Belles familles de soldats (1ère partie) RAYMOND

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Belles familles de soldats (1ère partie)
RAYMOND
Dans les archives départementales numérisées de la Haute-Garonne, la copie du livret matricule de Jean
RAYMOND, donne les éléments suivants :
Lors du conseil de révision (classe 1890), il a déclaré résider à Cazères (Haute-Garonne) et être cultivateur. Il est
né le 27 novembre 1870 à Taurignan-vieux (Ariège), fils de Joseph RAYMOND et de Vidal Anne, domiciliés à
Cazères (Haute-Garonne).
Il avait les cheveux et les yeux bruns, le front ordinaire, le nez cave et le visage allongé. Il
mesurait 1.65 m. Degré d’instruction : 2
Pour son service militaire, il a été incorporé du 15 novembre 1891, arrivé au corps du 17° Escadron du Train des
équipages militaires à Montauban (Lot et Garonne) et soldat de 2ième classe le 18 novembre 1891. Nommé soldat
de 1ière classe le 13 mai 1894.
Envoyé en congé le 17 octobre 1894,
en attendant son passage dans la
réserve de l’armée active qui aura lieu
le 1ier novembre 1894.
effectué
une
1ière
période d’exercices dans la
réserve au 17° Escadron du Train du
2 au 29 novembre 1898.
A
effectué
une
2ième
période d’exercices au même
régiment du 2 au 29 janvier 1900.
Passé dans l’armée territoriale le 1ier
novembre 1904.
A
Rappelé à l’activité par le décret de mobilisation générale du 1ier août 1914, arrivé au corps le 31 mars 1915.
Réformé n° 2 par la commission de réforme de Montauban du
21 avril 1915 pour varices noueuses et remontantes au
membre inférieur gauche.
Maintenu réformé n° 2 par la commission de réforme de
SaintGaudens du 15 septembre 1915 (loi du 17 août 1915).
Campagnes :
En Algérie : du 16.11.1891 au 27.10.1894,
(photo ci-contre)
Contre l’Allemagne : du 31.03.1915 au 21.04.1915.
*
* *
Autre famille RAYMOND
1
Dans les archives départementales numérisées de la Haute-Garonne, la copie du livret matricule de Toussaint
RAYMOND, donne les éléments suivants :
Lors du conseil de révision (classe 1902), il a déclaré résider à Cazères (Haute-Garonne) et être cultivateur. Il est
né le 2 novembre 1882 à Saint-Christaud (Haute-Garonne), fils de Jean Pierre RAYMOND et de Rousse Marie,
domiciliés à Cazères (Haute-Garonne).
Il avait les cheveux et les yeux châtains, le front couvert, le nez moyen et le visage ovale. Il
mesurait 1.61 m. Degré d’instruction : 2
Pour son service militaire, il a été mis en route le 16 novembre 1903, arrivé au corps du 59° régiment d’infanterie
de Foix (Ariège) et soldat de 2ième classe le dit jour.
Nommé Caporal le 25 septembre 1904.
Nommé Sergent le 26 septembre 1905.
Envoyé le 18 septembre 1906 en congé en attendant son
passage dans la réserve de l’armée active qui aura lieu le 1ier
octobre 1906. Certificat de bonne conduite accordé.
Affecté au 134° régiment d’infanterie territoriale de Foix en
application de la dépêche ministérielle du 7 août 1909.
A effectué une période d’exercices au 59° régiment d’infanterie
du 29 août au 20 septembre 1909.
Nommé Adjudant par décision ministérielle du 30 décembre 1912.
Rappelé à l’activité par le décret de mobilisation générale le 1ier août 1914.
Nommé Sous-lieutenant le 10 juin 1915.
Passé au 88° régiment d’infanterie territoriale le 1ier novembre 1917.
Nommé Lieutenant à titre temporaire le 29 novembre 1917. (DM du 25.11.1917).
Nommé Lieutenant à titre définitif le 3 juin 1920.
Démissionnaire de son grade, démission acceptée par décret présidentiel du 17 avril 1927.
Rayé des cadres des officiers de réserve à compter du dit jour.
