GUIDE A L'USAGE DES PARTIES PRENANTES DES PROJETS D'INSTALLATION DE PANNEAUX PHOTOVOLTAIQUES EN CORREZE - avril 2010 - Objet du guide Faciliter l'élaboration des projets dans le respect des différentes réglementations et protections du paysage, et pour cela : 1 Expliciter les bases réglementaires 2 Préciser les acteurs concernés par l'instruction des projets déposés 3 Fournir une grille de préconisations en termes d'insertion paysagère et d'occupation des sols en distinguant : bâtiments existants bâtiments nouveaux photovoltaïque au sol Ce guide est consultable et téléchargeable complet sur le site internet de la DDT : http://www.correze.equipement-agriculture.gouv.fr/rubrique.php3?id_rubrique=328 -3- SOMMAIRE 1- Contexte législatif et orientations du gouvernement ............................................................ 7 l'énergie solaire photovoltaïque ............................................................................................................. 7 la politique française d'encouragement au développement de l'énergie solaire photovoltaïque .. 8 La politique française actuelle ................................................................................................................ 9 La politique solaire photovoltaïque du Conseil général de Corrèze ..............................................10 2– Bases règlementaires et fiscales .......................................................................................... 11 Démarches au titre de l'urbanisme......................................................................................................11 Démarches au titre de la protection de l'environnement ................................................................11 Démarches au titre de la production d'électricité .............................................................................12 4– Intégration paysagère et environnementale ........................................................................13 spécificités paysagères locales ..............................................................................................................13 règles d'urbanisme .................................................................................................................................13 5 - glossaire ...............................................................................................................................17 6 - Annexes ...............................................................................................................................19 -5- Introduction Le marché de l'énergie photovoltaïque connaît actuellement une très forte croissance. Au niveau national, la puissance installée du parc photovoltaïque est passée de 20 MW en 2004 à 70 MW en 2007, sachant que le projet de loi Grenelle 2 fixe un objectif de 5 400 MW en 2020. photovoltaïques en Corrèze tout en s'assurant de la régularité et de la qualité de ceux-ci. Dès l'automne 2009, la DDT 19 a pris un certain nombre de mesures : On a assisté à partir de l'automne 2009 à une inflation de dossiers déposés auprès de EDF Obligation d'achat , dans la perspective d'une baisse significative du tarif d'achat devant intervenir en début d'année 2010, représentant une puissance électrique équivalente à l'objectif fixé pour 2020. Au niveau départemental on a également enregistré à partir de l'automne 2009 une inflation de projets d'installations de production d'énergie photovoltaïque, pouvant se mesurer dans l'augmentation du nombre de dossiers de permis de construire des bâtiments agricoles intégrant des panneaux photovoltaïques. Ainsi, entre le 1er juillet 2009 et le 31 janvier 2010, environ 130 permis de construire ont été déposés, en majorité pour des bâtiments agricoles à usage de stabulation et/ ou stockage de fourrage et matériel (Haute Corrèze 33, Moyenne Corrèze : 41, Basse Corrèze : 56). La surface hors oeuvre brute totale de ces demandes s'élève à environ 250 000 m². L'instruction des 1ers dossiers de permis de construire a révélé plusieurs difficultés : insertion du bâtiment dans le paysage, justification du projet par rapport à l'exploitation, particulièrement lorsque le dossier es t élaboré par un architecte extérieur à la région et intervenant à la demande d'une société de commercialisation de panneaux. Il s'est donc avéré nécessaire de prendre des mesures appropriées, d'évaluer