1°S -Thème n°1 - Ch4 Cours Chapitre 4 : La machinerie thermique de la Terre Les massifs volcaniques, les geysers, les sources chaudes naturelles sont autant d’exemples qui prouvent l’existence d’une énergie interne de la Terre. Des planètes telluriques, la Terre est la seule à posséder encore une activité tectonique. Quelle est l’origine de l’énergie interne de la Terre ? Comment se dissipe-t-elle ? Quelles sont les conséquences sur le globe terrestre ? TP n°10 : La machinerie thermique de la Terre Comment expliquer l’origine des forces mises en jeu dans les mouvements des plaques tectoniques ? I- Origine de l’énergie interne de la Terre 1/ Une énergie emmagasinée lors de la formation de la Terre Cette source de chaleur (chaleur primitive) représente 25 % de l’énergie interne Le système solaire s’est formé, il y a 4,56 G.a. à partir d’un nuage de poussières provenant de l’explosion d’une supernova. Il s’est produit une accrétion et une agglomération des poussières en blocs de plus en plus gros. Les multiples impacts de corps célestes (météorites, astéroïdes, planétoïdes…) ont produit une énorme quantité d’énergie qui a été internalisée. Lorsque la planète primitive a acquis sa taille définitive, il y a environ 4,5 milliards d’années, elle était constituée de matériaux en fusion : c’était la proto-Terre. Sa surface a rapidement évacué cette chaleur initiale et s’est refroidie pour former la croûte tandis que pour les couches internes, ce processus a été beaucoup plus lent et se poursuit encore actuellement. 2/ Une énergie libérée par la désintégration d’éléments chimiques Cette source de chaleur représente 75 % de l’énergie interne La désintégration d’éléments (d’isotopes) radioactifs tels que l’Uranium, le Thorium, le Potassium est la source essentielle de l’énergie interne du globe. Ce mécanisme correspond à la désintégration spontanée de noyaux atomiques instables s’accompagnant d’une libération importante d ‘énergie sous forme de chaleur. => La production de chaleur interne par radioactivité a diminué depuis le début de l’histoire de la Terre mais elle reste importante II- La dissipation en surface de la chaleur de la Terre En surface, des événements épisodiques contribuent à une faible part de l’énergie totale dissipée par la Terre . L’événement le plus important (car permanent) est le flux de chaleur qui représente la quantité de chaleur qui traverse l’unité de surface du sol par seconde : c’est le flux géothermique. Ce flux n’est pas constant, il est très variable d’une région à l’autre : - il est minimal au niveau des fosses - il est maximal au niveau des points chauds, des dorsales Un flux élevé en surface est significatif d’un fort gradient géothermique, c’est à dire de la présence d’une zone chaude en surface. Le gradient géothermique correspond à l’augmentation de la température en fonction de la profondeur dans la Terre Pour l’estimer on ne dispose de mesures directes que pour les premiers km de la croûte, le reste des mesures se fait de manière indirecte en analysant la vitesse des ondes sismiques (tomographie sismique). La valeur mesurée est de l’ordre de 30° par kilomètre dans la croûte continentale. La valeur élevée du gradient géothermique dans la lithosphère indique la chaleur est ici transmise par conduction. Le gradient thermique est faible dans le manteau terrestre (0,5 °c) ce qui suppose qu’il existe un autre mécanisme beaucoup plus efficace de transfert de la chaleur interne. La conduction thermique ne permet pas à elle seule l’évacuation de la chaleur interne et n’explique pas l’inégale répartition du flux géothermique en surface. Comment l’énergie est elle transférée dans le globe ? III- La convection mantellique et ses conséquences sur la tectonique des plaques La convection se manifeste par des déplacements de matière transportant de l’énergie thermique. Les volumes de matière situé en bas sont chauffés, se dilatent, s’élèvent vers la surface. Ils sont remplacés en profondeur par de la matière froide en provenance de la surface qui redescend et va s’échauffer à son tour. Une circulation de matière s’organise alors en cellules de convection. La convection se fait à un ou deux niveaux. Schéma : * Le matériel solide chaud et donc moins dense remonte. Les zones de remontées correspondent à deux types de contextes géologiques : -Les points chauds sont liés à des remontées ponctuelles et massives de grandes quantités de matériel chaud depuis le noyau. D’énormes quantités de chaleur sont mises en jeu et se traduisent par un important magmatisme. Il s’exprime par des éruptions massives de laves basaltiques (trapps du Deccan, alignements volcaniques,…) -Les dorsales, quant à elles, sont des zones de remontée de très grandes longueurs mais qui n’affectent que la partie supérieure du manteau. Dans les deux cas la remontée du manteau est suffisamment rapide pour entraîner sa décompression et donc sa fusion * Le matériel froid plus dense plonge au niveau des zones de subduction Les plaques plongeantes peuvent suivre deux trajectoires différentes : - soit elles restent en dessus de la limite asthénosphère/mésosphère, - soit elles plongent en profondeur jusqu’à la limite manteau/noyau. La convection mantellique est un mode efficace de dissipation de l’énergie interne. Elle est à l’origine de la tectonique des plaques. Conclusion Les plaques sont mises en mouvement par la convection mantellique qui correspond à un transport de chaleur très efficace par mouvement de matière solide. Cette convection ainsi que la conduction contribuent à la dissipation de l’énergie interne de la Terre qui a pour origine essentielle la désintégration de certains isotopes radioactifs La Terre se refroidit donc progressivement. Sa température globale est encore suffisante pour permettre les activités volcaniques et tectoniques. Ce n’est plus le cas de la t° de Vénus qui ne présente plus d’activité tectonique. Seules les planètes telluriques les plus grosses conservent encore à l’heure actuelle une activité tectonique. Les planètes plus petites telle que Mars ont en eu une par le passé. Toutes les planètes ont emmagasiné de la chaleur il y a 4,6 Mds d’années c’est à dire au moment de leur formation. Les planètes les plus petites se sont refroidies rapidement en 500 M.a., alors que la t° des plus grosses décroît plus lentement. L’activité volcanique et tectonique dépend directement de la température.