procédure de ponction à l`aiguille fine

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PROCÉDURE DE PONCTION À L’AIGUILLE FINE
1.
OBJECTIF
La cytoponction, ou biopsie à l'aiguille fine (BAF), consiste à l’aspiration (de matériel) d’une masse
visible et/ou palpable. Le spécimen ainsi aspiré est ensuite étalé sur une lame, puis traité comme
un frottis cytologique pour la recherche de cellules néoplasiques.
2.
CONTEXTE/DOMAINE D'APPLICATION
Fournir au médecin un cytodiagnostic rapide, économique et relativement indolore quant à la
présence ou l’absence de cellules néoplasiques dans une masse ponctionnée.
3.
DÉFINITIONS/ABRÉVIATIONS
BAF :
Biopsie à l’Aiguille Fine;
Passe :
synonyme de cytoponction;
RAMQ :
numéro de la Régie de l’Assurance Maladie du Québec;
4.
RESPONSABILITÉS
 La cytotechnologiste/ cytologiste est responsable d’assister le médecin lors de la BAF;
 La secrétaire du département de cytologie est responsable de consigner les informations
relatives à la BAF effectuée et ce, à partir de la requête fournie par le médecin requérant,
puis d’assigner au spécimen un numéro code à barres et d’imprimer les étiquettes
correspondantes;
 La rédaction, la révision et le contrôle de qualité des procédures du laboratoire de cytologie
relèvent de l’assistant chef et/ou de la personne désignée responsable;
 L’exécution rigoureuse de la procédure incombe aux cytotechnologistes/ cytologistes.
5.
ÉNONCÉ/SYSTÈME DE FONCTIONNEMENT
5.1 Généralité
Il est impératif de manier les aiguilles avec précaution afin d’éviter les piqûres.
5.2 Principe
Le cytologiste prépare la seringue pour le médecin, puis procède à l’étalement du spécimen sur
lame une fois la ponction terminée.
5.3 Type de spécimen
Spécimen provenant d’une masse visible et/ou palpable.
5.4 Précautions de sécurité
Appliquer les mesures de protection universelle (port du sarrau et des gants).
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5.5 Matériel et réactifs nécessaires contenus dans le plateau de transport
Lames chargées à bouts dépolis (minimum
10)
Lamelles de verre no. 2
Seringues stériles de 20 ml (environ 4)
Pot stérile contenant du formol (environ 1)
Coplins contenant de l’alcool 95% (minimum
2)
Pot stérile contenant de l’alcool 50% (environ
1)
Fioles de chlorure de sodium injectable USP
0,9% (saline) à usage unique (2 à 4 fioles)
Support -pistolet en métal (1) (voir image
ci-dessous)
Pince en métal (1)
Aiguilles de calibre
longues) (min. 4)
Aiguilles de calibre
(min. 4)
Aiguilles de calibre
longues) (min. 4)
Aiguilles de calibre
(min. 4)
22G1½ (les grises,
22G1(les grises, courtes)
25G1 ½ (les bleues,
20G1 (les jaunes, courtes)
Quelques tampons stériles d’alcool
Quelques pansements sans latex
Requêtes de cytologie vierges (1 tablette)
Feuille d’étiquettes autocollantes vierges
3 Crayons : à mine de plomb, à l’encre et
permanent
Support-pistolet en métal
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5.6 Étapes techniques
1) Une fois la demande d’assistance à la cytoponction reçue en cytologie, la cytologiste
désignée doit enfiler un sarrau propre, ainsi qu’une paire de gants, puis se rendre à l’endroit
requis avec le plateau de transport rempli;
2) Une fois sur place, demander la carte d’hôpital du patient et plaquer une requête de
cytologie vierge;
3) À l’aide du crayon permanent, identifier un coplin contenant de l’alcool 95% avec le nom,
prénom et le numéro de dossier de l’hôpital du patient;
 Le cas échéant, inscrire le numéro de RAMQ au lieu du numéro de dossier de
l’hôpital, chaque fois que cela est requis.
4) À l’aide du crayon à la mine de plomb, identifier 4 lames avec le nom, prénom et le numéro
de dossier de l’hôpital du patient;
5) À moins d’indications contraires de la part du médecin, visser une aiguille de calibre 22G1½
sur une seringue stérile de 20ml, puis insérer la seringue dans le support-pistolet. S’assurer
de bien l’insérer;
 Il arrive qu’un médecin désire plutôt une aiguille de calibre 20G1, par exemple, pour
une masse solide, mais superficielle.
