![](//s1.studylibfr.com/store/data-gzf/c5fe30953d8aba62aaa53856e1af0a8c/1/004899133.htmlex.zip/bg5.jpg)
Terminale
Scientifique
Enseignement
obligatoire
SVT
p. 5
Dossier III
Dossier IIIDossier III
Dossier III
Leçon n° 4
Leçon n° 4Leçon n° 4
Leçon n° 4
CourT345_2011_cours_n°4
II - Les marqueurs des évènements anté-collision (suite)
C - Les marqueurs d’une expansion océanique : les restes d’un plancher océanique
☯ Dans les Alpes franco-italienne, affleurent des ophiolites (de ophis = serpent). Les ophiolites sont un cortège de roches cor-
respondant à des restes de plancher océanique (lithosphère océanique) ; cette association , typique des roches connues à
l’heure actuelle dans les fonds océaniques, est constituée de haut en bas, dans le Chenaillet (Briançonnais), par :
des basaltes en coussins (diamètres des coussins: de 50 cm à 1 m, épaisseur de la formation : 300 à 400 m) et des
basaltes en filons,
des gabbros (épaisseur : 150 à 200 m),
des péridotites serpentinisées. (remarque : dans ces roches, les pyroxènes et les olivines soumises à une intense
altération hydrothermale sont entourés d’un minéral hydraté vert: la serpentine).
☯ Toutes ces roches appartiennent au faciès des « schistes verts » (métagabbros ou métabasaltes du faciès des « schistes
verts ») : elles ont été transformées par hydratation (= hydro métamorphisme) lors du vieillissement de la lithosphère océa-
nique ; des auréoles de chlorite et d’actinote (= amphibole verte) entre pyroxènes et feldspaths constituent l’association
minérale caractéristique de ce faciès (métamorphisme de basse pression et de basse température).
☯ La présence de ces roches à cette altitude résulte du charriage sur le continent de portions de la lithosphère océanique sur la
croûte continentale : on nomme obduction ce mécanisme. Ces ophiolites ont été incorporées aux zones internes des chaînes
de montagnes pendant la phase compressive.
☯ Par ailleurs on trouve souvent sur cette série, des radiolarites, roches sédimentaires constituées de fossiles siliceux
(radiolaires) ; L’absence de calcaire (remplacé par la silice) témoigne de profondeurs supérieures à 4000m.
☯ Les ophiolites représentent donc les restes de l’ancienne croûte océanique de l’océan alpin qui s’ouvre à la fin du Jurassi-
que moyen et se ferme au cours de Crétacé : elles sont datés dans les Alpes de - 180 à - 100 millions d’années (-150 ma à -
80 Ma pour d’autres auteurs (Bordas)). Le Chenaillet offre donc la possibilité d’étudier un ancien plancher océanique com-
plet comportant toute la lithosphère océanique et sa couverture sédimentaire. C’est un témoin de l’océanisation.
D - Les marqueurs d’une fermeture océanique (témoins d’une subduction anté-collision).
☯ Ces marqueurs correspondent à des roches de la lithosphère océanique ayant subies une subduction, ces roches étant ulté-
rieurement remontées à la surface à la faveur de mouvements tectoniques et de l’érosion.
☯ Ces roches de la lithosphère océanique alpine subduite présentent des
associations minéralogiques caractéristiques de conditions de haute
pression (plus de 1Gpa) et de relativement basse température (- de
500 °C). [en effet, lors de cette augmentation de la pression à tempéra-
ture froide, les minéraux deviennent instables et interagissent : c’est
un métamorphisme de subduction] ; les basaltes et les gabbros de la
croûte océanique donnent alors, selon les profondeurs atteintes :
des métagabbros ou des métabasaltes du faciès des
« schistes bleus », par exemple dans le Queyras ; dans ces roches, la
glaucophane (amphibole bleue), s’est formée par réaction entre les
pyroxènes et les plagioclases ; des reconstitutions en laboratoire de
cers réactions montrent que ces faciès des « schistes bleus » se sont
formés vers 30 à 50 km de profondeur,
des éclogites, comme par exemple dans le Mont Viso ; dans
ces roches, des grenats apparaissent associés à des pyroxènes verts
(jadéite) ; les reconstitutions en laboratoire montrent que ces éclogites
se sont formés vers 50 à 90 km de profondeur.
☯ Dans les Alpes, la répartition géographique du métamorphisme de
Haute pression et basse température est remarquable (= zonation
du métamorphisme) : les roches du faciès des « schistes verts » se
retrouvent à l’Ouest , puis plus à l’est on trouve le faciès des « schistes
bleus » puis encore plus à l’Est, les éclogites ==> il existe donc une
intensité croissante du métamorphisme (donc de l’enfouissement)
d’Ouest en Est. (Voir carte ci-contre). On peut en déduire que c’est la
plaque Ouest (= plaque Européenne, = plaque Alpine) qui a plon-
gé sous la plaque Est (= plaque Africaine, = plaque orientale, = pla-
que adriatique). On date cette subduction dans les Alpes entre - 70
Ma et - 50 Ma.
☯ Remarques : 1) ces roches métamorphiques, indices de la disparition de la lithosphère de l’océan alpin par subduc-
tion, ont dû être rapidement remontées à la surface pour que les traces de leur métamorphisme haute pression/basse tem-
pérature aient été conservées. Seuls des petits fragments ont été préservés et sont maintenant observés à l’affleurement.
2) ces fragments de croûte océanique subduite sont associés à des sédiments (= méta-sédiments océa-
niques), les schistes lustrés, qui doivent leur aspect lustré à la présence de mica blanc. Là encore, on retrouve une ancienne
lithosphère océanique : croûte et sédiments associés. Ces formations caractérisent le Domaine Piémontais. …/...