H f ar Année. 16. 18 Avril 1847. Ou s ' a b o n n e ù P a r i s , f r i s i t i'31 bonnement : 97, rue Bicklicu; REVUE Dans les départements et S l'étranger, du» tous les marchanda île muslime les libraires etani bureaui dra Messageries géiuíraltS. ET l e Journal parafi te dimanche. Paris, un an S* fr. Départements , .s» Ko El ranger 38 » Annonces. BOc. la ligne ilcîK lettre» p. 4 fois. * t pour S fui». 25c pour 6 Ibis. G A Z E T T E MUSICALE SOMMAIRE. Luther musicien ; par B D . F B T I S . — S o c i é t é des concerts : Séances d u vendredi-saiiil, du jour, de Pâques et du dimanche de Quasimodo ; par MAURICE BOURGES. — Coup d'ail musical sur lesconcerls.de la saison; par II, R L A N C I I A I t D . — Feuilleton: les Sept Notes de la g a m m e ; par P A U L S M I T n . — N o u v e l l e s . — Annonces. lellressont relalives à Luther et aux travaux du réformateur comme musicien. Voici la première : A mon vénirable professeur, M'Jean Van Stiegen. MON CHER ET HOSORÉ MAÎTRE, I f o u i publions a r e c ce n n t n é r o l a troisième livraison d e l i a m u s i q u e m u e & l a p o r t é e de t o u t le m o n d e , p a r Ht. F é t u , p è r e . . Une liasse de vieilles paperasses me fut adjugée dernièrement à Anvers dans une vente de livres et de manuscrits faite après décès. Au nombre des documents enfantés dont je me trouvai possesseur moyennant une bien modique somme, se trouvaient plusieurs lettres relatives ans. troubles religieux dont la Belgique 3e suis depuis près de huit jours dans la ville de Wittenfeergoù je complais demeurer à peine vingt-quatre heures pour prendre un peu de repos. Savez-vous ce qui m'a retenu? Non , vous ne le savez pas; il est impossible que vous !e deviniez; je Yais donc vous le dire. Vous avez entendu parler de Luther, de cet homme, bien coupahle assurément / q u i soutient les doctrines les pins impies, et que les ordres de notre saint père le pape n'ont pu jusqu'à présent faire rentrer dans le devoir. Je l'ai vu cet homme, je lui ai parlé, j'ose vous en Taire l'aveu , bien que je sois sans doute en cela très répréltensible. Je vous raconterai comment les choses se sont passées. l'histoire de nos'provinces à .cfettë^fo^ue', mais'dont il est inaUle que je YOUS entretienne, attendu qu'ils' sonlétrangers à l'objet spécial de la Revue. Deux d'entre elles, écrites d'Allemagne par lin jeune artiste à son maître, musicien de la cathédrale d'Anvers, me paraissent au contraire offrir à vos lecteurs un véritable intérêt. Comme elles sont rédigées en flamand , je ne vous les communiquerai pas textuellement; mais je ferai en sorte que ma traduction soit aussi conforme que possible aux originaux. Ces qu'il convenait à un voyageur médiocrement chargé iï'àrg' L'hôle est nu brave ftomine tout rond au moral comme au sique, et fort communicatif. H entendit à mon accent qu'il av; affaire à un étranger, et apprenant que j'étais Flamand, il i demanda ce qui se passait, quant à la religion, dans notre pays. Pendant que je salîsfaisaîs sur ce point «a curiosité, il me versail d'un petit vin blanc fort agréable avec une générosité dont je trouverai, sans nul doute, l'explication sur mon compte. Dans LUTHER MUSICIEN. sura . b m h u es M m m i l CHAPITRE VIL* Les coulisses de Sulnt-CIirysosldme. Il fallût bien se conformer à l'ordre élabli. Gabriella comparut devant l'aréopage lyriquei accompagnée de sou père et de son frerê ; elle chanta les mêmes morceaux qu'elle avait chantés a Galuppi, et puis elle se retira pour attendre la décision de ses juges. Le cœur de Giuseppe ne battait pas moins fort que le sien, et Angelo n'était pas non plus exempt d'inquiétude. Ils se tenaient tons les trois blottis dans un coin obscur du théâtre, espèce de monde à part, où il fait nuit tant que le jour dure, et où il n e fait jour que la nuit. Angelo guettait au passage quelqu'un des membres dn redoutable tribunal. Le premier qui se présenta, ce fut le jeune Mocenîgo, dont la physionomie sévère n'annonçait rien de bon. Heureusement le présage était trompeur. Apercevant Angelo, qui le saluait profondément, il alla droit à lui : — Mon compliment, dit-il, Buranelio ne s'était pas trompé; tu as des enfan'tsqni promettent, qui déjà même ont du talent. La noble compagnie m'a chargé de te dire qu'elle les encouragera, qu'elle les aidera par tous les moyens possibles. D'abord elle entend qu'ifs viennent tous les soirs au théâtre..., c'est cè qu'il y a de mieux pour les former. Toi, qiil.ês de là maison, tu dois è n sentir l'avantage...;. Après cela, noua verrons, nous essaierons.... Buranelio m'a O - oir les numéros 51 et 52 de l'année 18i6, et les numéros I , 9, i, 5, 6 , 7 , 8, 0, I I , 12,_ttet i5do cetioannée. ' \ v parlé'd'un opéra de lui, d'une Si rat onice... Il faut d'abord connaître l'ouvrat-e et savoir si le rdle convient à la signora; quani à ton fils, qu'il continue â bien travailler, et l'année ne se passera pas sans que nous l'employions à quelque chose. Pendant cette courte allocution , dont chaque syllabe n'avait pas pins toi touché son oreille qu'elle pénétrait jusqu'à son cœur, Angelo lâchait de se recueillir assez pour trouver une forme de remerciement digne de l'extrême bienveillance qu'on lui témoignait ; mais 11 n'eut pas le temps d'exprimer sa gratitude. Mocenigo disparut lestement, les laissant, lui et ses enfants, plongés dans une sorte d'extase qui leur coupait à tous trois la parole. Ils se regardaient, souriaient en silence, et ce ne fut qu'au bout de quelques minuits qu'ils retrouvèrent assez de force pour se communiquer leurs sensations. —.Mes enfants! s'écria le père, — Mou père I s'écria ia fille. — Chère Gabriclial dit Giuseppe, en serrant tendrement la maiu de sa sœur. — Allons vite chez Galuppi, reprit Angelo; noire premier devoir est de remercier l'homme Illustre qui nous a recommandés à ce noble seigneur. Et ils prirent en toute haie le chemin de la maison du vieux maestro, qui, lorsqu'ils arrivèrent, se disposait à sortir. Angelo le pria de l'excuser s'il le retenait un instant, mais il éprouvait le besoin impérieux de lui raconter comment les choses s'étaient passées. Galuppi écouta ce récit avec unecertniae froideur et d'un air de défiance auquel Angelo, dans son enthousiasme, infit aucune attention. Quand le récit fut à peu près terminé, Galuppi dit a Angelo : — Ainsi donc, tu es content — Si je le suis qse pouvais-je désirer de plus? т^тгттч ч т GAZETTE MUSICALE DE P A B K±iV UJGi л * и < ь . » . ...или.—IU. 130 Ì 0 fuit, et je me remets à l'œuvre avec une ardeur nouvelle, La mu­ sique est une révélation divine; l'homme, sans Dieu, ne l'eût jamais trouvée. Il n'y a pas de remède plus efficace pour chasser les mauvaises pensées, les penchants à la colère, les inspirations ambitieuses^ les désirs coupables. C'est la voix la.plus sûre dont NIOIUMET^Husse se servir pour faire parvenir jusqu'à Dieu ses peines, ses soucis, ses pleurs, ses souffrances , son amour et sa reconnaissance; c'est la langue des anges r'.ans le ciel; et­sur la terre , celle des anciens prophètes. » J'ainraisfà entendresappiécièiiraiiiaEi'Ert que&ousjo&tez appris à connaifcÉe., in torcher nmîtretJ­Bflri^yoi falMifeil que mon émo­ tion fûtttoublérkpar laqipnséè qçe de4Êlle3spa*olésîétaienL dites par uraibËF­étique? Le ddcleuiBl^liîrânsnsafiiQf dè*n»Hs rafraî­ chir, ce que nous acceptâmes, car il faisait une grande chaleur. ILalla lui­tinéruetà la cave, et nous versa d'un vin si délicieux que Nous nous sommes donc rendus, mon hôte efcmoij cn%z le Ï jamais je n!ci]jasais bu de semblable: c'était du malvoisie. Le docteur Martin qui demeure dans le couvent des Angustins, on il docteur nous dit de ne point nous en faire faute, car ii n'en n'est resté , après le départ des moines, que le prieur et lui. Au nianquaîtpas, rélecteur lui ayant fait présent de tout ce que moment où nous arrivâmes, le docteur était dans le jardin, cul­ contenaient les.celliers du..couvenl,.lors de la sécularisation des,­ tivant de ses mains des fleurs, qu'il aime., à ce que me dit mon moines. Pour m'engagera vider mon­verre, il but à la sauté'des hôte , avec passion. Il enlevait les mauvaises herbes d'une