L`EMPEREUR ALEXANDRE II

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JOURNAL DÉMOCRATIQUE DE L A SAVOIE
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Mercredi 25 Mai 188?
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L'EMPEREUR ALEXANDRE II
ET
Une réelle incertitude continue à régner
au sujet de l'issue de la crise ministérielle. Il
est question de plusieurs combinaisons,
mais jusqu'à présent on ne saurait dire
qu'aucune d'elles ait des chances de succès
appréciables.
M. de Freycinet, dont l'acceptation est vi¬
vement désirée par les représentants de plu¬
sieurs groupes, persiste à refuser, en oppo¬
sant aux offres qui iui sont faites les diffi¬
cultés d'une situation que rendent très con¬
fuse et très pénible la compétition des grou¬
pes ou des chefs de la majorité en face d'une
minorité toujours compacte et unie, dès qu'il
s'agit de renverser un ministère répu¬
blicain.
Le Président de la République multiplie
cependant les plus persévérants et patrioti¬
ques efforts pour amener la solution d'une
crise qui cause dans toute la France une
préoccupation pénible ; chaque jour cette
préoccupation va s'aggravant et fait regret¬
ter encore davantage qu'elle ait été inutile¬
ment et imprudemment provoquée.
ANNONCES
LA FRANCE EN 1875
rôle que lui imposait en Europe la haute
position conquise par son caractère, plus
encore que par la puissance de son empire,
et il ne voulut pasqu'on touchât àlaFrance.
Il ne déclara pas qu'il tirerait l'épée pour
nous, mais il fit entendre à l'Allemagne
qu'il serait contre l'agresseur.
On trouverait difficilement une plus
belle page dans l'histoire d'un souverain.
C'est une gloire incontestable que d'être
pacificateur dans de semblables condi¬
tions. Mais la France n'oublie pas ; elle a
le sentiment des bienfaits, aussi bien
qu'elle sait apprécier la gloire. Elle avoué
à Alexandre 111 la sympathie qu'elle pro¬
fessait pour son père, elle a mis à profit
les conseils de calme du prince Gortchakoff, qui, inspiré par le czar, disait en
1875 au brave général Le Flô : « Vous
n'avez qu'une chose à faire, vous rendre
forts, très forts ! »
Le général Le Flô, ancien ambassadeur
de France en Russie, vient de publier un
récit des Jévénements diplomatiques de
1875. C'est une belle page patriotique qui
honore la carrière du vieux soldat ; mais
c'est aussijun hommage rendu à la mémoi¬
re de l'empereur Alexandre II, ce noble
ami de notre patrie, mort victime d'un in¬
fâme attentat;
II est des points de contact frappants
entre la situation qui nous est faite aujour¬
d'hui et celle de 1875. Les prétextes seuls
de l'agitation sont changés. Alors, l'Alle¬
magne se plaignait de la publication de
certains mandements épiscopaux ; mais.en
'réalité, elle trouvait notre réorganisation
trop prompte, notre relèvement trop vivace. A Paris, on était acharné ; à Pétersbourg, on traitait de « Comédie » l'atti¬
tude de M. de Bismarck, on s'attachait à
nous rassurer eton noustémoignaitlaplus
Elections an conseil général
vive sympathie.
La Chambre n'a tenu qu'une très courte
L'empereur n'avait sur les lèvres que CANTON DE VIEILLE-AURE (Hautes-Pyrénées.)
séance, et elle s'est ajournée à jeudi.
de bonnes paroles, des encouragements, MM. Duffo, républicain. . 407 voix Elu.
Fourcase , rêpublic. 397 —
quand i l parlait de la France. Il disait au
général
Le
Flô
:
Le Sénat s'est également séparé après une
CANTON DE MAULEON-BAROUSSE
« Je comprends votre anxiété et j'en
réunion qui a durée quelques minutes.
MM. Gon, républicain. . 873 voix Elu.
« déplore les causes. J'ai la conviction,
Hantichau, républic. 765 —
« cependant, que l'Allemagne est très
L'élection de l'Isère, nous l'avons annoncé « loin de vouloir la guerre, et que tous
Incompatibilité
. hier, n'a pas donné de résultat définitif.
