Thème 1 : La dynamique des plaques lithosphériques - épisode 2 : Le domaine continental Introduction (voir cours 1ère) : Jusqu'au début du XXème siècle, les géologues pensaient que les continents sont fixes et immuables. Ce n'est qu'en 1912 que Wegener propose une mobilité horizontale des continents. Il pensaient que les continents étaient auparavant réunis en un supercontinent : la Pangée qui s'est disloqué et les continents auraient dérivé pour arriver à leur place actuelle. Sa théorie repose sur différents arguments : – des fossiles d'une même espèce se trouvaient sur des continents différents ; – les tracés des côtes Américaines et Européennes sont complémentaires ; – des indices de glaciation identiques sont présents sur des continents différents. Il se met ainsi à penser que les continents peuvent dériver. Durant tout le XXème siècle les chercheurs ont validé certains aspects de sa théorie et invalidé d'autres. Les forces étant imaginées par Wegener étaient trop faibles pour déplacer les continents. Sa théorie a évolué pour devenir les mouvements de la tectonique des places. 12 plaques existent et se déplacent sur l'asthénosphère. Leur mouvement est d'apparence linéaire et des failles transformantes se créent à cause de leur mouvement. La lithosphère est composée par la croûte ainsi que par la partie rigide du manteau supérieur. La croûte océanique occupe les 2/3 de la lithosphère et la croûte continentale 1/3. L'asthénosphère, elle, est composée de l'autre partie, ductile, du manteau supérieur. La LVZ est une zone particulièrement ductile du manteau permettant le déplacement des plaques. Quelle est la place de la lithosphère continentale dans la dynamique de la tectonique des plaques ? Chapitre 1 : Les caractéristiques du domaine continental I) La nature de la croûte continentale (voir recherche 1) La croûte continentale est plus épaisse que la croûte océanique, 30 km contre 8. Elle est moins dense : 2,6 contre 2,8 pour la croûte océanique. Elle est composée de différents types de roches, principalement du granite contrairement à la croûte océanique qui est principalement composée de grabbro. Rappels de première : La croûte continentale a une épaisseur de 30 km et est composée de granite (densité : 2,4 à 2,9) de structure grenue. Ses minéraux constitutifs sont principalement du quartz, des micas (biotite et/ou muscovite), des feldspaths potassiques (orthoses) et des plagioclases. La croûte océanique a une épaisseur de 8 km et est composée de basalte (densité : 2,7 à 3) de structure microlitique et de grabbro (densité : 2,9 à 3,2) de structure grenue. Le basalte est essentiellement composé de plagioclases, de pyroxènes, d'olivine, et de magnétite. Le gabbro est composé de plagioclase, de pyroxène, d'amphibole et d'olivine. Le gabbro est une roche plutonique issue de la fusion partielle de la péridotite mantellique au niveau de la dorsale ayant subi, contrairement au basalte, un refroidissement lent, donc une cristallisation complète. Les roches volcaniques correspondantes sont ainsi les basaltes. Le manteau est lui composé de péridotite (densité : 3,2 à 3,4) de structure grenue. Elle est principalement formée de pyroxène et d'olivine. Le noyau est composé de fer et de nickel. Le noyau externe est aussi appelé noyau supérieur et le noyau interne est aussi appelé gaine. II) Origine de l'épaisseur de la croûte On trouve sur les continents des indices tectoniques de contrainte de compression. Il en existe 3 types : – les failles inverses ; – les plis ou plissements ; – les chevauchement ou nappes de charriages. Ces indices montrent un empilement de masse rocheuse qui explique l'épaississement de la croûte. Les structures les plus jeunes de ce type sont rencontrées dans tous les massifs montagneux. On peut donc suggérer que l'épaississeur du domaine continental trouve son origine au niveau de la formation des montagnes. On note que l'épaississement en hauteur est faible par rapport à ce que l'on peur observer en profondeur : sous les Alpes le MOHO descend jusqu'à 60 km de profondeur. → C'est ce qu'on appelle la racine