découverts en Perse en 1908 et leur contrôle
est rapidement devenu un enjeu majeur pour les grandes puissances. Dès la première guerre mondiale (accords Sykes-Picot) les
français et les britanniques se partagent Mossoul (en Afghanistan). La pénétration américaine au Moyen-Orient va aussi se faire
via le pétrole : en 1927 les américains obtiennent 23,75% de l’Irak Petroleum Compagny. De 1938 à 1948, les EU grimpent de
13,9 à 55,2% de la production de pétrole moyen-orientale. Les occidentaux et leurs compagnies (« les sept sœurs ») dominent le
marché : 5 américaines dont Texaco et Exxon, 1 anglaise (british petroleum) et une anglo-néerlandaise (Royal Dutch Shell).
D’immenses concessions sont accordées pour 60 à 94 ans contre des royalties (redevance) de seulement 12% environ ce qui
permet de gros profits ! Le pétrole devient alors le premier facteur de croissance pour l’occident. La part du Moyen-Orient dans
la production mondiale augmente alors : de 17 à 30% entre 1940 et 1960, et donc aussi la dépendance des occidentaux vis-à-vis
du MO. Dans le même temps les nationalismes se développent et font de la récupération des richesses naturelles un cheval de
bataille. Ensuite les gisements sont devenus une chance et une arme pour les pays du Moyen-Orient qui disposent de cette
manne. La reprise en main va se faire de diverses manières : de la restitution partielle par les compagnies à la nationalisation. En
1960 : création de l’OPEP : créée à Bagdad en 1960, par les 5 principaux exportateurs d’alors : Arabie Saoudite, Irak, Iran,
Koweit, Vénézuela. L’OPEP domine le marché du pétrole dans les années 70. Depuis la guerre du Kippour, l’OPEP a fait monter
le prix du baril de pétrole de 2.9$us en juin 1973 à 34$us en octobre 1981. Depuis la situation lui échappe à nouveau en partie,
à cause de la diminution de la consommation des pays industrialisés qui ont pratiqué des politique d’économie d’énergie et
accéléré le développement de leur programme nucléaire, mais aussi du fait de l’apparition de nouveaux grands producteurs non
membres de l’OPEP.
Exemple du choc pétrolier après la guerre du Kippour en 1973. Contexte : Quatrième conflit entre Israël et ses voisins. Spécificité :
percée temporaire des troupes égyptiennes et syriennes dans les lignes israéliennes. Vue par les pays arabes comme une
revanche. Jour de la fête juive du Kippour et pendant le Ramadan. Une semaine avant que les généraux israéliens se
ressaisissent. 17 octobre : 2 événements majeurs : à Koweït une décision d’embargo qui déclare la « guerre du pétrole » + dans le
Sinaï une des plus grandes batailles de chars de l’Histoire. Menace soviétique d’envoyer ses troupes et alerte nucléaire
américaine : superpuissances qui interviennent.
Ainsi, plusieurs conflits régionaux ou internationaux sont directement ou indirectement liés à des enjeux pétroliers : la guerre
Iran/Irak entre 1980 et 1988 avec la volonté de contrôle de zones pétrolifères du golfe arabo-persique, le coup d’Etat de 1953
en Iran soutenu par les Etats-Unis contre le docteur Mossadegh qui voulait nationaliser l’industrie pétrolière, et la guerre puis
l’ invasion de l’Irak en 2003 par les EU.
Exemple de la Guerre du Golfe : La Guerre du Golfe (1990-1991) montre , d’une certaine manière, la volonté des EUA de freiner
l’émergence de puissances régionales. La guerre du golfe en 1991 illustre aussi à la fois la déqualification de l'URSS (leur
proposition de règlement négocié du conflit n'est guère écoutée), la suprématie et l'ambition politique des Etats-Unis,
l'instrumentalisation de l'ONU par ces derniers (c'est sous couvert de l'ONU que les Américains interviennent en Irak tout en
menant une politique conforme à leurs intérêts). A l'origine, il y a l'ambition de Saddam Hussein de faire de l'Irak un Etat
puissant au Moyen-Orient. Après le conflit avec l’Iran qui n’a pas permis à l’Irak d’obtenir un meilleur débouché sur le Golfe
persique, Saddam Hussein envahit en août 1990 le Koweït, entraînant une riposte sans précédent de la part des EUA en février
1991 au nom de l’ONU (opération "Tempête du désert"). L'enjeu pour l’Irak est le contrôle des champs pétroliers du golfe
persique (parmi les plus grandes réserves mondiales) et le leadership régional. A cette occasion, les EUA ont su créé une
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« solidarité internationale » pour soutenir une opération de maintien de l’ordre dans un monde où, du fait des alliances déjà
existantes, les EUA ne peuvent se permettre de jouer seul le grand méchant loup. L'intervention des Etats-Unis en février 1991 au
nom de la communauté internationale (et avec le soutien du Royaume-Uni et de la France) a pour but de protéger les
monarchies pétrolières conservatrices pro-occidentales et de contrôler la route du pétrole. Elle permet également de désarmer
l'Irak (menaces chimique, bactériologique et peut-être nucléaire alors mises en avant) et de protéger ainsi Israël et les Etats de
la région engagés dans le processus de paix au Proche-Orient.
Il ne faut pas oublier aussi l’enjeu de l’eau, et en particulier les tensions entre Turquie, Syrie et Irak pour maîtriser les eaux du
Tigre et de l’Euphrate. La région étant majoritairement en situation de stress hydrique.
3.
Exemple du canal de Suez et de la crise de 1956
C’est un exemple qui permet à la fois d’illustrer l’importance des enjeux géostratégiques et du pétrole. La création du canal de
Suez par Ferdinand de Lesseps en 1859-69 montre déjà l’intérêt des occidentaux pour ce passage des le XIXème siècle. Ce canal
permet de relier la Méditerranée (Port-Saïd) à la mer Rouge. Le premier canal remonte à 2000 av JC mais c’est Bonaparte qui,
lors de sa campagne en Egypte, imagine à nouveau une voie d’eau. Le projet est mené à bien par Ferdinand de Lesseps : la
compagnie universelle du canal maritime de Suez est créée en 1855, les travaux commencent en 59 et s’achèvent 10 ans plus
tard. Pour la Gde Bretagne, ce canal est une ligne vitale entre Londres et ses colonies car il abrège de moitié le trajet
Londres/Bombay. C’est pourquoi le gouvernement britannique, en 1875, profite d’une crise financière en Egypte pour racheter
177000 actions (sur 400000). A ce contrôle financier s’ajoute en 1882 un contrôle physique : les soldats britanniques resteront
jusqu’en 1954 ! Le canal a été fermé à plusieurs reprises lors des conflits qui ont touché le Moyen-Orient : 76 jours durant la
GM2 à la suite de raids allemands, 5 mois et demi après la crise de 1956, de 1967 (début de la guerre des six jours) jusqu’en
1975 où sont signés des accords de désengagement entre israéliens et égyptiens et il a fallu plus d’un an de travaux pour
déminer le canal (+ de 730000 engins explosifs dans le canal !). Des travaux de remise en état en 1975 ont permis d’améliorer la
navigabilité sur le canal : élargissement et approfondissement : des navires de 150000 tonnes en charge peuvent traverser le
canal.
La Crise de Suez. : L’opération « mousquetaire » est montée en secret en 1956 et entraîna la la crise du canal de Suez : une
opération franco-britannique pour récupérer le canal de Suez nationalisé par Nasser.
Nasser : officier nationaliste égyptien, il prend le pouvoir après un coup d’Etat contre la monarchie. Leader arabiste et nonaligné, il se rapproche de l’URSS. Son prestige est immense après la nationalisation du canal.
Contexte / « rappels » : En 1956, alors que l’URSS est au prise avec des velléités d’indépendance de la Pologne et de la Hongrie,
la France et le RU, qui veulent prouver qu’elles sont encore des puissances avec lesquelles il faut compter, s’engagent dans
l’expédition punitive contre l’Egypte du Colonel Nasser, au pouvoir depuis 1952. Celui-ci, pour sortir l’Egypte du sousdéveloppement, souhaite mener une politique de grands travaux qui passe par la construction du barrage d’Assouan. Or les
fonds manquent. Nasser s’adresse donc à la France et au RU principaux actionnaires de la Compagnie du canal de Suez. Les
deux puissances refusent car Nasser mène une politique très violemment anti-israélienne et soutient la lutte du peuple algérien
pour son indépendance. Face à ce refus, le 26 juillet 1956, Nasser nationalise la Compagnie du Canal de Suez.. La Réaction
franco-britannique ne se fait pas attendre. Le RU et la France poussent l’Etat d’Israël à porter une attaque dans le désert du
Sinaï et bombardent Port-Saïd sous prétexte de protéger la zone du canal. Derrière cela, les occidentaux rêvent de rééditer
l’exploit des EU qui ont renversé le docteur Mossadegh en Iran trois ans plus tôt. En 6 jours seulement l’armée israélienne
occupe le Sinaï. 5 jours plus tard les soldats français débarquent à Port-Saïd et à Ismaïlia. Les Etats-Unis demandent à l’ONU
d’intervenir. De son côté, l’URSS envoie un ultimatum au RU et à la France. Les français et les britanniques comprennent très
vite qu’ils doivent s’incliner. L’ONU envoie une force d’interposition dans le désert du Sinaï pour une durée de dix ans. La France
et le RU sont discrédités non seulement aux yeux des pays arabes mais aussi aux yeux du Tiers monde en pleine formation et en
pleine guerre d’Algérie pour la France, dans laquelle Nasser soutenait vigoureusement le FLN !. Le canal est bloqué et donc le
ravitaillement pétrolier fortement gêné. De son côté, grâce notamment à l’appui de l’URSS, Nasser a transformé une défaite
militaire en l’une des plus brillantes victoires diplomatique du siècle. Il apparait alors comme le Raïs, champion du panarabisme.
La France et le RU sont bien obligés de constater qu’elles ne peuvent plus agir librement sans le consentement des deux
supergrands. Elles sont désormais des puissances secondaires. Enfin, l’affaire de Suez a permis à l’URSS de faire passer au
second rang son intervention en Hongrie. Au même moment en effet, l’armée rouge écrasait dans le sang la révolte des
hongrois contre la domination soviétique.
Le canal de Suez est marqué fortement pour les égyptiens par une histoire ancienne. Il a été creusé par 12000 égyptiens qui
pour beaucoup sont morts durant les travaux.. En outre la nationalisation du canal est perçue par les égyptiens comme une
victoire du Tiers-Monde sur les grandes puissances, dans un contexte de décolonisation (1955 Bandoung !) . Dans le contexte de
la guerre froide, c’est le moyen pour l’Egypte de peser, de ne pas apparaitre comme une puissance secondaire. Enfin c’est une
source de revenus. En 2001, le canal a rapporté près de 2 milliards de dollars avec plus de 14000 navires sur l’année.
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B. Une grande diversité ethnique et culturelle
1. Une mosaïque de peuples et de religions (voir carte)
Le Moyen-Orient est l’espace où les confusions entre ethnie, religion, nationalité et culture prennent leur dimension la plus
caricaturale. L’identification de l’arabité à l’islam en particulier est imprégnée fortement chez les occidentaux. De plus, de
nombreux discours gouvernementaux font volontairement l’amalgame en décrétant leur culture arabo-musulmane. Il existe
trois grandes cultures dont l’influence se fait ressentir dans la région : perse, turque et arabe.
 Les peuples arabes peuvent être définis comme des groupes sociaux ayant en commun l’usage de la langue arabe.
(arabe = arabophone). De nombreux pays du Moyen-Orient ont l’arabe comme langue officielle ou culturelle, même si
des langues locales coexistent. (par exemple le kurde en Irak). Historiquement, l’arabe aurait été le véhicule de la
propagation du judaïsme puis du christianisme. C’est aussi dans cette langue que le coran aurait été prêché par la suite,
favorisant l’extension rapide de l’islam. L’islamisation a rapidement écarté de nombreuses langues au profit de l’arabe.
(exemple : l’araméen n’est plus parlé que dans quelques villages isolés de Syrie, ponctuellement aussi au sud-est de la
Turquie, en Azerbaïdjan et en Iran). C’est donc cette langue et non la religion musulmane qui doit être le critère
distinctif de l’arabité (= on peut être arabe et chrétien, juif …).
 Le peuple turc : il forme depuis 1923 un Etat national. Les turcs sont à l’origine des éleveurs nomades de Mongolie
occidentale. Ils se sont répandus au XIème siècle en Anatolie. Le turc est une langue altaïque. La langue turque a été
remodelée par Mustapha Kemal, notamment en effaçant les tournures et mots arabes et persans. L’alphabet latin s’est
substitué à l’alphabet arabe. Des minorités turcophones existent : les azeris en Iran par exemple.
 Les perses : parlent le persan (farsi). Ils Vivent en Iran : Eran = pays des aryens (traduit par pays des iraniens). Le nom
de Perse a été utilisé jusqu’en 1934, date à laquelle Reza Palhavi a demandé aux diplomates d’appeler leur pays Iran,
comme les iraniens ont toujours appelé leur pays.
 Des minorités multiples : des minorités iraniennes sont présentes dans le Golfe arabo-persique : les Turkmènes en Irak
et en Syrie, les nubiens en Haute-Egypte. Les kurdes : ont une langue indo-européenne s’apparentant à l’iranien, avec
alphabet arabe. Ils vivent sur un territoire, le Kurdistan, qui n’existe pas en tant qu’Etat (sauf un statut spécifique en
Irak accordé à la suite de la guerre du Golfe), et est écartelé entre Turquie, Iran, Irak et Syrie. C’est la minorité type
résultant des vicissitudes historiques du XXème siècle : en l’occurrence ici le démantèlement de l’empire ottoman et
son partage entre les puissances coloniales au lendemain de la première guerre mondiale. L’identité kurde est très
inégalement admise : en Irak une reconnaissance très contrôlée et entrecoupée de répressions, complètement niée en
Turquie où il n’existe officiellement que des « turcs des montagnes » + forte répression.
L’islam est la religion dominante dans la région mais il existe plusieurs branches de l’islam. De plus, l’islam unifie mais n’efface
pas la diversité ! A l’avènement de l’islam il existait des influences religieuses multiples (christianisme, judaïsme, polythéisme) et
l’islam a admis la légitimité des religions monothéistes, en l’occurrence le judaïsme et le christianisme.
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Les minorités non musulmanes :
Les minorités chrétiennes : 10M de fidèles environ, en majorité parlent arabe. Les coptes en Egypte : usage de la langue
copte dans la liturgie, ancienne langue des pharaons. On les trouve notamment au Caire. Les maronites : ils sont
environ 1M et vivent essentiellement au Liban ; secondairement en Syrie. Ils forment une minorité mais détiennent une
grande part du pouvoir économique au Liban. Les grecs orthodoxes et les grecs catholiques en Syrie, au Liban et en
Jordanie. Les fidèles de l’église de Mésopotamie : orthodoxes nestoriens et chaldéens catholiques.
Les minorités juives : environ 100000 en Egypte, en Irak, en Syrie ; 50000 au Yémen, quelques dizaines de milliers en
Palestine.
Les islams : dès la mort du prophète en 632 des luttes se sont engagées à propos l’orthodoxie = la bonne ligne à suivre.