plaie­ musiciens de notre pays et surtout à celle du célèbre maître Jos­ bande de violettes qui embaumaient l'air. Luther rendit a. maître quin, sur lequel il porta ce jugement: «Josquin gouvernera Schulz, mon hôte, le salut que celui­ci lui fit humblement, et note, tandis que les autres sonl gouvernés par elle. » Et il con­ m'accueillit bien lorsqu'il sut que j'étais uu musicien flamand, tinua : « Je n'aime pas ceux qui n'aiment pas la musique , cet estimant beaucoup, me dit­il, les artistes de mon pays. Il nous art céleste par lequel sont dissipées les inquiétudes et les­peines conduisit dans le logement fort propre, mais très simple, qu'il de cœur. Chantons, chantons souvent. Il faut que tout maître occupe dans le couvent, et il nous fit voir avec bonhomie les trois d'école soit musicien, il Faut qu'aucun prédicateur ne puisse pjèces dont se compose.son habitation. La première est son. ca­ monter en chaire 3vant d'avoir appris à solfier. » En disant ces binet de travail qui lui sert aussi de salle de réception. Les mars mots, le docteur entonna un chant dont il a composé les paroles sont blanchis à ta^haux.; on y voit le portrait.d'un, de ses dis­ et la musique, à ce que nie dit l'hôte de l'Ours blanc, et qu'il ût ciples appelé Helanchton, et celui de l'électeur Frédéric, par le entendre pour la première fois lors de son entrée à Worms. maître peintre Lucas Cranacb, puis aussi, je mugis de le dire, Ma H in Luther a voulu me faire connaître, en ma qualité de dés caricatures contre notre saint père le pape. Deslivres en petit musicien, les changements qu'il a introduits dans le chant de. nombre, e t t o u s d e théologi,e, .s.onl rangés,ave.c,peu,d?prdr,e.sur . l'Eglise. Mon introducteur s'est retiré, et nous sommes r e s t é s , fies, planches de chêne. Le jour pénètre à travers des vitraux co^ • le,:Céfèbre hérétique et u$oi, devant u n . J i u r e a u sur lequel étaient loriés, et éclaire gaiement la chambre. Prés delà porte d'entrée, "| étalés des livres de musique. Mes yeux se portèrent sur un beau pendent, entre des pipes diversement arrangées, une flûte et une Christ en ivoire merveilleusement sculpté par UD artiste de Nu­ guitare. Le docteur joue de ces deux instruments.; c'est lui­même remberg. Je demandai pardon au divin Sauveur de considérer, ttiji me l'apprit, et jé puis vous citer ses propres paroles. ainsi l'œuvre de l'impiété; mais c'était comme artiste que j e Je la conversation, je lui avais appris que j'exerçais" la profession de musicien. Il me demanda, car il n'est pas, comme vous voyez, avare de ses questions , si je connaissais les cantiques donHês airs ont étécomposésparle docteur Martin Luther. Je lui répon­ dis que non. Sa surprise fût grande; il se récria et C t s i i i e n que* je fus ol>iigé dé lui promettre d'aller avec lui chez le dfleteuroqb'it connaît pour lui fournir la. bière dont il fait une ample consom­ mation. Vous trouverez peut­Être que de justes scrupules reli­ gieux auraient dû m'empêcher d'avoir aucune communication avec un pees&anage* si malheureusement célèbre ;;rnaïs l&aeife* riosité et l'amour désmom­art n]'èiiA;enîmîriéV;Si j'p:comiHï&am=| péché, priéVçommei..je prie mc4Rmâme^pouxiq^.'iLtneitsoii4nBit­' donné. Je safô'deoïeoTé férnie.dâns?ma Î4i, malgré cetqae JMSVUBI et entendu, de contraire à notre sainte religion. N'y a­L­il pas aussi à cela quelque mérite? ; ï « VoiGi, me dit­il, mes deux compagnons de travail. Quand je suis fatigué d'écrire, quand mou cerveau s'allourdit, ou bien lorsque le démon vient raejoueT un l o u r d e sa Façon,je prends nia., flûte et je. joue quelque caprice. Mes idées alors redeviennent ,1'aïches comme la fleur qu'on trempe dans;l'eau, le démon s'enr faisais, et toute mon attention, était concentrée sur la n o t e , sans préoccupation du texte. Vous ne reconnaîtriez.pas> mon cher, maître, dans, le livre.de chant, de la nouvelle Église la­musique que vous croye*, .comme je­le crois aussi, être, la vraie musique de lareligion, et à laquelle — El tu conduiras tous les soirs ton fils... cl la П Ile au théâtre? ,,. — Puisqu'on leur fait l'honneur de les y admettre!.... N'est­ce pas dans, leur intérêt? ... — Certainement...; mais il pourrait se faire que cet intérêt ne fut. pas.le seul I... Ecoute, Angelo, continua Galuppi en le­ tirant à l'écart et en,baissant considérablement la voix,....je te dois cet aiis en. conscience, ne ic­Ce pas trop au JL'unc Mocenjgo, et prends garde a ta filial... — Ma lillc, reprit vivement. Angplo, est Éluvée dans les bons principes. JE mettrais ma main au feu qu'elle est absolument comme l'enfant qui vient de naître. — Raison, de plnsl elle n'en sera ques­plus. facile à. étourdir, ,h e n ­ flammer. — Ne scrai­je pas toujours là ? ... — 5ars doute­, mais tu as les fonctions i remplirj et quand le régisseur est occupé d'un e 6 l é , ] e p e r e n e saurait exercer.sa surveillance de l'antre..., Eniin, tu es averti... j'ai cru devoir le parler en homme d'e\périence. — Et moi, doncl.... ЛЬ Dieu! J'eypérience !.... ce n'est pas ce qui me manque J'en ai шйте beaucoup trop, et je sais comme vous que les femmesI... Mais pour.iita fille, voyez­vous, j'en répondrais sur ma 101e et sur celle de ions mes autres enfants. — Alors, tulto «« be­ne; puisque lu es tranquille, je le suis aussi, et je me réjouis avec toi de ion baalienr. En regardant Angelo s'en aller, le viens maître ne put s'empêcher de rire tout bas de sa confiance, mais peul­Olie l'eûL­il partagée s'il se fut doute que la jeune fille avait pies d'elle un gardien â l'œil sévère et vigilant, qui l'en­ tourerait des r i i ê m e s soins, de la ш й т е sollicitude que la B i t ce la plus du­ vouée. Ce gardien , ce Mentor, cet Argus, c'était son frire, Giuseppe, pour qui Gabriella! nbveitrjamaistcesséíd'éiKíl'objeM'une.amilié participant de l'adoralion'iar'saohakur'.ct du Culle parsa;pureté. En s&.qnalité.d'a'Iné de la famille­, Giuseppe s'était habitué 5 étendre sur Ions ses frères une espece de protection quasi paternelle. 11 les aimait ions, mais a des degrés différents, et avec des nuances diverses. Dans l'ordre ite ses affections, aprts Gabriella ve­ nait son frère Rafaela­; qui­ pourtant lui ressemblait peu de caractère et d'esprit, et dont Vétourderie prolongeait indéfiniment l'enfance. Cette faiblesse morale, qui s'alliait à uneJjouiéde cœur excessive, contribuait à Je lui rendre cher ; il le.choyait d'an tantplus que l'autre était mnins.cap.ablc do se,proté­. gçr lui­même. Au. contraire, l'attachement de.Giuseppe pour Gabriella se foriifiait dei toutes les­sympathìcsd'msiiuci, de­tous les rapports diintclligence. C'était elle qu'il avait toujours trouvée le plus pris de lui dans ses éludes, dan s, ses. pro­ grès; ils avaient marché du ­m'Ourc­pas et grandi dans des proportions égales en fige et en,talent. Leurs voix­sc mariaient admirablement lopsqu'ils.chaniaient ensemble. Si le ­frère accompagnait. In sœur, on eût dit qu'ils ne faisaient qu'une seule cl т е т е personne. Si la .musique était.de..Giuseppe, Gabriella en devinait les plus fines intenlions avec une:sagacilé merveilleuse. Dans .ses rives de с о т posi leur, Giuseppe n'imaginait pas de félicité .comparable a celle d'être chanté par Gabriella, comme dans ses rêves de cantatrice, Gabriella ne se souhaitait pas. d'autre gloire que celle de bien: chanter la musique de .Giu­ seppe ! Telle était la.situation.respective du frÈrcel delà sentir,lorsqu'ils lirent lous les deux leur entrée dans les coulisses du théâtre de SainNCIirysosiamej.Où, sur la'demanded'Angelo, [iafaele ne tarda pas non plus h Etre admis. PAUL Sainm ( La suite au prochain, numéro.) DEPARTS. vous êtes si bien accbutumé'dcpuis trenteans_qnevousl'exécutez sons les voûtes de notre belle cathédràle'd'Anvcrs. Le docteur a supprimé les cantiques à la "Vierge,l'offertoire, les chants de vigiles et des messes des .morts. Les proses ont été aussi retran­v chées par lui comme né faisant point essentiellement partie'du cuIlc.'De nos anciennes pièces, il n'a conservé, suivant ce qu'il me dit Ini­méme, que .celles qui contiennent les louanges de l'Éternel et l'expression de la reconnaissance des hommes pour ses bienfaits. On a imprimé ici, il y a deux ans, sous sa direc­ tion ,. le recueil desmorceaux qui .doivent être chantés pendant ïa messe, selon la­nouvelle religion; ce recueil forme deux vo^ lûmes , et est intitulé : Formula niissœ et communionis pro eccle­f siâ. La langue latine a été remplacée par la langue allemande^ dans la plupart des chants ; bientôt celle­ci régne га. sans partage. 