le phénomène et de mettre au point un document de référence local destiné à accompagner l'émergence de projets concertation entre les services du siège et les services instructeurs des trois délégations territoriales , visites sur le terrain, prescriptions destinées à améliorer qualitativement les projets , tenue d'un tableau de suivi spécifique de ces dossiers, préparation d'un guide à l'usage des acteurs pour l'accompagnement des projets de mise en oeuvre de panneaux photovoltaïques. L'élaboration du présent guide a été confiée à un groupe de travail associant la DDT, le CAUE, l'Architecte des Bâtiments de France. La concertation a ensuite été élargie à la FDSEA, la Chambre d'agriculture, le Crédit Agricole, CERFRANCE, l'Association Corrèze Photovoltaïque et ERDF. La matière est complexe. Elle fait appel à un nombre significatif de parties prenantes précisées, de façon non exhaustive, en annexe. Le présent guide a été conçu à leur attention comme un outil d'accompagnement et de concertation dans le cadre de l'encouragement au développement de l'énergie photovoltaïque en Corrèze. -6- 1 - Contexte législatif et orientations du gouvernement 1.1– L'énergie solaire photovoltaïque Comme le rappelle le rapport d'information sur l'énergie photovoltaïque du député Serge Poignant, on distingue 3 principaux moyens pour utiliser l'énergie du soleil . La chaleur passive reçue du soleil qui parvient naturellement à la terre. C'est la raison de la recherche en architecture d'une exposition des habitats au sud. Le solaire thermique exploité de manière peu concentrée pour du chauffage d'eau ou de bâtiment ou de manière très concentrée par la focalisation des rayons pour la production d'électricité dans une centrale thermique. L'énergie solaire photovoltaïque consiste en la transformation de l'énergie du soleil en électricité propre à alimenter les différents types d'appareils électriques ou être envoyé sur le réseau de transport de l'énergie électrique. concernée est de l'ordre de quelques kilowatts. Il s'agit de centrales installées par les habitants sur des maisons individuelles. Ce type d'installations à vocation à être largement adopté par le public dans un proche avenir. Dans le cas de toitures de surfaces plus importantes, il peut s'agir de toitures privées ou publiques. La puissance concernée est de l'ordre de quelques dizaines à quelques centaines de kilowatts. Les centrales photovoltaïques sont installées sur des bâtiments de quelques centaines à quelques milliers de mètres carrés (sachant que le rapport puissance en kw / superficie de la toiture en m² est de l'ordre de 1/10). Le maître d'ouvrage peut être une collectivité, une entreprise ou un agriculteur. Il peut s'agir d'un site dédié à cette activité. On parlera alors de parc solaire. Il s'agit de l'installation de parcs photovoltaïques au sol avec une puissance pouvant atteindre plusieurs mégawatts, sur plusieurs hectares. Ces centrales sont fortement consommatrices d'espace et les puissances mises en jeu permettent d'assimiler de telles installations à une production à une échelle industrielle. La typologie des équipements photovoltaïques se déclinent en 2 grandes familles. Il peut s'agir de cellules juxtaposées et intégrées à un bâtiment. Aucune construction spécifique et aucune emprise foncière n'est alors nécessaire pour l'édification d'un réseau de production répartie. Le développement des technologies utilisant le rayonnement solaire s'inscrit dans le cadre de la politique du développement durable qui appelle un changement de comportement de chacun, citoyens-consommateurs, entreprises, collectivités territoriales, gouvernements, institutions internationales. Il faut distinguer le cas du bâti individuel de celui des toitures de surfaces plus importantes. Dans le cas du bâti individuel, la puissance -7- une production intérieure d'électricité d'origine renouvelable à hauteur de 21 % de la consommation ; La politique énergétique et le développement durable doivent s'articuler pour concilier deux exigences : satisfaire les besoins énergétiques et protéger l'environnement. 