Le sunnisme = la diversité dans l’unité. suivent la sunna (tradition). La sunna = ensemble des paroles, faits et actes du
prophète rapportés dans des hadiths. Ils n’estiment pas nécessaire que le calife soit de la famille de Mahomet. Ils
suivent non seulement les enseignements du Coran, mais aussi ceux de la Sunna, ensemble de commentaires (hadith)
sur le Coran et la vie du prophète. Ils considèrent que le califat revient aux dynasties victorieuses. Il est majoritaire dans
les pays arabes sauf au Liban, en Irak, au Bahreïn, dans le sultanat d’Oman et au nord du Yémen. En fait il existe une
grande diversité dans le sunnisme, différentes écoles : école hanafite qui laisse une place capitale au jugement
personnel, l’école malékite qui accorde une confiance absolue au consensus des savants religieux (les oulémas), l’école
chaféite prédominante en Basse-Egypte mais aussi dans le monde indonésien et malais, l’école hanbalite qui est
rigoriste et que certains assimilent à un intégrisme.
ème
Le chiisme : c’est le schisme majeur de l’islam. Les chiites, qui dominent en Egypte au 12 , ne reconnaissent comme
califes que le descendant du gendre de Mahomet, Ali. Ils n’admettent que l’enseignement du Coran. Ali, cousin et
gendre du prophète. Même pratiques religieuses que les sunnites mais deux points de désaccord : ils reconnaissent
l’autorité religieuse d’un chef, un imam descendant du prophète et de son gendre. Selon la tradition chiite il n’est pas
mort mais a été occulté et reviendra à la fin des temps. Les chiites se considèrent comme des légitimistes face aux
« usurpateurs sunnites ». Le chiisme n’échappe pas aux divisions : duodécimains, ismaéliens, zaïdites.
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Certaines branches (sectes) issues du chiisme peuvent être considérées comme des religions à part entière : les druzes
surtout présents au Liban et en Syrie, les alaouites (600000 en Syrie) dont la famille du Président en lutte contre une
grande partie du pays, Bachar el Assad.
Petits rappels sur l’islam : Comme le christianisme, l’Islam et une religion monothéiste. Selon la tradition musulmane, l’islam
naît de la révélation faite par Allah (dictée), le Dieu unique, à son prophète (inspiré par Dieu et par Muhammad (Mahomet).
Cette religion se fonde sur un certain nombre de préceptes qui ont été consignés à la suite de la mort de Muhammad, dans le
Coran (la récitation). Livre sacré composé de 114 chapitres (sourates), divisés versets (petit paragraphe, division d’un chapitre) ;
écrits en prose rimée (+ sourates : étym, rangée de pierres, unité du Coran formée d’un ensemble de versets).
Le prophète Muhammad : Pour l’historien, sa vie pose un problème de sources. Les sources arabo-musulmanes sont unilatérales
+ très postérieures à sa mort (première biographie plus d’un siècle après). Né vers 570 à la Mecque, au sein d’une puissance tribu,
les Quraychites. Tribu (groupe social de familles de même origine) organisée en clans (lien de parenté très fort) : les Omeyyades
organisaient la sécurité des caravanes ; les Hachémites détenaient le pouvoir religieux et gérait les pèlerinages à la Kaaba
(=cube, avant l’islam, bâtiment dans lequel on venait vénérer les divinités/ après, au centre de la grande mosquée de la Mecque,
pierre noire). Orphelin et pauvre, Muhammad fut élevé par son oncle Abou Talib, chef du clan Hachémite. Vers trente ans semble
t-il Muhammad prit l’habitude de méditer dans une grotte, près de la Mecque. Les musulmans pensent que vers 40 ans, un ange
lui apparut et dit ‘iqra’ (‘lis’). Muhammad s’excusa de ne pas savoir lire mais l’ange Gabriel, insista par trois fois et lui enseigna la
parole divine, le marquant comme le messager de Dieu. Muhammad se présenta alors comme prophète et transmis à son
entourage l’enseignement reçu. La majorité des Quraychites voulant l’éliminer il fuit à Yathrib, qui deviendra Médine (ville du
messager). Cette migration, appelée hijra en arabe, et Hégire en français : considérée comme acte fondateur de l’islam et
marque le début du calendrier musulman. Durant ses dix années d’exil, Muhammad transmit ses révélations successives et posa
pour la communauté musulmane les bases d’une organisation sociale, politique, juridique. Les Tribus locales le soutinrent dans
une guerre de 8 ans contre les Quraychites, qui s’acheva par la conquête de la Mecque. Ce Succès marque le début de l’expansion
de l’islam. Mais la rédaction du Coran est postérieure. La transcription a été faite par les compagnons du prophète.
Le Coran contient à la fois la révélation faite au prophète ainsi que la loi (charia, shari’a = voie, avenue menant à Dieu) qui régit
aussi bien la vie quotidienne que l’organisation sociale et politique. L’islam repose ainsi sur certains préceptes : pratiques
recommandées ou interdites : les 5 piliers, les interdits alimentaires, la guerre sainte (djihâd). L’adhésion à la foi musulmane
implique 5 obligations rituelles, appelées les 5 piliers de l’islam.
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la profession de foi (Shahada) : en plusieurs circonstances : « j’atteste qu’il n’y a de dieu que Dieu, et que Muhammad
est le messager de Dieu ».
la prière : le musulman adulte se doit de faire 5 prières par jour.
L’aumône légale : acte de charité et de solidarité envers les plus pauvres, l’aumône purifie le donateur.
Le jeûne du mois de ramadan : but spirituel.
Le pèlerinage à la Mecque (hadj) : chaque musulman doit effectuer le pèlerinage à la Mecque une fois dans sa vie
adulte, si cela lui est financièrement et physiquement possible.
De plus le Coran est l’une des sources du droit (+ tradition (sunna), et recherche un consensus de la communauté + intellectuels).
Les dispositions juridiques qui sont à la base de la loi de l’islam sont désignées par le terme arabe de shari’a : ‘voie’, ‘avenue’ : la
voie désignée par Dieu et menant à lui. Elle Englobe les 5 piliers de l’islam + des principes de droit civil pour la vie sociale.
2. La présence des lieux saints des trois grands monothéismes
Les enjeux religieux restent souvent en toile de fond de rivalités territoriales. L’exemple central est celui de Jérusalem, ville
sainte des trois monothéismes. Il faut aussi signaler la place particulière de La Mecque, haut-lieu de l’islam mais aussi de la
tombe de l’iman Al Hussein ibn Ali en Irak, lieu saint pour les musulmans chiites. La liste des lieux saints au Moyen-Orient pour
les trois grandes religions monothéistes est considérable : La Mecque, Médine, Bethléem, Nazareth, Antioche, Hébron …
C. La pression démographique
Le facteur démographique est aussi très important pour comprendre les tensions régionales. La population du MO est dans
l’ensemble très jeune et en forte croissance, avec une transition démographique très rapide dans tous les Etats de la région
(sauf Liban). Cela pose notamment la question des formes du développement économique et de la pression sur les ressources
naturelles, notamment l’eau. Le Moyen-Orient est une région du monde qui enregistre un accroissement démographique des
plus élevés dans le monde. Par exemple, la population arabe croît à un taux annuel moyen de 3 %, ce qui place le monde arabe
parmi les pays ayant le taux de croissance démographique le plus élevé de la planète. En effet, mis à part le Liban, la transition
.
démographique n’est pas encore réellement entamée au Moyen-Orient Ainsi la population arabe du Moyen-Orient devrait
atteindre 279,8 millions en l’an 2025. Des raisons religieuses, politiques, familiales et sociales, ancrées depuis des siècles,
expliquent cette croissance démographique effrénée. En effet, certains pays en voie de développement trouvent dans la
croissance démographique une arme stratégique de première importance : plus on est nombreux, plus on est puissant (exemple
des Palestiniens). D’ailleurs, il existe une opinion assez répandue au Moyen-Orient - amplifiée par les groupes fanatiques
musulmans - qui rejette toute idée de planning familial comme faisant partie d’un complot international ourdi par les grandes
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puissances pour affaiblir l’Islam. Les gouvernements ont fait savoir qu’ils voulaient s’attaquer aux problèmes démographiques,
mais peu se sont montrés prêts à prendre des mesures radicales, de crainte de heurter les populations en paraissant
transgresser les normes sociales traditionnelles. La population du Moyen-Orient est une population très jeune. En effet, la
tranche de population de moins de 15 ans représente près de 50 % de la population totale en 1987. En Arabie saoudite, par
exemple, le taux de fécondité reste supérieur à cinq naissances par femme et, à en juger par des données non officielles, au
rythme actuel, les moins de 17 ans représenteront 60 % de la population en 2010. A cause de l’extrême jeunesse de la
population, les divers pays de la région trouvent dans cette force une veine inépuisable en ressource humaine mobilisable en
temps de guerre. Ainsi, le nombre de libanais susceptibles d’être appelés au service militaire pour les hommes nés entre 1965 et
1975, s’élève à près de 300 000 jeunes, alors que l’armée libanaise ne dépasse pas les 45 000 hommes. De même, dans son
effort pour atteindre une parité stratégique avec Israël, les effectifs de l’armée syrienne passèrent de 290 000 en 1978 à plus de
400 000 en 1986. Le nombre d’hommes dépasse légèrement celui des femmes.
La croissance démographique n’est pas un mal en soi ; elle peut même au contraire être l’un des moteurs de la croissance
économique. Mais certains de ces régimes autocratiques s’agrippent tellement au pouvoir qu’ils ne sont pas près d’adopter les
réformes économiques nécessaires, sachant en particulier que c’est souvent grâce au contrôle de l’accès aux devises qu’ils
parviennent à se maintenir en place.
Démographie et conflit israélo-palestinien : L’Etat d’Israël qui comptait dès sa fondation en 1948 une importante minorité
arabe - multipliée par trois après la conquête de la bande de Gaza et de la Cisjordanie - doit faire face à une population
généralement hostile qui enregistre un accroissement démographique supérieur à celui de la population juive.
La révolte des communautés kurde et chiite en Irak : La révolte des Kurdes d’Irak (et ceux de Turquie et d’Iran) constitue un
exemple typique de conflit ethnique. Ainsi en Irak, les Kurdes se trouvent virtuellement depuis la fondation de l’Irak en état de
révolte continue contre le pouvoir établi de Bagdad. Dans cette lutte, le facteur démographique devient primordial. Ainsi la
communauté kurde (3,6 millions de Kurdes en Irak) revendique une part du pouvoir équivalente à sa proportion de l’ensemble
de la population comme un facteur de première importance dans sa stratégie. Donc, dans le cas de l’Irak, le pouvoir de la
minorité sunnite (qui forme près de 20 % de la population), est contesté par les Chiites (60 % de la population) et par les Kurdes
(15 % de la population). La conséquence en est la mobilisation considérable en ressources et en forces militaires par Bagdad
pour essayer de réduire par la force les rébellions kurdes et chiites. Il en résulte une grande mobilisation des ressources de l’Etat
qui se concentre sur la défense de l’unité du territoire. En outre, cela rejaillit sur le niveau de préparation des forces armées car
le pouvoir établi refuse de recruter outre mesure ou de confier à des membres - même compétents - de ces communautés à
risque des postes-clés
II. Une histoire politique et diplomatique complexe
A. L’influence des grandes puissances
1. Avant la seconde guerre mondiale
La région est marquée par les luttes d’influence entre français et britanniques. Au XIXème siècle déjà, l’unité formée par
l’Empire Ottoman a été mise à mal par les conquêtes coloniales : les anglais se sont installés à Aden dès 1839, puis dans d’autres
émirats. Dès la première guerre mondiale ensuite, les français, les britanniques et les russes se disputent le contrôle de la
région. Les accords antérieurs à la guerre (convention anglo-russe de 1907, accords anglos-ottomans en 1913-1914) et pendant
la guerre (accords secrets) permettent aux 3 puissances de se partager le gâteau ottoman. Ces partages sont à l’origine de la
configuration géopolitique actuelle de la région. L’accord Sykes-Picot de 1916 est le plus déterminant, en fixant des mandats et
des zones d’influence. La Grande-Bretagne a été la principale bénéficiaire de ces accords.
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Les accords Accords Sykes-Picot : Ce sont des accords secrets conclus en 1916 entre la France et la GB, puis ratifiés par la Russie,
en vue du partage de l’Empire ottoman. La Palestine devait être internationalisée. La péninsule arabique deviendrait
indépendante. Pour les britannique le but était de faire de cette région un dominion.
Citation de Mark Sykes : « Mon ambition est que les arabes soient notre premier dominion, et non notre dernière colonie, à peau
bronzée. Les arabes réagissent contre vous si vous essayez de les mener, et ils sont aussi tenaces que les juifs, mais on peut les
conduire partout sans user de force si c’est théoriquement bras-dessus bras-dessous »
Néanmoins ces accords n’entreront que partiellement en vigueur, en particulier avec la révolution russe et la dénonciation de
ces engagements par les révolutionnaires soviétiques. Au nord les nationalistes turcs menés par Mustapha Kemal fonderont la
Turquie moderne. Par la suite d’autres accords vont être passés durant l’entre-deux guerres : ex : la conférence de San Remo et
le traité de Sèvres en 1920, qui sera ratifié par la société des nations en 1922 (cf cours de l’année dernière).
Au même moment les anglais vont tenter d’assurer leurs arrières en Palestine avec la Déclaration Balfour en 1917 = une
politique ambiguë des anglais. Nom donné à la lettre du 2 novembre 1917, du ministre des affaires étrangères britanniques Lord
Arthur James Balfour : « Le gouvernement de sa majesté envisage favorablement l’établissement en Palestine d’un foyer
national pour le peuple juif ». En plein conflit mondial la GB veut améliorer ses positions en se conciliant le mouvement sioniste
ème
qui ne cesse de prendre du poids (rappel, fondé à la fin du 19
siècle, par Théodor Herzl journaliste autrichien qui couvrait
« l’affaire Dreyfus » et qui a développé l’idée que les Juifs devaient fonder leur propre Etat près de la colline de Sion au-dessus
de Jérusalem). La Grande-Bretagne redoute alors l’emprise sur la Palestine de la France et veut sécuriser son système colonial.
La Grande-Bretagne n’a donc pas agit par sympathie à l’égard des juifs mais pour défendre ses intérêts au Moyen-Orient.
Dès les années 1920, la région subit l’hégémonie américaine sur le pétrole : Les majors américaines témoignent de l’écrasante
puissance américaine. Elles dominent le marché mondial, fixent les règles et les prix du baril de pétrole. La clé de
l’approvisionnement du pétrole se trouve dans le Golfe persique (Koweït, Arabie Saoudite, Barhein, Qatar, Emirats Arabes Unis
et Oman) où se concentrent 66% des réserves mondiales prouvées. Les Américains sont implantés dans la région depuis 1924e
26. Avant la 2 Guerre mondiale les américains découvrent les gisements de pétrole du Koweït et de l’Arabie Saoudite.
2. Durant la guerre froide
Le Moyen-Orient est l’une des zones où les luttes d’influence sont très fortes entre les deux blocs pendant la guerre froide.
Rappel : dès la fin de la guerre : La Turquie a été neutre jusqu’en février 1945, date à laquelle elle se range du côté des alliés.
