8Santé Éducation - 01 - Octobre-Novembre-Décembre 2013
Santé Éducation
EN PREMIÉRE LIGNE
Le nombre d’objectifs dont les patients ont convenu avec
leur médecin varie entre 1 et 5, 51% des patients ayant
4 ou 5objectifs.
Deux tiers des patients ont atteint leur premier objectif.
Un peu moins des 2/3 ont atteint leur second objectif et la
moitié ont atteint leur troisième, quatrième ou cinquième
objectif, lorsqu’ils en avaient un.
Du côté des médecins généralistes
Vingt et un médecins généralistes ont été volontaires
pour participer au projet sur 30prévus.
Quatre d’entre eux exercent en milieu rural, 9 en milieu
semi-rural, et 8 en milieu urbain. Neuf travaillent seuls
à leur cabinet, et 12 font partie d’un cabinet de groupe.
La moyenne d’âge est de 48ans.
Cinq médecins sur 21 n’ont inclus aucun patient, 2méde-
cins sur 21 ont inclus 6patients chacun : il y a donc
une grande disparité entre les médecins en termes
d’inclusions.
Satisfaction et appréciation du programme
La satisfaction des médecins et leur appréciation du
programme ont été évaluées au moyen d’un questionnaire.
Seize médecins sur 21interrogés ont retourné leur ques-
tionnaire. Les principaux résultats sont les suivants :
•
tous sont satisfaits d’avoir participé au programme ;
•
tous sont soit satisfaits, soit très satisfaits, de l’orga-
nisation générale du programme, de la coordination, de
l’information et de la lisibilité ;
•
le mode de collaboration proposé leur paraît à tous
pertinent, avec des outils d’utilisation facile ;
•
12médecins pensent pouvoir continuer à inclure des
patients dans le programme ETAP à l’avenir ;
•
11médecins ont poursuivi la démarche éducative avec
leur patient ;
•
6médecins pensent que la participation au programme
a modifi é leur relation soignant/soigné ;
•
tous ont rencontré des diffi cultés pour recruter des
patients (taux d’acceptation de 50 %).
Voici les explications que les médecins donnent pour
décrire les freins à la participation des patients au
programme :
•
comment “vendre” le programme à ceux qui en ont
le plus besoin ?
•
pas assez de patients éligibles et refus des patients
éligibles ;
•
comment trouver le temps pour faire de l’éducation ?
•
diffi cile de faire comprendre l’idée d’éducation thérapeu-
tique en dehors d’une consultation dédiée à l’éducation ;
•
il faut être très motivé pour faire de l’entretien moti-
vationnel, qui est très chronophage ;
•
comment gérer l’éloignement ? (non-possibilité de
remboursement des frais de transport) ;
•
comment faire avec les patients en activité ? (pas de
possibilité d’arrêt de travail).
Tous les médecins jugent que le programme a eu un impact
positif sur leurs patients, à différents niveaux : diminution de
l’angoisse générée par la maladie, posture plus active face
à celle-ci, prise de conscience de la pathologie. Ils estiment
que le programme permet une “piqûre de rappel” sur la
diététique et l’activité physique, même si cela semble plus
diffi cile sur le plan de l’activité physique. Le programme a
également favorisé l’arrêt du tabac chez certains patients,
même si aucun atelier sur ce thème n’était proposé.
Enfi n, les médecins constatent que les patients se sont
sentis écoutés et soutenus.
Les propositions des médecins
•
Informer les patients sur l’existence du programme
en amont : par exemple, en service de cardiologie ou par
l’intermédiaire de la Caisse primaire d’assurance
maladie. Cela faciliterait la tâche du médecin pour
proposer au patient un programme d’éducation
thérapeutique.
•
Valoriser le travail d’équipe réalisé, qui est intéres-
sant pour des médecins généralistes libéraux.
•
Pouvoir bénéfi cier d’une formation plus complète à
l’éducation thérapeutique.
•
Avoir la possibilité de prescrire un arrêt de travail
pour les patients en activité, afi n qu’ils puissent plus
facilement participer au programme.
•
Rendre possible une prise en charge des frais de
transport pour les patients qui résident loin.
Quel avenir pour le projet ?
ETAP 2 : un modèle de collaboration entre SSR
etmédecine de ville qui fonctionne
L’objectif global de “mettre en place un partenariat avec
la médecine libérale autour de l’éducation thérapeutique
des patients porteurs d’une insuffi sance coronaire, et
ainsi améliorer la prise en charge de ces patients dans
la durée” est atteint.
Le projet ETAP2 a permis d’imaginer et de mettre en
application un mode coopératif d’ETP en ambulatoire,
associant un établissement de santé et des médecins
généralistes, avec un fi nancement partagé entre les inter-
venants, sur la base d’un forfait par patient.
Ce schéma nous paraît donc réalisable en pratique, même
si le montant de 250€ par patient est très insuffi sant au
regard du temps nécessaire pour un tel programme.
En particulier, le projet représente un énorme travail de
conception, de rédaction, de communication, de mise en
place, de suivi et d’évaluation. Il nécessite un gros inves-
tissement de la part des équipes, notamment des coor-
donnateurs et de la secrétaire.
Mais une pérennisation rendue diffi cile
par un environnement peu favorable
Au vu des résultats positifs de cette expérimentation,
tant du côté des patients que des médecins libéraux,
nous avons eu l’accord de l’Assurance maladie pour
poursuivre en parallèle les 2projets ETAP1 et ETAP2
sur 3années.
Cependant, en 2012 et 2013, il n’a pas été possible de
trouver un nombre suffi sant de médecins généralistes
pour poursuivre ETAP2. Ce projet a donc été mis en
standby
et seul le projet ETAP 1 a été réalisé en 2013.