1 Services économiques TD : Très faible progression de l`économie

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Services économiques TD : Très faible progression de l’économie canadienne attendue en 2017
TORONTO – L’année difficile qui se termine sera suivie d’une année 2017 marquée par des résultats à
peine plus reluisants et d’un élargissement de la fourchette d’incertitude attribuable aux politiques
américaines, d’après le numéro de décembre des Prévisions économiques trimestrielles des Services
économiques TD.
Les Services économiques TD prévoient en effet que le PIB réel croîtra de 1,8 % en 2017, par rapport au
taux de 1,4 % estimé pour cette année. « Il y a déjà eu une vague d’incertitude qui devrait avoir des
répercussions directes sur les plans d’investissement et d’embauche », indique Beata Caranci,
économiste en chef. Elle anticipe la création d’environ 100 000 emplois nets pour 2017, soit une baisse
par rapport aux années précédentes.
Les effets bénéfiques des dépenses publiques se feront bientôt sentir
L’année 2016 a été difficile pour la croissance économique au Canada. Non seulement l’année a
commencé sur une note chancelante en raison de la forte volatilité des marchés et des prix du pétrole,
mais les feux de forêt qui ont frappé l’Alberta en mai ont porté un autre coup dur. Heureusement, le
rebond qui a suivi permet d’amorcer 2017 sur une bonne note, avec une croissance annualisée
d’environ 3 % pour le Canada au deuxième semestre.
« Le seul fait de colmater les brèches des dernières années contribuera à soutenir l’économie
canadienne. C’est le cas surtout des investissements des entreprises, qui ont retranché près d’un point
de pourcentage de la croissance économique globale en 2016 », poursuit Madame Caranci. Des signes
de stabilisation (notamment dans le secteur des ressources) apportent un soutien grandement apprécié.
Même un léger rebond éliminerait un obstacle majeur à la croissance économique en 2017 et en 2018.
Une récente entente des membres de l’OPEP au sujet d’une baisse de production devrait faire monter
les prix du pétrole dans une fourchette de 55 à 60 $ US le baril dans la prochaine année, ce qui
favorisera une remontée des dépenses d’investissement des entreprises.
La reprise de la croissance s’appuie en partie sur une « stabilisation » des investissements après leur
chute plutôt que sur une véritable expansion, ce qui explique les mauvaises perspectives de création
d’emplois. Les dépenses de consommation devraient néanmoins poursuivre sur leur récente lancée,
somme toute modeste, mais leur composition devrait changer. « À mesure que les consommateurs
commenceront à rembourser leurs dettes, nous devrions observer une transition des achats de biens
coûteux financés par emprunt vers des dépenses en biens non durables et en services », affirme
Madame Caranci.
Les dépenses publiques soutiendront encore davantage l’économie et devraient ainsi ajouter 0,5 point
de pourcentage à la croissance en 2017. Plus de la moitié de ce soutien résulte des engagements en
matière de dépenses du gouvernement fédéral énoncés dans le budget de 2016. « Comme prévu, il y a
eu peu de signes d’un coup de fouet budgétaire en 2016, mais tout indique que l’économie profitera des
mesures de relance en 2017 et en 2018 », souligne Madame Caranci. Un autre moteur économique, le
commerce international, a récemment connu de forts soubresauts qui devraient donner lieu à une
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légère croissance des exportations, également soutenues par un renforcement de la demande
américaine.
Un degré d’incertitude élevé à la suite de l’élection
Les résultats de l’élection présidentielle américaine fragilisent les prévisions économiques. En l’absence
de politiques et d’échéanciers précis, les Services économiques TD ont choisi de ne pas inclure
d’hypothèses arbitraires dans leurs prévisions. Madame Caranci explique que « les risques découlant
d’éventuels changements de politiques aux États-Unis sont de deux ordres. En effet, suivant l’élection,
une bonne partie des discussions au Canada ont porté sur le risque que les mesures commerciales
protectionnistes nuisent aux exportations et fassent chuter le huard. Or, les effets pourraient ne pas
être aussi dévastateurs que prévu, puisque le Canada n’est pas expressément visé par ces mesures.
Même si c’était le cas, les mesures de réforme fiscale favorables aux investissements et aux dépenses de
consommation au sud de la frontière feraient augmenter la demande pour les exportations
canadiennes. Il est même possible que le Canada resserre ses liens commerciaux avec les États-Unis à
long terme, ce qui contribuerait à récupérer une partie des parts de marché perdues. Toutefois, jusqu’à
ce que nous ayons une meilleure idée de la situation, l’incertitude liée aux politiques américaines
pourrait peser sur les dépenses d’investissement des entreprises à court terme. »
En ce qui a trait au marché du travail canadien, les difficultés devraient prendre la forme d’une
croissance de l’emploi inférieure à la moyenne et d’une éventuelle transition continue vers les emplois à
temps partiel. Ce sera vraisemblablement le principal changement à survenir dans l’économie. La rapide
montée des taux d’intérêt à long terme depuis le début d’octobre, combinée aux nouvelles règles de
financement hypothécaire, devrait contribuer à refroidir un secteur du logement en surchauffe, en
particulier à Toronto.
« La situation du secteur du logement se compliquerait davantage advenant une nouvelle flambée des
taux obligataires, fait remarquer Madame Caranci. Nous ne nous attendons pas à ce que les taux
obligataires augmentent beaucoup dans les prochains mois, mais si nous nous trompons, l’ajustement
du marché immobilier s’intensifierait certainement. »
La Banque du Canada fera cavalier seul
La conjoncture économique du Canada demeurera très différente de celle des États-Unis. Par
conséquent, il est peu probable que la Banque du Canada emboîte le pas à la Réserve fédérale en
haussant son taux directeur. On s’attend plutôt à ce que la Banque du Canada adopte un ton conciliant,
mais constructif, continuant à rappeler aux investisseurs la morosité persistante et l’importante marge
de capacités excédentaires au sein de l’économie. Les Services économiques TD ne s’attendent pas à ce
que la Banque du Canada relève son taux directeur avant le début de 2019. Si, toutefois, elle était
contrainte d’agir d’ici là, elle procéderait probablement à une réduction.
Enfin, on devrait observer une répartition plus uniforme des sources de croissance en 2017.
Parallèlement, le degré accru d’incertitude signifie que l’éventail des résultats possibles s’est élargi. La
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prudence devrait ainsi rester le mot d’ordre des entreprises canadiennes au cours des prochains
trimestres.
Personnes-ressources pour les médias
Beata Caranci
Vice-présidente et économiste en chef
Groupe Banque TD
416-982-8067
Derek Burleton
Vice-président et économiste en chef adjoint
Groupe Banque TD
416-982-2514
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