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@ La Bourdonnaye - Edition numérique 2012
L'ABSENCE
« Un seul être vous manque et tout est dépeuplé » disait le poète.
Dans ce cas, l'absence est cruelle !
Etre sans nouvelles de l'être aimé, se retrouver loin de lui, ne pouvoir le
toucher, le respirer, l'admirer, Quel douloureux tourment ! Quelle
cruauté pour les sentiments !
Paradoxalement, ce défaut de présence peut en arranger plus d'un !
Ainsi, pensez à ce professeur et à sa joie interne, lorsqu'il s'aperçoit, en
un jour béni, de l'absence de l'élève le plus chahuteur de la classe qui
prenait un malin plaisir à saboter son cours !
Il trouve, alors, un regain d'enthousiasme pour son métier, ô combien
difficile !
La croix qu'il va porter sur le registre d'absence, en face du nom de
l'élève, va devenir le symbole de sa délivrance, de son bonheur !
Comme il apprécierait que ce cahier soit un véritable chemin de croix,
plus que sa vie de pédagogue !
A l'opposé, pas sûr qu'un chef d'entreprise s'accommode des absences
injustifiées ou répétées, plus ou moins longues de ses employés !
La constatation des faits peut générer colère ou lassitude.
L'absence est un vide !
Elle peut prendre la forme d'un trou de mémoire. Le comédien, sur
scène, redoute un tel manque capable de le tétaniser, de le paralyser, de
lui faire perdre la face !
La personne âgée s'en inquiète fortement, considérant cela, à tort ou à
raison, comme les prémices d'une maladie prochaine avilissante.
L'absence peut aussi être envisagée sous l'angle du manque et de la
privation.