C’est alors que Staline veut réaliser une vieille ambition russe : le contrôle des détroits (Bosphore et Dardanelles) et réclame la
révision de la convention de Montreux, signée en 1936, qui confie la défense des détroits à la Turquie tout en prévoyant leur
fermeture en cas de conflit. En 1946, l’URSS réclame à la Turquie le droit de participer avec elle à la défense des détroits. Les
anglo-saxons inquiets fournissent aussitôt une importante aide militaire à la Turquie qui est précipitée aussitôt dans le camp
occidental. Du côté des alliés des Etats Unis de nombreux traités comparables à celui de l’OTAN sont signés et, notamment le
Pacte de Bagdad en février 1955 = traité d’organisation du Moyen-Orient : Irak, Iran, Turquie, Pakistan, Royaume-Uni. C’est
l’équivalent de l’OTAN pour le Proche-Orient Pendant la guerre froide, le Proche Orient est une zone sensible : La Turquie,
l’Arabie Saoudite et Israël reçoivent une aide américaine. Le pétrole ne doit pas tomber dans les mains de l’URSS.
 La question israélo-palestinienne et israélo-arabe :
Le positionnement des EU et de l’URSS face à la création d’Israël : Face à l’arrivée massive de juifs en Palestine, le RU demande
à l’ONU de régler le problème. Fin novembre 1947, l’ONU décide un partage de la Palestine qui est accepté par une écrasante
majorité à l’Assemblée générale (EUA et URSS compris pensant qu’Israël serait un nouvel Etat socialiste). Le plan est rejeté par
er
l’ensemble des pays arabes. Le 15 mai 1948 est proclamé la création de l’Etat d’Israël par le 1 président David Ben Gourion
qui est aussitôt attaqué par les pays arabes voisins. Avec l’appui pour Israël des britanniques, les arabes essuient un échec qui a
pour conséquence la disparition de l’Etat palestinien (la Nakba) et le renforcement de l’Etat Israélien. La Cisjordanie est
désormais administrée par la Jordanie et la bande de Gaza par l’Egypte. En mai 49, Israël, encore soutenu par l’URSS est admise
à l’ONU, mais Israël se range du côté des occidentaux, d’où la volte-face de l’URSS qui soutient alors les pays arabes. Après la
mort de Staline néanmoins les relations diplomatiques reprendront avec Israël. Par la suite, sur le plan militaire, les États-Unis
sont de plus en plus convaincus que la supériorité d’Israël face aux états arabes pro-soviétiques est essentielle dans la
géopolitique de la région. Pour cette raison, les États-Unis soutiennent Israël en 1967 mais aussi en 1973, lorsque la Syrie et
l’Égypte décident d’attaquer conjointement pendant le Kippour. Néanmoins, de son côté, l’Arabie Saoudite de Fayçal voit de
plus en plus d’un mauvais œil le soutien américain invétéré à Israël dans le conflit arabo-israélien en gagnant de plus en plus
d’autonomie face aux États-Unis et en finançant ouvertement des groupes palestiniens marxistes et radicaux.
Pendant la crise de Suez en 1956 : Les Etats-Unis demandent à l’ONU d’intervenir. De son côté, l’URSS envoie un ultimatum au
RU et à la France les menaçant d’utiliser la bombe atomique. Les français et les britanniques comprennent très vite qu’ils
doivent s’incliner. L’ONU envoie une force d’interposition dans le désert du Sinaï pour une durée de dix ans. La France et le RU
sont discrédités non seulement aux yeux des pays arabes mais aussi aux yeux du Tiers monde en pleine formation. Grâce à
l’appui de l’URSS, Nasser a transformé une défaite militaire en l’une des plus brillantes victoires diplomatique du siècle. Cette
affaire démontre une certaine complicité des deux supergrands pour continuer à se partager le monde. Mais surtout, la France
et le RU sont bien obligés de constater qu’elles ne peuvent plus agir librement sans le consentement des deux supergrands.
7
Elles sont désormais des puissances secondaires. Enfin, l’affaire de Suez a permis à l’URSS de faire passer au second rang son
intervention en Hongrie. En effet au même moment, l’armée rouge écrase la révolte des hongrois contre la domination
soviétique.
Dans les années 1970/1980 :
 La Guerre d’Afghanistan : Les EU sont affaiblis du fait de la perte de leur allié iranien et de l’affaire des otages de
l’ambassade des EUA à Téhéran en 1979-1980 qui durera plus d’un an. Un tournant majeur s’opère avec une reprise de
puissance de l’URSS sur la scène internationale. L’Afghanistan est un exemple symbolique de l’évolution des rapports
de force entre le milieu des années 70 et la fin de la guerre froide Depuis avril 1978, un régime militaire d’officiers
communistes s’est mis en place suscitant l’opposition grandissante de la population qui menace le régime
d’effondrement en 1979. La situation se dégrade très vite. C’est alors que l’URSS vient au secours du Président Babrak
Karmal en intervenant militairement en décembre 1979. Ils réalisent un vieux rêve russe de poussée méridionale vers
l’océan indien. Les Causes sont géographiques et historiques : la distance avec le golfe arabo-persique et ses puits de
pétrole, avec l’océan indien + la volonté de contrôle des grandes routes stratégiques. En Afghanistan, la présence de
plus de 100 000 soldats soviétiques entraîne le développement d’une résistance intérieure (les moudjahiddin,
progressivement équipés par les EU). Pour l’occident, la Chine et beaucoup de pays du Tiers Monde l’URSS montrait sa
vraie nature. C’est la fin des illusions de la détente. L’ONU réclame en vain l’évacuation soviétique. Moscou essaye de
créer un semblant de légalité en fabriquant un appel afghan à l’aide soviétique. La Réponse de Carter est un embargo
sur le blé + le boycott des jeux olympiques de Moscou. Cependant la guerre met l’URSS en difficulté. La Comparaison
est souvent faite avec le Vietnam : guérilla, démoralisation des soldats, drogue, condamnation de l’opinion
internationale. L’armée rouge ne parvint jamais à contrôler le pays. Washington a d’ailleurs voulu faire de l’Afghanistan
un Vietnam soviétique. C’est la fin de la détente, tournant décisif dans les relations internationales. L’ avancée
soviétique est aussi la mise en évidence des limites de la puissance soviétique.

La Guerre Iran/Irak : l’Irak est soutenu et armé par les EU et les gouvernements arabes modérés, alors que l’Iran est
appuyé par la Syrie, la Libye et rapidement par l’URSS. La guerre Iran/Irak remet en cause les approvisionnements
pétroliers de l’Occident. Il est à noter que ni Moscou ni Washington ne sont en mesure d’arbitrer ce conflit, ce qui,
pour certains, peut être interprété comme le signe d’un monde multipolaire qui leur échappe de plus en plus.
3. Aujourd’hui (depuis 1991)
En 1989, l’URSS a constaté son échec cuisant en Afghanistan et se retire. De fait, après la guerre menée pour réduire les visées
irakiennes et lorsque l’URSS disparaîtra fin 1991, les États-Unis ressortent comme la principale puissance dominant les enjeux du
Moyen-Orient et comme les uniques instigateurs des processus de réconciliation (Madrid en 1991 ou Oslo en 1993).
8
Mais les Etats-Unis et ses alliés occidentaux ont dû faire face à quelques rivaux extérieurs.
Une forte surveillance de la part des américains. (partie à rapprocher du chapitre sur la puissance américaine)
Il y a trois raisons pour lesquelles les États-Unis cherchent une présence au Moyen-Orient :



La Sécurisation des ressources pétrolières,
Garantir la sécurité de l’Etat d’Israël
La lutte contre les menaces envers les intérêts américains
Avant les attaques du 11 Septembre 2001 aux États-Unis, l’armée américaine à l’étranger était majoritairement stationnée en
Europe et en Asie de l’Est. Depuis la guerre froide pour contrer la menace soviétique et la 1ere guerre du Golfe, la présence
militaire de la puissance américaine n’a cessé d’augmenter dans la région. - Il existe un accord de défense bilatéral entre les
Etats-Unis et les pays du Golfe sauf avec l’Arabie Saoudite. En effet, l’Arabie Saoudite redoute d’attiser la colère de ses
fondamentalistes rebelles à toute présence d’infidèles sur son sol. Les bases militaires américaines se situent aussi
principalement dans les pays du Golfe (Arabie Saoudite comprise cette fois) et en Turquie. Des facilités militaires sont accordées
aux USA en Jordanie, en Arabie Saoudite et aux Emirats Arabes Unis. Mais cela entraîne une hausse de l’antiaméricanisme : l’ «
occupation » des Lieux Saints en Arabie Saoudite (qui abrite la Mecque et Médine) est vue de façon croissante comme un
sacrilège justifiant le recours à la violence. D’où en 1995 et 1996 deux attentats contre les troupes américaines en Arabie
Saoudite qui suggèrent que la présence occidentale est toujours plus mal ressentie. Rappel : Jusqu’en 1979, l’Iran a été le pivot
de la politique américaine de sécurité dans le Golfe. 1979 est l’année où tout bascule. Le shah est renversé par la victoire de la
révolution islamique en Iran (1979) qui marque l’irruption de l’intégrisme sur la scène politique moyen-orientale. Les Etats-Unis
sont alors désignés comme le grand Satan, les drapeaux du pays de l’oncle Sam sont brûlés : le sentiment anti-américain associé
à un discours fondamentaliste islamique atteint des sommets. Ce pays devient alors une menace majeure pour la sécurité de la
région. La prise d’otage de l’ambassade américaine de Téhéran qui dure un an (de 1979 à 1980) est une grande humiliation pour
l’Amérique.
 Et la perte de certains alliés : Le cas de l’Arabie Saoudite.
Les tensions entre Washington et Riad est une des conséquences directes des attentats du WTC. La politique duale que l’Arabie
Saoudite a toujours mené n’est plus possible, (d’un côté le régime clamait son amitié pour les puissances extérieures dont le
soutien est vital pour sa sécurité, de l’autre soucieux de conserver son autorité morale de gardien les lieux sacrés, il finance les
extrémistes sunnites, autorise les prédicateurs à dénoncer les chrétiens et les juifs comme des « infidèles », des « athées »).
Pour preuve, parmi les 19 kamikazes du 11 Septembre plus de la moitié étaient saoudiens. L’Arabie Saoudite est passée du
statut d’allié à celui de « limited partner ». La fragilité structurelle du régime saoudien est désormais intégrée par les américains
dans les paramètres de l’équation régionale.
9
La Turquie : Le principal allié est la Turquie. Sa situation contigüe à l’Irak, à l’Iran et aux régions agitées du Caucase rend sa
coopération indispensable en cas de crise. Pourtant, la Turquie bien que pro-occidentale doit de plus en plus faire face à l’antiaméricanisme de l’opinion publique turque, ce qui se fait ressentir également dans les décisions politiques. En effet, le
Parlement turc a voté contre les engagements du gouvernement d’Ankara quant aux facilités militaires promises à l’armée
américaine à la veille de l’offensive sur l’Irak.
Les interventions américaines :
 Première intervention : la guerre du Golfe :
Dès son indépendance en 1961, le Koweït a été revendiqué par l’Irak qui le considérait comme une province irakienne et non
comme une nation en soi. En envahissant le Koweït le 2 août 90, l’Irak avait pour objectif de s’emparer du pétrole de ce pays,
(après le refus de l’OPEP d’augmenter le prix du baril à la demande de l’Irak ruiné par la guerre contre l’Iran), ce qui change
dangereusement l’équilibre pétrolier de la région et menace l’approvisionnement pétrolier de la région. Or la région du Golfe
avait été érigée en zone de sécurité vitale par la doctrine Carter en 1980. Les Américains organisent une grande opération
militaire et une coalition internationale. Le 28 novembre, la résolution 678 du Conseil de sécurité autorise les Etats-membres
qui coopèrent avec le gouvernement du Koweït à user de tous les moyens nécessaires pour mettre fin à l’invasion du Koweït. Le
17 janvier, les alliés déclenchent l’opération « tempête du désert » pour rétablir l’ordre régional. 400 000 américains ont été
er
envoyés sur place.. Sans une intervention, l’Irak serait devenu le leader du Proche Orient, 1 producteur de pétrole, il aurait
imposé le prix du baril. Cette opération permet aux occidentaux et surtout aux américains de renforcer la sécurité de leur
approvisionnement énergétique, d’étendre leur présence au Moyen-Orient, d’assurer la sécurité d’Israël (des missiles scuds
avaient été envoyés sur Israël pendant la guerre et les USA avaient demandé aux israéliens de ne pas répliquer.)



L’Afghanistan en 2001 : le lancement en 2001 de l’opération « Liberté immuable » en Afghanistan est décidé
conjointement et conformément aux résolutions 1368, 1373 & 1378 du Conseil de Sécurité des Nations-unies.
L’Irak en 2003 : L’administration Bush a développé le nouveau concept de guerre préventive (discours septembre
2002) a décidé de ne pas attendre qu’il soit plus près du but pour agir quitte à intervenir dans de mauvaises conditions.
L’idée dans le changement de régime est de mettre en place un régime démocratique. L’Irak pourrait prendre la place
de l’Arabie Saoudite comme principal allié et source de pétrole de l’Amérique dans la région. Cette opération est
unilatérale, n’ a pas l’aval de l’ONU.
Aujourd’hui le cas de l’Iran : L’Iran produit et stocke du gaz moutarde et des agents neurotoxiques et a également
entrepris un gros effort de mise au point d’armes biologiques et serait en passe de développer des armes nucléaires.
Depuis la chute du shah d’Iran qui était le principal allié des américains dans la région, et l’installation de la république
islamique, l’Iran est sorti du champ stratégique américain. Il fait parti de l’ « axe du Mal » (et des Rogues States (états
e
voyous)). Pourtant, on discerne un timide rapprochement même s’il est désigné comme un ennemi, (il était le 2 grand
ennemi aux côtés de l’Irak). D’ailleurs une des craintes de Bush-père était qu’après la 1ere guerre du Golfe, un Irak
faible entraînerait un Iran gagnant et renforcé (qui s’imposerait comme puissance régionale). Les Etats-Unis ont donc
cherché à construire un cordon sanitaire autour de lui par de multiples sanctions et en l’empêchant par un embargo
secondaire d’accéder à tout investissement étranger dans le pétrole. Aujourd’hui il y a un fort renforcement des
troupes militaires autour de l’Iran : Selon les chiffres du 30 Avril 2012, il y a environ 125.000 soldats américains à
proximité de l’Iran: 90.000 soldats dans et autour de l’Afghanistan (-opération Enduring Freedom) même si Obama a
ordonné le retrait des troupes pour 2014 -quelque 20.000 soldats déployés à terre ailleurs dans la région du ProcheOrient, et entre 15 à 20000 soldats à flot sur les navires de guerre.
- Quelles nouvelles puissances au MO ?
«Ce que nous voyons aujourd’hui des États-Unis est la perte de sa capacité à façonner les événements dans la région, même s’ils
restent de loin la puissance militaire prédominante » , dit Walid Hazbun, directeur du Centre d’études arabes et du Moyen
Orient à l’Université américaine à Beyrouth. «Vous en voyez d’autres (pays) combler l’écart. »
Les craintes d’un nouveau « Grand Jeu » ont émergé : avec la Russie qui envoie des navires de guerre pour décourager une
intervention étrangère en Syrie, et la Chine qui s’implique de plus en profondément dans la confrontation Iran/Occident « Une
grande puissance » politique est-elle de retour au Moyen-Orient ?
