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NOUVELLES
ANMLES DU MUSÉUM
D'HISTOIRE NATURELLE,
RECUEIL DE AlÉMOIRES
PUBLIÉS
PAR LES PROFESSEURS DE CET ÉTABLISSEMEXT
ET PAR imtfTRES N.^Â^RALISTES
SUR L'HISTOIRE NATURELLE, L'ANATOMIE, ET LA CHIMIE
OUVRAGE ORNÉ DE GRAVURES.
TOME QUATRIÈME.
PARIS,
ALA LIBRAIRIE ENCYCLOPÉDIQUE DE RORET,
RUE HAUTEFEUILLE, AU COIN DE CELLE DV BATTOIR.
1855.
,in i( U_ /C- /
DESCRIPTION
DE QUELQUES ESPÈCES
DE
REPTILES DE LA CALIFORNIE,
PRÉCÉDÉE
DE L'ANALYSE D'UN SYSTÈME GÉNÉRAL
D'ERPÉTOLOGIE ET D'AMPHIBIOLOGIE ;
PAR M. H. D. DE BLAINVILLE.
M. P. E. Botta ,actuellement voyageur du Muséum d'histoire na-
turelle de Paris, pendant un premier voyage de circumnavigation
qu'il fit dans les années 1827, 1828 et 1829, àbord d'un bâtiment
de commerce nommé le Héros, commandé par M. Duhautcilly,
eut l'occasion de faire un grand nombre d'observations d'histoire
naturelle sur des animaux de toutes les classes, en même temps
qu'il eut soin de recueillir ceux que sa position lui permettait de
conserver. La Faculté des sciences fit l'acquisition du plus grand
nombre des objets rapportés ,les autres furent cédés au Muséum
d'histoire naturelle ou àM. le prince Masséna, sous la condition ex-
presse qu'ils ne pourraient être publiés que par M. Botta ou avec
Annal, du Muséum, tom. IV, 3' série. 3o
234 REPTILES DE LA CALIFORNIE.
son agrément. J'étais en effet dans l'intention de l'engager àpublier
lui-même le résultat fort intéressant sous tous les rapports de ses
recherches; j'avais même dans cette intention fait faire un certain
nombre de figures par un dessinateur fort habile, M. de Bicvre ,qui
asuccombé depuis àune maladie de poitrine. Mais, d'une part,
n'ayant pu continuer àsupporter les frais des dessins et des gravu-
res par suite de la nouvelle secousse révolutionnaire de i83o ,et de
l'autre, M. Botta, àson retour d'un nouveau voyage en Syrie, en
Egypte et et} Abyssinie, en ayant presque aussitôt entrepris un troi-
sième dans l'Arabie heureuse, vers laquelle il se dirige en ce moment,
je me suis décidé, à sa sollicitation et dans l'intérêt de la science, à
publier moi-même les matériaux les plus iraportans de son voyage.
Je commence aujourd'hui par les reptiles, parce que c'est la partie
dans laquelle il me semble yavoir plus de choses nouvelles, et que
d'ailleurs, cela me permettra de faire connaître mon système de
classification de ces animaux, ainsi que celui des amphibiens,
tel que je l'ai exposé, en i834, àla Faculté des sciences dans mon
cours de philosophie zoologique, et depuis les travaux importans
sur ces deux classes d'animaux que nous devons surtout aux zoolo-
gistes étrangers.
Il est en effet peu de classes d'animaux qui ,depuis le commence-
ment de ce siècle jusqu'aujourd'hui, aient été le sujet de travaux
plus nombreux et plus importans que celles qui renferment les
animaux remplissant dans la série l'intervalle compris entre les
oiseaux et les poissons. Autant ces animaux ont été long-temps né-
gligés ,autant ils sont aujourd'hui étudiés, comme il me serait aisé
de le démontrer par l'analyse historique que je pourrais donner,
mais qui ,réduite même àce qu'elle doit être, serait beaucoup trop
longue pour être reprise dans un mémoire de la nature de celui-ci.