Replacé dans son dernier grade Adjudant. Classé dans la position sans affectation et rayé des contrôles le 17 avril
1927. Libéré des obligations du service militaire le 15 octobre 1931.
Citations :
Cité à l’ordre du régiment du 16 août 1916 :
« Etant en position aux tranchées de départ, pendant l’attaque du 20 juillet 1916, a maintenu le bon ordre dans
sa section sous de très violents bombardements du 20 au 22 juillet et a assuré sa mission d’une façon parfaite ».
Cité à l’ordre de la Brigade du 17 août 1917 :
« Par sa fermeté, son sang-froid et sa bonne humeur, a entraîné en
première ligne à deux reprises différentes et sous un violent
bombardement une corvée de 120 hommes chargés de ravitailler la
ligne de feu du secteur d’Hurtebise (Aisne) dans la nuit du 28 au 29
juillet 1917 ».
(Ndr : Hurtebise est proche de Craonne sur la carte de la page suivante).
2
Décorations :
Croix de guerre avec étoile d‘argent,
Chevalier de la Légion d’honneur par décret du 12.12.1925. (JO du 25.12.1925).
Certificat d’ancien combattant délivré le 13 avril 1935, renouvelé le 29 mai 1940.
Extraits des livres de l’Abbé Clément Tournier : les Cazériens à la Guerre :
Octobre 1915 :
Toussaint RAYMOND, de Bellevue, Sous-lieutenant au 134° Régiment d’Infanterie territoriale - kyste à une
paupière - en soins à l’hôpital de Vitry-le-François (Marne).
Il nous écrit :
« Maintenant je suis guéri et je compte rejoindre mon corps sous peu, pour reprendre la préparation formidable,
qui, je crois, cette fois-ci, nous permettra de bousculer ces brutes hors de chez nous… ».
Correspondance du Sous-lieutenant Toussaint RAYMOND datée de juin 1916 :
« La correspondance du Docteur Mourlan et du Sergent Dangla m’intéresse beaucoup car nous sommes cantonnés
au milieu des troupes noires. Nous pouvons donc apprécier tout l’effort de ces recruteurs.
« Nous assistons, en ce moment au montage sur place de cette formidable machine depuis si longtemps promise.
L’heure est proche, parait-il et la brèche va être bientôt ouverte ».
3
Le Sous-lieutenant Toussaint RAYMOND sert depuis le début de la guerre dans le 134 °
Régiment d’infanterie territoriale.
Avec ses hommes, il exécuta parfaitement de nécessaires travaux de défense, ou
préparatoires à l’attaque et a pris part ensuite aux offensives de Champagne et de
Picardie ;
Sur le front de la Somme notamment, ses qualités de sang-froid et de bravoure se
révélèrent, l’été dernier, et lui valurent cette citation :
« RAYMOND Toussaint, Sous-lieutenant à la deuxième compagnie de mitrailleuses, étant en position aux tranchées
de départ, pendant l’attaque du 20 juillet 1916, a maintenu le bon ordre dans sa section sous de très violents
bombardements du 20 au 22 juillet et a assuré sa mission d’une façon parfaite. » (Croix de Guerre).
Lettre d’un sous-officier du 56° d’Artillerie à l’Abbé Tournier du 17 janvier 1917 :
« …Depuis le début de la campagne, après avoir parcouru plusieurs points du front, je n’ai jamais eu le plaisir de
revoir un seul Cazérien, sauf un de mes cousins : le Sous-lieutenant RAYMOND. Inutile de vous décrire la joie que
nous éprouvâmes en nous rencontrant dans les tranchées de la Somme, non loin d’Erbécourt et Dompierre. (Ndr :
Il s’agit en fait de Herbécourt, au centre de la carte ci-dessous).
« Nous avons quitté ce coin si terrible pour venir nous reposer quelque temps dans les Vosges. Le secteur que nous
y occupons est des plus calmes : mais nous devons le quitter bientôt. Sans nul doute, nous allons redevenir plus
actifs. Notre petit canon de 75 fera entendre sa terrible voix, pour venger nos braves camarades si glorieusement
tombés… »
Janvier-février 1918
4
Le Sous-lieutenant Toussaint RAYMOND est promu Lieutenant et affecté au 88° Régiment territorial d’Infanterie.
*
* *
Autre famille RAYMOND
Dans les archives départementales numérisées de l’Ariège, la copie du livret matricule de Maurice Louis
RAYMOND, donne les éléments suivants :
Lors du conseil de révision (classe 1912), il a déclaré résider à Contrazy (Ariège) et être charpentier.
