Zaouia Allawiyya
B.P. 65 MOSTAGANEM
AU NOM DE DIEU LE MISERICORDIEUX, CLEMENT
QUE LE SALUT ET LA PAIX SOIENT SUR NOTRE SEIGNEUR MOHAMMAD, SA FAMILLE ET SES
COMPAGNONS
COMMUNIQUE DE PRESSE
Monsieur le rédacteur en chef du journal "El-Bassair",
Que le salut et la miséricorde de Dieu soient sur vous.
Usant de mon droit de réponse que me confère la loi, je vous demanderais de faire publier, dans
votre journal, ce qui suit :
J'ai lu, avec attention, l'article du Dr Amar Talbi : " L'association des oulémas
algériens met en évidence " paru dans l'organe de l'association des oulémas algériens "El-bassaïr"
455 du Lundi 12 chaâbane 1430 h. correspondant au 3 août 2009 qui comporte des
commentaires sur mon livre "Soufisme, héritage commun" paru dernièrement.
L'auteur, dans son article, s'est beaucoup exprimé, alors qu'un certain jour d'Octobre
2001, à l'occasion du colloque "L'éducation et la connaissance dans les oeuvres du Cheikh Ahmed
Ibn Mostafa El-Allaoui" il s'était abstenu de le faire puis prenant courage il avait déclaré "
comment pourrais-je parler d'une communauté alors qu'elle est présente ?.... Nous faisons partie des
gens des feuilles de papier et nous parlons des gens de goûts et de passions alors que ces deux
cercles sont aux antipodes l'un de l'autre". Apparemment il semble avoir oublié ces propos et j'ai
voulu les lui rappeler et peut-être que ce rappel lui profitera-t-il.
Cet écrit requiert la mise au point suivante :
Ce livre, illustré, est venu au fil des cérémonies du "Centenaire de la confrérie soufie
allaouyya" apporter l'historique de la religion de Dieu sur la Terre par des témoignages, des
documents, des photographies et des dessins depuis Adam (SLP) jusqula confrérie Allawiyya de
nos jours. Nous y avons suivi une voie qui permette, à celui qui en prend connaissance, par ce que
nous avons pu réunir de documents, de photographies et de dires, de revivre les évènements passés.
L'objectif premier de cet ouvrage, hors du commun, est de montrer l'histoire de l'Islam et, en
deuxième lieu, celle de la confrérie Allawiyya.
Je ne suis pas celui qui a dessiné les miniatures du livre et, si les musulmans avaient
suivi les prescriptions (fetwas) des théologiens énoncés par l'auteur de l'article, je n'aurais jamais pu
les voir ni les réunir. Ces derniers, dont certains d'entre eux, décédés, ont décrétés formellement que
la terre était plate et non ronde et que les hommes ne sont jamais arrivés sur la Lune. Ils ont oublié
de prescrire un autodafé de tous les livres de la Tradition prophétique décrivant, de façon très
précise, la physionomie, les traits, les habits et les faits et gestes du Prophète (SLSP) et qu'il est
formellement interdit et illicite d'imaginer, dans son esprit, l'image du Prophète (SLSP) selon les
amples détails qu'en ont donné les livres de la Tradition (Sira). Ces descriptions étaient beaucoup
plus précises que celles du dessin ou de la photographie.
Je demande pardon, avec politesse, à l'auteur de l'article pour l'inviter à prendre de son
précieux temps pour visionner sur Internet les centaines, voire les milliers de miniatures
reproduisant le Prophète (SLSP) et les Anges (SES). Qu'il me dise pourquoi nous n'entendons
aucun son de l'association des oulémas algériens ni d'un autre groupe de théologiens alors que le
nombre de ces miniatures augmente de jour en jour. Or, lorsque parait, à l'occasion du Centenaire
de la confrérie, un livre avec quelques images ne paraît pas le visage du Prophète (SLSP),
l'affaire est dangereuse et une mobilisation générale est décrétée contre quelqu'un que l'on croyait
avoir défait depuis longtemps. Ces images populaires étaient, il y a un temps très proche, au cours
du 20e siècle, vendues sur les marchés algériens et d'autres pays musulmans et, jusqu'à ce jour,
conservées dans des foyers.
