r ' • ' ?w&i^;p«.1?^?^?;!^^ numéro 10 centimes »»• Année.— W 13O. JOURNAL DÉMOCRATIQUE DE L A SAVOIE ABONNEMENTS 1 an Mercredi 25 Mai 188? DE L A HAUTE-SAVOIE Paraissant tous les fours eton fériés / 6 mois 3 moii Savoie, Haute-Savoie, Isère, Ain, Hautes-Alpes « 0 • 1 4 » G» Départemt» non limitrophes.. 24 » 43 » 1 » Union postale 3 6 » « 9 » 1O » Les abonnements partent des 1" et i6 de chaque mois et sont continués jusqu'à avis contraire. Tout abonnement commencé est dû. Tous les bureaux de poste reçoivent les abonnements au Patriote Savoisien BULLETIN la ligni Bureaux de la Rédaction et dé 1'A.d.in.ln.îstr-atloii. : 37, PLACE fflONGE, CHAMBERY Annonces administrât", légales et judiciaires. Annonces commerciales Réclames Faits divers » 90 * 30 > 60 * On traite à forfait pour les annonce* à répéter Les Bureaux sont ouverts de sept heures du matin à sta; heures du soir Adresser les demandes à l'Administration. L'EMPEREUR ALEXANDRE II ET Une réelle incertitude continue à régner au sujet de l'issue de la crise ministérielle. Il est question de plusieurs combinaisons, mais jusqu'à présent on ne saurait dire qu'aucune d'elles ait des chances de succès appréciables. M. de Freycinet, dont l'acceptation est vi¬ vement désirée par les représentants de plu¬ sieurs groupes, persiste à refuser, en oppo¬ sant aux offres qui iui sont faites les diffi¬ cultés d'une situation que rendent très con¬ fuse et très pénible la compétition des grou¬ pes ou des chefs de la majorité en face d'une minorité toujours compacte et unie, dès qu'il s'agit de renverser un ministère répu¬ blicain. Le Président de la République multiplie cependant les plus persévérants et patrioti¬ ques efforts pour amener la solution d'une crise qui cause dans toute la France une préoccupation pénible ; chaque jour cette préoccupation va s'aggravant et fait regret¬ ter encore davantage qu'elle ait été inutile¬ ment et imprudemment provoquée. ANNONCES LA FRANCE EN 1875 rôle que lui imposait en Europe la haute position conquise par son caractère, plus encore que par la puissance de son empire, et il ne voulut pasqu'on touchât àlaFrance. Il ne déclara pas qu'il tirerait l'épée pour nous, mais il fit entendre à l'Allemagne qu'il serait contre l'agresseur. On trouverait difficilement une plus belle page dans l'histoire d'un souverain. C'est une gloire incontestable que d'être pacificateur dans de semblables condi¬ tions. Mais la France n'oublie pas ; elle a le sentiment des bienfaits, aussi bien qu'elle sait apprécier la gloire. Elle avoué à Alexandre 111 la sympathie qu'elle pro¬ fessait pour son père, elle a mis à profit les conseils de calme du prince Gortchakoff, qui, inspiré par le czar, disait en 1875 au brave général Le Flô : « Vous n'avez qu'une chose à faire, vous rendre forts, très forts ! » Le général Le Flô, ancien ambassadeur de France en Russie, vient de publier un récit des Jévénements diplomatiques de 1875. C'est une belle page patriotique qui honore la carrière du vieux soldat ; mais c'est aussijun hommage rendu à la mémoi¬ re de l'empereur Alexandre II, ce noble ami de notre patrie, mort victime d'un in¬ fâme attentat; II est des points de contact frappants entre la situation qui nous est faite aujour¬ d'hui et celle de 1875. Les prétextes seuls de l'agitation sont changés. Alors, l'Alle¬ magne se plaignait de la publication de certains mandements épiscopaux ; mais.en 'réalité, elle trouvait notre réorganisation trop prompte, notre relèvement trop vivace. A Paris, on était acharné ; à Pétersbourg, on traitait de « Comédie » l'atti¬ tude de M. de Bismarck, on s'attachait à nous rassurer eton noustémoignaitlaplus Elections an conseil général vive sympathie. La Chambre n'a tenu qu'une très courte L'empereur n'avait sur les lèvres que CANTON DE VIEILLE-AURE (Hautes-Pyrénées.) séance, et elle s'est ajournée à jeudi. de bonnes paroles, des encouragements, MM. Duffo, républicain. . 