Le Moyen-Orient a toujours été le lieu du « grand Jeu » des puissances montantes qui s’engagent à tirer des opportunités et des
avantages tout comme les puissances coloniales le firent. Alors que Moscou et Pékin sont restés diplomatiquement à l’écart des
campagnes d’Irak de 1991 à 2003 et même l’année dernière de celle en Libye, ils exigent désormais que leurs voix soient
entendues. Les deux capitales ont manifesté clairement leur intention d’éviter tout « changement de régime » ou intervention
en Syrie. Le soutien de la Russie à la Syrie de Bachar Al-Assad est largement considéré comme tentative de sauver ce qui reste de
la Guerre froide et bloquer toute sorte d’intervention de style « Libye ». De plus, le succès des sanctions américaines et
européennes contre l’Iran dépendent presque entièrement du fait que la Chine y adhèrera ou non, avec des signes croissants
que Pékin utilise Téhéran comme un outil utile afin de détourner la force militaire américaine d’Asie du Sud.
L’Inde aussi, semble réticente à adhérer à l’ensemble de la stratégie occidentale mise en place pour tenter d’étrangler
économiquement Téhéran et pousser l’Iran à abandonner son programme nucléaire. L’Inde est aussi considérée comme un
joueur régional prenant de plus en plus d’importance. Si les Etats-Unis réussissent dans leur ambition de devenir plus
autonomes en énergie avec les nouvelles technologies et une plus grande exploitation des ressources nationales et donc
10
s’éloigne de la région, certains croient alors que la Chine pourrait même devenir la puissance dominante extérieure au MoyenOrient , peut-être dans une croissante rivalité avec l’Inde, également poussée par ses besoins énergétiques.
B. L’instabilité des frontières et la fragilité de la notion d’Etat-nation
Les concepts de frontières et d’Etats-nations ont été importés par les occidentaux. Les peuples de cette région étaient nomades
pour la plupart et ignoraient cette réalité liée à la sédentarisation. Le tracé des frontières est un tracé récent, artificiel et fragile.
Le tracé des frontières a été fortement influencé par les occidentaux, et notamment par la présence de champs de pétrole : on a
d’ailleurs parlé de « frontières pétrolières ». Les créations des Etats nations ont toujours plus ou moins été contrôlées par les
occidentaux, même quand elles correspondaient à des poussées nationalistes précoces comme en Turquie ou en Arabie
Saoudite. Ex : la création définitive de l’Etat saoudien s’est fait au détriment des hachémites avec le soutien des britanniques aux
Saoud. Puis l’expansion des Saoud a été freinée par ces même britanniques qui craignaient pour leurs intérêts dans les
protectorats du Golfe persique. Le traité de Sèvres en 1920 a créé des « Etats fantômes » : l’Arménie et le Kurdistan. Les kurdes
n’ayant jamais eu leur Etat sont toujours dispersés dans des pays où ils sont souvent maltraités ou refoulés.Les tracés des
frontières ont donné lieu à des conflits, immédiats comme entre Israël et Palestine (voir C), ou différés comme avec la guerre
Iran/Irak. De multiples contentieux frontaliers se réveillent régulièrement : (exemple entre le Yémen et l’Arabie Saoudite à
propos du Asir et de la province de Najran, la région de Maarib aussi / entre la Turquie et la Syrie / entre les Emirats Arabes Unis
et l’Iran concernant l’île d’Abou Moussa) … et surtout la guerre longue et meurtrière qui opposa l’Irak à l’Iran de 1980 à 1988 :
La Révolution iranienne et la guerre Iran/Irak : En 1979, la révolution menée en Iran par les religieux intégristes autour de
l’Ayatollah Khomeiny aboutit à la chute du Shah. Les religieux mettent en place une théocratie qui écarte rapidement les
libéraux et les laïcs, pratiquant une politique violemment anti-américaine et anti-communiste, faisant régner une implacable
terreur religieuse. Ils développent une politique violemment anti-occidentale qui conduit à la prise d’otages du personnel de
l’Ambassade américaine qui durera plus d’un an ! voir à ce sujet l’excellent film de Ben Afflek « Argo » : ici pour la Bande
annonce : http://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=19402653&cfilm=190267.html
En septembre 1980, éclate la guerre contre l’Irak. Les origines de l’opposition de deux nations sont obscures et difficiles à
définir (pétrole, encouragement des EU…). Très vite ce conflit devient un nouvel enjeu entre l’Est et l’Ouest : l’Irak est soutenu
et armé par les EUA et les gouvernements arabes modérés, alors que l’Iran est appuyé par la Syrie, la Libye et rapidement par
l’URSS. Toutefois les deux grands n’ont pas le contrôle de la guerre et celle-ci remet en cause les approvisionnements pétroliers
de l’Occident. Elle a de plus été un moment ou des civils ont été tués par l’utilisation de gaz chimique (Sarin) , notamment les
Kurdes en Irak.
C. Un cas particulier : le conflit israélo-arabe et israélo-palestinien (revoir le dossier
distribué en début d’année sur ce conflit)




Les origines du conflit avant 1947
A la fin du 19ème : le mouvement sioniste de Théodore Herzl (Sion = l’ancienne citadelle de Jérusalem) : fonder un
foyer national regroupant en Palestine, berceau du peuple israélien, les juifs de la diaspora. Dès 1882, villages de
pionniers.
En 1917 : la déclaration Balfour : des britanniques s’engagent à déployer les efforts nécessaires pour la réalisation du
projet sioniste. Par La déclaration Balfour, le ministre des affaires étrangères britannique reconnait que : « Le
gouvernement de sa majesté envisage favorablement l’établissement en Palestine d’un foyer national pour le peuple
juif ». Autrement dit : une nation promet solennellement à une seconde le territoire d’une troisième. Les Raisons : en
plein conflit mondial il y a la volonté d’améliorer ses positions en se conciliant le mouvement sioniste (voir première
sous-partie de la partie II)
En 1920 : les britanniques obtiennent la Palestine comme mandat par la SDN et mènent au départ une politique proarabe. Cependant à partir de 1945, il ne peut plus s’opposer à l’arrivée massive de juifs d’Europe qui réalisent leur
aliya : la « montée » des juifs en Palestine. Le mouvement s’accroit avec la montée du nazisme en Allemagne : de 1932
ème
à 1939 : c’est la 5
aliya ; + 247000 juifs en Palestine. Lorsqu’Israël voit le jour en 1948, le pays compte 650000
citoyens juifs, 1/3 des habitants de la Palestine.
 La naissance de l’Etat d’Israël et le premier affrontement israélo-arabe
ONU : découpage en 1947 : à l’ancien mandat seront substitués deux Etats liés par une union économique. Refus des arabes 
Etablissement d’un Etat hébreux en 1948. David Ben Gourion : proclame la fondation de l’Etat d’Israël. Son vrai nom : David
Grin. Ben Gourion est un nom d’emprunt : celui d’un leader juif indépendant au temps de la révolte contre Rome.. Il créé
Tsahal, l’armée israélienne. Il dirige les forces juives pendant la guerre de 48-49. Il sera artisan par la suite du développement
économique et de l’immigration ; de l’enseignement. Il s’est chargé de la préparation de la guerre de 1956 (Suez). Ensuite il a
travaillé à un renforcement militaire notamment avec l’aide de la France, en particulier pour la construction d’un réacteur
nucléaire. Il est mort en 1973.
11

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En 1948-49 : première guerre israélo-arabe : la guerre déclenchée au lendemain de la proclamation d’indépendance :
le 15 mai les armées égyptiennes, syriennes, transjordaniennes, et des contingents libanais et irakiens entrent en
Palestine. En fait le conflit avait déjà commencé dès l’année 47. En 1947 avantage pour les palestiniens puis
retournement de situation. Massacres : en avril 48 massacre du village de Deir Yassine par les troupes de Menahem
Begin : 250 morts assassinés le 9 avril ; gros coup de panique dans la communauté arabe. Puis avantage net à partir de
juillet, en particulier grâce à l’armement lourd importé d’URSS. Moscou voulait alors évincer la GB de la région.
(Moscou tournera sa veste après l’entrée d’Israël dans le camp occidental). En 1949 : armistice et agrandissement d’un
tiers de l’Etat d’Israël. L’Etat arabe ne voit pas le jour. 750000 à 800000 palestiniens doivent quitter leur foyer :
politique d’expulsion (la Nakba). Ils se réfugient en Jordanie, à Gaza (sous tutelle de l’Egypte), en Syrie et au Liban.
La succession des conflits israélo-arabes jusqu’aux années 70
ème
La crise de Suez (déjà étudié) : 2 conflit israélo-arabe
En 1964 : La naissance de l’OLP : l’OLP est l’organisation de libération de la Palestine. Création en 1964, sous tutelle des
pays arabes, en particulier de l’Egypte. Au même moment d’autres organisations se développent, dont le Fatah, créé
par un jeune ingénieur, Yasser Arafat. C’est un mouvement plus radical, qui se veut indépendant des pays arabes. La
Guerre de 1967 entraîna la crise de l’OLP. Le mouvement se radicalise alors. En 1969 Yasser Arafat en devient le
président. C’est un appareil quasi étatique, même si il y a différents groupes armés à l’intérieur (les fedayin) qui ont
beaucoup d’autonomie. Après 1967 l’OLP adopte une stratégie de lutte populaire armée. L’OLP fut expulsée de
Jordanie en 1970 (septembre noir) et s’est installée au Liban. L’OLP, considérant qu’elle ne peut gagner dans un
rapport militaire classique du fait du soutien des EU à Tsahal, se lance dans le terrorisme international avec le
commando Septembre Noir. Après 1973 les pays arabes reconnaissent l’OLP comme seul représentant légal des
palestiniens. L’OLP opère un rapprochement aussi avec les non-alignés et avec l’URSS. Yasser Arafat est accepté comme
membre observateur à l’ONU et l’OLP renonce alors au terrorisme international au milieu des années 1970 (après
l’assassinat des athlètes israéliens à Munich en 1972. Jusqu’en 1973 la volonté d’un Etat où coexistent les
communautés était défendue mais à partir de 1974 les palestiniens expriment la volonté de créer un Etat arabe en
Cisjordanie et à Gaza.
La guerre des 6 jours (1967) : C’est la Troisième guerre entre Israël et les pays voisins. C’est une guerre préventive qui a
conduit à une écrasante victoire de l’armée israélienne. Elle s’accompagne d’une profonde modification des frontières :
Israël occupe le Sinaï, la Cisjordanie, la bande de Gaza, le Golan, Jérusalem est et quadruple ainsi la surface de son
territoire. (voir la carte) Elle succède à de nombreux éléments de tensions la création de l’OLP: en 1964, la recherche
nucléaire israélienne depuis 1956, avec l’aide française: en 1964 la création de l’OLP, la recherche nucléaire israélienne
depuis 1956 avec l’aide française. En 1967 on assiste à une hausse rapide des tensions suite à une série d’incidents à la
frontière entre Syrie et Israël, au niveau du plateau du Golan. Le 7 avril 1967 un affrontement entre l’aviation
israélienne et syrienne provoque la destruction de 6 chasseurs syriens.
Zoom sur la guerre des 6 jours : Etude détaillée.
Vers le conflit : La Syrie demande alors de l’aide à l’Egypte : le président Nasser accepte. Nasser décide le renforcement de ses
troupes dans le désert du Sinaï, d’autant plus que les informations données par l’URSS faisaient état d’un renforcement des
troupes israéliennes à cette frontière. A partir de mai, Nasser envoie des divisions blindées. Face à la mobilisation par Israël d’une
partie de ses réservistes, Nasser décide la mobilisation générale et exige le départ des troupes de l’ONU qui servaient de tampon
dans le désert depuis la crise de Suez en 1956. Le secrétaire général de l’ONU, U Thant, accepte. La tension dans la région ne
cesse alors de monter. Les israéliens craignent fortement une action sur Dimona (Nasser voulait en effet lancer une offensive en
Israël pour détruire cette centrale nucléaire). Au départ malgré tout, les milieux israéliens sont divisés, entre le premier ministre
Levi Eshkol (contre) et les militaires (pour). Eshkol propose tout d’abord de retirer des troupes de la frontière.
Nasser, le 22 mai, décide de fermer le détroit de Tiran, qui permet de remonter le golfe d’Akaba (mer rouge). A partir de là, les
partisans en Israël d’une intervention armée trouvent un argument de poids. Malgré tout, plusieurs voix se lèvent pour dire à
l’armée israélienne qu’elle est isolée sur le plan international et doit trouver des alliés.
4 éléments vont alors précipiter le conflit :
-
-
-
Les israéliens acquièrent la certitude que les égyptiens sont prêts à la guerre. Des avions survolent Dimona à haute
altitude, les divisions blindées sont prêtes.
L’attitude des Etats-Unis évolue pour plusieurs raisons: aux Etats-Unis, Lyndon Johnson est président mais les élections
approchent et pour être réélu, il a besoin du soutien des partisans d’Israël. En dehors, il faut conforter son amitié avec
Israël car parallèlement les soviétiques ont fait de gros progrès au Moyen-Orient. Le 31 mai, le directeur des services
secrets israéliens se rend à Washington : les américains décident de ne pas s’impliquer directement mais mettent à
disposition du matériel : 6 chasseurs, avions de reconnaissance qui opéreront au-dessus du Sinaï.
L’attitude des soviétiques et de Nasser : pendant un certains temps ils ont poussé Nasser à l’intransigeance. A partir du
mois de mai ils reculent car ils ne veulent pas de confrontation avec les Etats-Unis. Nasser est alors paralysé, ce qui
facilite l’attaque israélienne. Il continue pourtant de garder un discours très offensif : « jeter les juifs à la mer »,
« détruire la présence sioniste au sein de la nation arabe ». Les arabes sont ainsi placés en position d’agresseurs. Nasser
a eu une attitude imprudente qui a facilité le projet des militaires israéliens.
L’armée prend la main en Israël. Le premier ministre perd la main. Le premier juin, le ministre de la défense, le général
Moshe Dayan, réputé comme l’un des meilleurs stratèges et partisan de l’offensive, accepte le principe de guerre
préventive. La date est fixée au 5 juin à 7 heures.
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Quel rapport de force ?
A première vue, le rapport de force paraît favorable aux arabes (qui sont plusnombreux). En fait, l’écart n’est pas si important
qu’il n’y paraît : moins de 500000 arabes contre + de 200000 israéliens. Surtout, les arabes ont à faire face à les problèmes
qualitatifs et de mise à disposition des hommes : sur le terrain, les égyptiens n’ont pu mettre en ligne que 150000 hommes. Les
syriens ont surtout des forces défensives mais peu de capacités d’attaque. Les troupes irakiennes sont éloignées du combat et
peu coordonnées.
Dans le domaine aérien : 700 appareils arabes et 250 israéliens mais une partie des avions arabes sont trop lourds, manquent
d’entretien et de pilotes ! Au final, environ la moitié des avions seulement est disponible pour les arabes et 100% des avions
israéliens le sont. Les israéliens ont de plus trois chasseurs mirages vendus par la France à partir de 1961.