REPTILES DE LA CALIFORNIE. 255
Je me bornerai donc comme le résultat du travail que j'ai fait àce
sujet, àénoncer les assertions historiques suivantes :
(1740.) Linné réunit le premier sous un nom commun {amphibia)
les animaux de ces deux classes ,mais dans un ordre peu convenable.
(1756.) Brisson les réunit également sous un nom commun, évi-
demment plus convenable, celui de reptilia, et définit la classe
unique qu'il en forme de manière àfaire entrevoir une bien meil-
leure distribution que celle de Linné ,d'après la considération
de l'état de la peau mise avant celle des membres.
(1768.) Laurenti adopte la manière de voir de Brisson pour le
nom, et même jusqu'à un certain point pour les subdivisions in-
térieures qu'il porte àquatre, les tortues, dont il ne devait pas
parler, puisqu'il ne traite, comme l'indique le titre de son ou-
vrage, que des reptiles supposés àtort ou àraison venimeux, les
lézards ,les serpens et les grenouilles. Mais en outre il est conduit
par une étude plus approfondie de ces animaux àétablir un assez
grand nombre de subdivisions génériques fort bonnes ,et adop-
tées depuis, en indiquant même les parties différentielles.
(1790.) Merrem ,en introduisant la considération du système
squameux de la tête chez les serpens ,pour la distinction des es-
pèces, et en assignant des noms àchacun des scutelles qui le
constituent ,introduit un élément de grande importance dans la
classification des reptiles, parce qu'il est aussi constant que facile.
Cl 799.) M. Brongniart, en exécutant la définition de Brisson,
perfectionne évidemment le système erpétologique de Laurenti
,
en lui donnant une meilleure disposition, et en employant des dé-
nominations plus convenables.
Latreille (1801), Oppel (iSii), commencent un nouveau perfec-
tionnement que je développe et régularise peut-être (i8i6) en
236 REPTILES DE LA CALIFORNIE.
formant de ces animaux deux classes distinctes, reptiles et ara-
phihiens, d'après la considération de l'ensemble de l'organisation
traduite par des caractères extérieuz^s, et en établissant des coupes
secondaires de même valeur dans chacune de ces classes.
Enfin Wagler (i83o) et Wagner (i834) étendent la considéra-
tion du système squameux et du système dentaire de manière à
permettre la caractéristique des espèces et leur groupement en
sections d'une manière beaucoup j)lus certaine et plus facile, ce
qu'imitent maintenant tous les erpétologistes.
Comme résultat de ces améliorations successives apportées à
l'erpétologie, on voit qu'aujourd'hui et depuis long-temps la posi-
tion de ces animaux dans la série n'est plus contestée, et qu'ils
doivent remplir la lacune comprise entre les oiseaux et les pois-
sons. La disposition générale est également généralement adop-
tée, c'est-à-dire qu'on est convenu de commencer par les tortues
et de finir par .les cœcilies, ou au moins par les sirènes, celles-là
étant évidemment les plus rapprochées des oiseaux, et celles-ci des
poissons ,comme le montre l'ensemble de l'organisation ,aussi
bien que les caractères extérieurs.
Quant àleur distribution intérieure, on peut également dire
que les véritables principes de la zooelassie nécessitent leur sépara-
tion en deux classes aussi distinctes paries caractères anatomiques ,
que par ceux que l'on l'egarde comme plus essentiellement zoolo-
giques ou extérieurs, chacune d'elles offrant des degrés d'or-
ganisation ou ordres qui se correspondent assez ,et la dégrada-
tion marchant assez bien dans chacune avec le développement du
tronc aux dépens des membres ;les tortues ou chéloniens ,les
emydosauriens ou crocodiles ,les sauriens et les ophidiens dans
la première classe, les grenouilles ou, batraciensi, les salamandres
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