407 voix Elu. Fourcase , rêpublic. 397 — quand i l parlait de la France. Il disait au général Le Flô : Le Sénat s'est également séparé après une CANTON DE MAULEON-BAROUSSE « Je comprends votre anxiété et j'en réunion qui a durée quelques minutes. MM. Gon, républicain. . 873 voix Elu. « déplore les causes. J'ai la conviction, Hantichau, républic. 765 — « cependant, que l'Allemagne est très L'élection de l'Isère, nous l'avons annoncé « loin de vouloir la guerre, et que tous Incompatibilité . hier, n'a pas donné de résultat définitif. « ces agissements très regrettables de Ici, • comme à Paris, les réactionnaires « Bismarck ne sont que des ruses emM . Michelin, député de la Seine, va dépo¬ s'étaient abstenus et la lutte avait lieu entre « ployées par lui, pour mieux assurer son ser sur le bureau de la Chambre, au début républicains. Les candidats, au nombre de « pouvoir, en se faisant croire plusnéces- de la séance,une proposition de loi ainsi trois, étaient : MM. Valentin, qui a obtenu « saire par l'étalage de dangers imaginai- conçue : 36,967 voix, Edgard Monteil 26,229 et Paviot Article premier. — Le mandat de séna¬ « res En tous cas, soyez assuré que je 18,370. Aucun d'eux n'ayant obtenu la ma¬ teur ou de député est incompatible avec les « veux la paix comme vous et que je ne jorité, il y a ballottage. « négligerai rien pour qu'elle ne soit pas fonctions de ministre. Il faut espérer qu'au deuxième tour de Article 2. — Tout sénateur ou député qui « troublée, » scrutin le parti républicain, dans ce départe¬ accepte les fonctions de ministre cessera de Et Alexandre II ne cachait pas à notre plein droit de faire partie du. Parlement. Il ment, saura se conformer à la discipline dé¬ ambassadeur ce qu'il pensait de celui qui ne sera rééligible que lorsqu'il aura cessé mocratique et portera tous ses suffrages sur serait l'agresseur. d'être ministre. le candidat qui a obtenu le plus grand nom¬ — Si l'Allemagne entendait entrer en bre de voix. Ce serait commettre une faute L'Allemagne se prépare grave que de persister dans des divisions campagne sans motifs ou sous des prétex¬ tes futiles, elle se placerait vis-à-vis de qui ne sauraient profiter qu'aux adversaires l'Europe dans la même situation que Bo¬ La France publie les dépêches sui¬ de la République. naparte en 1870 Et ce serait à ses vantes : Mayence, 23 mai. risques et périls. Les préparatifs de l'Allemagne continuent Une convention qui n'est pas sans impor¬ Dans l'entourage impérial, on était tance pour les deux gouvernements contrac¬ animé envers la France des mêmes sen¬ sans interruption. Deux régiments d'infanterie viennent de tants, vient d'être conclue entre l'Autriche timents que le maître, Le prince Gortpasser ici et de repartir pour Trêves et et la Roumanie. Jusqu'ici l'Autriche exer¬ chakoff, chancelier de l'Empire, ne ces¬ Metz. çait son protectorat sur soixante-dix mille sait de témoigner au générai Le Flô sa Seize escadrons de cavalerie sont arrivés personnes environ habitant la Roumanie et sympathie pour notre pays, et, comme de Magdebourg, de Hanovre et de Franc¬ ne jouissant de la nationalité ni autrichienne pour accentuer davantage cette attitude, fort. Ces escadrons ne font que passer ni hongroise. C'étaient en presque totalité il le traitait en ami, le conseillait, lui ré¬ ici. des juifs expulsés ou émigrés de la Russie, pétait les paroles encourageantes que le Cinp nouvelles batteries d'artillerie sont de la Pologne russe et de la Bessarabie ; tzar prononçait au sujet de la France. arrivées à Mayence depuis six jours. Quatre non soumis aux lois de la Roumanie, ils A Paris, le prince Orloff, l'esprit le restent dans la forteresse et la cinquièSie formaient pour ainsi dire un peuple et un plus français qui fût au monde, paraissait est dirigée sur Strasbourg. Etat dans un Etat. Un tel ordre de choses s'occuper autant de nous que des