-
Les plans de combat :
Une initiative israélienne : l’attaque par surprise sans déclaration de guerre. L’attaque a eu lieu tôt le matin, à l’aube, au moment
où les pilotes se restaurent. But : détruire l’aviation au sol. Puis passer à l’attaque par le désert du Sinaï. En face, les arabes sont
dans une attitude surtout défensive. Ils ne s’attendent pas à une attaque. La Stratégie proposée par les soviétiques était de
constituer une solide première ligne défensive et une contre-attaque en deuxième ligne mais c’est une logique en fait inadaptée
ici.
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Les combats :
En Egypte : le plan israélien est suivi de manière systématique : le 5 juin attaque des aérodromes. 400 appareils sont détruits.
Israël a alors perdu seulement 40 avions. Du 5 au 7 juin, dans le désert du Sinaï, les égyptiens se battent courageusement mais
sont trop statiques face à des adversaires très mobiles. Dès le 7 juin les forces israéliennes atteignent le canal.
ème
Le 2 adversaire : la Jordanie : combat au niveau des territoires de Cisjordanie (alors administrés par la Jordanie). Au départ le
roi Hussein de Jordanie a eu une attitude prudente mais le peuple jordanien a rapidement été solidaire des égyptiens. Dès le 5
juin de premiers raids sont lancés sur Israël, mais limités. Rapidement les israéliens entrent dans Jérusalem, et notamment dans
la partie ancienne de la ville qui était sous administration jordanienne. Dès le 7 juin, les soldats israéliens viennent prier sur le
mur des lamentations : c’est une reconquête très symbolique. Les légions arabes sont alors obligées d’évacuer ces territoires.
photographie historique, prise par Miche Bar Am.
Dernier front : le Golan syrien. Cette offensive aurait pu ne pas avoir lieu mais le 9 juin, Moshe Dayan lance une offensive sur le
Golan. L’occupation de ce plateau est stratégique car c’est un centre important de dispersion des eaux dans la région.
Un cessez-le-feu rapide : dès le 6 juin 1967 une résolution de l’ONU demande le cessez-le-feu immédiat. Les arabes refusent
dans un premier temps puis avec la reprise des négociations ils acceptent le 7. Les opérations s’arrêtent le 9 juin. Ce même jour,
le président Nasser apparaît à la TV et annonce sa démission. Des manifestations populaires se mettent alors en place pour
l’empêcher de prendre cette décision. Il reste alors en place et mourra en 1970.
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Le bilan de la guerre
Les Pertes sont mal connues : entre 3000 et 5000 tués pour l’Egypte, environ 800 morts pour Israël. Les prisonniers ont vite été
échangés. Les armées arabes sont détruites. Rapidement néanmoins les soviétiques leurs fourniront à nouveaux du matériel. Des
blocages politiques : les israéliens contrôlent désormais l’ensemble de l’ancien territoire mandataire et même plus. Ils contrôlent
la totalité des populations. Le 27 juin les israéliens proclament la réunification de Jérusalem, ce qui va choquer fortement
l’opinion musulmane. Cette attitude va entraîner une forte intransigeance arabe. Le 22 novembre 1967 : la résolution 242 de
l’ONU vise à poser les bases d’un retour à la paix, à « fonder une paix juste et durable » « fondée sur le retrait israélien, la
reconnaissance de l’intégrité et l’indépendance » « la liberté de circulation sur les voies d’eau, le juste règlement du problème des
réfugiés ». Ce Texte a été accepté par les arabes et refusé par les israéliens. Les Palestiniens sont peu satisfaits néanmoins car
elle n’évoque pas la création d’un Etat palestinien.
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Les conséquences :
Un changement important dans la configuration des alliés d’Israël : jusqu’en 1967 le grand allié d’Israël était la France
(matériel, campagnes, collaboration militaire). Mais le général De Gaulle va freiner cela : en 1967 il donne aux israéliens des
avertissements. Dès le 5 juin De Gaulle avait déclaré que le gouvernement français n’enverrait plus de pièces de rechange. La
France ne va plus vendre de matériel et va progressivement de tourner vers l’amitié arabe.
Le Conflit israélo-palestinien n’a rien perdu de son acuité et menace à terme la paix dans le Monde ? La Détente trouve ici une de
ses limites. La guerre de six jours augmente la résistance palestinienne depuis leurs bases du Liban, de Syrie et de Jordanie.
Chaque agression contre l’Etat d’Israël se solde par de violentes ripostes israéliennes. En Jordanie et au Liban, les résistants
palestiniens se comportent comme un Etat dans l’Etat d’où des accrochages avec l’armée libanaise, mais surtout avec l’armée
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jordanienne qui en écrase un certain nombre en 1970 (d’où naissance d’un mouvement terroriste : Septembre Noir). Les
Palestiniens, pour que le monde n’oublie pas leur cause, se lancent alors dans le terrorisme à grande échelle (piraterie aérienne
et prise d’otages).
 1973 : La guerre du Kippour
En 1970, Nasser meurt et c’est d’Anouar El Sadate qui lui succède. Il annonce régulièrement la revanche sur le désastre de 1967.
Le 6 octobre 1973, en plein Ramadan et le jour du jeûne juif du Yom Kippour (jour du grand pardon, 25h de jeune, prières),
l’Egypte attaque brusquement Israël. L’armée égyptienne pénètre dans le désert du Sinaï et bouscule l’armée israélienne. De
son côté, l’armée syrienne pénètre sur le plateau du Golan. Le 15, nette percée de l’armée israélienne qui franchit le canal de
Suez. Le 22, face à une situation redevenue critique, Sadate accepte le cessez-le-feu, voté par le Conseil de sécurité. L’ONU sous
la pression des EU met en place une nouvelle force d’interposition. En réaction, les pays arabes décident d’utiliser l’arme
pétrolière, et dès le 16 octobre, le baril de pétrole passe de 3 à 5 dollars, menaçant d’embargo tous les amis d’Israël. En
décembre le baril de pétrole atteint 12 dollars. La guerre du Kippour a démontré la combativité des Arabes, le fait que l’armée
israélienne n’est pas invincible, mais le problème palestinien demeure entier. Elle montre aussi que le pétrole est une arme
géopolitique redoutable.
 Des conflits israélo-arabes au conflit israélo-palestinien
Le Conflit israélo-arabe a connu une évolution imprévue après la Guerre du Kippour, suite à des initiatives égyptiennes. A. El
Sadate se rapproche des EUA, et surtout en 1977, il entreprend une spectaculaire initiative de paix en se rendant à Jérusalem,
prélude à la signature en 1979, les accords de Camp David. Ces accords, conclus aux EUA en présence du Président Carter,
rétablissent la paix entre Israël et l’Egypte et prévoient l’évacuation par Israël du Désert du Sinaï. Par contre, le problème
palestinien piétine. Les autres pays arabes n’acceptent pas cette initiative séparée de la part de l’Egypte qui constitue une
rupture dans la solidarité islamique. Sadate est assassiné en octobre 1981. Le problème est d’autant moins résolu, qu’Israël,
dirigé par Menahen Begin entre 1977 et septembre 1983, mène une politique intransigeante et expansionniste. Begin
s’emploie à créer un "Grand Israël" qui inclue les territoires encore occupés : Jérusalem devient la capitale du pays en 1980, le
Golan syrien est officiellement annexé, la colonisation juive est encouragée en Cisjordanie. Le but est clair : empêcher la
création d’un Etat palestinien qui serait formé, selon Israël par les "terroristes de l’OLP" et assurer la sécurité d’Israël en
délogeant l’OLP du Sud-Liban qui est à son tour envahi et occupé. Le départ de Begin en 1983 n’a nullement débloqué la
situation. Et ce d’autant moins que de nouveaux troubles perturbent la région.
Au Liban : En 1982, la guerre du Liban représente le cinquième affrontement israëlo-arabe. D’ailleurs, c’est davantage un conflit
israëlo-palestinien. C’est un conflit de longue durée qui se solde par une victoire évidente d’Israël. L’invasion du Liban (pour
déloger les palestiniens de l’OLP (organisation de libération de la Palestine) de Yasser Arafat) a été déclenchée par Menahem
Begin. L’Egypte ne répond pas : elle est notamment soucieuse de ne pas compromettre la récupération du Sinaï. « L’opération
Paix en Galilée » est lancée : officiellement, il s’agit de contrôler une bande de 40km au nord de la frontière pour faire cesser les
attaques terroristes. En fait, les israéliens vont se retrouver aux portes de Beyrouth. D’un côté, les israéliens sont soutenus par
des soldats chrétiens liés au futur président élu Bashir Gemayel (qui n’aura pas le temps de prêter serment) : les phalangistes. De
l’autre les palestiniens et le mouvement national libanais (coalition de partis d’opposition) se battent côte-à-côte. Le 30 août,
Yasser Arafat et ses troupes quittent Beyrouth. Les 16 et 17 septembre, après l’assassinat de Bashir Gemayel, trois semaines
après son élection à la présidence du Liban, des massacres sont orchestrés par les phalangistes dans les camps de Sabra et
Chatila, sous les yeux des militaires israéliens. (cet épisode est raconté dans la bande dessinée et le film Valse avec Bashir d’Ari
Folman : A voir !!). Dans une dernière phase, Israël occupe le sud Liban et fait face à une forte résistance populaire. Au final, l’OLP
a fortement été touchée par cet épisode.
En 1987 : C’est la première intifada : « soulèvement », guerre des pierres. Le 7 décembre un véhicule israélien heurte un taxi
palestinien et tue deux personnes et cela met le feu aux poudres à Gaza et en Cisjordanie. Itzhak Rabin, malgré son
appartenance au parti travailliste, va mater durement la rébellion. Cette violence va heurter l’opinion mondiale, notamment
israélienne !! La Grande détermination ; l’explosion de ras le bol de toute une génération née sous l’occupation s’exprime sous
les yeux du monde pendant plus de quatre ans. Israël ne relâche pas la pression malgré la demande américaine et beaucoup de
jeunes palestiniens se tournent alors vers le Hamas ; mouvement islamiste qui a toujours dénoncé la solution diplomatique. (en
2000 : deuxième intifada)
La médiation américaine dans le conflit israélo-palestinien : Les Etats-Unis, avec acharnement et sous des présidences
successives, se sont lancés dans le processus de paix entre israéliens et arabes en vue d’une pacification de la région : Cette
Intense activité diplomatique américaine a joué le rôle de catalyseur dans presque toutes les avancées du processus de paix. La
médiation américaine a pu fonctionner parce qu’elle a été acceptée progressivement par les deux parties en présence.
Elle a connu Quelques succès :
* les accords de Camp David en 1978 qui marquent la paix entre Israéliens et Egyptiens grâce à la médiation du Président
Carter.
* Les accords d’Oslo signés sur la pelouse de la Maison Blanche en sept 1993 sous la présidence de Clinton rendirent espoir.
Mais ils éludaient presque toutes les questions essentielles. Les Accords d’Oslo : Ils f suite à un échange de lettre entre Rabin et
Arafat et sont faits pour fixer les règles de l’autonomie en Cisjordanie et à Gaza. L’OLP au final reconnaît le droit de l’Etat
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d’Israël à vivre en paix et dans la sécurité. Israël reconnaît l’OLP comme le représentant du peuple palestinien ; sans aucune
référence cependant au droit des palestiniens à un Etat.
* En 1994-1995 les accords du Caire et de Taba : les Palestiniens obtiennent des “territoires autonomes” dans la bande de Gaza
et en Cisjordanie, gérés par une “Autorité palestinienne” dont Arafat est élu Président en 1996. Cela ne laisse plus aux
Palestiniens que 22% du territoire prévu initialement par le plan de partage, morcelé de plus par la présence des colonies
israéliennes.
Mais beaucoup de tentatives qui ont échouées :
* l’Echec de Camp David II en 2000 sous Clinton ; fut la volonté de régler toutes les questions en suspens et a contribué au
e
déclenchement de la 2 Intifada. (l’ élément déclencheur en septembre 2000 de la seconde Intifada est la visite provocatrice
d’Ariel Sharon au Haram al-Sharif (l’esplanade des Mosquées))
* Le 11 Septembre 2001 a évidemment accordé la priorité à la guerre contre le terrorisme. A l’heure d’aujourd’hui les Etats-Unis
préconisent : la paix, avec un l’Etat d’Israël en sécurité et un Etat Palestinien démocratique.
On ne peut aborder ce conflit sans parler du lien qui unit Israël et les Etats-Unis : Le débat récurrent est celui du lien « fraternel
» du moins affectif, qui unit Israël aux Etats-Unis. L’influence du « lobby israélien » n’est certes pas négligeable mais il
n’explique pas tout. Plus important encore est la formulation d’intérêts communs entre Israël et Washington. Israël est vu
comme l’allié naturel des américains dans la région, Israël seul pays démocratique de la région est en effet l’allié le plus sûr. La
position américaine ne paraîtra néanmoins jamais tout à fait partiale.
Mais l’appui n’a pas toujours été systématique et inconditionnel, et il ne l’est pas non plus aujourd’hui sur des questions
comme l’occupation israélienne dans les territoires disputés ou sur la barrière de sécurité. D’un côté, Israël refuse que
Washington lui dicte les termes d’une négociation et donc une paix ne pourra pas être imposée. De l’autre, la survie d’Israël
dépend de l’appui diplomatique des Etats-Unis et dans une mesure au moins aussi importante du matériel militaire qu’ils
fournissent. Seuls les Etats-Unis paraissent à l’heure d’aujourd’hui pouvoir définir un accord avant que leur position et leur
crédit ne s’érodent davantage dans les pays islamiques. Plus qu’un accord global, les Etats-Unis se dirigent vers une solution par
pallier.
 L’évolution du conflit depuis les années 2000
En 2000 : Israël relance de la colonisation juive en Cisjordanie et l’ extrémisme fondamentaliste religieux prospère dans les deux
camps en même temps que l’essor du terrorisme islamiste international . La 2e Intifada est déclenchée en septembre 2000 et
provoque la reprise des attentats palestiniens.
En 2001 Ariel Sharon, Premier ministre israélien, durcit la position d’Israël qui conduit à la politique actuelle de construction
d’un “mur de sécurité” israélien. (voir le cours du début de l’année Dossier /israël Palestine)
Au Printemps 2003 nouveau plan (USA, UE, Russie ONU) de pacification = la “feuille de route” : qui prévoit l’arrêt des violences,
le démantèlement des colonies juives créées depuis 2001 et arrêt de la colonisation, la création d’un État palestinien, le
règlement des frontières, du problème de Jérusalem, du sort des réfugiés d’ici 2005 : la radicalisation des partis extrémistes rend
difficile son application.
En 2005 : mort de Yasser Arafat ; remplacement par Mahmoud Abbas qui relance le processus de paix.
Le 27 novembre 2007 : conférence d’Annapolis qui officialise pour la première fois la « solution de deux Etats séparés » pour
résoudre le conflit.
En Janvier 2009 : les troupes israéliennes sont envoyées dans la bande de Gaza pour l’opération « plomb durci » ; plus de 1300
morts selon les sources palestiniennes. Le 18 janvier : cessez-le-feu proclamé par Israël.
En novembre 2012 : reconnaissance de la Palestine comme Etat observateur à l’ONU mais retour des tensions.