Il n'est et n'a été nullement dans mon intention, par mon travail, de porter outrage au
Prophète (SLSP) ni à ses dignes Compagnons (Que Dieu soit satisfait d'eux) ni a ses Anges (SES)
mais le but était de rassembler le patrimoine historique de l'Islam que cela plaise aux uns ou
déplaise à d'autres.
Il est extrêmement important d'attirer l'attention et de souligner que ce livre montre
plusieurs photographies, prises à la fin du 19e et début du 20e siècle, de lieux, de vestiges
musulmans et de tombeaux historiques tels que ceux de Sayda Khadidja, sa fille Fatima Zahra, des
martyrs d'Ohoud (Que Dieu soit satisfait d'eux), véridiques ayant vraiment existé, et dont il ne reste
aujourd'hui aucune trace. Pourquoi ce patrimoine a-t-il été entièrement détruit ? Est-ce que les
musulmans d'avant le 20e siècle étaient dans l'égarement ? Existe-t-il aujourd'hui un seul musulman
adorant des pierres à la place de Dieu ? Pourquoi continue-t-on à détruire le patrimoine historique
des musulmans sans que personne ne le condamne ni n'en parle ? Le moment est venu pour
demander et exiger la reconstruction de ces lieux saints pour restituer à la Nation (Ouma) son
patrimoine.
L'auteur de l'article se dit étonné de trouver dans ce livre une miniature montrant
"Antara Ibn Chedad" et déclare " ….et je ne sais quelle est la relation entre "Antara Ibn Chedad"….
et le soufisme". Je ne pensais pas qu'il allait tomber dans cette erreur. Cette image n'apparaît que
lorsque nous parlions de l'environnement et des valeurs qui existaient chez les arabes au moment de
la naissance du Prophète (SLSP) faits de chevalerie, d'équitation, de générosité et de largesses que
représentaient merveilleusement "Antara Ibn Chedad", "Imrou-l-kaïs" ou "Hatem-le-Ta'ite" et il n'y
a pas de lien avec le soufisme comme il le croit. Ces valeurs et ces qualités qui avaient cours avant
l'apparition de l'Islam ont été approuvées par le Prophète (SLSP) qui appela et exhorta les
musulmans à les suivre. "Je suis venu pour parfaire la noblesse des caractères" (Hadith).
Il cite, dans son article, un groupe de musulmans européens convertis par le Cheikh
El-Allaoui ou par ses successeurs et qui prirent le chemin du soufisme en mettant en doute leur
Islam insinuant qu'ils oeuvraient pour l'Occident et, ouvertement, qu'ils avaient introduit dans
l'Islam des préceptes de leur culture et de leurs anciennes coutumes appelées chez eux « sciences
sacrées ». Est-ce que ce frère veut que nous nous interdisions d'appeler à la religion divine et guider
les gens, qu'ils soient, vers les préceptes purs de l'Islam ? Ou a-t-il connaissance de ce qui est
dans leurs coeurs pour juger de leur égarement et de leurs erreurs ? Si les choses étaient comme il
les voit pourquoi le Prophète (SLSP) aurait-il envoyé des émissaires vers les autres contrées pour
les appeler à l'Islam ? Qu'il nous instruise aussi sur l'Islam de "Souheib Erroumi" (le Romain), de
"Salman El Farissi" (le Persan) ou de celui de "Bilel Ibn Rabah" (l'Ethiopien). Etait-il véridique ou
ont-ils, chacun d'eux, glissé dans l'Islam, des éléments de leurs cultures, de leurs coutumes ou de
leurs "sciences sacrées" ?