crustale. Comment expliquer l'enfoncement de la croûte dans le manteau au niveau des montagnes ? III) L'enfoncement conséquence de l'épaississement (voir recherche 3) La croûte continentale est plus enfoncée dans le manteau au niveau des montagnes car sa masse y est plus importante. En effet, la lithosphère est en équilibre mécanique avec l'asthénosphère. La masse de la lithosphère varie (érosion, collision, mise en place ou fonte de glacier, …). Lorsque la masse varie, une compensation s’opère par un ajustement de son enfoncement dans l'asthénosphère ductile (ductile car sinon elle ne pourrait pas se déformer). C'est ce qu'on appelle l'isostasie ou équilibre isostatique. Ainsi, au niveau des chaînes de montagne, le relief positif s'accompagne d'une racine crustale importante. Il y a subsidence lorsque la lithosphère gagne de la masse et s'enfonce dans l'asthénosphère et rebond lorsqu'elle en perd et qu'elle s'élève. → Nous remarquons sur une simulation faite avec le logiciel Isostasy que les Alpes devraient avoir une racine crustale moins importante. En fait, elles sont en plein rebon isostatique. Que deviennent les roches de la racine crustale ? IV) Des transformations liées à l'enfoncement (voir recherche 4) Dans les chaînes de montagne les plus vieilles comme les Vosges, le Massif Central, … les roches superficielles ont été emportées par l'érosion, on a donc accès aux roches les plus profondes du massif. Ces roches ont subi des modifications sous l'effet de la pression et de la température : – failles en surface parce qu'elles sont cassantes ou plis en profondeur parce qu'elles sont ductiles ; – modifications chimiques : métamorphisme des roches. Le métamorphisme c'est le fait que des roches échangent des atomes, elles se modifient ainsi chimiquement mais leur composition globale reste la même. Par exemple les argiles deviennent des schistes qui deviennent des micaschistes qui eux même deviennent des gneiss ; – fusion partielle ou anatexie des roches : des petites poches appellées migmatites se créent qui vont se recristalliser. Ces éléments témoignent d'une forte pression et confirment donc l'épisode d'épaississement par empilement de roches de la croûte continentale au niveau des montagnes. Chapitre 2 : L'histoire d'une chaîne de montagne I) Une période océanique 1) Indices de terrain (recherche 5) Différents indices indiquent qu'une partie de l'histoire des Alpes a été océanique : – des ophiolites sont présent dans les massifs. Les ophiolites sont des lambeaux de lithosphère océanique qui se retrouvent en surface, au-dessus de la croûte continentale. ; – des sédiments océaniques témoignant d'une plus ou moins grande profondeur sont aussi présents (voir 2 de la recherche 5) ; – des failles normales typiques de la formation d'un océan sont également présentes dans ces montagnes (voir 2 de la recherche 5). → Ces indices témoignent d'une étape d'ouverture océanique, ou rifting, puis du fonctionnement d'une dorsale qui ont précédé le phénomène de collision continentale à l'origine des Alpes par exemple. 2) L'ouverture de l'océan (voir recherche 0) Au cours d'un rifting continental, un nouvel océan prend naissance au sein d'une lithosphère continentale. L'accumulation de chaleur sous une plaque continentale cause une dilatation de la matière qui conduit à un bombement de la lithosphère. Il s'ensuit des forces de tension qui étire la lithosphère et amorcent le mouvement de divergence qui éloigne les deux nouveaux continents : il y a subdivision du continent d'origine. La poursuite des tensions poursuit l'étirement de la lithosphère; il y aura alors effondrement en escalier des blocs basculés (un bloc basculé est une portion de croûte continentale située entre 2 failles normales et qui va basculer suivant la trajectoire de ces failles). Une vallée appelée rift continental est crée. Les marges passives sont les vestiges de cette ouverture de chaque côté du nouvel océan. Les roches océaniques que l'on trouve dans les massifs montagneux ne sont pas dans leur état initial. Certains minéraux qu'elles possèdent témoignent de modifications successives. 