III. Nationalisme arabe et islamisme au Moyen-Orient
A/ La montée de l’islamisme
Précision sur le vocabulaire : En occident il existe une forte tendance à l’amalgame, avec des confusions entre islam, islamisme,
intégrisme et violence terroriste. Dès les années 1990, certaines fondations américaines ont vu dans l’islamisme la nouvelle
menace globale, qui remplace le « péril rouge ». Ces idées font se renforcer après le 11 septembre 2001.
Un Islamiste est un musulman qui veut imposer la loi religieuse (avec interprétations) aux sociétés et aux Etats. Les islamistes
souhaitent appliquer la Charia à l’échelle d’un pays. L’islamisme se développe sur deux niveaux : Un niveau politique :
émergence de mouvements politiques islamistes pour la création d’un Etat islamique. Un niveau social et culturel : réislamiser
des populations musulmanes (dans et hors de pays musulmans), développer une stricte pratique de l’Islam (c’est par exemple le
wahhabisme saoudien, né au XVIIIème siècle, doctrine officielle de l’Arabie Saoudite, qui s’exporte dans l’ensemble du monde
musulman dans les années 1970, pour lutter contre l’islamisme politique et la révolution chiite en Iran). Cela peut être aussi une
version chiite de l’islamisme comme dans le Hezbollah libanais par exemple.
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Les Fondamentalistes = veulent une application stricte de la Charia du VIIème siècle (lecture littérale), et unifier l’Umma
(imaginaire, n’a jamais été unifiée). Certains Fondamentalistes sont très proches des terroristes (par ex les talibans ont protégé
Al Qaida). On peut cependant être fondamentaliste sans être terroriste, c’est l’exemple des salafistes piétistes par exemple.
Les Terroristes fondamentalistes = sont contre l’Occident et son chef de file, les EU, obstacle le plus grand selon eux à la
restauration de la religion et de la Charia dans le monde musulman et l’Umma. Leurs méthodes peuvent être très proches des
groupes d’extrême gauche des années 1970 (Bande à Baader, Action directe en France, Brigades rouges en Italie) : contre la
société occidentale, tiers-mondistes, avec une idéologie révolutionnaire mais sans projet politique concret. Plus récemment Al
Qaïda. Etymologiquement la notion de terrorisme renvoie à la défense du territoire « la base ». La définition du terrorisme est
complexe : d’ailleurs le droit international n’a jamais réussi à vraiment le définir. Néanmoins on peut dire : actes de violence qui
touchent des populations civiles innocentes dans le but de créer un climat d’insécurité et d’atteindre des objectifs politiques.
-
 Des mouvements islamistes diversifiés
les chiites iraniens, prennent le pouvoir en Iran en 1979 (Ayatollah Khomeiny)
le Refah turc, dissous en 1998 => l’AKP, au pouvoir en Turquie depuis les élections de 2002.
La Société Islamique pakistanaise
La Société Islamique afghane (commandant Massoud)
Les Frères musulmans en Egypte (mais vont aussi se développer dans d’autres Etats et y jouer un rôle important : Jordanie,
Soudan, Yémen, Koweït, Syrie.
Le Hezbollah libanais
Le Hamas palestinien (proche des Frères musulmans)
Le parti Islah au Yemen
Le Front islamique national au Soudan
Le parti de la renaissance islamique au Tadjikistan.
Nb. Le FIS (Front islamique du Salut) algérien : gagne les élections en décembre 1991, élections annulées. + Le Nahda en
Tunisie
Débuts et évolutions de l’Islamisme :
En 1928-1929, Hasan al-Banna, un Egyptien, fonde les Frères musulmans. Il rejette les valeurs occidentales. A l’époque ce
mouvement n’était ni un mouvement radical, ni un mouvement intégriste. Ce mouvement va se développer rapidement : il
compte un million d’adhérents en Egypte en 1946. Au départ cette organisation a collaboré avec le roi égyption (Farouk) et avec
les britanniques mais le soutien des frères musulmans aux palestiniens en 1948 a conduit à son interdiction. Hasan Al Banna
meurt en 1949, certainement victime de balles policières). Les frères musulmans s’opposent au mouvement de laïcisation de la
société egyptienne. Ils considèrent qu’il n’y a pas d’organisation de la société qui vaille sans islam = sans tribunaux, écoles,
exécutif … musulmans. En 1952 les frères musulmans ont apporté leur soutien à la révolution menée par Nasser mais ils vont
ensuite rapidement s’opposer à lui. L’association est dissoute en 1954. La même année une violente répression va être menée
contre eux, à la suite d’une tentative d’assassinat sur Nasser. Elle durera jusqu’en 1970 à la mort de Nasser : tortures, camps,
condamnations à mort… Ainsi de nombreux membres vont se radicaliser, sous l’influence notamment d’un homme : Sayyed
Qotb. Pour Qotb le monde est divisé en deux : l’islam et la jahiliya (=’l’ignorance de Dieu’) ; les sociétés non islamiques sont
alors considérées comme barbares. Selon Qotb aussi : « il n’existe pas, au lendemain de la décolonisation, de société
véritablement islamique : dans les Etats indépendants du monde musulman, des autocrates occidentalisés se réclament d’une
forme moderne d’idolâtrie, socialiste ou capitaliste ». Dans la lignée de Qotb (même si la majorité des frères musulmans ne sont
pas en accord avec lui », de nombreux militants choisiront à partir des années 70 de lutter contre les gouvernements musulmans
« impies » et choisiront la violence. La corruption et la sclérose des gouvernements issus des mouvements nationalistes les
coupent de toute base sociale. En revanche les islamistes, partout jouent un rôle réel dans ces sociétés par l’entraide,
l’éducation, les soins etc..
Dans les années 70 : On s’aperçoit que les mouvements islamistes qui tentent de parvenir au pouvoir ou y parviennent sont plus
nationalistes qu’islamistes ( à la différence de al-Banna qui voulait idéalement réunir l’Umma). Seule exception : les
mouvements pro Palestine contre Israël, mais le Hamas par exemple n’a pas vocation à se mondialiser et reste lié à la defense
d’une nation palestinienne.
En Egypte les frères musulmans retrouvent une certaine légalité après la mort de Nasser et l’arrivée au pouvoir de Anouar El
Sadate. Leur organisation est à nouveau tolérée et se remet à grandir. On assiste Parallèlement aux débuts du terrorisme
international : par exemple, le détournement d’avion en 1968 en réponse à la guerre des 6 jours puis création du groupe
Septembre noir en 1970. L’OLP renonce officiellement au terrorisme en 1973. Le terrorisme des années 70 et 80, contrairement
à celui que l’on connaît depuis les années 90, a trait à la revendication d’un territoire face à un occupant : ex Palestine VS Israël.
Il prend des formes diverses et de plus en plus d’attentats suicides de kamikazes.
Dans les années 1980 :
- Beaucoup de Frères musulmans et d’anciens islamistes considèrent que la voie politique est un échec et privilégient la
recherche de la prédication directe (Sayyed Qotb) par radio, TV, internet, cassettes.
La Réislamisation de la société est alors très visible : voile, diffusion des symboles religieux, port de la barbe…
Développement d’écoles religieuses par l’Etat (Turquie) ou par des initiatives privées (Egypte, Pakistan, Mali) : parfois
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financées par les pétro$. Beaucoup de diplômés en religion et pour trouver un métier poussent à ce que les Etats
procèdent à une islamisation du droit et des institutions (cf les talibans). Le Droit est réislamisé par les Etats, pour lutter
contre l’influence radicale (iranienne surtout). Ainsi la Charia devient la source principale du droit (Egypte en 1972, Soudan
en 1983, Algérie en 1984 (statut personnel), Pakistan en 1985). Pour éviter les prédicateurs sauvages, les Etats créent ou
renforcent un islam officiel encadré par des mufti (= juge) officiel en Egypte, Syrie, dans les ex rep musulmanes d’URSS,
création d’une direction des affaires religieuses en Turquie. Ce clergé officiel a le monopole de la nomination des imams des
grandes mosquées et de l’enseignement religieux. (ce clergé officiel n’existe ni en Arabie Saoudite, ni au Pakistan, ni en
Afghanistan). En outre, l’Economie est islamisée : négoce de vêtements islamiques, institutions financières islamiques.
Dans les années 1990 et 2000 :
On assiste au Développement d’un radicalisme islamique, très différent de l’islamisme, pas forcément violent, qui s’appuie
sur le wahhabisme (ils disent salafis, = traditionnalistes) : et cherchent à unifier l’Umma par :
- La Lecture littérale et puritaine du Coran (Prophète et ses compagnons, aucune interprétation). Ne veut que l’application
de la Charia => rien n’existe autour : arts plastiques, musique, philosophie, littératures, coutumes nationales. Relation
instrumentale avec les sciences (oui à l’ordinateur, non à la rationalité scientifique). Définit ce qui est licite et illicite, même
au sein du monde musulman.
- Appel au Jihad, ne pas participer à la vie sociale et politique des pays d’accueil => ghettoïsation.
- Pas de recherche de la conquête du pouvoir => différent de l’islamisme. Pas de projet politique précis, juste conduire le
peuple musulman au combat contre ce qui n’est pas licite.
- Très violemment opposé au Christianisme, Judaïsme, Chiisme
- Pas un mouvement structuré, mais tendance de l’Islam.
Parallèlement la période met en évidence une Internationalisation du terrorisme par Al Qaida. Les actions terroristes ne sont
pas nouvelles mais vont connaître après la fin de la gestion bipolaire du monde une forte recrudescence. Trait nouveau aussi :
les actions terroristes ne sont plus liées à un conflit précis (Palestine, Cachemire …). On parle d’ailleurs de « terrorisme global »,
global dans son organisation, sa portée et ses objectifs. Conçu comme une sorte de châtiment ou de punition contre un
comportement général ; pas d’objectif précis. C’est d’ailleurs un des points sur lequel il est difficile de comparer avec les luttes
précédentes contre le nazisme puis le communisme : le terrorisme n’est pas une idéologie capable de mobiliser les peuples du
monde. Ce qu’il faut comprendre c’est que les racines du terrorisme islamiste s’implantent dans une contestation de
l’hégémonie sur un territoire : c’est le cas en Afghanistan contre les Soviétiques, dans les multiples conflits nationaux des
Balkans mais aussi sur le territoire sacré de l’Arabie Saoudite contre la présence américaine.
Al Qaïda : Pendant ces années 90, même si la majeure partie des attentats terroristes reste régionale, la « menace al Qaïda »
s’internationalise. Ben Laden, après l’instauration d’un pouvoir fondamentaliste au Soudan grâce au Front national islamique en
1989, rassemble des figures de la contestation régionale issues du front afghan mais aussi des leaders algériens, yéménites ou
égyptiens (notamment Ayman Al Zawahiri). Des attentats régionaux sont perpétrés contre les intérêts américains : Aden en
1992, Mogadiscio en 1993, Riyad en 1995, Khobar en 1996, Nairobi et Dar es-Salaam (240 morts et des milliers de blessés) en
1998. De retour en Afghanistan où les talibans ont pris le pouvoir à Kaboul depuis 1996, Ben Laden et Al Zawahiri annoncent la
formation du Front Islamique mondial pour le djihad contre les Juifs et les Croisés. La contestation et les menaces d’al Qaïda
prennent plus d’ampleur et touchent directement le sol américain comme en témoignent l’assassinat du rabbin extrémiste Meir
Kahane en 1990 ou l’attentat contre le WTC en 1993 inspirés par Omar Abdel Rahman. Les EU pensent que c’est une organisation
comme l’IRA ou l’ETA avec un chef, une structure pyramidale. En fait non, ce sont des cellules fondamentalistes qui naissent un
peu partout et suivent les consignes de Ben Laden ensuite. Première génération d’Al Qaida : des gens du Moyen Orient partis en
Afghanisatn combattre l’URSS, puis revenus au pays pour fonder un mouvement radical (GIA zb). Deuxième génération, à partir
de 1992 : des jeunes occidentaux, parfois convertis à l’Islam, parfois de famille musulmane, très modernes : parlent anglais,
utilisent toutes les techniques modernes (portables, internet…) changent de nationalités, se déplacent beaucoup à l’étranger.
Travaillent pour une Umma imaginaire a monter des opérations terroristes. A partir des années 90, l’essor de figures
charismatiques contribuent à idéologiser et à formaliser une doctrine. Le territoire n’est plus la terre à proprement parler mais le
territoire des croyants, Dâr al Islam, face aux infidèles. Le recours aux nouvelles technologies et à Internet permet de diffuser un
message relayé dans le monde entier. Les médias contribuent à donner à la lutte d’al Qaïda une valeur symbolique. L’ampleur
médiatique d’al Qaïda agit de la même manière : le label al Qaïda est récupéré comme représentation identitaire par des
groupuscules n’entretenant parfois aucun rapport avec les combattants d’Afghanistan : comme ce sera le cas à Djerba contre la
synagogue de la Ghriba en avril 2002, à Casablanca en mai 2003, ou à Istanbul en novembre 2003, etc. Les medias permettent la
confluence du terrorisme autonomiste régional vers le terrorisme internationaliste. Dans cette course médiatique, certains
analystes ne voient parfois en al Qaïda qu’une construction médiatique. Voir l’extr^me confusion des « franchises » qaïdistes au
Sahara par exemple.
En Egypte : avec la violence des années 90 le président Hosni Moubarak a écrasé les groupes extrémistes musulmans puis
s’est retourné contre les frères musulmans. Cette organisation est alors marquée par un vieillissement (ex : le guide suprême élu
en 2002 à alors 83 ans). Les frères s’enfoncent alors dans un conservatisme social et se mobilisent essentiellement sur des sujets
de société. D’un autre côté la nouvelle génération des frères est plus réformiste, souhaite un islam plus ouvert, en s’appuyant
notamment sur l’expérience victorieuse des réformistes en Turquie. La chute de Moubarak va leur redonner un fort crédit : cf
actuellement où les frères musulmans de M Morsi gouvernent.
17
B. Les difficultés du nationalisme arabe depuis la GM1
Le Nationalisme arabe désigne l’idée d’une nation arabe s’étendant de l’Atlantique jusqu’au Golfe. Naissance au XIVème siècle
en opposition à l’empire ottoman, puis à l’empire britannique, puis retournement ensuite contre les occidentaux. C’est pendant
la décolonisation que ce nationalisme arabe à connu son paroxysme avant de décroitre après la guerre des six jours. (mot
proche : le panarabisme, qui a une connotation laïque). Nb. Le nationalisme arabe ne concerne pas seulement le MO mais aussi
le Maghreb avec de grande figure comme Ben Barka au Maroc, Ben Bella et Boumediene en Algérie.
Pendant la première guerre mondiale : volonté de création d’un Etat arabe unifié, opposition à l’empire ottoman et
rapprochement avec les britanniques et les français. Grande révolte arabe en 1916. Victoire mais les français et les anglais ne
respecteront pas les accords prononcés (accords secrets Sykes-Picot + déclaration Balfour). Les français et les britanniques ne
tiennent pas compte des revendications arabes, celles d’un grand Etat unifié mais tracent les frontières des futurs Etats : Irak,
Syrie, Liban, Jordanie, Koweït… Des émeutes arabes éclatent, notamment en Irak ainsi qu’à Jérusalem contre les implantations
juives : elles sont écrasées dans le sang. 1921 : le trône irakien est donné au roi Fayçal ; l’Irak est sous dépendance britannique.
