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Présidentielle 2017 – Force Française - Réflexions sur quelques idées de fond –– Script vidéo 2
1 est libellé ainsi : « L’imprimerie et la librairie sont libres » Toute la loi est contenue dans cet article 1. Sauf !...
Et tout le contenu des exceptions est contenu dans les 69 articles suivant. D’où une contradiction entre l’esprit et
la lettre qui ne semble pas gêner le législateur ni lui poser des problèmes de conscience…]
Revenons sur le mot « liberté ». Ce mot que je finis par ne plus supporter, c’est presque
physique, au point de le vomir, tellement il est galvaudé par tout une faune d’avortons de
l’intellect pour se justifier à tout instant de leur médiocrité, de leur impuissance à être, des
ravages qu’ils commettent au nom de leur liberté à eux, cette pseudo liberté qui n’est que la
conséquence de leur profonde irresponsabilité… Car ils ont oublié une chose : il n’y a de liberté
que là où il y a responsabilité individuelle… D’où la distinction entre deux type de liberté : la
liberté de responsabilité et la liberté d’irresponsabilité, c’est-à-dire la liberté du fou, du drogué,
du délinquant, du déviant, de l’imbécile, etc. Et c’est encore plus terrible quand les mêmes ont
du pouvoir, que ce soit le pouvoir de l’argent ou le pouvoir politique. La liberté implique un
engagement personnel qui consiste à prendre sur soi les conséquences de ses actes ou de ses
dires : c’est le sens même de la responsabilité ; « liberté » n’a jamais signifié de dire ou faire
n’importe quoi… Il n’y a pas de liberté sans responsabilité ni sanction.
Dans le cas qui nous occupe, le mot « liberté » est, comme il fallait s’y attendre, un
mensonge. Car intituler une loi sur la presse en la qualifiant de « liberté » pour aussitôt rogner
cette liberté de toutes parts, nous sommes bien dans l’inversion sémantique, c’est-à-dire
l’inversion du sens des mots : quand ils disent « liberté de la presse », il faut comprendre
interdiction de s’exprimer sous peine de prendre au mieux un avertissement, au pire, dix ans de
prison et la saisie de vos biens personnels si vous ne pouvez payer l’amende astronomique qui
vous attend. Dans ce cas, je préférerais revenir à l’autorisation préalable ; ce serait au moins
plus honnête. Non que la presse ne puisse faire l’objet d’une loi, ne serait-ce dans le cadre de
son organisation professionnelle ; ce qui est le cas des quinze premiers articles… Rien
n’échappe à la loi ; et l’on sait bien que l’une des manies de notre « représentation » nationale
est de légiférer à peu près sur tout et n’importe quoi… Dans le cas présent, il suffirait de
l’intituler « Loi sur la presse », le mot liberté étant superfétatoire et trompeur.
Et c’est bien cette façon d’utiliser des mots pour ce qu’ils ne disent pas qui est choquante ;
on retrouve cette inversion à tous les étages de la société ; elle apparaît comme la marque de
fabrique du mensonge maçonnique, comprenons du mensonge républicain ; quand on veut
savoir le vrai, il suffit d’inverser le sens des mots et de comprendre le contraire de ce qu’ils
signifient comme dans la novlangue, le langage de Big Brother ; ainsi de la devise républicaine :
quand vous entendez liberté, il faut comprendre interdire ; quand vous entendez égalité, il faut
comprendre écraser ; quand vous entendez fraternité, il faut comprendre se faire entourlouper,
et je reste poli… Quand vous entendez diversité, entendez le contraire : métissage ; quand vous
croyez entendre démocratie, vous entendez : tais-toi !... L’inversion sémantique est avec
l’inversion accusatoire — quand la victime devient bourreau et le bourreau devient victime —
, ainsi que l’inversion du bon goût ; dès lors que le beau, le bien, le vrai, ne sont plus les repères
de notre société, le mauvais goût, le laid, le faux prennent le dessus… Le laid, le faux, le mal :
pas de doute, nous sommes bien en République.
Ce n’est pas tout. L’intitulé de la loi est datée de 1881 ; or elle n’a cessé depuis d’être
amendée, modifiée, renforcée dans le sens de la répression, si bien qu’elle apparaît aujourd’hui
comme un véritable tissu d’Arlequin. Cependant, comme toute loi, elle est signée par les grands
dignitaires de l’État. Et quels étaient les signataires à la date de sa promulgation, en 1881 ? Le
Président de la République Jules Grévy ; le président du Conseil, ministre de l’instruction