affaires Coblentz, 23 mai. va cesser à la suite de la convention con¬ de son pays. C'est à lui que M . de Bis¬ clue ; l'Autriche se désintéresse de cette po- marck disait en 1874 : « Nous ne son- Un régiment de cavalerie arrive ici de pulatioà flottante et insoumise qui aura à « geons nullement à faire la guerre : Magdebourg. Deux batteries d'artillerie de campa¬ opter, avant le 1" janvier prochain, pour la « Mais la France se réorganise trop vite, nationalité roumaine ou pour la situation « personnel et matériel de son armée ; gne viennent de passer, en route pour Trêves. des parias. • • , • ' • « et nous nous donnerons une garantie, Strasbourg, 23 mai. « une place de sûreté ; nous occuperons Je puis vous assurer qu'il ne se passe pas « Nancy. » On dit que l'Allemagne, qui a aussi un un jour sans que l'on n'ait à signaler quel¬ Notre organisationn'était pas complète, ques convois de troupes et de matériel de certain nombre de protégés de la même ca¬ nous courions peut-être à notre défaite, guerre. tégorie en Roumanie, va suivre l'exemple de bien que cette injuste agression eût cer¬ En ce moment, les nouvelles troupes vien¬ l'Autriche. tainement fait lever la France comme un nent surtout par la voie'ferrée du pont de seul homme. K.eb.1. Le 14 .corps d'armée occupe le grandAlexandre II comprit la grandeur du duché de Bade. D'ici quelques jours, plus e de la moitié de ce corps sera en Alsace-Lor¬ raine. Depuis quelques jours de nombreux con¬ vois amènent du matériel de guerre, surtout une partie du nouveau matériel destiné à la citadelle et aux cinq forts de l'ouest de la grande ceinture. Ce matériel vient d'Essen, par la voie Mayence-Sfnre-Lauterbourg. Les révélations du général Le F16 La France publie la dépêche suivante da¬ tée de Berlin : « La publication des lettres du général Le Flô, relatives aux relations de la Russie et de la France en 1875,a causé une désagréable surprise dans les cercles diplomatiques de Berlin. « On assure que M. de Bismarck répondra par la publication de documents dont le gou¬ vernement français regrettera la divulga¬ tion. » Une seconde édition de l'affaire Schnsebelé La gendarmerie allemande a arrête à Montreux-Vieux deux employés français au chemin de fer de l'Est. Ils seraient ac¬ cusés d'avoir arraché le poteau allemand qui sert à délimiter la frontière. On ne sait pas encore où ces deux em¬ ployés, nommés Schmidt et Reimbold, ont été conduits. Les grèves en Belgique La grève a éclaté à Seraing et dans les environs. La gendarmerie a dispersé les rassemblements formés à Seraing. SÉNAT \ * Séance du 23 mai 1887. ' '. La séacce est ouverte à 2 heures, sous la présidence de M . Le Royer. Le procès-verbal de la séance précédente, lu par M. Guyot-Lavaline, l'un des secré¬ taires, est adopté. L'ordre du jour appelle la suite de la pre¬ mière délibération sur'la proposition de loi ayant pour objet de régler les rapports des compagnies de chemins de fer avec leurs em¬ ployés commissionnés. M. Poriquet demande le renvoi de la dis¬ cussion à une prochaine séance (bruit.) M . Lalanne. — La discussion est impossi¬ ble en l'absence de tout représentant du gouvernement. Le renvoi est prononcé. M. Lalanne propose de ne pas déterminer le jour de la prochaine séance et de laisser au président le soin de convoquer le Sénat quand il le jugera nécessaire. Cette proposition est adoptée. La séance est levée à deux heures vingt minutes. CHAMBRE DES DÉPUTÉS La séance est ouverte à 2 heures, sous la présidence de M . Floquet. Le procès-verbal de la dernière séance est adopté, après une vérification de M . le baron Dufour qui déclare n'avoir pas voulu s'asso¬ cier à une coalition qui lui semblait dirigée contre un homme plutôt que contre le mi¬ nistère et avoir eu l'intention de voter l'or¬ dre du jour de M . A . de la Forge. La Chambre adopte le projet de loi relatif à un emprunt du département de Meurtheet-Moselle.