1.2 – la politique française d'encouragement au développement de l'énergie solaire photovoltaïque 1.2.1 - EVOLUTION RÉCENTE 1.2.1.1 L'Union européenne s'est fixée des objectifs ambitieux Le 23 janvier 2008, la Commission européenne a dévoilé ses propositions relatives aux objectifs du paquet «climat-énergie» pour l'Union européenne à l'horizon 2020. Les principaux objectifs sont : de diminuer d'au moins 20 % les émissions de gaz à effet de serre à cette échéance ; d'améliorer de 20 % l'efficacité énergétique ; d'atteindre une proportion de 20 % d'énergies renouvelables dans la production d'énergie de chaque pays. 1.2.1.2 -La France s'est investie dès 2000 dans la démarche de développement durable un objectif d'installation de 200 000 chauffeeau solaires et de 50 000 toitures équipées de panneaux photovoltaiques. Le Grenelle de l'environnement Le processus du Grenelle de l'environnement a débuté à l'été 2007. Il a réuni tous les acteurs engagés au quotidien dans le développement durable : Etat, collectivités territoriales, syndicats, professionnels et associations de défense de l'environnement. Il est désormais entré dans sa phase législative. La loi de programmation du 3 août 2009 relative à la mise en oeuvre du Grenelle de l'environnement, dite loi Grenelle 1, fixe les objectifs et énonce les instruments de la politique mise en oeuvre pour lutter contre le changement climatique. Elle confirme l'engagement de diviser par quatre les émissions de gaz à effet de serre de la France entre 1990 et 2050, assigne à la France l'objectif de devenir l'économie la plus efficiente en équivalent carbone de la Communauté européenne d'ici 2020, et s'engage à porter la part des énergies renouvelables à au moins 23% de sa consommation d'énergie finale d'ici 2020. Le « plan soleil » Le « plan soleil 2000-2006 » prévoit une large diffusion de l'énergie solaire thermique par l'amélioration des matériels, la formation des installateurs, la diminution du coût des équipements installés et la mise en place d'un réseau d'installateurs certifiés (Qualisol). La loi de programme du 13 juillet 2005 Elle fixe les orientations énergétiques de la France et se place clairement dans une perspective de construction d'un développement énergétique durable, c'est à dire respectueux de l'environnement et des générations futures en luttant efficacement contre l'effet de serre. Une seconde loi ( projet de loi « engagement national pour l'environnement », dite Grenelle 2 ) est actuellement en cours de débat au Parlement. A l'horizon 2010, la loi prévoit : la production de 10 % des besoins énergétiques français à partir de sources d'énergies renouvelables ; -8- 1.3 - La politique française actuelle de l'Impôt sur les Sociétés. Elle repose sur trois piliers : déclaration comme bénéfices agricoles des revenus accessoires tirés de l'exploitation d'un système photovoltaïque à condition qu'ils n'excèdent ni 50 % des recettes tirées de l'activité agricole ni un montant de 100 000 euros ; un tarif officiel incitatif adossé à une obligation d'achat imposée à EDF un dispositif fiscal incitatif un cadre administratif assoupli et clarifié. Pour les agriculteurs : exonération de taxe foncière des bâtiments ruraux équipés de systèmes photovoltaïques. 1.3.1 UN TARIF OFFICIEL INCITATIF ADOSSÉ À UNE OBLIGATION D'ACHAT Depuis la libération du marché de l'énergie, il est possible de vendre la production d'énergie photovoltaique à n'importe quel acheteur à un prix négocié de gré à gré. Toutefois, pour bénéficier du tarif d'achat fixé par arrêtés tarifaires, l'électricité produite ne peut être vendue qu'à EDF ou aux Entreprises locales de distribution. Les tarifs sont fixés par arrêtés ministériels. Les 1ers tarifs ont été fixés par l'arrêté du 10 juillet 2006 fixant les « conditions d'achat de l'électricité produite par les installations utilisant l'énergie radiative du soleil ». Ils s'inscrivent en très nette hausse par rapport aux tarifs antérieurs ( quadruplement ). Ces tarifs sont très incitatifs : ils sont 10 fois supérieurs aux prix du marché de l'électricité. Ils doivent permettre aux producteurs de couvrir leur prix de revient. Un nouvel arrêté est intervenu le 12 janvier 2010. Il a été complété par un arrêté du 16 mars 2010 qui introduit le maintien des anciens tarifs pour certaines installations réalisées avant le 11 janvier 2010. Globalement les tarifs sont abaissés de 30 % mais demeurent très incitatifs. 