'Ке vous semble­t­îl, pas cependant que le latin et la musique re^ ligieuse se marient si bien qu'on ne peut, sans barbarie,songer' a les séparer? Certes j'aime la langue de nos provinces.,, j'aime, notre vieux flamand ; mais je ne voudrais pas le voir prendre dans; le chant des offices la. place de cette belle langue latine si noble, si sonore et si religieuse. La sincérité me fait un devoir de vous' dire que le docteur Luther ue proscrit.pas complètement les a n ­ ciens cantiques latins, l i m e disait à ce propos : « Je blâme tout le, premier ceux q u i , par un zèle outré, hannisseul de l'église . tous chants latins, les croyant contraires à l'esprit de l'Evangile ;; mais ceux qui ne veulent admettre, que des cantiques latins ne font pas mieux, car ceux­ci ne servent nullementà l'instruction du peuple. Les psaumes allemands sont les plus utiles pour la. messe, tandis que les cantiques latins ne sont bons que pour les­ savants et pour exercer la jeunesse. » Vous comprenez, mon cher, maître, que Tai pris acte de l'aveu que faisait le docteur de l'uti­ lité des chanls latins, mais que J'ai repoussé ses dangereuses idées au.sujet de la messe allemande. 1 croyance. Je fus plus à^mon aiseqnafid la conversation roula sur l'empereur,sur.les femmes et môme sur le diable,.Quelqu'un parla de la danse .et. demanda si c'était un. péché. Luther répon­ dit : « Dansait­on parmi les Juifs? Je ne saurais trop le dire. De . tout temps on a dansé chez nous saus qu'il en advînt aucun mal, ' cela me suffit. La danse est un besoin comme la parure chez les ; femmes, comme les repas chez nous tous. En vérité, j e ne vois ' pas pourquoi on défendrait la danse ; si l'on pèche ce n'est pas la faute de ce divertissement, onpé'cheràit bien sans l u t : dansez .donc, enfants. » Un aulre convive exprima des doutes au sujet de la comédie; Ce plaisir ne. lui semblait pas plus dangereux que la danse. « II ne faut pas, dit­il, condamner le théâtre parce qu'on y dit q u e l ­ quefois des choses malséantes, car alors ne devrait­on pas con­ damner la Bible? Mais rien de tout cela , ajouta­l­il, ne vaut la musique.Buvonsdonc à la musique; elle rend les hommes meil­ leurs et adoucît leurs mœurs; c'est le meilleur baume pour les affligés. II n'y. a pas de doute que. les esprits sensibles à la mu­ sique ne renferment lé germe de toutes les vertus; mais ceux qu'elle ne saurait toucher, je ne puis mieux les comparer qu'à des morceaux de bois ou de pierre. La jeunesse doit être élevée dans cet art divin qui fera d'eux des hommes et qui les fera bons. » : . FauL­il vous dire, maître, que je vidai mon verre tout d'un trait? J'étais heureux de nè plus entendre tenir des dîsconrs pernicieux; j'étais heureux de voir la conversation se porler sur un terrain où je pouvais la suivre sans remords. On apporta au dessert les parties d'un recueil de motets de Josquïn, et nous les chantâmes avec le respect que méritent les œuvres du maître à qui l'on peut donner le nom de prince de la musique. Lé dîner terminé, nous quittâmes la table et nous allâmes nons ' promener au jardin 1 Le temps était superbe; l'air était embaumé des suaves parfumsdes violettes, des roses et des chèvre feuilles. Il est bien dommage que Luther n'ait pascompos.é des motets, Le docteur Martin nous fit admirer ses fleurs, en nous indiquant des madrigaux ,ou des chansons, au lieu de ces cantiques impies celles qui lui avaient coûté le plus de soins, et qu'il préférait ; qu'aucun, hon .chrétien ne. peut entendre, san.s^ pécher contre la .pour celle raison même. Ensuite il nons convia à une partie de religion et contre lejiape. J e . v o a s l ^ âî^jarMjqiie ce)a'eèi ,c|tf .'Sp^le,.sôn ifeu îâvç*ïi"3[t 'ôtà sbn.hàbit, H A U S tfmes'de' infime et homme est musicien par nature."le tiens'de lui.qu'il a commencé nous nous mîmes a jouer. Luther est très adroit aux'bôùles, il à s'instruire dans l'art'dès son enfance au collège de Mansfeld, nous gagna tous. Mélanchton, son disciple, est seul capable de puis à Eiseuach, où il fut reçu parmi les choristes. Vous ne pour­ lutter contre lui; encore n'est­il pas, à ce qu'il paraît, à beau­ riez vous empêcher d'admirer les airs de ses hymnes et de ses. coup près aussi habile. Le docteur nous disait en riant Î «"Mé­ odes, si vous les lui .entendiez chanter, car il a une belle voix; lanchton sail mieux le grec que moi, mais je lui en revendrais vous en aimeriez le chant et l'harmonie. Ne croyez pas que cet aux quilles. » homme ait seulement le goût de la musique, ou qu'il se borne à ~Voiei, mon cher maître, ce que j'ai à vous dire de l'homme quelques connaissances superficielles ; il pratique.notre art selon dont la malheureuse célébrité remplît tonte l'Allemagne, et que toutes ses règles. «Dès. que mes affaires me dounent uu peu de je ne m'attendais pas à voir de si près' lorsque je me suis mis en relâche,, me disait­il il y a quatre jours, ou quand j'éprouve le rouie pour visiter ce pays. Quand vous verrez M. le curé de Nolre­ besoin de quelqne distraction,'je m'occupe de musique : j ' e n "Daine, ne lui dites pas que je me suis assis à ta table de Luther, fais ou j'en écoule. Je consacre à ce bel art mes soirées que j e cela lui ferait de la peine , et il a toujours été si bon pour moi. passe au milieu de mesamis ; nous chantons des motets de Jos­ "Maintenant, adieu et bonne santé. quln et d'autres grands maîtres. » ., Je. me recommande, à vos prières. JÉRÔME OE COCKX. ­Ne me Wâmerez­vous pas, maître, si je vous avoue que je m e suis rendu, le surlendemain de ma première visite audocteur Martin, à l'invitalion^u'ilmefit de partager son repas"? J'arrivai à midi, et ' La seconde Iettrede l'artiste flamand, que j'ai traduite égale­ nous nous mîmes immédiatement à table. Nous n'étions pas en vinèn­t et que j'aurai l'honneur de vous envoyer, est relative à.uue tête a tête : il y avait deux amis de mou hôte, sa femme et ses séance de l'auberge de VAiglenoir, où Luther allait chaque après­ enfants, car vous savez que le docteur, est marié. J'éprouvai de midi , et où notre jeune Auversois Je vit entouré des principaux l'embarras de me trouver, moi bon catholique, dans une pareille de ses disciples. C'est encore à la musiqne qu'est spécialement compagnie; mais, je vous l'ai déjà d i t , j e sépare l'artiste du consacrée cette secunde lettre; c'est encore Luther musicien, moine schismalique : c'est chez celui­là et non chez l'autre que je bien plus que Luther réformateur, qu'on y voit en scène. dînais. Le repas fut gai , simple et proprement servi ; з!