Le mécontentement gronde.
Pendant l’entre-deux-guerres, plusieurs mouvement nationaux locaux naissent et ne remettent pas en cause l’idée d’une nation
arabe (Wafd en Egypte, bloc national en Syrie, fraternité nationale en Irak …). Avant 1945, les projets nationalistes arabes
restent cependant très flous.
1945 : création de la ligue arabe : Création le 22 mars 1945 à Alexandrie. Dès la seconde guerre mondiale, les Britanniques
avancent l’idée d’une fédération des Etats arabes cherchant ainsi à gagner la sympathie des pays arabes. Dès le départ cette
organisation est marquée par une scission entre deux visions : la Jordanie et l’Irak sont enclins à une coopération avec les
britanniques alors que les Egyptiens et les Jordaniens prônent l’indépendance. Pendant la guerre froide une division s’opèrera
entre les Etats alignés sur l’URSS et ceux alignés sur les EU. Dès 1948, l’Etat d’Israël est considéré comme une entité qui
n’appartient pas au monde arabe : son existence est considérée comme illégitime. On peut noter qu’après les accords de Camp
David en 1978, l’Egypte a été exclue pour 10 années de la Ligue Arabe, ce qui entraîna une baisse de son influence car c’était son
membre le plus puissant.
Aujourd’hui cette organisation compte 22 membres. Elle a le statut d’observateur à l’ONU. Les sommets de la Ligue Arabe sont
souvent marqués par la désunion, par exemple pendant la guerre du Golfe.
 Entre 1945-1967 : l’apogée du nationalisme arabe
Un arabisme révolutionnaire et marxiste est né pendant la guerre froide qui explique notamment le soutien des EU aux
mouvements islamistes en lutte contre l’URSS en Afghanistan. Le parti Baath (ou Baas) de Michel Aflak en Syrie: un des
principaux partis panarabes. Idée d’un socialisme arabe et laïc. Michel Aflak va théoriser le nationalisme arabe. Création du
quotidien Al Baas en 1946 puis congrès fondateur du parti en 1947. Après l’indépendance de la Syrie, Aflaq proclame le combat
pour l’unité arabe. Il choisit la voie socialiste. Citation : « Notre objectif est clair et il ne souffre aucune ambiguïté : une seule
nation arabe, de l'Atlantique au Golfe. Les Arabes forment une seule nation ayant le droit imprescriptible de vivre dans un État
libre. Les moyens de la résurrection sont les suivants : l'unité, la liberté, le socialisme. ». Développement dans plusieurs pays
arabes, en particulier en Irak.
Nasser est le héros du nationalisme arabe : après la révolution de 1952 contre le roi Farouk, Nasser développe un nouveau
mouvement panarabe : le nassérisme. En 1953, dans son livre Philosophie de la révolution il explique que la nation arabe doit
être unifiée sous un seul Etat, avec une révolution sociale. Les Actions qui vont lui donner de l’écho : la nationalisation du canal
de Suez, la construction du grand barrage d’Assouan, la réforme agraire, tout cela relayé par une propagande d’envergure. Il
tente de prendre la tête de la ligue arabe pour y imposer ses vues.
Dans les années 50 l’Egypte et la Syrie, sous l’impulsion d’Aflaq et de Nasser, tentent une alliance : la République Arabe Unie.
er
L’Etat égyptien et l’Etat syrien fusionnent le 1 février 1958. Nasser est porté au pouvoir. Dans plusieurs pays arabes cette
nouvelle est accueillie avec joie. Au Yémen du Sud une révolte éclate : elle sera réprimée dans le sang. Au Liban une tentative de
révolte unioniste est arrêtée par les américains. Cette joie est cependant de courte durée : des scissions naissent. L’Egypte
continuera de s’appeler République arabe unie jusqu’en 1971, après la mort de Nasser, mais la guerre des Six jours et une
intervention égyptienne au Yémen vont ruiner l’Egypte et entraîner le déclin du nassérisme. Nb. En Lybie le colonel Kadhafi a
fortement été influencé par le nassérisme. On peut noter aussi que la plupart des organisations palestiniennes sont
nationalistes arabes : l’OLP a par exemple été en 1964 sous l’impulsion de Nasser et elle a pour but, a part mettre fin à l’Etat
d’Israël, celui d’intégrer l’Etat palestinien à la nation arabe. Le Fatah de Yasser Arafat, principal partir de l’OLP, est en accord
avec ce projet.
 Le déclin du nationalisme arabe
Le Rôle de la guerre des Six jours déjà évoqué + crise de la Ligue Arabe sont décisifs dans le déclin du nationalisme arabe.
En 1979 : la victoire en Iran consacre l’islam politique, à l’échelle des Etats, comme une alternative crédible à la place de
l’arabisme. Aujourd’hui les références à l’arabisme paraissent quelques peu anachroniques : en témoigne les critiques et même
parfois l’hilarité quand le colonel Kadhafi se réclamait de l’arabisme dans les années 90 et 2000.
 Arabisme et islamisme :
Dans les années 80 des rencontres ont été organisées entre arabistes et islamistes. Beaucoup d’hommes politiques et
intellectuels étaient en faveur d’un rapprochement entre les deux. Certains pensaient qu’il était possible d’accorder la laïcité et
l’application de la charia en douceur, en rompant notamment avec le laïcisme autoritaire de certains Etats, et en n’appliquant
pas la loi arabe aux minorités.
18
Aujourd’hui quelques mois après le printemps arabes, des forces laiques et islamistes se font face dans pratiquement tous les
pays musulmans avec des nuances internes très fortes.
Corrigé sur le conflit israélo-Arabe et le conlit
israélo-palestinien depuis 1947 au Moyen-Orient
La région est principalement marquée par ce conflit qui a traversé toute l’histoire du 20
ème
siècle.
Israël est un pays récent, né en 1947, qui constitue aujourd’hui 27 000km2 avec la Cisjordanie et Gaza, le Golan et Jérusalem-est,
c’est-à-dire, une extension maximum, l’équivalent de la Bretagne pour un peu plus de 6 millions d’habitants (voir carte). Le pays
est composé de 81% de juifs, 15% de musulmans, 2,5% d’orthodoxes et 1,5% de druzes. La capitale administrative est Tel Aviv
mais Jérusalem est une ville 3 fois sainte (Mur des lamentations, Mosquée Al Aqsa et Saint Sépulcre). Israël appartient au groupe
des pays développés, c’est une longue bande de 400km de long, qui borde la méditerranée orientale, face au désert du Sinaï, au
nord de la péninsule arabique, en plein cœur du monde musulman et arabe. Au Nord, le pays est frontalier au Liban, à l’est à la
Syrie et à la Jordanie, au sud à l’Egypte.
A l’origine, la Palestine est le berceau du peuple des Sémites parmi lesquels on trouve les Hébreux, les juifs de Palestine. La
région a été plusieurs fois envahie (grecs, perses, romains, et musulmans). A chaque fois, certains partent et constituent donc
une diaspora, et d’autres restent et se sont notamment convertis à l’Islam. Il est donc impératif de comprendre que les
palestiniens constituent au départ un même peuple, séparé seulement par la religion !
La diaspora juive s’est dispersée dès le début du premier millénaire chrétien partout en Europe et a subi une discrimination
fréquente (au moyen-âge, on impose aux juifs le port de la rouelle ! et on les cantonne à des métiers liés à l’artisanat ou à
l’usure (l’argent). Pendant la grande peste noire de 1348, on les accuse d’avoir empoisonné les puits ! Ils subissent des Pogroms
en Europe de l’est. On leur reproche d’avoir tué le christ et ils assument une fonction historique de bouc-émissaire. Ces
populations sont souvent regroupées dans des ghettos (Europe) ou Mellah (en terre musulmane).
On distingue trois types de communautés juives :
 les juifs d’Europe : les Askhénazes
 les juifs d’Afrique du nord : les Sépharades
 les juifs nés en Israël (récents et de plus en plus nombreux) : les Sabra
Notons qu’une forte communauté s’est installée aux Etats-Unis pour fuir les persécutions en Europe. La plupart du temps, les
populations juives s’intégraient aux pays dans lesquels elles vivaient. Le caractère juif ne désignant qu’une religion et pas une
ème
nationalité ! Mais, au 19 siècle, une idéologie nationaliste juive est née. Il s’agit du Sionisme, développé par un journaliste
juif, autrichien : Théodor Herzl, qui couvre l’affaire Dreyfus pour son journal. Il fait le constat de l’impossibilité qu’ont selon lui,
les juifs à s’intégrer aux sociétés occidentales et développent l’idée d’un retour en Palestine (le terme sionisme dérive de la
colline de Sion qui surplombe Jérusalem). Il faut préciser que la religion hébraïque est très étroitement liée à l’idée d’une Terre
Promise à un peuple élu. C’est une religion nationale, non prosélyte.
En 1917, cette idée a fait son chemin et les juifs obtiennent des anglais (qui reçoivent en 1920 le mandat sur la Palestine, perdue
ère
par l’empire ottoman pendant la 1 guerre mondiale), un accord pour la « formation d’un foyer national juif », par la
Déclaration de Balfour. Les problèmes naissent alors car la Palestine est alors occupée par les Palestiniens musulmans et
l’Angleterre avait cru son autorisation limitée à l’implantation d’un foyer juif et non pas d’un Etat ! (Elle était de plus soucieuse
de ne pas froisser ses relations avec les pays arabes, pourvoyeurs de pétrole notamment).
Les Juifs, forts de cette décision, créent l’Agence Juive, chargée d’accueillir et d’installer les immigrants. Ces derniers forment
une communauté très unie : la Ychouv qui se dote d’une armée semi-clandestine, la Haganah et d’un groupement terroriste,
l’Irgoun. Ils se regroupent dans des formes d’exploitation collective : les Kibboutz. Avec la montée des persécutions en
Allemagne dans les années trente, les candidats à l’immigration progressent mais la Grande-Bretagne en limite le nombre. Des
arrivées illégales affluent cependant en Palestine et les heurts avec les arabes se multiplient.
En 1947, devant le traumatisme de l’Holocauste, l’ONU établit un plan de partage (le 29 nov) de la Palestine. C’est un plan
inéquitable, favorable à Israël (voir carte). Ce plan est rejeté par les arabes qui constituent la Ligue arabe au Caïre.
En même temps, l’opinion mondiale est choquée par l’affaire de l’Exodus, où des juifs, dont certains rescapés des camps nazis,
sont empêchés de débarquer en Israël, parqués dans des camps sur des îles de la Méditerranée puis ramenés en Allemagne !
Le 14 mai 1948, David Ben Gourion, premier président du conseil de l’Etat Israelien, proclame la naissance de l’Etat d’Israel.
C’est la fin du mandat anglais, les arabes et les juifs se retrouvent donc face à face et c’est dans ce contexte que se déclenche :
la première guerre israelo-arabe en 1948 qui se solde par une victoire de Tsahal (armée israélienne) et par une
extension du territoire israélien qui occupe désormais les ¾ des terres arabes et qui négocie secrètement avec la
Jordanie. L’Etat arabe , prévu par le plan de l’ONU ne verra pas le jour et les palestiniens forment à leur tour un peuple
occupé ou en fuite, une diaspora.
ème
La 2 crise est celle de Suez en 1956 (voir cours) où Israel se discrédite dans un complot qui tourne au fiasco.
19
ème
La 3 guerre est la guerre des 6 jours, qui se déroule du 5 au 10 juin 1967. Elle est déclenchée préventivement par
Israël qui invoque l’encerclement arabe et s’estime menacée de destruction par le fait que Nasser ait réoccupé Gaza.
Elle s’oppose à l’Egypte, la Jordanie et la Syrie. En 6 jours, malgré l’union arabe et le prestige de Nasser, qui s’est
rapproché de l’URSS, l’armée israélienne foudroie ses ennemis grâce à l’aviation , aux chars et à la mobilisation de toute
la population (y compris les femmes). Les 3 capitales sont menacées (Le Caire, Aman et Damas) et Israël occupe alors
des territoires dont 2 étaient « réservés » aux palestiniens : Gaza et la Cisjordanie, plus Jérusalem-est, le plateau du
Golan au nord qui appartenait à la Syrie et le désert du Sinaï. L’ONU condamne par la résolution 242 mais le texte est
imprécis sur les territoires à libérer et Israël joue sur cette ambiguité. Pour le monde arabe c’est une grande défaite, et
une humiliation pour Nasser. Les colons juifs s’installent dans les territoires occupés et créent des villages militaires
(Nahal). Les palestiniens sont désespérés : où aller ? 1, 2 million d’entre eux se réfugient en Jordanie et obéissent à un
gouvernement en exil : l’OLP crée en 1964 et dirigé par Yasser Arafat. L’OLP revendique la création d’un Etat palestinien
et jusqu’aux années 80, la destruction d’Israël. Après la défaite de 1967, l’OLP doit compter sur ses propres forces et
comprend qu’il n’y aura pas de solution militaire. Le soutien américain renforce la supériorité de Tsahal. L’OLP se
radicalise et a recours au terrorisme surtout à partir de ses implantations en Jordanie. La période connaît la
multiplication des détournements d’avion, et l’attentat traumatisant des JO de Munich en 1972, où la délégation
d’athlètes israélienne est massacrée.
En septembre 1970, c’est « septembre noir » : le roi Hussein de Jordanie chasse les palestiniens de son territoire pour
ne pas être compromis ; ceux-ci se réfugient alors au Liban.
En 1973 : nouvelle guerre, celle du Kippour : le Youm Kippour est une fête juive, celle du « grand pardon » qui
coïncidait cette année-là avec le ramadan. L’Egypte décide d’attaquer Israël pour reprendre le Sinaï, riche en pétrole.
L’Egypte a été réorganisée militairement en profondeur, en partie grâce aux soviétiques. L’offensive était très préparée,
le jour choisi car il y est interdit de tuer pour un juif. L’armée égyptienne passe par le canal de Suez et envahit Israël au
sud. Les israéliens menacent le Caire au nord et du coup le canal de Suez est inutilisable, cela déclenche la crise
pétrolière. Les Etats-Unis et l’URSS imposent un cessez-le feu le 11 novembre 1973. Les USA font pression sur l’Egypte
et Israël pour trouver une solution pacifique. Cela aboutit en septembre 1978 à la signature des Accords de Camp
David par Anouar el Sadate président égyptien et Menahem Begin, premier ministre israélien, sous l’égide de J.Carter.
Ces accords prévoient une restitution progressive du Sinaï à l’Egypte et un statut futur d’autonomie pour les
palestiniens de Gaza et de la Cisjordanie au bout de 5 ans. Cet accord n’a jamais été appliqué !
Après 1973, l’OLP opte pour l’action diplomatique car elle se sent isolée et en position d’infériorité.
En 1982, l’OLP est chassée de Beyrouth par l’armée israélienne au cours de l’opération « Paix en Galilée ». Celle-ci se
livre à un massacre dans les camps de réfugiés de Sabra et Chatila, avec la complicité des milices chrétiennes
libanaises :les Phalanges. Cet épisode tragique soulève l’indignation mondiale, y compris israélienne et Yasser Arafat
exige la protection de son peuple par une force multinationale. Israël est désavouée et à la fin des années 80, l’OLP
bénéficie d’une reconnaissance internationale.