Dans un autre endroit de l'article, son auteur s'interroge sur ce qui relie la
photographie du tombeau du rabbin "Cohen" à Tlemcen et le soufisme. Il parait évident qu'il n'a fait
que feuilleter le livre car, une étude soutenue de son contenu, en particulier ses pages 116 et 117, lui
montrerait que j'ai aussi parlé de la fondation et des habitants de la ville de Mostaganem, de
l'existence des juifs en Afrique du Nord et de leur vie sans problèmes parmi les Algériens et ceci ne
fait que montrer le degré de tolérance des musulmans et leur acceptation de l'autre quel qu'il soit.
La photographie du tombeau, non détruit à ce jour, de ce rabbin mort en 1445, illustre parfaitement
le respect des droits de l'homme vivant ou mort et le degré d'humanisme élevé auxquels sont
parvenus les algériens.
La réponse à la suspicion suscitée par la photographie de l'Emir Abdelkader à
l'intérieur de l'étoile à six branches est que celle-ci a été prise du livre "L'Emir Abdelkader,
l'odyssée de la sagesse" édité, en 2007, par les éditions Zaki Bouzid à Alger, à l'occasion du
bicentenaire de la naissance de l'Emir et nul n'en a parlé ni soufflé mot.
L'étoile à six branches était considérée comme le symbole du gouvernement et de
l'Etat et les documents officiels, les accords et les décrets; portaient en haut ce sceau, qui était rond,
et sur son pourtour était gravé un vers célèbre du poème "El Borda" d' El Boussaïri. Au milieu, cette
étoile, et au bout de chacune de ses pointes était gravé, successivement : Mohamed, Aboubakr,
Omar, Othmane et Ali. En son milieu, le célèbre hexagone de la ruche d'abeille avec l'inscription
"Le confiant en le Puissant, le Fort, le défenseur de la religion Abdelkader ibn Mohieddine".
Cette étoile est une figure géométrique très célèbre et a toujours été considérée
comme le sigle de l'Afrique du Nord est encore visible, gravée ou dessinée dans et sur plusieurs
constructions encore existantes en Algérie, au Maroc, en Tunisie, en Egypte et en Turquie.
A Damas, elle se trouve, très visible, peinte en noir, sur la presque totalité des
constructions comme les mosquées et les forteresses. Tout ceci en dehors de celles qui forment des
dessins ou des gravures géométriques très connues comme art de gravure arabe et que l'on voit
distinctement sur les pièces d'ameublement faites en mosaïque, sur les murs, les plafonds en bois
qui embellissent les constructions fastueuses et les pièces de monnaie telles que l'ancien ryal
séoudien.
Plus remarquable que cela, chacun de nous peut la voir seule et très visible sur le
minaret de la mosquée omeyade de Damas construite il y a plus de treize siècles ainsi que sur le
minaret de la grande mosquée de Hama.
Des rois, des sultans du Maghreb et des savants ou des théologiens l'avaient prise
pour sigle et ceci avant l'époque de l'Emir Abdelkader et on peut encore en voir sur certaines
biographies imagées.
Maintenant, si cette étoile est considérée comme l'emblème de l'entité israélienne,
que l'on détruise toutes les mosquées, les monuments et les constructions sur lesquels elle figure en
commençant par les mosquées "Djama' El kabir" et "Ketchaoua" à Alger et jeter à la mer tout notre
héritage sur lequel elle se trouve.
Je suis extrêmement déçu par l'état déplorable auquel nous sommes parvenus et
malgré cela, il est de notre devoir d'ouvrir un dialogue sérieux et réfléchi, profitable à la Nation
(Ouma) et qui lui clarifie et éclaire le chemin de l'avenir et trouver des solutions aux problèmes que
rencontrent les musulmans d'Est en Ouest.
En général, par ce livre, nous avons essayé d'enlever une partie du voile qui
recouvre ce que nous ont légué nos prédécesseurs et faire naître le désir de découvrir ce legs par
toutes les possibilités et moyens actuels qui nous sont offerts.