« ces agissements très regrettables de
Ici, • comme à Paris, les réactionnaires « Bismarck ne sont que des ruses emM . Michelin, député de la Seine, va dépo¬
s'étaient abstenus et la lutte avait lieu entre « ployées par lui, pour mieux assurer son ser sur le bureau de la Chambre, au début
républicains. Les candidats, au nombre de « pouvoir, en se faisant croire plusnéces- de la séance,une proposition de loi ainsi
trois, étaient : MM. Valentin, qui a obtenu « saire par l'étalage de dangers imaginai- conçue :
36,967 voix, Edgard Monteil 26,229 et Paviot
Article premier. — Le mandat de séna¬
« res
En tous cas, soyez assuré que je
18,370. Aucun d'eux n'ayant obtenu la ma¬
teur
ou de député est incompatible avec les
« veux la paix comme vous et que je ne
jorité, il y a ballottage.
« négligerai rien pour qu'elle ne soit pas fonctions de ministre.
Il faut espérer qu'au deuxième tour de
Article 2. — Tout sénateur ou député qui
« troublée, »
scrutin le parti républicain, dans ce départe¬
accepte
les fonctions de ministre cessera de
Et Alexandre II ne cachait pas à notre plein droit
de faire partie du. Parlement. Il
ment, saura se conformer à la discipline dé¬
ambassadeur ce qu'il pensait de celui qui ne sera rééligible que lorsqu'il aura cessé
mocratique et portera tous ses suffrages sur
serait l'agresseur.
d'être ministre.
le candidat qui a obtenu le plus grand nom¬
— Si l'Allemagne entendait entrer en
bre de voix. Ce serait commettre une faute
L'Allemagne se prépare
grave que de persister dans des divisions campagne sans motifs ou sous des prétex¬
tes
futiles,
elle
se
placerait
vis-à-vis
de
qui ne sauraient profiter qu'aux adversaires
l'Europe dans la même situation que Bo¬ La France publie les dépêches sui¬
de la République.
naparte en 1870
Et ce serait à ses vantes :
Mayence, 23 mai.
risques et périls.
Les
préparatifs
de
l'Allemagne
continuent
Une convention qui n'est pas sans impor¬
Dans l'entourage impérial, on était
tance pour les deux gouvernements contrac¬ animé envers la France des mêmes sen¬ sans interruption.
Deux régiments d'infanterie viennent de
tants, vient d'être conclue entre l'Autriche timents que le maître, Le prince Gortpasser
ici et de repartir pour Trêves et
et la Roumanie. Jusqu'ici l'Autriche exer¬ chakoff, chancelier de l'Empire, ne ces¬
Metz.
çait son protectorat sur soixante-dix mille sait de témoigner au générai Le Flô sa
Seize escadrons de cavalerie sont arrivés
personnes environ habitant la Roumanie et sympathie pour notre pays, et, comme de Magdebourg, de Hanovre et de Franc¬
ne jouissant de la nationalité ni autrichienne pour accentuer davantage cette attitude, fort. Ces escadrons ne font que passer
ni hongroise. C'étaient en presque totalité il le traitait en ami, le conseillait, lui ré¬ ici.
des juifs expulsés ou émigrés de la Russie, pétait les paroles encourageantes que le Cinp nouvelles batteries d'artillerie sont
de la Pologne russe et de la Bessarabie ; tzar prononçait au sujet de la France.
arrivées à Mayence depuis six jours. Quatre
non soumis aux lois de la Roumanie, ils
A Paris, le prince Orloff, l'esprit le restent dans la forteresse et la cinquièSie
formaient pour ainsi dire un peuple et un plus français qui fût au monde, paraissait est dirigée sur Strasbourg.
Etat dans un Etat. Un tel ordre de choses s'occuper autant de nous que des affaires
Coblentz, 23 mai.
va cesser à la suite de la convention con¬ de son pays. C'est à lui que M . de Bis¬
clue ; l'Autriche se désintéresse de cette po- marck disait en 1874 : « Nous ne son- Un régiment de cavalerie arrive ici de
pulatioà flottante et insoumise qui aura à « geons nullement à faire la guerre : Magdebourg.