3) La lithosphère océanique se modifie (voir recherche 6) Peu de temps après sa formation au niveau de la dorsale, la croûte océanique subit une hydratation qui va provoquer : – son refroidissement ; – l'augmentation de sa densité ; – sa subsidence ; – un métamorphisme caractérisé par une faible pression et une température élevée et décroissante. De nouveaux minéraux hydratés se forment, ils sont de couleur verte et se forment aux dépens des minéraux d'origine qui sont le pyroxène et le plagioclase. Ces minéraux formés sont hornblende verte (appartenant à la famille des amphiboles), la chlorite et l'actinote. Cela forme des métagrabbros de schiste vert. → plagioclase + pyroxène + eau → amphibole. → plagioclase + pyroxène + eau → chlorite + actinote. Dans un même temps, la péridotite de la lithosphère s'hydrate et subit aussi un métamorphisme. On a : olivine + eau → serpentine + brucite. La lithosphère s'épaissit et passe l'isotherme 1300°. II) Disparition de l'océan 1) La perte d'équilibre isostatique (voir recherche 7) A partir de 25mA, la densité de la lithosphère océanique devient plus importante que celle de l'asthénosphère. Cela rend possible son détachement et son entrée en subduction : elle plonge dans l'asthénosphère ductile. Remarque : Les roches océaniques de plus de 200mA ne sont pas visibles à la surface de la croûte océanique, elles ont déjà plongé dans l'asthénosphère. Pour la partie de la lithosphère qui plonge, la pression augmente fortement et la température augmente aussi mais plus modérément. Alors il y a métamorphisme : de nouveau minéraux apparaissent : – le glaucophane est un minéral de la famille des amphiboles. Le glaucophane est une amphibole bleu présente au sein de métagrabbros de schiste bleu de hautepression et de basse température. – la jadéïte qui appartient à la famille des pyroxènes. C'est un minéral anhydre. – Du grenat et du quartz. La jadéïde, le grenat et le quartz ont un faciès éclogitique (ils composent des roches éclogites). Les roches ci-dessus sont classées dans leur ordre d'apparition en fonction de l'augmentation de la profondeur et donc de la pression et de la température. On a : – plagioclase + chlorite + actinote → glaucophane + eau. – plagioclase → jadéïde + quartz – plagioclase + glaucophane→ grenat + jadéïte + eau Ce processus de métamorphisme à haute pression et température faible : – libère une grande quantité d'eau : c'est un métamorphisme non d'hydratation mais de déshydratation ; – augmente la densité de la lithosphère dont la subduction est donc entretenue → C'est ainsi un des moteurs de la dynamique des plaques. La subduction entraîne un étirement de la listhosphère océanique visible au niveau des dorsales avec les failles normales. 3) Inversion de la dynamique tectonique La subduction qui fait disparaître la lithosphère océanique provoque une fermeture des océans (sauf si le phénomène d'accrétion océanique est plus rapide que celui de subduction). Les continents de part et d'autre se rapprochent puis entrent en collision. Il y a alors une compression des terrains continentaux et des montagnes sont formées : c'est ce qu'on appelle l'eurogénèse. A la soudure des deux continents on retrouve des sédiments océaniques ce qui témoigne bien de la présence d'un ancien continent. Au début, des gabbros sont créés par fusion partielle de la péridotite au niveau de la dorsale. Les jeunes gabbros vont pousser les plus anciens, ils vont subir plusieurs métamorphisme. D'abord ils vont devenir des métagrabbros de schiste vert avec l'hydratation de la croûte. L'hydratation de la croûte va entraîné sa subsidence, son augmentation d'épaisseur et son augmentation de densité. Au niveau des fosses, le métamorphisme est un métamorphisme de déshydratation, la croûte va être déshydratée. Il y a formation de métagrabbros de schiste bleu puis des métagrabbros éclogites. La densité de la lithosphère va augmenter au fur et à mesure qu'elle vieilli. De 3,2 au niveau de la dorsale elle va passer à 3,27 au niveau des gabbros de faciès schiste vert puis 3,4 au niveau des métagabbros éclogites.