0,95 € Samedi 2 Dimanche 3 avril 2016 Relations abonnés : www.abonne.ouest-france.fr Tél. 02 99 32 66 66 Directeur de la publication : François Régis Hutin N° 21806 www.ouest-france.fr Tél. 02 99 32 60 00 Justice et Liberté Le cœur des villes perd ses boutiques Les téléviseurs poursuivent leur révolution technologique Vous êtes fasciné par les beaux grands écrans tout fins et incurvés ? Perdu dans les étiquettes qui promettent 4K, UHD, Oled ? Voici quelques clefs pour mieux appréhender les nouvelles tendances high-tech des téléviseurs. EPA Pages Cultures-Magazine Christophe Mourth Renaud : confidences d’un revenant En dernière page Des magasins vides (ici, une vitrine en trompe-l’œil à La Roche-surYon), des pancartes « à vendre »… Concurrencé par la périphérie, le centre des villes, notamment petites et moyennes, souffre. Élus et commerçants luttent pour endiguer ce phénomène. Le dossier du samedi, page 2 La facturation des interventions des pompiers différée Page 8 Ligue 1 : le SM Caen veut continuer à rêver à Toulouse En Sports Line Renaud, 31 ans de lutte antisida C’était l’une des principales promesses de campagne du PiS, le parti conservateur au pouvoir. Des allocations familiales sont attribuées pour la première fois. Sans condition de ressources. Ici, Beata Szydlo, Première ministre. Un chahut couvrant son discours, des responsables agricoles qui lui tournent le dos ! Stéphane Le Foll, ministre de l’Agriculture, a été copieusement hué, hier, à Laval, en clôture du congrès de la FNSEA, premier syndicat paysan. La vice-présidente du Sidaction a lancé l’édition 2016. Elle revient sur trente et un ans de combat au service de cette cause, sur sa carrière artistique. Et parle des vagues d’attentats qui ont malmené son optimisme. Page 4 Page Agriculture Éditorial Jérôme Fouquet La FNSEA chahute le ministre AFP La Pologne découvre les « allocs » Pages Cultures-Magazine par François Régis Hutin Christianisme, islam, République… Les tensions actuelles nous conduisent à nous demander comment nous allons vivre ensemble, en coopération entre nous, ici, en France, en Belgique, en Europe. Non seulement, il nous faut vivre ensemble entre Français mais aussi avec ceux et celles que les migrations ont conduits ou conduiront, demain, dans notre pays. Cela paraît plus difficile à certains, d’où la tentation de rejet de plusieurs groupes sociaux. Actuellement, la question de l’islam se trouve en première ligne. La facilité (grande erreur) incite à assimiler islam et islamisme. Dès lors, le musulman inspire la méfiance et même l’accusation de favoriser des attentats ou des engagements de jeunes Français dans ce qui est appelé le djihad. Non pas la lutte contre ses propres mauvaises tendances, mais la lutte contre l’autre parce qu’il ne partage pas une conception extrémiste de cet islamisme combattant et totalitaire. Mais l’islam ce n’est pas cela. L’islam est une religion reconnue en France et même la deuxième dans notre pays après le catholicisme. Cependant l’islam s’inscrit-il, comme le catholicisme, dans notre cadre juridique qui, depuis la loi de 1905 sur la séparation de l’Église et de l’État, régit la cohabitation de la religion et de la République ? Cette loi instaure la laïcité, c’est-à-dire la liberté religieuse, la tolérance, « la distinction institutionnelle entre Église et État » ; ce qui, pour le chrétien est admis depuis le précepte évangélique « rendez à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu ». « S’accommoder les uns avec les autres » Pour les musulmans, la religion doit couvrir la totalité de la vie sociale et politique (1). Là se trouve une différence : « Le christianisme est une religion de l’intériorité alors que l’islam est une religion de la visibilité. On le constate dans les règles alimentaires, les vêtements, le ramadan. De plus, les musulmans sont divisés. Ils n’ont pas d’autorité hiérarchique comme le catholicisme ou le judaïsme, ce qui pose un problème politique car la République ne sait pas à qui s’adresser en cas de nécessité. » (1) Il n’est pas question de renoncer à cette distinction fondamentale entre religion et État car « lorsque la religion s’empare du politique, c’est très mauvais pour la religion et pour le politique, comme c’est très mauvais pour la République et la religion quand le politique s’empare du religieux ». Heureusement, de nombreux « musulmans ordinaires sont investis dans la vie publique et engagés dans la foi musulmane, sans que cela implique un militantisme islamique mais, même s’ils sont bien intégrés dans la vie quotidienne, ils ne sont pas complètement acceptés comme des citoyens ordinaires », écrit Mme Nilüfer Göle, sociologue qui a mené une enquête dans 21 villes européennes où sont apparues ces controverses (2). Ces musulmans ordinaires aspirent avec patience à être des citoyens ordinaires tout en affichant leur religiosité. Mais les non-musulmans perçoivent « la matérialité des signes religieux musulmans comme une invasion, voire une agression. Alors la question est de savoir comment on s’accommode les uns avec les autres ». En Europe, la religion musulmane ne peut pas se vivre comme dans un pays musulman… Des théologiens musulmans réfléchissent à cette question. Dès lors, « un espace de créativité s’ouvre car les musulmans sont amenés à réapprendre à vivre leur religion en respectant le pluralisme religieux… On ne tient pas suffisamment compte de cet islam européen qui est en train d’émerger sous nos yeux ». (2) (1) Conférence Paul Valadier. (2) Études, janvier 2016. v illEr S S ur ME r EXPOSITION TEMPORAIRE AU TEMPS DES MAMMOUTHS 2 avr il - 3 1 aout 2016 •Ateliers •Jeu de Piste •Visites guidées 02 31 81 7 7 60 / www.paleospace-villers.fr Franck Renaud Franck Dubray Calvados