Il est né le 20 mars 1892 à Nostaganem (Algérie), fils de père inconnu et de RAYMOND Anne, domiciliée à Contrazy
(Ariège).
Il avait les cheveux et les yeux châtain foncé, le front haut vertical, le nez rectiligne et le visage ovale. Il
mesurait 1.69 m. Degré d’instruction : 3.
Pour son service militaire, il a été dirigé et incorporé le 11 octobre 1913, arrivé au corps du 2° régiment du Génie
à Hussein Dey (Algérie) et soldat de 2° classe le 13 octobre 1913.
Promu soldat de 1ière classe le 11 avril 1914.
Passé au 6° régiment du Génie à Angers. (Bulletin du Général commandant le 3° Corps d’Armée) Passé
au 2° régiment du Génie à Montpellier (Hérault) le 12 octobre 1917.
Envoyé en congé illimité de démobilisation le 23 août 1919, au dépôt démobilisateur du Centre spécial de
démobilisation du Génie de la 17° région à Toulouse (Haute-Garonne). Se retire à Contrazy (Ariège).
Maintenu service armé et proposé pour changement d’arme par la commission de réforme de Toulouse du 10
octobre 1921 pour cicatrice déprimée et adhérente à la cuisse droite, sans gêne fonctionnel. Varice flexueuse.
Invalidité inférieure à 10% et affecté au 17° escadron du Train des équipages hippomobile par décision du général
commandant le 17° corps d’armée en date du 18 octobre 1921.
A la date du 1ier octobre 1923, passé à la classe de mobilisation de 1910 (père de un enfant vivant).
Classé « service auxiliaire » pour invalidité inférieure à 10% par la commission de réforme de Toulouse du 12
février 1926, pour cicatrice de plaie par éclat d’obus à la cuisse droite sans gêne fonctionnel. Varices remontant
du pied jusqu’à la cicatrice.
Classé dans la position dite « sans affectation » et rayé des contrôles du 17° escadron du Train hippomobile le 1ier
novembre 1927.
5
Après la Grande Guerre, la famille RAYMOND est venue s’installer à Cazères (déclaration aux autorités militaires
le 29 mars 1928).
Maintenu « service auxiliaire » pour invalidité inférieure à 10% par la commission de réforme de Toulouse du 12
janvier 1931 pour cicatrices à la cuisse droite par éclat d’obus, varices des deux membres inférieurs.
Affecté au centre mobilisateur de l’infanterie n° 173, service du territoire, le 1ier février 1935. Classé
« sans affectation » le 25 janvier 1939.
Décédé à Cazères le 13 juillet 1980.
Blessure :
Blessé le 27 avril 1917, à la cuisse droite, par éclat d’obus à Berry au Bac (Aisne). (Ndr : lors d’offensive Nivelle du
Chemins des Dames).
Campagnes :
Algérie : du 12.10.1913 au 2.10.1914,
Contre l’Allemagne : du 3.10.1914 au 2.11.1917,
Armée d’Orient : du 3.11.1917 au 12.05.1919, Intérieur
: du 13.05.1919 au 22.08.1919.
RAYMOND Maurice-Louis
Grâce aux documents conservés par ses petits-enfants Mme Gisèle Fabre, née Raymond et son
frère Alain Raymond, tous deux habitants de Cazères, la carrière militaire de MauriceLouis
RAYMOND du 2 août 1914 au 22 août 1919 a pu être reconstituée.
Sapeur-mineur au 6° Régiment de Génie, Maurice-Louis Raymond a d’abord combattu en
France.
A ce jour, il n’est pas connu de liens de parenté avec Toussaint RAYMOND.
Le 6e régiment du génie naît de la réorganisation du génie et de l'artillerie, il est créé à Angers en 1894. D'emblée, il a vocation à servir
outre-mer, il intervient ainsi dès 1895 à Madagascar puis est envoyé en 1900 en Chine pour s'opposer au soulèvement des Boxers. Mais,
c'est surtout au cours du 1er conflit mondial que le 6e RG acquiert ses plus beaux titres de gloire. Il participe aux combats sur tous les fronts,
sur la Marne, à Verdun, dans l'Aisne et en Champagne.