1.3.2 - UN DISPOSITIF FISCAL INCITATIF: Pour les particuliers : depuis 2005 existe un crédit d'impôt en faveur des producteurs d'énergie de source renouvelable dans les résidences principales de 50% d'une somme plafonnée à 8 000 euros ( 16 000 pour un couple ) ; exonération des revenus générés par un système d'une puissance inférieure à 3 kwc ; TVA au taux réduit de 5,5 % pour l'installation de panneaux dont la puissance est inférieure à 3 Kwc. Pour les entreprises : déductibilité de l'assiette de calcul -9- 1.3.3 - UN CADRE ADMINISTRATIF ASSOUPLI ET CLARIFIÉ. La réglementation relative à l'urbanisme issue du décret du 5 janvier 2007 ne comportant aucune disposition spécifique à destination des panneaux photovoltaïques, les règles de droit commun étaient applicables. L'article R 421-2 dispensait de toute formalité – permis de construire ou DP – les constructions nouvelles dont la hauteur au-dessus du sol n'excède pas 12 m et qui n'ont pas pour effet de créer de surface de plancher ou qui ont pour effet de créer une surface hors oeuvre brute inférieure ou égale à 2 m². Un décret du 19 novembre 2009 précise les procédures applicables aux projets de centrales solaire au sol et fixe notamment à 250 kwc le seuil à partir duquel sont exigibles permis de construire, étude d'impact, enquête publique et déclaration voire autorisation d'exploiter. Une circulaire du 18 décembre 2009 réaffirme la priorité donnée à l'intégration du photovoltaïque aux bâtiments. Tout en reconnaissant l'intérêt de réaliser des installations solaires au sol, elle précise que ces projets n'ont pas vocation à être installés en zones agricoles, qu'elles soient cultivées ou utilisées pour l'élevage. Dans l'état actuel de la règlementation, il convient également d'appliquer ce raisonnement aux zones naturelles et donc de privilégier les implantations dans les zones U ou AU des plans locaux d'urbanisme. 1.4 – La politique solaire photovoltaïque du Conseil général de Corrèze Le Conseil Général de la Corrèze a instauré en 2009 une subvention pour les agriculteurs souhaitant installer des panneaux photovoltaïques sur leurs bâtiments d'exploitation . Cette aide est destinée à financer les travaux d'extension et de rac- cordement au réseau électrique. Ce dispositif a été reconduit en 2010. Il s'adresse à tout porteur de projet inscrit au Registre du Commerce et des Sociétés. Les particuliers peuvent également bénéficier d'une aide pour l'installation de panneaux photovoltaïques d'une puissance inférieure à 3kW. - 10 - 2 – Bases règlementaires et fiscales L'installation de dispositifs photovoltaïques est soumise à plusieurs règlementations ce qui nécessite d'effectuer un certain nombre de démarches préalables suivant le type d'installation. 2.1- Démarches au titre de l'urbanisme L'implantation d'un dispositif photovoltaïque doit être compatible avec le règlement d'urbanisme en vigueur. Installations sur un bâtiment Bâtiments neufs avec panneaux en toiture SHOB < 20m² Déclaration préalable Bâtiments neufs avec panneaux en toiture SHOB > 20m² Permis de construire (PC) Installations au sol (Décret 19/11/2009) : Le local technique accompagnant l'implantation des panneaux est soumis à déclaration préalable ou à permis de construire selon la surface hors oeuvre brute ( SHOB ). En ce qui concerne les installations photovoltaïques proprement dites, plusieurs cas sont à distinguer : Panneaux sur bâtiments existants Déclaration préalable (DP) Installations au sol Inférieur à 3 kWc De 3 à 250 kWc cas général Déclaration préalable si Déclaration préalable hauteur au sol >1.80 Site classé, secteur sauvegardé (ne concerne pas la Corrèze) Déclaration préalable Supérieur à 250 kWc Permis de construire Permis de construire 2.2 - Démarches au titre de la protection de l'environnement Suivant sa taille , une installation photovoltaïque est soumise à plusieurs démarches au titre de l'environnement : Étude d'impact environnemental : installations au sol de puissance supérieure à 250 kwc Enquête publique : installations au sol de puissance supérieure à 250 kwc dans le cadre de la procédure de permis de construire Par ailleurs, les installations au sol doivent respecter d'autres considérations environnementales : respect des zones inondables risque incendie périmètre de protection des captages publics autorisation de défrichement autorisation ou déclaration législation sur l'eau loi montagne évaluation d'incidence zone Natura 2000 - 11 - 2.3 - Démarches au titre de la production d'électricité 2.3.1 - AUTORISATION D'EXPLOITER Suivant sa puissance , une installation photovoltaïque soumise à autorisation d'exploiter ou à déclaration préalable au titre de la gestion de la distribution de l'énergie électrique. La demande est à adresser à la DREAL. Les installations d'une puissance crête inférieure à 250 kwc sont réputées déclarées. Les installations d'une puissance crête supérieure à 250 kwc et inférieure à 4,5 Mwc sont soumises à déclaration. Les installations d'une puissance crête supérieure à 4,5 Mwc sont soumises à autorisation préalable. 