Deux batteries d'artillerie de campa¬
opter, avant le 1" janvier prochain, pour la « Mais la France se réorganise trop vite,
nationalité roumaine ou pour la situation « personnel et matériel de son armée ; gne viennent de passer, en route pour
Trêves.
des parias.
• • , • ' •
« et nous nous donnerons une garantie,
Strasbourg, 23 mai.
« une place de sûreté ; nous occuperons
Je puis vous assurer qu'il ne se passe pas
« Nancy. »
On dit que l'Allemagne, qui a aussi un
un jour sans que l'on n'ait à signaler quel¬
Notre organisationn'était pas complète, ques convois de troupes et de matériel de
certain nombre de protégés de la même ca¬
nous
courions peut-être à notre défaite, guerre.
tégorie en Roumanie, va suivre l'exemple de
bien
que
cette injuste agression eût cer¬
En ce moment, les nouvelles troupes vien¬
l'Autriche.
tainement fait lever la France comme un nent surtout par la voie'ferrée du pont de
seul homme.
K.eb.1. Le 14 .corps d'armée occupe le grandAlexandre II comprit la grandeur du duché de Bade. D'ici quelques jours, plus
e
de la moitié de ce corps sera en Alsace-Lor¬
raine.
Depuis quelques jours de nombreux con¬
vois amènent du matériel de guerre, surtout
une partie du nouveau matériel destiné à la
citadelle et aux cinq forts de l'ouest de la
grande ceinture.
Ce matériel vient d'Essen, par la voie
Mayence-Sfnre-Lauterbourg.
Les révélations du général Le F16
La France publie la dépêche suivante da¬
tée de Berlin :
« La publication des lettres du général Le
Flô, relatives aux relations de la Russie et
de la France en 1875,a causé une désagréable
surprise dans les cercles diplomatiques de
Berlin.
« On assure que M. de Bismarck répondra
par la publication de documents dont le gou¬
vernement français regrettera la divulga¬
tion. »
Une seconde édition de l'affaire Schnsebelé
La gendarmerie allemande a arrête à
Montreux-Vieux deux employés français
au chemin de fer de l'Est. Ils seraient ac¬
cusés d'avoir arraché le poteau allemand
qui sert à délimiter la frontière.
On ne sait pas encore où ces deux em¬
ployés, nommés Schmidt et Reimbold, ont
été conduits.
Les grèves en Belgique
La grève a éclaté à Seraing et dans les
environs. La gendarmerie a dispersé les
rassemblements formés à Seraing.
SÉNAT
\
* Séance du 23 mai 1887.
' '.
La séacce est ouverte à 2 heures, sous
la présidence de M . Le Royer.
Le procès-verbal de la séance précédente,
lu par M. Guyot-Lavaline, l'un des secré¬
taires, est adopté.
L'ordre du jour appelle la suite de la pre¬
mière délibération sur'la proposition de loi
ayant pour objet de régler les rapports des
compagnies de chemins de fer avec leurs em¬
ployés commissionnés.
M. Poriquet demande le renvoi de la dis¬
cussion à une prochaine séance (bruit.)
M . Lalanne. — La discussion est impossi¬
ble en l'absence de tout représentant du
gouvernement.
Le renvoi est prononcé.
M. Lalanne propose de ne pas déterminer
le jour de la prochaine séance et de laisser au
président le soin de convoquer le Sénat quand
il le jugera nécessaire.
Cette proposition est adoptée.
La séance est levée à deux heures vingt
minutes.
CHAMBRE DES DÉPUTÉS
La séance est ouverte à 2 heures, sous la
présidence de M . Floquet.
Le procès-verbal de la dernière séance est
adopté, après une vérification de M . le baron
Dufour qui déclare n'avoir pas voulu s'asso¬
cier à une coalition qui lui semblait dirigée
contre un homme plutôt que contre le mi¬
nistère et avoir eu l'intention de voter l'or¬
dre du jour de M . A . de la Forge.
La Chambre adopte le projet de loi relatif
à un emprunt du département de Meurtheet-Moselle.
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