De 1914 à 1919 : le Colonel BERNARD a commandé pendant 5 ans le 6e génie
Durant la campagne de 1914-1918, ses compagnies sont citées à 72 reprises (dont 47 citations à l'ordre de l'armée). 15 compagnies
reçoivent le droit au port de la fourragère aux couleurs de la Croix de guerre 1914-1918.
(Ndr : Sapeur est l’appellation commune des soldats du Génie. Les « mineurs » creusaient des tunnels étroits à partir des tranchées amies vers les tranchées
ennemies pour ensuite y placer au fond une lourde charge d’explosif en vue de faire sauter la tranchée ennemie. C’était une opération particulièrement
difficile soumise au manque d’air, aux risques d’éboulement et aux contre-mines ennemies).
Maurice-Louis RAYMOND participe ensuite aux campagnes des Dardanelles et de Salonique (1914-1915). En
novembre 1916, il fait partie du Corps expéditionnaire en Macédoine.
La bataille des Dardanelles, également appelée campagne de Gallipoli, fut un affrontement de la Première Guerre mondiale qui opposa l'Empire ottoman
aux troupes britanniques et françaises dans la péninsule de Gallipoli dans l'actuelle Turquie du 25 avril 1915 au 9 janvier 1916.
6
La péninsule de Gallipoli forme la partie
nord du détroit des Dardanelles reliant
la mer Méditerranée à la mer Noire.
Durant la Première Guerre mondiale,
cette région était contrôlée par l'Empire
ottoman alors en guerre contre les
puissances alliées dont le Royaume-Uni,
la France et la Russie. Pour pouvoir
ravitailler cette dernière, le contrôle des
Détroits était indispensable mais une
tentative alliée pour traverser les
Dardanelles échoua le 18 mars en
raison des mines qui y avaient été posé
Pour que les dragueurs de mines pussent
opérer en sécurité, il était nécessaire de
réduire au silence les batteries
ottomanes sur les hauteurs du détroit. Un débarquement fut donc organisé le 25 mars au cap Helles et dans la baie ANZAC (en) à l'extrémité sud de la
péninsule.
Le terrain difficile, l'impréparation alliée et la forte résistance ottomane provoquèrent rapidement l'enlisement du front et les tentatives des deux camps pour
débloquer la situation se soldèrent par de sanglants revers. Le 6 août, les Alliés débarquèrent dans la baie de Suvla au nord mais ils ne parvinrent pas non
plus à atteindre les hauteurs dominant le détroit au milieu de la péninsule et ce secteur se couvrit également de tranchées. L'impasse de la situation et l'entrée
en guerre de la Bulgarie aux côtés des Empires centraux poussèrent les Alliés à évacuer leurs positions en décembre 1915 et en janvier 1916 et les unités
furent redéployées en Égypte ou sur le front de Salonique en Grèce.
En 1917, il revient combattre en France.
La bataille du Chemin des Dames, seconde
bataille de l'Aisne pendant la Première
Guerre mondiale ou « offensive Nivelle »,
commence le 16 avril 1917 à 6 heures du
matin par la tentative française de rupture
du front allemand entre Soissons et Reims
vers Laon, sous les ordres du général Nivelle
: « L'heure est venue, confiance, courage et
vive la
France ! ».
Berry au bac est à mi-chemin entre Laon et
Reims, à l’extrême Est du chemin des
Dames
7
Il sera blessé le 24 avril 1917, au cours de la
célèbre bataille du Chemin des Dames à Berryau-Bac, par un éclat d’obus.
Soigné à Autun, il rejoint sur sa demande,
après une convalescence de quinze jours, son
unité au front avec laquelle il termine la
guerre le 22 août 1919.
Maurice-Louis RAYMOND est titulaire de la
Croix de Guerre 1914-1918.
Toujours très dévoué, Maurice-Louis a été le
membre fondateur de l’Association des
Anciens combattants et veuves de guerre du
canton de Cazères.
Lors de sa disparition, son successeur René
Scorvidère lui a rendu le vibrant hommage cicontre, publié dans La Dépêche du Midi.
*
Mme Gisèle Fabre, née Raymond et son frère Alain Raymond ont également conservé des documents sur
l’exceptionnelle carrière de Albert RAYMOND, le frère de Maurice-Louis.