2.3.2 - DÉMARCHES SUPPLÉMENTAIRES POUR BÉNÉFICIER DE L'OBLIGATION D'ACHAT À TARIF PRÉFÉRENTIEL La demande de certificat ouvrant droit à l'obligation d'achat ( CODOA ) doit être adressée à la DREAL : elle ne concerne que les installations de puissance supérieure à 250 kwc. La demande de raccordement et de contrat d'achat Tout producteur doit réaliser deux démarches : une demande de raccordement au gestionnaire de réseau public ( ERDF) et une demande de contrat d'achat auprès du fournisseur d'électricité EDF Obligation d'achat ( EDF OA ). Depuis l'automne 2009, un guichet unique a été mis en place afin qu'il n'y ait plus qu'une seule démarche catégorie à effectuer. Les exploitants de centrales photovoltaïques doivent désormais adresser la demande de raccordement uniquement à ERDF . Une fois traitée celle-ci est transmise automatiquement à EDF OA qui délivre au porteur de projet un contrat d'achat à signer précisant les tarifs et les conditions d'achat. 2.3.3 - AUTORISATIONS DE TRAVAUX DE RACCORDEMENT Dans le cadre du contrôle de la distribution d'énergie électrique , ERDF doit déposer auprès de la préfecture ( DDT) une demande d'autorisation ( article 50 ) / ou une déclaration de travaux ( article 49 ) de raccordement de l'installation au réseau selon la longueur ( +/– 1000 mètres ) et la tension ( +/- 63 000 volts ) des projets de lignes aériennes ou souterraines BHT. La Direction Départementale des Territoires vérifié que le réseau de raccordement ne pose pas de problème vis à vis de diverses réglementation et n'est pas de nature à perturber la qualité de la distribution de l'énergie électrique. 2.3.4 - LE TARIF D'ACHAT PRÉFÉRENTIEL L'édiction d'une obligation d'achat de l'électricité produite à partir de source photovoltaïque s'accompagne d'un tarif fixé par arrêté ministériel. L'arrêté du 10 juillet 2006 fixait le tarif de base à 32,823 centimes d'euros et le tarif intégré au bâti à 60,176 centimes d'euros. Ce tarif a été modifié par l'arrêté du 12 janvier 2010. Il définit trois catégories tarifaires : type Tarif en centimes d'euros par kWh hors TVA Intégration simplifiée au bâti Intégration au bâti Installations au sol 42 Bâtiments d'habitation, d'enseignement ou de santé 58 Autres 50 Puissance crête < 250 kWc 31,4 Puissance crête > 250 kWc 31,4 * 1,07 - 12 - 3 – INTEGRATION PAYSAGERE ET ENVIRONNEMENTALE 3.1 - Spécificités paysagères locales En Corrèze, le territoire est utilisé à hauteur de 45% à 50% par l'agriculture ( 4 000 exploitations). Les boisements occupent environ 44,5 % des terres. RÈGLES « LOCALES » La qualité et la diversité des paysages du territoire corrézien constituent des composantes majeures de son attractivité touristique et concourent à l'identité et à la qualité de vie du département. L'Atlas des Paysages du Limousin rédigé par la Direction Régionale de l'Environnement du Limousin propose une typologie des entités paysagères observables en Corrèze et identifie pour chacune d'elles les principaux enjeux de protection ( cf annexe ). L'installation de panneaux photovoltaïques peut faire l'objet de restriction : soit à travers les règles locales et communes des PLU ou des POS, notamment au regard de la vocation de la zone concernée à accueillir ou non une construction ou une installation. En pratique, les articles 1 et 2 du règlement du POS/PLU précisent les occupations du sol interdites et celles qui sont autorisées sous conditions. L'article 11 du règlement définit les règles relatives à l'aspect extérieur des constructions. 