Ъз mets étaient peu nombreux, le vin Fut abondant, en revanche, et excel­ Agréez, etc. En. FÉTIS. lent, qui plus est. On parla dé beaucoup de choses, de tout, ose­ rai­je dire : de la religion , des moines, du pape dont le pouvoir tem,poreI et spirituel ne devrait pins être de longue durée, s'il fallait en croire les convives.. Je' fis tout ce que je pus pour ne jpas entendre ces hérésies. Le docteur, qui s'apercevait de mon embarras,, souriait souvent en me regardant; mais il ne m'a­ dressa pas la parole de manière à. attaquer directement ma 1 f ;i ; REVUE ET GAZETTE MUSICALE M a n e e s d a V e n d r e d i - S a i n t , da Jour de Paques et d u d i m a n c h e d e C u a s i m o d o . texte et de la situation. C'est un simple élan de l'âme en présencedu tabernacle. Mais quel élan t et aussi quelle âme I Cet Ave verum, dont l'Allemagne savante est restée longtemps sons faire grand cas, est une des compositions de Mozart les plus aimées en France. Il ne manque, jamais son effet. On l'a redemandé avec transport au.Conservatoire, le jour de Pâquesjet remarquez que le public des concerts spirituels est presque entièrement renouvelé. Ce n'est donc pas là une admiration routinière, mais franche et sincère , pure de tout alliage. L'ouverture de Le'onore, de Beethoven, une des trois préfaces qu'il a eu le caprice de mettre tour à tour en tête de son Fidelio, a également reçu l'estimable accueil qui lui est bien dit. Les honneurs du Iriomphe ont élé réservés pour la symphonie Pastorale, que la Société a exécutée avec plus de splendeur, s'il est possible , qu'à l'ordinaire. Les deux concerts spirituels, on le voit, étaient de véritables solennités, auxquelles il ne manquait même pas le prestige de la soirée et des brillantes parures. Cependant, pour ue venir qu'tD plein midi, le concert du dimanche de Quasimodo n'a pas élé moins remarquable sous le rapport musical. Entre un concert dit spirituel et un concert ordinaire, il n'y a guère de différence que le saint caractère du jour où le premier se donne et Tin terca lali on de quelques morceaux religieux, plus souvent religieux par le texte que par la couleur, t e reste du programme appartient forcément à l'ordre profane, les compositeurs de musique inslruuienlale n'ayant point encore songé à écrire de symphonie sacrée. Mais cela peut venir en ce lemps-çi, où l'art des sons vise à traduire, à peindre toute chose. Au fait, savez-votis qu'une symphonie catholique, apostolique et romaine, aurait honne figure sur t'affiche un jour de VendretliSaiul? Faute de cet élément tout spécial, la société a dû se contenter de quelqu'une de ces œuvres riches d'effet pins que de piété, qui forment son répertoire. Elle a choisi la symphonie en la mineur de Mendelssolin-Barlholdy, celte mélancolique légende, inspirée des souvenirs du moyen-âge. Là aussi il y a Le programme se composait des Ruines d'Athènes, du chœur des bien quelque parfum de cathédrale gothique; c'est une des faces cliassc-urs d'^Kn'nn/Ac.desfragmentsduicpiiiordeBeelhoven, et saillantes de ce roman musical à la fois fantastique et chevale- delà symphonie en ut mineur. On pouvait se contenter à moins. resque. Nous l'avouerons même, le publiese serait fort bien trouvé qne la Nous avons analysé, à son apparition, cette composition si Société eût failentendredes Ruines d'iiAe'wesseulemenllechœur remplie d'intérêt. Notre opinion n'a pas plus changé sur ses mé- des Derviches, la Marche turque, la grande marche si connue et rites nombreux que sur le défaut capital qui la privera toujours le finale. Il n'y a pas à se le dissimuler, tout le reste est assez méde popularité. Ce défaut, c'est la monotonie et je ne sais quelle diocre. L'ouverture est incohérente, insignifiante. Le duo des teinte de langueur, propre à assoupir la verve de l'enthousiasme, j Grecs modernes, que quelques rares assistants ont essayé de Telle est la cause' de l'accueil assez froid que le public fait tou- chaudement applaudir, ne s'élève pas au-dessus de cent petits jours à cet ouvrage, supérieur à tant d'égards. .Artiste conscien- duos de l'ancien répertoire de l'Opéra-Comique, qu'on n'écoutecieux, plus désireux de chercher la vérité que les effets à succès, rait pas signés d'un autre nom. Pour le chœur d'introduction et Mendelssohn s'oublie trop parfois dans sa contemplation indivi- l'air de basse , ils n'ont aucune importance. En vérité , personne duelle. La prolixité et l'amour exagéré des petits détails, voilà ne pousse plus loin que nous l'admiration et même le fanatisme le double écueil de son talent. En Ira vaillant.sur des dimensions ponr les œuvres de Beethoven dignes de cet immense génie ; mais plus resserrées et à plus, grands traits, MendelssôUn arriverait notre vénération nevapas jusqVà croire que tout ce qu'il a laissé immédiatement à celle complète réussite, qu'il côtoie, qu!il soit nécessairement et fatalement beau. Ceei tiendrait de la sueffleure chez nous sans pouvoir l'attaquer de front ni l'enlever perstition, de l'idolâtrie. Or, comme nous pensons que si l'artiste provoque l'admiration , l'art, de son côté, mérite un culte d'assaut. plus pur, plus désintéressé , nous persistons à dire que la SoLe programme rapprochait de cet ëminent artiste le souvenir ciété ne sert ni l'art ni l'artiste en donnant de la publicité à une d'un grand compositeur, qui possède à un bien haut degré œuvre, dont quelques parties seulement devaient êlre produites. l'esprit du succès. Cherubini , en dépit de l'auréole scieniïlique Nous persistons encore à soutenir que l'abrégé en prose et vers répandue autour de son nom, était doué de ce tact délicat qui du mauvais mélodrame de Kotzebuë pouvait subir encore d'utiles fait pressentir l'à-propos, la portée réelle des moyens, des effets. amputations. Son AgnusDei est en ce genre un des morceaux les plus habiles qui se puissent imaginer. Le procédé du decrescendo et du ¿na- ! Les sympathies profondes qui nous lient aux destinées de la Soadmirablement prolongé, qui termine cette belle page , ' ciété des concerts nous portentàexprimeravecfraiichisedcs obest l'idéal du pittoresque expressif, de.ee pittoresque poétique, servations qne nous tenons pour justes. Celle haute estime, dont saisissant, susceptible de frapper l'imagination. Cet Agnus, en nous nous Taisons honneur, nous impose la loi de prendre parti quelque lieu qu'il soit chanté, transporte la pensée sous les pour les intérêts positifs de l'art et d'émettre le bl;ïme , lorsque voûtes d'une immense et mystérieuse basilique. II éveille , avec l'occasion, bien rare , il est vrai, vient à s'en présenter. une énergie souveraine, des'sensations éminemment religieuses. C'est ainsi que nous nous étonnerons d'entendre exécuter par C'est par là qu'il surpasse de beaucoup, en portée, les fragments une société si profondément dévouée au culte d» beau, le chœur du Requiem de Mozart, exécutés dans le même concert ( si tant des chasseurs à'Eurianthe, non pas tel que Weber l'a écrit et est que ce Requiem soit réellement de Mozart, ce dont les do- qu'on le lit dans la partition allemande, mais tel qu'il a été cuments historiques permettent de douter). Le Otes irte, le Rex arrangé en France pour un pastiche. Bans la partition originale tremenda, le Confutatis ri'ont pas, au point de vue religieux, de Weber, ce chœur si chaud, si coloré se compose de deux coula centième partie de la puissance d'action de cet Agnus. Le plets tout bonnement séparés l'un de l'aulre par une fanfare de Lacrymosa est le seul morceau de celle messe funèbre qui porte cors de quatre mesures. Au contraire , dans le morceau arrangé an cœur et réponde à la poésie du sujet. La réputation classique ou plutôt dérangé, à cttle courte ritournelle a été substituée une du Requiem de Mozart pâlit toujours lorsque l'œuvre est exécu- période médiaire vocale et instrumentale. Qu'elle soit empruntée à l'église même. On y reconnaît trop l'absence presque totale tée à Weber ou à un autre compositeur, qu'elle ait même du de l'esprit sacré. L'école y masque la foi. Combien plus d'onclion mérite considérée en elle-même, ce n'est pas la question. Le pieuse , d'éloquence vivifiante , de vérité évangélique n'y a-t-il point incontestable et condamnable, c'est que celle période pas dans le petit Ave verum écrit par l'immortel auleur de Don n'appartient pas au morceau conçu par l'anteur. Fûl-elle cent et Giovanni ! Certes on n'y trouve ni grand style fugué, ni r e cent fois plus belle , a-t-on le droit de défigurer ainsi un fragcherches scientifiques, ni travail compliqué, digne d'être r e - ment original, d'y coudre le premier passage venu, de l'étendre, commandé par un professeur de contrepoint. Mais il y a mieux de le raccourcir à volonté, de modifier au gré du caprice la pensée que cela, il y a le goût, c'est-à-dire l'intelligence précise du d'un artiste? et de quel artiste, s'il vous plaît! de celui qui ritenissimo 13 DE PARIS. dilail le plus ses «ompesilions avant de leur donner la forme dé­ ' finitive, La Société des concerts ne peut ignorer le sacrilège dont elle se rend depuis si longtemps coupable : nous le signalons avec d'autant plus­de forcé, que le sens des paroles françaises adap­ ' tées à ce chœur change absolument la situation, en dénature le' caractère et ternit le coloris frais et vif, impétueux et brillant dontWeber a revêtu celte