Jeune engagé dans la cavalerie au Régiment de marche des Spahis marocains, Albert finira la guerre Maréchal des
logis, puis sera décoré de la Légion d’honneur.
8
RAYMOND Albert est né à MONTPELLIER le 10 novembre 1893.
Après une jeunesse laborieuse et pleine de travail, il s’engage à
l’âge de 18 ans au Régiment de marche des Spahis marocains.
Après ses classes, il fait campagne en Algérie durant les années
1913-1914.
A la mobilisation, il rentre en France avec son régiment le 2 août
1914.
Il est blessé lors d’une reconnaissance aux environs de Breuilles
sur Bar (Ardennes).
Dans la Somme, à Monacy, il est de nouveau blessé.
Petit rappel historique concernant les
régiments de Spahis algériens et marocains (Source : Historique des régiments):
Le 2 juillet 1845 une ordonnance royale a décidé de la création de trois régiments de spahis algériens.
Ces formations se sont couvertes de gloire dans la quasi-totalité des combats qui ont émaillés la conquête de l’Algérie et ont
largement contribué au succès des armes de la France, lors de l’expansion coloniale en Afrique.
Le "modèle" spahis a été répété ailleurs par l’armée française: Au Maroc avec la participation d’escadrons algériens à
l’expansion française, il sera créé en 1912 dix escadrons de spahis marocains formés avec les tabors de cavalerie du Sultan
du Maroc.
Lors de la grande œuvre d’expansion coloniale de la IIIe République, les unités algériennes et marocaines prendront une part
active aux campagnes d’extrême orient, d’Afrique et à Madagascar.
Dès le début des hostilités en 1914, les spahis prendront part aux combats : les détachements d’Algérie deviendront le 6 e
Spahis et un détachement marocain s’appellera "régiment de marche des spahis algériens".
En 1915, le 5e régiment de spahis marocains est engagé sur le front, il est rejoint en 1916 par le 7e régiment de spahis algériens.
En fait, l’histoire de ces régiments est liée aux ambitions françaises en Afrique :
Avant 1880, les Européens disposaient pour l'essentiel d'implantations côtières en Afrique.
La France se réservait une partie du Maghreb, et en Afrique occidentale, le Sénégal. L'Angleterre possédait la colonie du Cap,
la Côte de l'or, des compagnies commerciales anglaises travaillaient en Afrique occidentale et orientale.
Toutefois, de 1870 à 1880, l'exploration de l'Afrique progresse: on découvre des richesses intéressantes, or et diamants
d'Afrique du Sud, cuivre de Rhodésie. Les Européens voient miroiter, à tort souvent, l'image d'une Afrique noire riche et
peuplée.
La conférence de Berlin (novembre 1884 - février 1885), à laquelle participent les principaux Etats européens, rédige un "acte
final". Celui-ci, après avoir défini le bassin du Congo, établit l'obligation de respecter le libre-échange pour toute puissance
colonisatrice, même en cas de guerre. L'acte, qui n'autorise aucun partage, le déclenche dans les faits.
Dès lors, dans une course de vitesse, la France entreprend de constituer un vaste empire, de la Méditerranée à l'Afrique
occidentale; l'Angleterre veut dominer l'Afrique orientale du Cap au Caire. La Belgique, l'Allemagne et l'Italie, moins bien
loties, se partagent le reste (des miettes) de l'Afrique.
Le gouvernement colonial de l’Afrique occidentale française (AOF) a été créé en 1895. Il regroupait en une fédération les
territoires du Sénégal, de la Mauritanie, du Soudan français (aujourd’hui Mali), de la Haute Volta (aujourd’hui Burkina) de la
Guinée française, du Niger, de la Côte d’Ivoire et du Dahomey (aujourd’hui Bénin). Sa capitale était Dakar.
9
En 1917, le régiment de Spahis marocains est relevé de France
et est envoyé en Orient et se rend en Albanie, au Levant, en
Serbie et prend part aux engagements de l’Armée française
du levant et de l’Orient dans les opérations de dégagement
du Danube.
Dix neufs combats classés sont à l’actif de Albert RAYMOND
de septembre 1917 à septembre 1921.
Il est blessé à trois reprises :
-
le 23 avril 1918 devant Streica (Albanie)
-
le 28 juillet 1918 à Solt (Albanie),
- le 25 septembre 1918 à Hancoran (Serbie).