3.2- Règles d'urbanisme Les règles d'urbanisme offrent une protection au regard de divers enjeux tels que la sécurité, l'accessibilité, l'hygiène et la salubrité, l'économie et notamment l'économie agricole, l'environnement et le paysage. Ces règles sont de niveau national, à savoir le règlement national d'urbanisme, ou local, via les documents d'urbanisme de planification ( plans d'occupation des sols, plans locaux d'urbanisme). Il convient de faire remarquer que le droit de l'urbanisme applicable aux projets photovoltaïques n'est pas «stabilisé», compte tenu de la nouveauté du phénomène. RÈGLES NATIONALES Il s'applique dans les communes dépourvues de plan d'occupation des sols ou de plan local d'urbanisme. Les cartes communales, documents prescriptifs de niveau inférieur, tiennent compte compte du RNU. Soit à travers une disposition spécifique voulue par la commune soit pour interdire soit pour favoriser. L'enjeu immédiat que fait ressortir l'examen des premiers projets d'installations photovoltaïques en Corrèze est un enjeu environnemental et paysager lié à la difficulté d'intégration des bâtiments agricoles porteurs de panneaux en toiture, pour des raisons tenant notamment à l'emplacement, l'orientation, la dimension, l'aspect et, de manière générale, à l'insuffisante mise en perspective des projets de construction dans leur environnement naturel et bâti. Le Règlement National d'Urbanisme ( RNU ) - 13 - TABLEAU RÉCAPITULATIF DES RÈGLES D'URBANISME Type de construction Règlement National d'Urbanisme Carte Communale POS/PLU Bâtiments agricoles neufs Autorisés en dehors des parties urbanisées ( L 111-1-2 - 2° ) conditions : «les constructions et installations doivent être nécessaires à l'exploitation agricole » ne doivent pas porter atteinte au caractère ou à l'intérêt des lieux avoisinants, aux paysages... ( R - 111-21) Autorisés dans les secZones NC ou A et teurs non constructibles parfois N (R 124-3) «les constructions et installations doivent être nécessaires à l'exploitation agricole » Bâtiments industriels, commerciaux Autorisés dans les secteurs adaptés Autorisés dans les secAutorisés en zones U teurs constructibles réservés aux activités (R 124-3) Centrales au sol considérées comme nécessaires à des équipements collectifs Interdites sur des terres agricoles exploitées (R 111-14) ne doivent pas porter atteinte au caractère ou à l'intérêt des lieux avoisinants, aux paysages... ( R – 111-21) Implantation en continuité de l'urbanisation Autorisées dans les secteurs constructibles (réservés aux activités ) ou non constructibles mais interdites sur des terres agricoles exploitées (R 124-3 & R 111-4) Cas des communes soumises à la loi Montagne - 14 - Autorisés en zones U & AU projets de faible importance possibles en zone N sous conditions 3.3 - Recommandations pour une intégration paysagère et environnementale A - INSTALLATION DE PANNEAUX SUR LES BÂTIMENTS EXISTANTS Bâtiments industriels et commerciaux Les implantations se font en général dans des zones dédiées au sein desquelles l'intégration paysagère n'est pas particulièrement problématique. Bâtiments agricoles Ce type de projet ne présente pas de difficulté particulière. B – CONSTRUCTIONS NOUVELLES AVEC PANNEAUX EN TOITURE Le problème vient surtout de l'insertion de la construction dans le paysage. Les recommandations ci-dessous visent à garantir une meilleure intégration des bâtiments agricoles neufs. Maisons d'habitation Il n' y a pas de problèmes particuliers, hormis les prescriptions qui peuvent être édictées par l'Architecte des Bâtiments de France dans certains secteurs protégés. EN PRÉALABLE IL CONVIENT DE S'ASSURER QUE LES CARACTÉRISTIQUES, NOTAMMENT LE DIMENSIONNEMENT, DES BÂTIMENTS AGRICOLES PROJETÉS CORRESPONDENT STRICTEMENT AUX BESOINS DE L'EXPLOITATION AGRICOLE. Il faut également se poser la question du choix du terrain Implantation prévue à proximité de l'exploitation existante Intégration facilitée, veiller à la cohérence avec les volumes et matériaux existants Terrain isolé, déconnecté des autres bâtiments d'exploitation Attention à l'impact, essayer de trouver les parcelles les plus appropriées quant à la topographie, l'orientation, la visibilité L'atlas des paysages du Limousin rédigé sous l'égide de la DIREN Limousin édicte des «conseils d'intervention sur le paysage» : Etre cohérent par rapport aux constructions existantes tant en terme de volume, de forme, d'aspect de pentes de toiture, etc... Pour les grands volumes, privilégier des décrochements de façade, de toiture Implanter les bâtiments en tenant compte de la situation et de l'organisation du hameau Utiliser des matériaux naturels en bardage (bois) ou des matériaux de teinte foncée (marron, vert, gris) Le CAUE, l'Architecte des Bâtiments de France (cas des sites et périmètres de monuments historiques) l'architecte et la paysagiste