riche inspiration. L'auteur du pas­ tiche niellait en scène des chasseurs inquiets, troublés cherchant tristement et de nuil leur prince égaré dans la forêt, tandis qu'au troisième acte de YEurianihe de Weber la troupe des chasseurs, joyeuse, insouciante, salue, au grand.soleil, avec acclamation et transport, l'arrivée du roi qui vient s'ébattre dans les bois. D'une part anxiété mystérieuse et teinte sombre, de l'autre joie im­ pétueuse, franche et respirant le bonheur. On ne peut guère choisir deux situations plus opposées, et. parlant, défigurer plus nettement une musique qui suit malgré elle le caractère des idées nouvelles auxquelles on veut l'accoupler. pur sang, qui a jeté toutes ses facultés intellectuelles dans ses doigts el dans une formule classique de concerto, ou la forme romantique d'une fantaisie, est un type curieux à observer et co­ mique à peindre: nous nons donnerons quelque jour ce plaisir. — Le virtuose Vieuxtemps a donné son second concert, mer­ credi 14, dans la salle Herz. Celle soirée musicale ne lui a guère rapporté plus de bénéfice que la première ,''mais lui a valu ail­ lant d'applaudissements. — M. Hermann, qui a autant d'homonymes en Allemagne que M. Lefebvre en a dans nos almanachs du commerce et des vingt­ cinq mille adresses, a donné un concert dans la nouvelle salle de M. Sax. Le bénéficiaire, bon composileur vocal elpiaiiislecomme tout le monde, a fait figurer quatorze fois surle programme son,, nom, interligné par ceux de Tualberg,Hatévy,DonizeUi el ILossînU . On a entendu avec plaisir dans celte séance, on a même ap­ plaudi chaudement de fort jolies fantaisies bien exécutées sur Ie~ piano, el de non moins jolies chansons intitulées: Bonjour, Su­, son! puis: Non, Suzon, pas encore; et puis: Adieu, Suzonl'ic­ tout rimant, à ce que nous croyons avoir entendu, avec gazon.. | A la suite de ces charmantes bergeries, mademoiselle Laure Jankot a chaulé le bel air de la Reine de Chypre, en aspirante ; à la succession de madame Stollz, méritant qu'on vérifie ses litres. On a remarqué dans ce concert un 0 salutaris à quatre voix, el une fort jolie rêverie pour le piano inliluléc: Une nuit 1 En voilà suffisamment, ce nous semble, pour démontrera quel point on altère la physionomie d'une des pages les plus brillantes de l'auteur du Freischutz. Si nos paroles trouvent de l'écho, espérons que la partition primitive sera désormais pré­ sentée sous son véritable aspect. Cela dit pour l'acquit de notre conscience et le repos de l'âme du composileur, achevons ce compte­rendu en poussant avec l'auditoire une dernière exclamation adniirative en présence du à Venise, dite en bon pianiste par le bénéficiaire M. Hermann. septuor de lîeellioven et de la symphonie en ut mineur, qu'il — Le public des concerts, cette matière humaine et soi­disant est impossible de rendre, l'un avec plus de délicatesse, de grâce, musicale, imposable et corvéable à merci, s'est rendu à l'appel de fini, l'autre avec plus de verve, de largeur, de solennité. Cet de M. Salvator, pianiste el compositeur comme le précédent. Ce éloge peut se donner sans restriction, nul ne songera a nous • public, qui ne ressemble en r k n au public turbulent, cabalaut contredire. et sîfOant des théâtres ; ce public qui n'est point encore souillé 4u contact des claqueurs de profession ; ce publicbienveillant MAURICE BOURGES. patient, indulgent s'est retiré paisiblement, et pas autrement fâ­ ' cîiô de n'avoir eutendu que la moitié des morceaux que lui pro­ mettait ie programme de cette soirée musicale donnée dans les. salons de M. Èrard. Ses chanteurs et autres solistes lui ayant COUP D'OEIL MUSICAL fait défatfl, NT­ Salvator a fait lace à lotit; il a fait prendre pa­­ SUR; rïence à ses' auditeurs et leur a Tait même plaisir en leur disant \ 1 y bES CONCEHTS S E I A ЗАЩОХ. Un C'est une bonne fortune pour nous, analyseurs de concerts, de virtuoses très connus et de leurs fantaisies un peu trop connues aussi, lorsque nous avons à signaler quelques artisl es nouveaux qui viennPnl rompre la monotonie de nos soirées musicales. Dans une de ces soirées, deux jeunes enfants delà Germanie se sont fait en­ tendre sur le violon et sur le piano. M. Cari Hohuslock, premier violon du duc de Brunswick, possède bien le mécanisme de son iu­ sirumenl ; il a compose de plus une symphonie intitulée : Sur la mer, couvre curieuse de musique imitalive dont nous avons lu la partition, et q u i , conçue dans les idées nouvelles, a peut­être la prétention de peindre trop de choses, mais qui témoigne de l'imagination du compositeur qui l'a écrite. Mademoiselle Adèle Hohnsloclt, âgée de seize ans et sœur de ce violoniste, est pianiste de la princesse régnante de Bensheim­Tecklembourg. Cette jeune artiste d'avenir exécute d'une manière brillanle, de ses petites et vigoureuses mains, les morceaux les plus difficiles de nos compositeurs­pianistes, en laissant toutefois désirer dans la mélodie, dans les passages d'expression, un peu de cette malléabilité de loucher qui vient plus tard, quand il naît tant de choses dans la tête el le cœnr d'une jeune fille. Celle­ci dit d'une façon charmante de fort jolies études de Charles Mayer, excellent pianiste­compositeur qui habile la Russie. Nous aimons à prédire un riant avenir d'artiste à ces naïfs enfants de l'har­ monie, dussent­ils mettre en oubli nos bienveillantes prédic­ tions quand ils seront arrivés à la célébrité; car le virtuose qui vit dans l'état permanent de celte célébrité s'en grise assez fa­ cilement: il se distingue assez ordinairement par l'ingratitude envers les organes de la publicité qoî presque toujours commen­ cent, édifientleur réputation et y mettent le sceau. Le virtuose t voyage en mer, un Chant de berceuse, une Tarentelle, un^ fragment de Symphonie funèbre, une Romance sans paroles et un boléro, le toul pour piano seul. Un printemps sans amour, mè­ lodie pour voix de soprano, fort bien chantée par mademoi­ selle Félix et non moins bien accompagnée sur le hautbois par M. Sabon, ont prouvé que M. Salvator comprend bien les effets duslyle vocal légèrement instrumenté. — Madame Julien­Boucher est une cantatrice — s i l'on peut donner ce titre aux personnes qui disent exclusivement la ro­ mance—chantanlavec goût, avec expression, avec esprit même, mais tout cela un peu trop identique el comme stéréotypé dans les trois invariables couplets dont se composent ces étincelles musicales. Plusieurs de celles que madame Julien­Boucher nous a dites sont composées par elle, du moins à ce qu'annonçait une note écrite à la main sur le programme. Le litre d'auteur de quelques unes de ces romances dont les mélodies sont fraî­ ches et spirituellement déclamées, ne pouvait qu'ajouter du prix, et la bénéficiaire l'a saus doute pensé, à la manière expres­ sive et pleine de goût dont elle les a chantées. 31. Maurin, jeune violoniste d'avenir, a joué une fantaisie d'AIard, dans ce con­ cert, de façon à se faire justement applaudir. — Et puisque nous sommes en voie de galanterie à l'égard de la plus jolie moitié du genre humain, pourquoi ne dirious­nous pas que mademoiselle Cécile Mainguet est une jeune personne qui joue fort bien du piano et qui l'a prouvé dans le petit con­ cert qu'elle a donné à ses connaissances dans les salons de M. Hesselbein? Pourquoi n'ajouterions­nous pas que made­ moiselle Sophie Lefebvre, pins jeune pianiste encore, puisque le programme du concert qu'elle a donné le lendemain, dans le môme lieu, la douait de quatorze ans seulement, s'est mon­ trée enfant précoce au physique ainsi qu'au moral? Nous di­ , | ; I j ' j ' BEVUE ET GAZETTE MUSICALE : rons donc cela de celte g'eulîlle pianiste, derlaïrr que nons ; sommes' de faire plaisir a. sa mère et à madame dè Lagoanère, qui cultive en habile professeur ces brillantes' dispositions musicales. — Mademoiselle Élise Krinitz et. mademoiselle ­Joséphine Martin sont aussijdeux jeunes pianistes douées de qualités artis­ tiques, et plus brillantes encore que les précédentes. Le jeu de la première est fin, délicat et classique, avec expression ; celui delà seconde est net et brillant, animé, plein de chaleur et de