Evaluation à mi-parcours du Plan Climat Energie 2012-2016
4
Faire face aux enjeux climatiques et énergétiques
D’aujourd’hui et de demain
A. Les enjeux du changement climatique et de l’énergie
1. Le dérèglement climatique est en marche
Le 5ème rapport du GIEC, qui précisait le caractère inéluctable du réchauffement climatique, en décrit désormais
les impacts, avec une cartographie détaillée sur ceux concernant les espèces, les océans ou encore l’économie.
Ce qui est d’abord frappant, c’est que le GIEC a recensé l’actualité de ces impacts « sur tous les continents et
dans les océans», essentiellement sur les systèmes naturels. Tout ceci conduit à modifier les systèmes hydrauliques,
bouleverser la production alimentaire (blé et maïs) ou influencer les migrations de nombreuses espèces marines et
terrestres. A force de dire que le réchauffement aura des conséquences dans l’avenir, nous y sommes : le climat
fait 22 millions de personnes déplacées en 2013. L’avenir est avéré.
« Le plus grand défi de l’humanité au 21ème siècle » :
« Les connaissances scientifiques sont claires ; maintenant nous avons besoin de réponses politiques. Le
temps presse, si nous voulons éviter les conséquences les plus catastrophiques projetées par le Groupe
intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat » - M. Ban Ki-Moon, secrétaire général de l’ONU – 2007.
2. La nécessaire réduction des émissions de gaz à effet de serre
Le développement des activités humaines accroît l'effet de serre. Dès 1993, la communauté internationale a pris
conscience de l'enjeu du changement climatique avec la Convention Cadre des Nations Unies sur les
Changements Climatiques (CCNUCC), signée à Rio et élabore des mesures pour lutter contre ce phénomène.
Au rythme actuel des émissions de gaz à effet de serre (GES), la température moyenne terrestre devrait s'envoler
de 3,7 à 4,8°C d'ici la fin du siècle, par rapport à l'ère préindustrielle. Nous sommes bien loin de l'objectif d'une
limitation de cette hausse à 2°C, comme décidé à Copenhague (Danemark) en 2009. Certes, l'objectif reste
atteignable, explique le GIEC, mais cela relève du défi : réduire d'ici 2050 de 40 à 70% les émissions mondiales de
GES alors qu'elles ont augmenté d'un tiers entre 2000 et 2010, soit au rythme le plus élevé enregistré depuis le
début de la révolution industrielle.
Le GIEC a aussi étudié des scénarios permettant de limiter la hausse des températures à 1,5°C, conformément au
souhait des pays les plus vulnérables. Cela imposerait de limiter la concentration de GES à 430 ppm CO2 eq en
2100 en adoptant trois mesures :
- Réduire dès maintenant les émissions mondiales,
- Déployer à large échelle l'ensemble des technologies de réduction des émissions et,
- S'orienter vers des trajectoires sobres en énergie.
3. La raréfaction des ressources fossiles
Aujourd’hui, 80% des sources d’énergie utilisées sur Terre ne sont pas renouvelables. Il s’agit du pétrole (42%), du
charbon (17%) du gaz naturel (19%) et l’uranium (2%) (utilisé pour l’énergie nucléaire).
Ces ressources se sont constituées il y a plusieurs centaines de millions
d’années et se sont stockées dans le sol ; leur quantité est limitée.
Selon les prévisions, les réserves de ces combustibles fossiles, dans la
forme actuelle de leur exploitation, ne répondront plus à nos besoins
d’ici 30 à 50 ans.
Légende : Découvertes et production de pétrole conventionnel à l’échelle mondiale.
Source : L’atlas du monde diplomatique.