conseil de la DDT peuvent conseiller en amont les porteurs de projet. C - CENTRALES AU SOL Le choix de localisation de ces projets doit se faire au regard des enjeux paysagers ; (cf les identités paysagères du territoire corrézien en annexe). Le Préfet peut consulter en tant que de besoin la commission départementale de la nature, des paysages et de sites. - 15 - La DDT examine les autorisations de construire qui lui sont soumises à travers les recommandations suivantes. Celles-ci ont été validées par un groupe de spécialistes : ANALYSE PAYSAGERE Procéder systématiquement à une analyse paysagère du site à l'échelle du territoire (selon un périmètre élargi par rapport au terrain ) Dans une exploitation existante, privilégier la continuité avec les bâtiments présents Situation du projet Attention à l'effet de masse, de « rideau » devant un hameau Penser à trouver des appuis pour une articulation sur un ou plusieurs éléments du paysage (lignes de force, alignements d'arbres, boisement, coteau...) ACCES Dans le cas d'une implantation éloignée par rapport à la voie publique, limiter les terrassements du chemin d'accès au strict nécessaire IMPLANTATION Limiter les terrassements (équilibre déblais/remblais & hauteur <2 m) Respecter les courbes de niveau VOLUMETRIE Dans le cas d'un bâtiment important, préférer la fragmentation et l'imbrication du végétal ORIENTATION Suivre les courbes de niveau si possible, sachant que le photovoltaïque tolère quelques degrés vers l'ouest ou l'est Préconiser les bardages bois. MATERIAUX STRUCTURE VEGETALE Proposer une palette de nuances RAL pour les bardages en bac acier -->Un exemple des références utilisées dans le Cantal : Gris : 7006 – 7015 – 7022 – 7039 Vert : 6013 – 6003 – 6011 Beige : 1019 Brun pâle : 8025 Analyser la structure végétale en place pour établir des continuités Planter des bosquets d'essences locales afin de minimiser l'échelle des bâtiments Maintenir autant que possible les plantations existantes et les conforter si besoin : création de haies, de bosquets PATRIMOINE EXISTANT Identifier les éléments remarquables (arbres, haies, murets …) et les préserver PANNEAUX PHOTOVOLTAIQUES Vérifier le type, l'aspect ASPECTS TECHNIQUES Privilégier la gestion des eaux pluviales en surface Intégrer les éléments techniques au paysage ou bâtiments selon les cas PRECONISATIONS D'ACCOMPAGNEMENT Soigner les franges du projet, les limites du bâtiment ( clôture, signalétique, talus, façade « arrière » - 16 - Glossaire - 17 - Sigle Signification DDT Direction Départementale des Territoires CAUE Conseil d’Architecture, d’Urbanisme et d’Environnement FDSEA Fédération Départementale des Syndicats d’Exploitants Agricoles ERDF Électricité Réseau Distribution France EDF Électricité de France DP Déclaration Préalable kWc Kilo-Watt Crête SHOB Surface Hors Œuvre Brute DREAL Direction Régionale de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement EDF OA Électricité de France, Obligation d’Achat RNU Règlement National d’Urbanisme PLU Plan Local d’Urbanisme POS Plan d’Occupation des Sols DIREN DIrection Régionale de l’ENvironnement DRAAF Direction Régionale de l’Alimentation de l’Agriculture et de la Forêt - 18 - Annexes - 19 - Parties prenantes Direction Départementale des Territoires / Service Planification et Logement / unité Droit des Sols : possibilité avis Architecte/Paysagiste conseil ; instruction de la demande d'autorisation de travaux de raccordement Direction Départementales des Territoires/Agences Haute, Moyenne, Basse Corrèze/Pôle instructeur ADS : instruction de la demande d'autorisation d'urbanisme Conseil d’Architecture, d’Urbanisme et d’Environnement de la Corrèze Service Départemental de l’Architecture et du Patrimoine, si secteur protégé (périmètre MH; site inscrit ou classé) : avis ABF Électricité Réseaux Distribution France : demande de raccordement Électricité de France, Obligation d’Achat : instruction de la demande de contrat d'achat à tarif préférentiel Chambre d'Agriculture Conseil régional : aides financières Conseil Général : aides financières Communes : le maire est l'autorité qui délivre l'autorisation d'urbanisme Direction Régionale de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement : instruction des demandes d'autorisation d'exploiter Direction Régionale de l’Alimentation de l’Agriculture et de la Forêt Agence de l'Environnement et de la Maîtrise de