verve. Voilà, ce nous semble, assez de qualités pour lesinscrire surlalisle dès pianistes d'avenir, à moins qu'eThymen ne vienne bientôt les forcera dire, à propos de piano, d'impressions­niu­ s i c a l e s . d e célébrité : Ohl depuis mon mariage, j'ai, négligé tout ça 1 : tiorf ­musicale' p a r m a d a m è "Damoreau, qui a délicieusement 'Gha'ritél'aifduDominomoii'. Le béhéficîaireadit d'une façonlarge, classique ; élégante et pure, un concerto de Violti en si mineur. C'êstla m'étliôde'dé'Baillot, de celui qui fut si longtemps le roi des violo'nistes de l'Europe, qui revit en ce jeune homme; il est IèMâlfiiâtre, lèDrouais, l'André Chénier de l'art du violon: il a en lui le sentiment des bonnes et belles traditions, dustyle gran­ diose; dé l'élégance; il a surtout la chaleur, le feu sacré, sans le­ qtve'l'il n'y a pas de véritable artiste.' Qu'il donne un peu plus d'ampleur au son ; qu'il se passionne pour la grandeur de' l'art irislrumental en,général, en essayaut de le soumettre au roi des instruments; qu'il laisse reposer pendant quelque temps la fan­ taisie­, et il méritera de rester au premier rang de nos violonistes français, où les suffrages des amateurs l'ont peut­être un peu prématurément placé. 1 ! — Uii jéûriearlisie, qui'&urait grand tort de négliger tout cela cl bien d'autres qualités musicales qu'il possède au plus haut — Si, comme le poète, le critique doit savoir passer du grave degré, s'est produit ponr' la seconde fois dans les salons de au doux, du plaisant au sévère, il doit savoir surtout aussi Û. Êràrd : c'est un nouveau pianiste, qui a nom Schulbo'ff, jeune passer du violoniste au pianiste, car ce dernier virtuose fait le botome modeste, qui, sans Taire Iilhographier rastueusementson fonds de toute séance musicale, soit comme accompagnateur, n'om sur nn papier rose avec des lettres plus ou moins bleues ou .compositeur ou soliste. C'est en ces deux dernières qualités que dorées, â Tait'écrire tout simplement, en tète d'une liste dé M. Antoine de Konlski a donné , jeudi dernier, un concert dans q u e l q u e s morceaux: PROGRAMME, comme si le bénéficiaire voulait les salons Èrard. M. de Konlski paie,.comme tout pianiste­ garder l'anonyme en confondant son nom avec ceux de ses co­ compositeur, son tribut au goût bourgeois, qui veut absolu­ concerlanls. Cette modestiede bon.goût n'a pas empêché les au­ ment des fantaisies sur les mélodies banales qui nous vien­ diteurs de distinguer el d'applaudir fréquemment par des mur­ nent de l'Italie avec une harmonie toujours la m ê m e , et. qui mures approbateurs, suffrages lés plus flatteurs pour les sont presque toujours les mômes aussi; mais.il se dédommage véritables artistes, le morceau intitulé : Caprice sur des airs na­ de ce travail obligé par des œuvres de musique plus sérieuse, tionaux de la Bohème, ainsi qu'une gracieuse mélodie et ûn galop Un trio pour piano,, violon et violoncelle, après ceux.de Bee­ de bravoure, qui ont obtenu le plus grand succès. Certes, thoven, est chose audacieuse, mais digne d'attention quandune par le nombre de remarquables pianistes qui courent sur le œuvre de ce^ genre est écrite par un compositeur consciencieux Ghemin de là célébrité, ce n'est pas un petit mérite que de et qui a fait ses preuves. Le trio en mi naturel, que nous a fait charmeï'un auditoire'blasé 'sur les tours de force de lanl de entendre M. de Kontski, est­d'nn bon style. L'élude du contre­ pianistes, docleurs en difficultés, etdeleréyeiller par la. clarté dé point s'y manifeste d'une manière estimable, mais non pédante. la phrase feél'oàMqûè­j'lesinuan so,n.,'ëts'ùrtoàt la purele} Ainsi le Ihèm^du» m№eM№<a*t|iqHéfdfahowl en solo par le du Style',"quafifôs* rares* dont'le" bénéficiaire a donné de fré­ violoncelle, est suivi d'un autre motif d'une mélodîeéiégante dite quentes preuves en jouaul, avec l e violoncelliste Seligman, par le violon; et ces d e u x sujets réunis ensuite en vertu des lois une des belles sonates de Beethoven. du contre­point,­.si décrié ;par­les ignorants détracteurs de la — Mesdames Uccellî et Ghidini ont donné un concert dans les fugue, ces deux sujets , cheminant ensemble e l de bon accord, •salons'dè'M.itfànè^ a cbanté'l'à une bien que de caractères et ­de. dessins contrastés, sont d'un' bou •élégie composée ­par madame Caroline Hccelli, sa mère, élégie effet. Il est fâcheux que cette unilé'do.pBusée.iiesoit.pasassez.sui­ ascétique, avec acccompagnemént­ de b a s s o n , et intitulée, vie dans le courant. du­mo.rceau, e t que l'auteur se perde mi peu Chrétien mourant,; dotit la mélodie sévère et mélancolique­se dans les divagations du­trail etdes modulations crues,.connueil marie avec bonheur aùx'.paroles gravés du poêle Lamartine, qui est si­Tacile d'en entassersur le piano, et dont le romantisme a dû être flatté d'entendre' interpréter ainsi par la mère et là fille, musical'abuse'tanb. Le scherzo se dislingue par plus de sobriété, ces deuxïbelles'muses deTAusonie, sa Belle et n o b l e poésie. par un>dessin mélodique vif, original; et cette parlie du scherzo — A proposde musique religieuse, nous citerons celle qne qu'on, appelle le trioestd^un effetravissant. nous avons entendue à l'église de la Rédemption, lundi dernier, h'andante esUout empreint d'une­mélancolie religteuse:c'est sous la direction de M. Renclilloff, organiste des Billelles. Trente mystérieux et suave ;­les trois instruments dialoguent.avec­nue choristes ont dit plusieurs morceaux de style classique avec en­ r a r e élégance : enfin c'est un joli tableau de genre qui vous fail semble efprécision, en laissant désirer toutefois quelque chose ­rêver par­ses vaporeuses demi­teintes, et la poésie dit sile. sous lerapport delà justesse el des nuances. Voilà cependant, Le finale n'est> qu'un rondeau­, sinon vulgaire^ du­' moins ior­ la seconde tentative de musique écrite et régulière faite à. quel­ dinaire,, p a r l e thème­qu'on croit avoir entendu d é j à . G'eskdjia­ ques mois d'intervalle' dans ce temple luthérien delà m e C.hau­ hlement en mesureà deux­quatre, pour n'e pasdire polka,.mais ebat; et nous pensons qu'il est du devoir de la presse musicale cependant cela chemine lestement avec une sorte de recherche d'encourager de tels essais. L'art musical et îè recueillement des harmonique qui n'est­pas sans élégance parfois.'Ce morceau sera fidèles déboutes les religions ne peuvent qu'y .gagner. peut­être celui qui .plaira le plus à Ja­majorilé dès­auditeurs, —>Géraldy, le baryton basso­soprano, Géraldy, le. chanteuT par son allure vive, animée elle 6n'o.des tratls dont i l est semé. Yandants, de tous les genres, de'tousies'slylesj a inauguré ses apparte­ •Quoi qu'il en s o i t , ce trio ..maissurtout.le'ScftarsO'et nants artistiques de la rue du Morït­Thabor. par une brillante est le produit d'un 'bon sentknenl musical et d'un vrai savoir soirée musicale ; dans laquelle l'habile .proTesseur a dit la pre­ dans la science des sons.'Celte œuvre .sulfiraitseulepour établir mière scène de G­ûillaume Tell, soutenu de ses nombreux ' disci­ une réputation de compositeur. MM. Charles de­ Konlski et Le­ ples dairs l'art du chant, qui se sont obligeamment transformés houc ont ­fort bien secondé l'auleurdans l'exéGtition de ce trio en choristes. Là brillait'l'aristocratie du talent, représentée par sur le violon et le violoncelle, ­et par 'des selos de leur compo­ ­madameBamoreau, Ponchard, Levassear, etc., et l'aristocratie sition daus le courant de ce concert qui aélé très brillant. nobiliaire, qui a­fonctionné par ses applaudissements. — Et maintenant que­dire de­celui donné c h e z Herz par ma­ — Le violoniste Lecietix, qui s'est placé toul d'abord si haut dame Sabatier? que ce concert a été ­Ie plus­joli delà­saison? parmi nos jeunes virtuoses français, a donné un grand concert, Tout le monde lui a déjà dit cela, e t , pour noire coniple, «oas •dans la salle Herz, e l i l a été 'Secondédans cette belle mànifésla­ l'avons écrit «ne demi­douzaine de fois dans les saisons pré­ ! | , j ( \ i i 1 ; : ; i \ : 1 f , ! J i SE PARIS. 