En décembre 1987, la jeunesse des territoires occupés et sous-développés économiquement inaugure la guerre des
pierres contre l’armée d’Israël : l’intifada. Les télés du monde entier filment des jeunes garçons mourant sous les balles
de l’armée d’occupation. Et, avec la fin de la guerre froide, les USA, seule force mondiale, envisagent de s’engager dans
la naissance d’un processus de paix : les années 90 ont pu faire croire à un possible règlement du conflit .
L’idée d’un Etat palestinien qui correspondrait à peu près aux territoires occupés fait son chemin et dès 1991, des
discussions s’engagent entre Israël et les Palestiniens sous l’égide des USA. Pendant la guerre du golfe, l’OLP fait
l’erreur stratégique de soutenir l’Irak ce qui le coupe des occidentaux et d’une grande partie des monarchies arabes. Le
processus de paix prend du retard.
En 1993 : les Accords d’Oslo aboutissent à la reconnaissance mutuelle des deux parties, symbolisée par la poignée de
main célèbre entre Yasser Arafat et Yitzhak Rabin, « soudée » par Bill Clinton. Ces accord établissent un processus sur 5
ans qui doit conduire à une cession partielle des territoires occupés à l’autorité palestinienne présidée par Arafat, élu
en 1996, dans les domaines de la culture, de l’éducation, de la santé, des affaires sociales. Les articles appelant à la
destruction d’Israël sont éliminés de la charte de l’OLP.
Mais, ce processus de paix est très fragile :
o Des oppositions aux accords continuent à se manifester dans les deux camps : le Hamas, courant extrémiste
palestinien multiplie les attentats et conteste l’autorité d’Arafat et l’extrême droite juive, le Likoud, est hostile
à la paix et continue de soutenir les implantations de colons juifs dans les territoires occupés !
o En nov 1995 : Y.Rabin est assassiné par un extrémiste juif à Tel Aviv.
o C’est Benyamin Netenyahou, du likoud qui succède à Rabin et qui revient sur le processus de paix
o Le 16 mai 1999 : Ehoud Barak, candidat travailliste l’emporte sur la droite et soulève de nouveaux espoirs. Un
accord est reprononcé entre Arafat et Barak à Charm el Cheik en septembre 1999.
o En septembre 2000 : la visite d’Ariel Sharon, militaire de droite, très hostile à la paix, sur l’esplanade des
Mosquées (points de tension à Jérusalem), est vécue comme une provocation et génère de violents
ème
affrontements qui s’étendent à Gaza et en CisJordanie ! L’intifada (la 2 ) reprend et la répression est
violente. Un processus de violence est à nouveau le quotidien du pays. Impuissant Ehoud barak démissionne
(pense être réélu) et c’est Ariel Sharon qui l’emporte !
les points de blocage majeurs sont alors les suivants :
20




la question du statut de Jérusalem
la question des implantations de colons juifs dans les territoires occupés
le droit au retour des réfugiés palestiniens
un problème essentiel : le fossé entre une Israël riche et moderne et des territoires occupés marqués par le sousdéveloppement, l’entassement, le chômage. L’eau, enjeu essentiel dans ce milieu sec est en partie puisée dans les
terres palestiniennes ! La question démographique est aussi essentielle, la fécondité des palestiniens peut les conduire
à gagner « la guerre des berceaux ». De plus, comment envisager la démocratie sans développement social et
économique !
 la construction du mur
 la complexité de la société israélienne et la question des colonies.
Aujourd’hui la situation est très difficile. La société israélienne a porté successivement au pouvoir des membres du Likoud
puis des membres du centre droit favorables à la colonisation de la Cisjordanie et de la séparation, voire pour certains, de
l’expulsion des palestiniens. La stratégie de construction du Mur entreprise il y a une dizaine d’années est un outil
d’annexion d’une partie des territoires palestiniens avec un minimum d’habitants arabes. Le mur dépasse de 200 ou 300 km
les frontières de 1967, s’étire sur 800km de long et 10 m de haut. Il est en béton en ville et constitué de barbelés et de
lames de rasoirs en campagne. Il a permis à Israël de contrôler des réserves en terres et en eau, cruciales pour le pays.
83000 arbres ont pu être « intégrés » au territoire israélien, 35000 m de tuyaux d’irrigation, 11400 ares de t terres
agricoles, 31 puits qui fournissent 4,3 millions de m3 par an. L’essentiel de l’approvisionnement en eau provient des
territoires palestiniens. Jérusalem est entourée par ce mur et le but est d’en faire une ville israélienne et une route de
dérivation relie les colons entre eux, encercle et isole des villages palestiniens (67 villages et villes et 210 000 personnes au
moins).
En outre, par les colonies, l’Etat Israélien s’est approprié plus de 65% des terres disponibles en CisJordanie et la colonisation
n’a jamais cessé. Il y a environ aujourd’hui 500 000 colons, (10000 en plus pour la seule année 2009) souvent des russes
récemment arrivés ou des religieux ultranationalistes représentés à la Knesset (parlement israélien) par le parti Mafdal,
partisans du grand Israël (Eretz Israël). Les colonies sont reliées entre elles par 26 routes de contournement que seuls les
israéliens ont le droit d’emprunter. Aujourd’hui plus de 1600 construction de logements ont été autorisés depuis mars 2010
en Cisjordanie et à Jérusalem Est par le gouvernement de Benyamin Netanyahou. L’administration Obama elle-même
semble impuissante même si elle a initié des négociations indirectes entre israéliens et palestiniens. Ce processus risque
d’être vain puisque Israel a assumé ces provocations et ne fait aucune concession. L’Autorité palestinienne dirigée par
Mahmoud Abbas dénonce ces décisions.
La société israélienne est parcourue de tensions internes aussi. De nombreux immigrants asiatiques ont du être appelés
ème
pour remplacer les travailleurs palestiniens depuis la 2 intifada. Les inégalités entre Sépharades et Askénazes sont fortes
et la classe politique, souvent issue de l’armée est pour une partie d’entre elle touchée par la corruption : le premier
ministre Ehud Olmert a du démissionner en septembre 2008.
En 2006 Israël avait relancé la guerre au Liban accusé de soutenir les terroristes palestiniens, avec l’assentiment d’une
partie de la population mais la menée des opérations et les résultats ont soulevé des polémiques dans l’armée israélienne
Tsahal.
A Gaza, le mouvement islamiste radical du Hamas, proche du Hezbollah libanais soutenu par l’Iran, a gagné les élections en
2007 et a poursuivi des tirs de roquette sur les villages israéliens voisins. Les colonies israéliennes avaient été démantelées
en 2005 à Gaza même. L’autorité palestinienne en cisjordanie, issue du Fatah et héritière de Yasser Arafat ne contrôle plus
la bande de Gaza et est en conflit avec le Hamas.
A l’hiver 2008/2009, Israel a lancé une opération militaire d’envergure pour décapiter le Hamas à Gaza. Les pertes civiles
ont été énormes (1400 palestiniens et 13 israéliens) et le traumatisme international fort. Cette opération « plomb durci » a
renforcé le grand isolement des gazaouis soumis à un blocus, d’autant que l’Egypte a décidé de construire une barrière
métallique souterraine pour stopper « l’économie des tunnels » qui ravitaillait Gaza, clandestinement, par l’Egypte. La
situation humanitaire s’aggrave à Gaza et des bateaux affrétés par différentes associations et ONG essayent d’accoster à
Gaza pour apporter des vivres. Au printemps 2010 l’armée israélienne avait donné l’assaut provoquant la mort de civils. Les
condamnations internationales se multiplient sur ces atteintes aux droits de l’homme.
Désigné par le Conseil des droits de l'homme des Nations unies pour établir un rapport sur l'opération militaire appelée
Opération Plomb Durci dans la Bande de Gaza, le juge Richard Goldstone a remis ses conclusions le jeudi 15 septembre 2009
dans un document appelé Rapport Goldstone par les médias. Dans ce rapport, l'armée israélienne est accusée d'avoir
commis des « actes assimilables à des crimes de guerre et peut-être, dans certaines circonstances, à des crimes contre
l'humanité » Le Hamas est lui aussi accusé des mêmes faits.
La situation actuelle est donc très tendue. Le gouvernement israélien semble avoir choisi une vision à court terme
consistant à faire de la Palestine un archipel impossible à unifier à l’avenir et il y a peu d’éléments tangibles de résolution de
conflit qui apparaissent à l’heure actuelle.
Des partisans de la paix existent en Israël, ils sont faiblement représentés dans le champ politique mais des associations
existent. Le mouvement Yesh Gvul par exemple (ça suffit), les « femmes en noir » et les refuznik, soldats refusant de se
battre dans les territoires occupés.
La peur est omni présente et la situation actuelle de colonisation accélérée à Jérusalem-est et dans les territoires rend
difficile l’existence d’un état palestinien viable.
21
L’administration américaine, n’intervient que peu et est d’ailleurs peu écoutée du gouvernement israélien actuel et l’UE si
elle finance des projets humanitaires et d’aménagement en Cis-jordanie et à Gaza, n’a pas de voix politique assez forte pour
avancer vers le règlement de la question.
Les Palestiniens se sont vu attribuer un "acte de naissance" au sortir d'un vote jugé "historique", jeudi 29 novembre 2012, au
siège des Nations-Unies. Plus des deux tiers des 193 pays membres de l'organisation ont approuvé l'admission de la Palestine en
tant qu'Etat observateur non membre. Exit donc le statut d'"entité" palestinienne. Pas moins de 138 pays ont joint leur voix en
faveur de ce changement de statut, seuls 9 ont voté contre, dont les Etats-Unis et Israël, et 41 se sont abstenus, dont la GrandeBretagne et l'Allemagne.
22
CONSEILS CINEMATOGRAPHIQUES :
le cinéma palestinien et israélien est vivant et de qualité et rend souvent très bien compte du quotidien sur place.
 Valse avec Bachir!)
 Les citronniers : de Heran Riklis (où une femme palestinienne confrontée au passage du mur dans sa plantation se bat
avec une alliée israélienne inattendue)
 Iron Wall de Mohammed Alatar : qui donne la parole a une association palestinienne d’agriculteurs, de militants pour la
paix, de soldats israéliens, et montre que la construction du mur compromet de fait les chances d’instaurer un Etat
palestinien viable
 Le désengagement d’Amos Gitai (sur le démantèlement des colonies à Gaza)
 The Bubble film de 2003, franco-israélien : Trois jeunes Israéliens, Noam, disquaire, Yali, gérant de café, et Lulu,
vendeuse dans une boutique de produits de beauté, partagent un appartement dans un quartier branché de Tel-Aviv,
symbole
de
cette
"bulle",
surnom
donné
à
la
ville.
Dans ce cocon quasi déconnecté de la réalité des territoires et des conflits politiques qui agitent le pays, ils mènent une
existence
tout
à
fait
ordinaire,
préférant
se
concentrer
sur
leur
vie
amoureuse.
Leur quotidien va pourtant être bouleversé par l'arrivée d'Ashraf, un Palestinien dont Noam tombe amoureux lors d'un
incident au Check Point de Naplouse.
 Intervention divine d’Elia Suleiman : un Palestinien vivant à Jérusalem, est amoureux d'une Palestinienne de Ramallah.
 Paradise now : est un film palestinien, français, allemand, néerlandais réalisé par Hany Abu-Assad sorti en 2005. Deux
jeunes Palestiniens vivant à Naplouse, Saïd et Khaled, sont choisis pour commettre un double attentat-suicide à Tel
Aviv. Mais au moment de traverser la limite entre Israël et la Cisjordanie, une patrouille israélienne les surprend et les
font se séparer. Les deux hommes se retrouvent seuls et se cherchent mutuellement. Le doute s'installe en eux. La
violence est elle la seule solution pour leur combat ?
 Le cochon de Gaza (2011) (une fable drôle réalisée par des franco-belges pour traiter du sujet)
 Et maintenant on va où ? (2011), Film français de Nadine Labaki. Sur le chemin qui mène au cimetière du village, une
procession de femmes en noir affronte la chaleur du soleil, serrant contre elles les photos de leurs époux, leurs pères
ou leurs fils. Certaines portent le voile, d’autres une croix, mais toutes partagent le même deuil, conséquence d’une
guerre funeste et inutile. Arrivé à l’entrée du cimetière, le cortège se sépare en deux : l’un musulman, l’autre chrétien.
23
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Le fils de l’autre : Film français (2012) de Lorraine Levy. Alors qu’il s’apprête à intégrer l’armée israélienne pour
effectuer son service militaire, Joseph découvre qu’il n’est pas le fils biologique de ses parents et qu’il a été échangé à la
naissance avec Yacine, l’enfant d’une famille palestinienne de Cisjordanie. La vie de ces deux familles est brutalement
bouleversée par cette révélation qui les oblige à reconsidérer leurs identités respectives, leurs valeurs et leurs
convictions.
PLAN POSSIBLE POUR LE SUJET « LE CONFLIT
ISRAELO-ARABE DEPUIS 1948 »
I.
Un conflit entre pays arabes et Israël (1948-1967)
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II.
La naissance de l’Etat d’Israël et le début du conflit
 La guerre de 1948
L’internationalisation du conflit
 La crise de Suez 1956
 La guerre des 6 jours
Un conflit qui se recentre sur la cause palestinienne (1967-1988)
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III.
La déstabilisation de la région : la guerre du Kippour
La difficile affirmation de l’OLP
La guerre du Liban (1982)
Les échecs de la mise en œuvre d’un processus de paix depuis le début des
années 1990
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Succès et limites du processus de paix et de la médiation des Etats-Unis (les accords d’Oslo en
1993, mais l’assassinat de Rabin)
La seconde intifada et les attentats du Hamas
La colonisation et le mur de sécurité : la paix bloquée
PLAN POSSIBLE POUR COUVRIR TOUTE LA
PERIODE SUR TOUTE LA REGION
1. LE MOYEN-ORIENT D’UNE GUERRE A L’AUTRE
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La 1
ère
guerre mondiale redistribue les cartes au Proche-Orient
 La division de l’Empire Ottoman
 Les tensions liées au pétrole
 Les tensions liées au développement de l’immigration juive en Palestine après la Déclaration de
Balfour et l’essor du sionisme
La création de l’Etat d’Israël après la Seconde guerre mondiale
 Le plan de partage de 1947
 La guerre de 1948
2. LE MOYEN ORIENT DANS LES GUERRES ISRAELO-ARABES (1949/1973)
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Pendant la guerre froide la région est un enjeu
 Le panarabisme de Nasser
 La question palestinienne
Les guerres israélo-arabes
Les guerres israélo-arabes
 La guerre de Suez
 La guerre des 6 jours de 1967
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La guerre du Kippour de 1973
3. LE MOYEN ORIENT : UN ESPACE TOUJOURS SOUS TENSIONS (DE 1973 A
NOS JOURS)
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La paix entre Israël et l’Egypte et le face à face israélo-palestinien
La recomposition des alliances (La révolution iranienne en 1919, la première guerre du Golfe en 1990)
L’avancée du processus de paix avec les accords d’Oslo en 1993
Les impasses de la paix
 L’assassinat de Rabin et la reprise de l’intifada
 Le Hamas prend le contrôle de Gaza, la Cisjordanie subit la colonisation et la construction du mur
 La deuxième guerre du Golfe en 2003
 Les incertitudes du « printemps arabe » en Egypte et en Syrie
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