6) En utilisant les trous sur le rebord du plateau de transport, décapuchonner l’aiguille;
7) Aspirer une petite quantité de saline, puis la rejeter dans l’évier ou, le cas échéant, dans le
coplin identifié au nom du patient;
8) Remettre la seringue ainsi préparée au médecin, l’aiguille pointant vers le plafond;
9) Une fois la ponction terminée par le médecin, il faut reprendre la seringue – l’aiguille
pointant toujours vers le plafond – et procéder rapidement aux étapes suivantes afin d’éviter
que le spécimen ne sèche et ne se dégénère;
10) Retirer la seringue du support-pistolet;
11) Si le spécimen est très liquide et très important, procéder directement à l’étape15);
12) Toujours à l’aide des trous sur le rebord du plateau de transport, ré-encapuchonner
l’aiguille;
13) Dévisser l’aiguille encapuchonnée, aspirer de l’air dans la seringue afin de faire monter le
piston;
14) Visser à nouveau l’aiguille sur la seringue, puis la décapuchonner, toujours en utilisant les
trous sur le rebord du plateau de transport;
15) En s’assurant que le biseau pointe vers le bas, expulser rapidement une partie du contenu
de la seringue sur une (1) ou deux (2) lames préalablement identifiées. Attention de ne pas
faire éclabousser le spécimen;
16) Déposer la seringue sur le comptoir, l’aiguille pointant vers le mur, puis rapidement procéder
à l’étalement de la ou les lames à l’aide d’une lamelle de verre et mettre les lames dans le
coplin identifié au nom du patient;
17) Au besoin, répéter les étapes 12) à 16);
18) Une fois les lames étalées, aspirer dans la seringue contenant la portion résiduelle de
spécimen, de l’alcool 95% à partir du coplin identifié au nom du patient;
 Pour les cas particuliers, il est possible d’aspirer de l’alcool 50% ou du formol,
consulter la section « 6.7 Cas particuliers ».
19) Si le médecin désire procéder à une nouvelle cytoponction pour le même patient, reprendre
les étapes 4) à 18);
20) Pour chacune des seringues utilisées, changer l’aiguille de calibre 22G1½ souillée pour une
aiguille de calibre 22G1 propre. Déposer l’aiguille souillée dans un contenant jaune prévu à
cet effet;
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21) Pour chacune des seringues utilisées, inscrire sur une étiquette autocollante à l’aide du
crayon à l’encre :
 Le nom et prénom du patient;
 Le numéro de dossier de l’hôpital du patient;
 La date du jour;
 Le numéro de la ponction (par exemple : 1 de 2);
 S’il y a lieu, noter le fixateur utilisé (formol ou alcool 50%) si différent de l’alcool
95% usuel.
22) Sur la requête, en haut, à gauche (dans un espace blanc), inscrire les informations
suivantes :
 Nombre de cytoponctions (ou « passes ») effectuées (= le nombre de seringues);
 Nombre de lames étalées;
 Nombres de cytocentrifugations qui devront être effectuées (= le nombre de
seringues);
 Nombre total de lames correspondantes à ce spécimen une fois la technique de
cytologie terminée.
Par exemple : « 2 passes  5 lames + 2 spins  7 lames »
23) Avant de quitter s’assurer de tout remettre dans le plateau de transport (surtout le supportpistolet !), puis jeter les papiers et disposer du matériel souillé adéquatement. Nettoyer le
comptoir, s’il y a lieu (il devrait y avoir des lingettes désinfectantes sur les lieux) et
finalement retirer et jeter les gants;
24) Aller porter le coplin contenant les lames du patients, ainsi que les seringues, à la personne
effectuant la technique de cytologie ou, le cas échéant, les mettre dans le frigo de la
cytologie;
25) Remplir le plateau de transport selon le tableau de la section « 5.5 Matériel et réactifs
nécessaires contenus dans le plateau de transport ». Ne pas oublier de retirer le sarrau.
5.7 Cas particuliers
Il arrive parfois que le médecin soupçonne une néoplasie particulière ou que le patient soit connu
pour une néoplasie dont l’origine est inconnue. Dans de tels cas, un bloc cellulaire doit être effectué
afin de procéder à des colorations immunohistochimiques permettant de préciser le diagnostic ou
la nature de la néoplasie.
Toutefois, pour ce faire, le spécimen doit d’abord être fixé dans le formol pour une durée de 24 à
48 heures. Ainsi, si la situation l’indique, il peut être préférable pour la cytologiste de modifier les
étapes techniques de la section 6.6. Voici des exemples de situations possibles :
 Le médecin soupçonne un lymphome et la quantité de spécimen est suffisante, il est alors
possible d’étaler 1 ou 2 lames et d’aspirer du formol pour fixer le reste du spécimen
(directement dans la seringue);
 Le patient est connu pour une néoplasie, mais l’origine est indéterminée, et la quantité de
spécimen ponctionné est très petite, on peut étaler le spécimen de la 1ière cytoponction et
fixer l’ensemble de la 2e cytoponction avec du formol;
 Etc.
Les spécimens très sanguinolents ou kystiques constituent un autre cas particulier pouvant être
rencontré. Une fixation du spécimen résiduel de la seringue peut alors s’effectuer à l’aide d’alcool
50%, plutôt que d’alcool 95%.
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C’est donc à la cytologiste sur place de prendre la décision qu’elle juge la meilleure en fonction des
informations dont elle dispose et ce, afin de traiter le spécimen de manière à ce que ce dernier
génère le maximum d’informations sur la condition du patient.
 Il est toutefois important de ne pas oublier de disposer adéquatement du pot de formol ou
d’alcool 50% souillé et de le remplacer par un nouveau pot stérile dans le plateau de transport, s’il
y a lieu.
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