135 cédentes. Félicitons plutôt la charmante bénéficiaire des pro­ I *,* L'exécution du Prométhée enchaîné, de M. HSlévy, a d û être ajournée, grès qu'elle* faits dans l'art du chant, avec lequel cependant faute­du temps nécessaire pour­un­nombre suffîsânt.de répélfuons. * / Les succès de Berlioz a Sfllat­Péierbourg suivent une,progression tou­ une foule.ïde petites étincelles musicales.­qu'elle.gazouille.si joli*' 1 jours croissante. Deux concerts ont été donnés par lui en présence de sa ma­ ment n'ont pas beaucoup de rapports^ Sa voix est plus posée.; jesté l'impératrice et de toute la cour. L'effet en a été excellent : les composi­ elleipart moins de la fêle parce qu'elle;chaiile.maintenant des tions si originales de notre collaborateur ont trouvé un auditoire non moins choses quido'ivenl aulanlsortîr du cœur queid'üne âme musicale^ intelligent que sympathique. comme, par exemple, les airs du Préaux Clercs avec accompa­ • \ \ * Ernst, le célèbre violoniste, se trouve aussi en ce moment a Saint­Pé­ gnement obligé, de violon et la jolie cavaline des Mousquetaires I lersbotirg, et y donne des concerts qui obtiennent la vogue. L'un de ceux de la' reine, qu'elle a dite en excellente cantatrice, ee­qui ne l'a dont nous avons le programme sous .les yens a eu lieu au grand théâtre. Le pas empêchée de converser gentiment duygesle, du regard et de, prfx des places était très élevé.' la voix avec ses auditeurs en leur faisantentendreses¿>eMíc¿cAoj) *»* Dans unesoirée., ,cl;ez,une,dejios,.célébrités,ariisiiques, un jeune e n ­ sa Sirâne de Sorrenteel sa séduisante Benedetta. La Fontaine a pu fant de,dix. .ans.,. Georges Pfeiffer,a étonnéJ'andjtojre d'élite ,qui l'entourait dire qu'on ne peut contenter tout le monde et son père; mais il ap­ pat; laiprécoce intelligence et lejstyje avec lequel jl a.joué un scherzo de Bee­ thoven et un rendu deOusseck. Nos.lecteurs s'étonneront moins, en appre­ partient à l'heureuse organisation dejnadame.Sabalicr de conten­ nant que ce pellt.Lisit en herbe, est le ids et l'élevé de madame Clara Pfeiffer, ter l'épicier musical et les véritables connaisseurs. Aussi le petit qu'un exil volontaire mais glorieux retient il Lille, au grand regret des nom­ nombre de ces derniers a murmuré ses suffrages flatteurs autour breux admirateurs de son beau,.talent. MÏ Gras, q.ueJ'on entend trop ppu, a de la jolie bénéficiaire, pendanl.que la foule,des premiers, qui accompagné aveâ nu..charme tout, particulier,une sonate de Bceiiiovfn, dont madame Clara №iffer. a rendu ,toutes les beautés, avec une exqttise.perfcction. jusqu'à ce jour a fqrraé­son­public spécial, a poussé les hurrahs D.ans cette soirée intime, ou..mademoiselle E. de S. a révelaît.la plussplr­ndidc de son admiration tenant un peu de l'ivresse du peuple qui, au., organisation musicale, notre .illustre compositeur Uaiévy a encouragé le jeune dire de Figaro, est la meilleure , et tout virtuose qui la fait naître­ Georges Pfeiffer, et iréto.mp.çnsé, par ses suffrages, l'habileté de son.profes­ doit être de cet avis. De son côté le public nombreux et de toutes seur. les classés qui était là a montré par ses applaudissements, après . %* Demain lundi,, l u avril a midi précis,, en l'église de la .^ladeleine sera avoir entendu chanter le beau duo: Où vas­tu? de Guillaume.. [Célébrée une messe pour la bénédiction de la Crèche­Asite­;OUI ]roir. <!c la Ma­ Tell, par Roger et Levasseur,­ qu'il est d'avis que ces deux chan­ deleine ^ après la messe ¡1 y.aura salut solennel, et l'orgue sera tenu par Al. Le­ fébure­Wely. teurs français devraient faire partie du personnel de l'Opéra. ; 1 : HENRI BJ.ANCHAIU>. • ­—«acsas. ­ ÏTOTXTEXalaES. *•„• Jeudi proeliain, 22 avril, à huit heures du soir. M.. Géraldy. donnera son concert dans.les salons de Pleyel : mesdames Cinti­Dàmoreau, Sabatier, Ida Bertrand; MM. Levassent­, Ponchard,­Alexandre Batta.Lefébure.et Dubois ,s'y feront entendre avec le bénéficiaire. Des encours de VOrphion seront exé­ cutés par rCnjOH­chora/esousia direction de MM. Foulon et Lévy. *»* On prépare â Saint­Enstache une messe solennelle de M. Albert So­ Cette mes*e â quatre parties et ii grand orchestre sera exéentée lundi, 3 mai, jour de l'exaltation de la crois, sous la direction de M. DIetsch. Les solos seront chantés par les premiers artistes de la capitale. Tvinski. V Anjp.itrtVhui dimanche, a l'Opéra, la Reine de Chypre, pour la dernière représentation de madame Sloltz. — Demain lundi, la Muette.. Pendant la semaine qui vient de finir, madame Stoltz a continué de passer en revue les principaux rôles de son répertoire. Mercredi, elle a joné dans' Charles VI; vendredi, dans Olhello. La représentation de Citarles VI avait surtout attiré ra foule,, e t fiérfóilbét sV*st'.ffisífn^é.í" cemme"ionjónrS, par la manière dont il joue et'chaute le rSIe du roi* Madame StOltz a rempli celui d'Odette­ de manîere­è augmenter les regrets que son départ :inspire. Chaque soirée se termine pour elle par les mêmes liravos, le même rappel. La célèbre artiste ne doit plus paraître que dans la représentation ù son béné­ fice, qui se composera d'un acte du Comte Ory­, d'un acte atCltav­tes­VI, et deux actes de la Favorite. : V Alizard o Tait sa rentrée lundi dernier dans Robert­le­Diable par le rôle dcBertçam^qn'il n'avait jamais joué à Paris. L'accueil qu'il a reçu lui,a prouvé le plaisir qu'on avait à le revoir. On a rcit.onvé sa belle et puissante voix per­ fectionnée par l'excrciceet l'élude. Commeacteur,­ il a fait de grands ptogresj et l'ensemble do rôle a été fort bien rendu par lui. e V line belle represen ta lion se donnait, le samedi 10 de ce mois.snr le théâtre deirOpéra^Comiqne, au bénéfice de la caisse ries auteurs et..composi­ tcurs dramatiques. Le plus grand attrait de la soirée, c'était la réapparition de madame DorusTfiras dans 1« role d'Isabelle, du Pré aux­.Clercs, ce chef­ d'ceu.Tve sauve" .par elle à l'époque de sa naissance. On se souvient que ma­ dame Casimir s'élant trouvée, malade à la seconde représentation, madame Dorns­Gras. qui n'était encore que mademoiselle fJQru.% consentit a se charger duróle. a. l'apprendre en huit jours, et a quitla.ranomenftai'mefl.ti'Opéra.'­pnur venir en aide à l'Opéra­Comique. Il y a qninze>ans de cela.j et­le talent deja cantatrice est plus brillant que jamais : atisst,.n­t­e!le obtenu un succès d'enr thousiasme dans un ouvrage qui doit toujours lui Otre.cher., cac­il.IüirdppeilG une bonne, action payée en légitimes bravo5_et surcroit d e renommée. *.* Dans le concert que doit, donner samedi prochain Jacques Offcnhacli, ouire.plusieurs morceaux exécutas par madarnp Iwdns­d'llcnmn, Dorus, Goria, et le bénéficiaire, on entendra VAlcooe, pièce en un acte, dont la mu­ sique, composée par lui, sera chantée par mademoiselle Rouillé, MM, Giignon ;h'ls,.Bajljot.etjti**>. ­ ,• • %*­Xe/;Concert­<,cxBe M,..Chd.rièt..deviut .donner Je. S de ce JAÇ^ ,est, remis au 21 pour cause d'indisposition. Les biUets distribués, .se tout reçus.. %* M. Bonten.pianiste.et compositeur belge,, s'est fait entendre il y a quel­ ques joursdans une réunion.composée d'amateurs distingués : il a,exéçulé une grande Fantaisie, deax.JHoclurnes.ei ona Marche militaire. Les félicitations qu'il a reçues doivent.lui faire espérer un SUCCÈS .pont' le concert qu'i^den­ nera bientôt. *ï*'th}, cone.ert qui. promet d'être un­des pl.us,,curieux de la saison, sera donné .'.mardi, 20­,anril. dans la .salle. Hat», par M. C Tropiaoski, ar­ tiste polqn3Îs.,jouajit dq,.tous leSiinfiirum^nÇs­.eiiaulfur.d^plH.si.qurs com­ positions d'une forme nouvelle jusqu'ici inconnues en France et dans beaucoup d'autres lieux. On y entendra une œuvre intitulée la Versatilité du sort, dans laquelle M.Trtipianstf jouera Je.­violoji principal, etwtLFûniaisie­ caprice, dans laquelle il jouera de la claripctte. L'artiste se bornera pour cette fois a ces deux iostrumenls. L'ercbesirc.elles chœurs seront conduits par MM. Tilmantet Tnriot. 1 i *,* La représentâtion .du Prii.end.aM, opéra nouveau, de M. Kucken, qui devait avoir lieu â Stullgardt, a dû être remise à l'automne prochain. ; ; *j.