Il est titulaire de 9 citations (voir le relevé ci-après).
Il peut arborer fièrement ses nombreuses médailles :
Médaille militaire (décret du 19 avril 1918)
Chevalier de la Légion d’Honneur (5 juillet 1925)
Croix de guerre 14/18 avec étoile d‘argent (7 citations)
Croix de guerre T.O.E. avec 2 citations
Croix des combattants
Médaille de la victoire
Médaille commémorative
Croix de guerre belge avec Palmes
Médaille commémorative Syrie-Cilicie, Ordre civique belge de 1ière classe, Médaille de l’Yser, Chevalier de l’Ouissan
alaouite, Chevalier du Karageorges avec glaive d’argent,
Military Medal (Commémorative Serbe 14/18), Médaille d‘Orient, Médaille des trois cités flamandes, Médaille de
Verdun, Médaille de la Somme, Fourragère aux couleurs de la Médaille militaire.
Voici quelques précisions concernant ses décorations (Source Wikipédia) :
L’ordre du Ouissam alaouite est un ordre honorifique marocain créé en 1913, peu après l'instauration du
protectorat français et sous le règne de Moulay Youssef. Comme l’ordre du Trône du Maroc, l’ordre du Ouissam
alaouite est considéré comme l’équivalent de l’ordre national de la Légion d’honneur en France. Les
récipiendaires sont nommés ou promus par dahir (décret) du roi du Maroc, qui est le grand maître de l’ordre.
L’ordre du Karageorges est une médaille serbe créée le 28 mai 1915 en hommage au militaire et à l’homme d'État serbe
(1752/1817). Il fut notamment le chef de la première révolte serbe contre les Turcs et le fondateur de la dynastie des
Karađorđević.
La Military Medal (MM) était une décoration militaire, instituée le 25 mars 1916, décernée au personnel de l’Armée de Terre
britannique et des autres armées et autrefois aussi aux militaires des pays du Commonwealth et des pays alliés, pour acte de
bravoure au combat.
Port de la fourragère à titre individuel : La fourragère est une décoration récompensant une unité militaire, comme un
régiment, navire, etc, pour faits de guerre ou de bravoure exemplaires. Elle est portée par ses membres en uniforme
exclusivement durant leur temps de service en son sein, le caractère collectif de son attribution fait qu’elle est rarement portée
à titre individuel.
Lorsqu’un individu (civil ou militaire) a participé à toutes les opérations, tous les faits d’armes ou de bravoure ayant permis
l’attribution de la décoration de l’unité, il conserve le droit de porter cette fourragère « à titre individuel ».
Médaille des Trois cités flamandes : Elle a été créée en 1955 par les communes d'Ypres, Dixmude et Nieuport pour honorer
les combattants français et belges qui ont participé aux combats de la Première Guerre mondiale autour de ces villes, chacune
étant matérialisée par une agrafe en bronze.
10
Dans les archives numérisées de l’Hérault, la copie du livret matricule de Albert Pierre RAYMOND donne les informations
suivantes :
Il est né le 10 novembre 1893 à Montpellier (Hérault), fils naturel de RAYMOND Anne domiciliée à Villeveyrac, canton de
Mèze (Hérault).
Lors du conseil de révision de la classe 1913, il a déclaré résider à Villeveyrac et être pâtissier.
Il avait les cheveux et les yeux châtains, le front large, le nez légèrement cave et le visage long. Il
mesurait 1.69 m. Degré d’instruction : 2.
11
Engagé volontaire pour 4 ans le 22.10.1913 à la mairie de Mèze, au titre du 3° régiment de Chasseurs d’Afrique (RCA) à
Constantine. Arrivé au corps le 28.10.1913.
Promu Brigadier le 3 juillet 1916.
Rengagé pour 5 ans à la date du 10.05.1919 au titre du 3° RCA. Promu
Maréchal des logis le 7.08.1918.
Rengagé pour 5 ans à la date du 10.05.1919 au titre du 3° RCA.
Affecté à la suite et en surnombre au 1° RCA pour être détaché au régiment de marche de spahis marocains (Décision du
Général en date du 16 mai 1920).
Passé au 21° régiment de Spahis marocains le 1ier avril 1921.
Affecté au 1ier régiment de Dragons le 28 novembre 1922.