Le Centenaire de la Confrérie soufie Allaouyya s'est déroulé en présence de près
de sept mille participants venus de plus de trente pays et plus de quatre-vingts conférenciers y ont
fait des conférences. Monsieur Abdallah Boukhalkhal, Président de la Fondation Abdelhamid
Benbadis, y a assisté pendant trois jours et a délivré son message et son soutien avec une totale
indépendance. Le Président de l'association des oulémas algériens que nous avions personnellement
invité n'y a pas assisté.
Nous avions voulu donner une image éclatante de notre pays et de notre Nation
(Ouma) et fêter un homme qui a énormément fait et accompli pour le monde musulman et toute
l'humanité. Cet homme est le Cheikh Ahmed ibn Mostafa El-Allaoui et, ses disciples, continuent à
ce jour, à œuvrer en tous les points du monde, pour les vertueuses actions auxquelles il avait
consacré toute sa vie.
Nous sommes, chers frères en religion et en patrie, porteurs d'un projet
d'espérance que nous voulons faire parvenir à la Nation (Ouma) et à elle de juger et elle en a le droit
absolu pour l'accepter ou le refuser.
Notre devise est : Allah - La Patrie - La Nation (Ouma).
Notre projet est, d'attirer l'attention sur le déplorable état de pollution;
réchauffement climatique, disparition des espèces vivantes auquel est parvenu le globe terrestre et la
situation désastreuse que créent les guerres, la faim, la sous-alimentation et les épidémies mortelles
et que vit l'homme et comment arriver, ensemble, en s'aidant mutuellement et fraternellement,
trouver des solutions aux calamités qui touchent le globe terrestre.
L'éducation d'éveil est le seul moyen qui est donné, maintenant, à l'homme pour
se connaître soi-même et connaître les autres.
C'est aussi un projet pour rechercher la meilleure voie qui nous permette de nous
débarrasser des jugements préconçus qui nous entourent et arriver à une Information qui éclaircit les
vues, respecte la vie, le pluralisme, la divergence et unit tous les efforts de l'humanité en utilisant
tout ce qui est positif dans la mondialisation pour y parvenir.
Comme musulmans il nous est demandé, plus qu'auparavant, de faire une lecture
nouvelle et dynamique du Coran qui nous permette de trouver en lui ce qui nous profitera
aujourd'hui et demain; de revenir à la spiritualité et faire l'équilibre entre l'esprit et la matière car, si
nous restons en l'état où nous sommes, nous irons vers la bestialité qui détruit tout.
Ceci est notre projet, porteur d'espoir en un avenir meilleur pour nous, notre
patrie, notre Nation (Ouma) et toute l'humanité. Nous le proposons à tout homme distingué pour
travailler main dans la main, cœur avec cœur, individuellement ou en groupe, quelles que soient nos
tendances et notre appartenance. Ce qui nous unit est plus grand que ce qui nous divise et les
divergences que nous avons actuellement sont moindres par rapport à l'essentiel du message
mohammadien qui nous unit.
En conclusion, mon espoir en notre Nation (Ouma) et ses oulémas sincères et
dévoués pour relever les défis, être le point de liaison pour planter le germe de la fraternité tisser ses
liens qui nous rassemblent, s'entraider, et arriver à construire l'avenir avec l'autre quel qu'il soit et
non contre lui. Les divergences qui nous opposent de temps à autre ne pourront nous arrêter dans
l'appel, à tout moment, à l'aide, à la soutenance mutuelle et à unir la voix de la Nation (Ouma) pour
le bien. "La divergence dans ma communauté est une miséricorde" (Hadith du Prophète (SLSP) afin
qu'aucun de nous ne puisse prétendre détenir, à lui seul, la vérité.
Nous implorons Dieu, pour nous et pour vous tous, de nous diriger vers la voie
droite et que le salut et la paix soient sur le Prophète, sa famille et ses Compagnons et sur ceux qui
les ont suivi dans l'excellence jusqu'au jour dernier.
Mostaganem, le 15 Chaâbane 1430 correspondant au 6 Août 2009
Cheikh Khaled Adlen Bentounès
Cheikh de la Confrérie Allaouyya
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