*«ji i questJ00b]de construire­Un théâtre pour la troupe allemande S "Sadut­I'étershogrg, sur l'emplaceuient occupé en ce moment par le Cirque <es ; Clironifiine %* On annonce ponr mardi prochain la première représentation, du .Bou­ quet iie l'Infante, opéra­comique en trois actes. V 0 " écrit de Berlin;, 12 avril': .<. M. Meyerbeor avait obtenu du roi un congé jusqu'au 21 octobre prochain j et c'est sur l'invitation expr.essc.derS. M. que cet illustre compositeur est revenu en toute hâte de Vienne â Berlin pour diriger lesconen­is qui seront­donnés â la cour pendant la durée .de la diète générale. Parmi les grands ouvrages qui seront exécutés à ces concerts, on cite teMessie, de iiaendci ; Saint­Paul, deMendelssahn­Barliioldy; la Symphonie avec chœurs, de Beethoven, et une partie du Crociato, opéra de M. Mcyer­ beer, n %* La Société di's concerts donnera aujourd'hui sa huitième et dernière matinée. M. Gortcfroid, le harpiste, s'y fera entendre; On commencera.par la symphonie en la, de Beethoven. , t l i? i i « ï t e i n e i t t ( n l e . V Lyon, 1 avril,—La Famruc, Lucie,,. hs.Iluguinots, la Juive, ont produit une­sévie de.belles soirées. Hspinassc a.eu du succès dans les rôles de Fcrnaml, d'Edgard et de Raoul, Cltannicr dans celui d"Êlé.i/.ai­. Mademoiselle iSalhalic Filmâmes nous est apparue dan* le Dieu et la Bayadère, VIllusion d'un peintre, le Diable d quatre, au bruit des applaudisse ment s et au milieu d'une pluie dejiouqucts, * * Bordeaux, 12 avril— Choilet, le célèbre acteur et chanteur d'opera­ comique. est nommé directeur du tliéJue de cette ville, a partir du i " mai prochain. e * " Montpellier, 10 avril. ^MlIcMcquilIet vient d'obtenir dans Charles VI un succès qui remporte sur tous ses succès passés. Le rôle d'Odette met s REVUE ET GAZETTE MUSIQALE DE PARIS. 136 en relief les qualités les plus notables, de sa voix puissante et sympathique, de sa diction si pure, de son jeu varié, toujours décent. Les applaudissements éclataient presque à chaque passage : rappelée après la cliute du rideau, l'ar­ tiste a été l'objet d'une de Gesovations d'autant plus honorables, que notre public en est moins prodigue. *.* Marseille. ^­ La reprise de Charles VI a produit ici le plus grand effet. — Les sceurs Milanollo ont donné sur le théaire du Gymnase deux concerts, qui ont été pour elles deux triomphes. Chronique étrangère. \* Londres­ — Le Théâtre de la Heine avait clos ses représentations d'à vati t Pâques par Emani. Samedi dernier, VElisire d'amore était annoncé; mais tout à coup Lablaehese trouva hors d'état de chanter. On po » vai i remplacer l'Elis ire par l'Intani on Nino, mais la dircelion aima mieux exécuter un de ces tours de force qui lui sont familiers. On répétait les Deux Foscari, qui ne devaient être |oués que dans quatre jours. Л l'instant même il fut décidé que l'opéra nouveau serait donné le lendemain. Tout le monde se mit à l'ouvrage, ar­ tistes, décorateurs, habilleurs, et le lendemain la première représentation eut lieu, comme si l'on eut eu un mois pour s'y préparer. Fraschini et Co­ letti ont enlevé tons les suffrages. Madame MonteneEro, qui s'était fait con­ naître comme chanteuse de concert, n'a pas éié moins bien reçue comme actrice lyrique. — L'un des heureux événements de la soirée a été la rentrée de Lncile Grahn, la charmante danseuse, dans un pas de Bacchante. afin de prendre la direction du grand festival, qui aura prochainement Heu dans celte ville, et où sera exécuté le nouvel oratorio intitulé JE2ie.de ce cé­ lèbre compositeur. Dans la soirée du jour de son arrivée, la Société de chant d'hommes lui a donné une sérénade. *** Berlin. — La saison du Théaire­italien tire vers sa fin. Depuis que Mme Vhirdot­Garcia a passé au grand Opéra, l'intérêt du public pour les repré­ sentations des Italiens commence a se refroidir. Madame Fodor possède un bet organe, qu'elle manie bien ; c'est en un mot une bonne cantatrice de salon : dans le drame elle échoue complètement, e t , de plus, elle manque de tenue sur 1a scène. Le ténor Labocetta est une des mHhVures acquisitions du théâtre Koenigstadl.— Madame Viardol­Garcia a produit un effet immense dans le rôle d'Anna {Don Juan), quoique ses moyens fussent paralysés par une lé­ gère indisposition. COWCERTS AWWONCÉ9. 18 avril, 18 — 19 — 20 — 20 — 20 — 22 — 22 — 23 ­ 25 — 2 heures. Le jeune Luigi L'Iena. Salle Souffleto. 8 — Société des concerts. Con serva lo ire. M. limaccio Ili. Salle Érard. 8 — Mlle Maria Bore bardi. Salle Érard. 8 — Auguste Protei. Salle Pleyel, 8 — M. Tropianski. Salle llerz. 8 — S — M. Géraluy. Salle l'leyel. M. Desvernlne. Sulle Sax. 8 — M. et Mute Ilohnstock. Salle Sax. 8 — Dumi tee séance de musiqne de chambre de MM. Halle, 2 — Franchomme, Alard et Armingaud. 8 Dermiiiie Séron. Salle Sax. —L'ouverture du second llîéalre italien â Covenl­Gardcn est l'objet d'opi­ nions pleinement contradicloires; les uns disent que c'est un SUCCÈS sans égal, les autres un fiasco compie!. Probablement ce n'est ni l'un ni l'autre. Les journalistes avaient été introduits dans la salle une heure avant le public, et ils ont assisté aux derniers travaux de l'établissement dramatique ; ils y ont attendu l'aurore du gnzdans les ténèbres visibles d'une demi­nuit. L'entrée de Costa, le chef d'orcheslre, et en réalité le fondateur du théâtre, a soulevé pour la première fois le ton ne ITE d'applaudissements, qui a grondé derechef lorsque Tamburini et Giulia Grisl ont paru sur la scèni;. C'était Semiramide que l'on représentait. Le rôle d'Arsaee était rempli par la signora Alboni, belle et forte cantatrice douée d'une voix de contralto remarquable, et possé­ dant une excellente méthode. Elle a complètement réussi, de l'aveu de tout le monde. Les autres rôles étaient confiés a Tagliafico et à Lavia. L'orchestre et les chœurs ont été jugés bons; seulement, on a trouvé que Costa ralenllssaït tous les mouvements, de sorte que l'opéra n'a fini qu'après minuit, et que peu de spectateurs sont restés à leur pòste pour assister h l'œuvre légère de M. Al­ bert, soutenue­Bar les grâces de mademoiselle Fieury, et qui n'est autre chose qu'un divertissement impròVìsé. ôn critique vivement la décoration de lâ salle, et l'on regret le qu'elle soit située dans un quartier peu iashînnable. F. B E Y E B . Op. 36. Fanlaisie sur / Puritani — — Norma — — Sonnambula — — Caputati e Hìontechi j . IIEBZ. Op. 50. Fantaisie sur un lìième de Rossini I. senuLUOFF. Op. 19. DeuxWme nocturne — .Op. 20. DeuXième.B.rande.valse brillante. T: BEYGR. Maria , polka %* Bruxelles. — Le jury du quatrième concours musical, présidé par M. Fétis, en a fixé l'époque au 7 juin prochain. — Clementine G. B.RENGEK. L'Hirondelle, polka 29 — Nouvelleg Pulilicntioiis musicale^ de li. H E I I , 10, — , ,. 3 et en PROVINCE, chez tous les Marchands de Musique. Souscription jusqu'au 1 0 M ai, POrni LA format, P R I X . StET t ' | h* f „ PAU SOUSCltlPTlON, [ PASSÉ LE 10 MAt, J O f ****** payaUesenrecev. t'ouwage.\ lePrixserade Ï­O IX • Chaque partie sera ornée d'un magnifique dessin de MM. Mouiller on et Kan­ teuii, imprimé sur beau papier vélin pour le* souscripteurs seulement. p Poème de MM. MIÎRT, SYLVAIN SA:HT­ÉTIEPÌKE et СНЛЧВЁТ; F É L I C I E N D A V I D . I 9 7 , r u e R i c h e l i e u , m a i s o n M a u r i c e «>clt l e s i t i g e i ' , B R A K l F U S e t V, ANA OPEBA­COMIQtJi; E!ï 1 ACTS. Paroles de M. D E FOKGES. Successeurs. MUSIQUE de МАШИНЕ BOURSES. Partition pour Piiino el Ch. ml. — Morceau* dslachcs avec accompagnement de Piano. — Quadrilles, Valses, Polkas et Arraniïrmenls sur les thèmes de cet opéra. ABONNEMENT DE Dis U M\m MUSIQUE MAURICE S U I M f f l t , B R A J V D U S et C'% s u c c e s s e u r s , 97, rue Richelieu. 3© » Г>. Г/БАИЯЕПСООВТ. ^ P A R T I T I O N , P I A N O E T C H A N T , grand ^ 6 » 6 « 6 J> S « 7 50 6 « 7'50 2 50 2 50 2 50 Le Directeur gérant, CHRISTOPHE COLOMB 0 « t e ­ S y m p l i o n i e e n 4, p a r t i e s , , , Amelia V Cologne, 12 avril. — M. Félix Mendassolin­Bartholdy est arrivé avant­ hier dans cette ville, et hier il en est rvpnrti pour Birmingham, en Angleterre, Paris, chez J. MEISSONNIER et FILS, 2 2 , rue Dauphine, RDE DE LA CH A0SS É E ­ D'A FiTl K. fr . et 5@ fr . par an. «•aria. — I m p r i m e r i e île L. Martinet, 3d, rue Jacob.