Rengagé pour 2 ans le 6 février 1924 au titre du 10° régiment de dragons à compter du 10 mai 1924.
Maintenu service armé, invalidité inférieure à 10%, par la commission de réforme de Toulouse en date du 28 novembre 1924
pour cicatrice à la jambe gauche, à la cuisse droite, région pariétale gauche sans gène.
Nommé Adjudant le 16 avril 1926.
A obtenu le certificat d’aptitude à l’emploi de Chef de peloton le 27.09.1927 au 10° régiment de Dragons avec les résultats
suivants :
Instruction militaire pratique : 16,
Instruction militaire théorique : 15.5, Aptitude
au commandement : 17.
Admis dans le corps des sous-officiers de carrière le 1ier mai 1928.
Promu Adjudant–chef le 25 mai 1929 et affecté au 1ier régiment de Spahis marocains.
Débarqué à Beyrouth le 15 novembre 1929. Embarqué de Beyrouth le 11 mai 1932.
Affecté au 18° régiment de Dragons le 11 mai 1932.
Admis à la retraite proportionnelle, renvoyé dans ses foyers et rayé des contrôles le 30 juin 1935. Placé le dit jour « sans
affectation ».
Passé en domicile dans la subdivision de Nîmes (Gard) le 22 juin 1938 : adresse : Saint Ambroix (Gard) Place d’armes n°13.
Blessures au combat:
Blessé le 31 août 1914 par éclat d’obus
à
la
jambe droite dans
une reconnaissance d’officiers
aux environs de Brieulles sur Bar
(Ardennes).
Blessé à Manacy (Somme) par éclat
d’obus à l’avant-bras droit, petits éclats,
à la jambe gauche, volumineux éclat à la
cuisse droite.
Blessé le 23 avril 1918 d’une balle au
mollet gauche devant Streica (Albanie).
Blessé le 21 septembre 1918, d’une
balle à la jambe gauche à Hancoran
(Serbie).
Blessures en service :
Blessé le 26 mars 1920 par coup de pied de cheval au niveau de la jambe gauche 1/3 moyen, région tibiale, légère érosion
de l’or.
12
Le 24 août 1920, hernie inguinale gauche contractée au combat de damas, colonnes du Colonel Bertrix en débarquant des
chevaux devant l’ennemi. Opéré au mois de septembre 1920 à l’hôpital Saint Charles de Beyrouth.
Le 10 mai 1930, chute de cheval au cours du service d’escorte du haut-commissaire M. Ponsot à Alep, contusion du genou
droit, entorse ligamenteuse tibio-tarsienne droite.
Récidive de hernie inguinale gauche, opérée à Reims (Marne) le 9 septembre 1934.
Actions auxquelles à pris part l’intéressé :
Khan Meiselann le 24.07.1920,
Horan (Bel Ali) : du 22.08 au 27.09.1920,
Haîntab : février 1921 (Ndr : en fait il s’agit de Aïntab en Turquie)
Enzur : 19.05.1921, Bujuk
medine : 20.05.1921,
Alep : de juin à septembre 1921.
13
Campagnes :
Algérie (campagne simple) : du 26.10.1913 au 01.08.1914,
Contre l’Allemagne (campagne double) : du 02.08.1914 au 04.08.1916,
Intérieur blessé (CD) : du 05.08.1916 au 24.02.1917, En
Orient (CD) : du 25.02.1917 au 23.02.1918,
Intérieur blessé (CD) : du 24.02.1918 au 09.05.1918, Aux
armées (CD) : du 10.05.1918 au 28.07.1918,
Intérieur blessé (CD) : du 29.07.1918 au 12.08.1918, Aux
armées (CD) : du 13.08.1918 au 25.09.1918,
Intérieur blessé (CD) : du 26.09.1918 au 12.12.1918,
Au Levant en guerre (CD) : du 13.12.1918 au 28.11.1922,
Congé de fin de campagne (½ c) : du 29.11.1922 au 18.03.1923,
Au Levant en mer (½ c) : du 6.11.1929 au 15.11.1929,
Levant intérieur (CS) : du 16.11.19 au 11.05.1932,
Au levant en mer (1/2 C) : du 12.05.1932 au 20.05.1932,
Congé de fin de campagne (1/2 C): du 21.05.1932 au 20.10.1932.
La carte ci-contre permet
de situer la Cilicie.
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