l'Energie Crédit Agricole Centre France Agri énergie 19 Cerfrance 19 FDSEA Sources Guide Alpes de Haute-Provence-2008 Rapport parlementaire du député Poignant-2009 Atlas paysager du Limousin – DREAL Réflexion Direction Départementale de l’Equipement et de l’Agriculture (DDEA) Alpes Hte Provence - DDEA Aude – DDEA du Vaucluse Ministère de l’Écologie, de l’Énergie, du Développement Durable et de la Mer Agence de l'Environnement et de la Maîtrise de l'Energie Région Languedoc Roussillon Textes règlementaires 1) décret du 19 novembre 2009 relatif aux procédures administratives applicables à certains ouvrages de production d'électricité 2) circulaire ministérielle Ministère de l’Écologie, de l’Énergie, du Développement Durable et de la Mer (MEEDDM) du 18 décembre 2009 3) projet de circulaire du Ministère de l’Alimentation, de l’Agriculture et de la Pêche (MAAP) sur les règles d’éligibilité des panneaux photovoltaïques au regard de la mesure 121 du PDRH Ces textes peuvent être consultés à l’adresse suivante : http://www.correze.equipement-agriculture.gouv.fr/rubrique.php3?id_rubrique=328 - 20 - Extrait de l'Atlas des Paysages du Limousin réalisé par la Direction Régionale de l'Environnement Unités paysagères Déclinaisons territoriales Enjeux de préservation (sélectionnés par rapport à la thématique) 1 - La vallée de la Dordogne Silhouette des bourgs et petites villes Préservation du patrimoine bâti des hameaux et villages 2 - Les hauts plateaux corrèziens Conservation de l'équilibre agricultureforêt 3 - Le plateau de Millevaches Préservation des espaces ouverts et des landes Préservation et amélioration de la forêt 4 – Le Mont Gargan Préservation et reconquête de l'espace ouvert, du patrimoine bâti et des alignements d'arbres. 5 – Les monts de Fayat Espace ouvert : préservation autour des villages et hameaux, des sites fréquentés (points hauts, abords des routes, plans d'eau), dans le fond des vallées. Forêts : équilibre feuillus/résineux 6 - Le massif des Monédières Préservation des espaces ouverts et des landes Préservation et amélioration de la forêt 7 - La Xaintrie Espaces ouverts : conservation de l'ouverture actuelle sur les plateaux Préservation du patrimoine bâti des hameaux et villages 8 - Les gorges de la Dordogne Grande vallée : gestion des espaces ouverts et des vues panoramiques 9 – Le plateau de la Courtine Préservation et reconquête de l'espace ouvert, du patrimoine bâti. Conservation de l'équilibre agricultureforêt. Forêts : équilibre feuillus/résineux 10 - La campagne résidentielle de Tulle Silhouette des bourgs et petites villes Grande vallée : gestion des espaces ouverts et des vues panoramiques Les paysages de la montagne Les paysages de campagne-parc 11 - Le plateau d'Uzerche - 21 - Silhouette des bourgs et petites villes Grande vallée de la Vézère : création et gestion des points de vue Intégration des dépendances agricoles CARTE DES PAYSAGES EN LIMOUSIN - 22 - Extrait de l'Atlas des Paysages du Limousin réalisé par la Direction Régionale de l'Environnement (suite) Unités paysagères Déclinaisons territoriales Enjeux de préservation (sélection en rapport avec la thématique) 12 - Brive et ses environs Silhouette des bourgs et petites villes Bocage : maintien en l'état avec ses haies arborées de feuillus Abords routiers : maîtrise qualitative du développement économique et urbain Périurbanisation : préservation de la vallée de Planchetorte 13 - Le causse corrézien Parcelles cultivées : maintenir les ouvertures actuelles Périurbanisation : veiller à l'intégration des nouvelles constructions Patrimoine bâti : préserver l'identité locale Site et espace touristique : lac du Causse 14 - Le bassin de Meyssac Silhouette des bourgs et petites villes Site et espace touristique Patrimoine bâti : préserver l'identité locale et en particulier par le choix des matériaux Parcelles cultivées : maintenir les ouvertures actuelles Intégration des dépendances agricoles Les paysages de la marge aquitaine 15 - Le pays des buttes calcaires et des Silhouette des bourgs et petites villes terres lie-de-vin Bocage : maintien en l'état avec ses haies arborées de feuillus Intégration des dépendances agricoles Patrimoine bâti : préserver l'identité locale Parcelles cultivées : équilibre cultures/ prairies Maîtriser la périurbanisation - 23 - Conception : DDT 19 / SPL / UDS - Réalisation : DDT 19 / SG / Communication Web Développement