JSCR 2013 • Volume 23, Numéro 1 41
une arthroplastie de la hanche, et vous vous demandez si une
lésion nerveuse périphérique pourrait l’expliquer. Dans ce cas
également, l’examen électrodiagnostique pourrait être
éclairant. Le pied tombant pourrait-il par exemple être causé
par une lésion du nerf sciatique ou une atteinte du nerf
péronier? L’engourdissement de la main est-il attribuable à
une lésion au niveau des nerfs cervicaux, du plexus brachial,
du coude, ou est-il causé par le syndrome du canal carpien?
6. Votre patient pourrait avoir besoin de soins de réadaptation
après une chirurgie orthopédique.
Votre patient est hospitalisé en raison d’une arthroplastie
totale du genou ou de la hanche, ou à cause d’une fracture du
genou ou de la hanche, et vous vous demandez si des soins à
l’unité de réadaptation seraient bénéfiques dans son cas. Le
physiatre appelé en consultation postopératoire peut déter-
miner si le patient a retrouvé une capacité fonctionnelle suffi-
sante pour lui permettre de retourner chez lui, ou s’il est
préférable de le faire admettre à l’unité de réadaptation à
cause des obstacles présents à son domicile (p. ex., un
escalier), ou à cause des affections concomitantes présentes
ou de l’absence de soutien familial. Le patient qui est admis à
une unité de réadaptation postopératoire reçoit chaque jour
des traitements intensifs de physiothérapie et d’ergothérapie.
Il pourrait aussi être utile de demander à un thérapeute de
visiter le domicile du patient pour évaluer son environnement.
7. Votre patient a besoin d’un traitement en raison d’une
pathologie ou d’un traumatisme médullaire.
Votre patient a été atteint d’une myélite transverse de la moelle
épinière (p. ex., secondaire au LED ou au syndrome de
Sjögren). Les patients touchés par des maladies ou des trauma-
tismes de la moelle épinière ont besoin d’un traitement con-
tinu pour prévenir et traiter les nombreuses complications qui
risquent de survenir comme l’insuffisance respiratoire, les
escarres de décubitus, la spasticité, les troubles neurogènes de
l’intestin et de la vessie, les troubles nutritionnels, la difformité
vertébrale, les troubles de la fonction sexuelle; en outre, ils
peuvent avoir besoin de dispositifs d’aide à la mobilité, p. ex.,
un fauteuil roulant.
8. Votre patient pourrait avoir besoin d’orthèses.
Tel patient se plaint de douleurs ou de difformités des pieds et
vous pensez aux bienfaits possibles des orthèses; tel autre
patient manifeste une arthrose primaire de la section médiane
du genou et vous vous interrogez sur l’utilité d’une attelle de
genou. Les orthèses (elles peuvent être obtenues en vente libre
ou fabriquées sur mesure, mais ces dernières sont plus coû-
teuses) comprennent les divers types d’attelles, les ceintures de
soutien, les colliers cervicaux, et les chaussures adaptées.
Lorsqu’elle est prescrite correctement, l’orthèse peut amélio-
rer la fonction et atténuer la douleur, car elle modifie la
biomécanique. Les orthèses peuvent réduire les forces qui
traversent en totalité ou en partie une articulation portante
(p. ex., prescrire une attelle de genou pour diminuer la charge
sur la section médiane du genou touché par l’arthrose, ou une
ceinture de soutien pour faciliter la mobilité d’un patient
ayant subi une facture par tassement vertébral); les orthèses
peuvent aussi stabiliser des articulations en cas de luxation
incomplète (p. ex., un genou devenu instable à cause d’une
lésion ligamentaire); elles peuvent aussi améliorer les mouve-
ments (en réduisant l’énergie requise pour la marche) et
maximiser la position fonctionnelle (une orthèse statique de
poignet maintient l’articulation affaiblie dans la posture opti-
male pour l’utilisation de la main; une orthèse dynamique de
poignet remplace l’extension du doigt chez un patient atteint
de polyarthrite rhumatoïde (PR) ayant subi une rupture du
tendon extenseur).
9. Votre patient a fait des chutes répétées.
Chez les patients atteints de maladies chroniques, les chutes
sont une cause de morbidité et de mortalité importantes; elles
surviennent fréquemment, elles entraînent des coûts élevés et
elles peuvent être prévenues. Le physiatre évalue et traite la
cause des chutes qui est, en général, multifactorielle. Les
risques de chute comprennent les médicaments (p. ex., les psy-
chotropes et les diurétiques), les affections concomitantes
(p. ex., les maladies musculosquelettiques, neurologiques et
cardiopulmonaires), les troubles de la vue, de l’ouïe et de
l’équilibre, l’incontinence, les arythmies et l’hypotension
orthostatique. Pour réduire le risque de chutes, ces patients
ont besoin d’aides à la mobilité. Vous pouvez demander qu’un
thérapeute se rende au domicile du patient pour évaluer si son
environnement devrait être modifié ou adapté pour réduire les
risques et pour installer les dispositifs pertinents pour rendre
son milieu de vie plus sécuritaire.
10. Votre patient est atteint d’une cardiopathie ou d’une
pneumopathie.
Votre patient a subi un infarctus du myocarde (causé par une
athérosclérose précoce ou secondaire au lupus) ou il mani-
feste une pneumopathie (p. ex., une fibrose pulmonaire secon-
daire à la PR) et vous vous demandez si la participation à un
programme de réadaptation cardiaque ou pulmonaire confé-
rerait des bienfaits dans son cas. Ces programmes peuvent être
supervisés par un physiatre ou par cardiologue ou un pneumo-
logue; en général, ces programmes sont fondés sur l’exercice,
l’enseignement des patients et la pharmacothérapie dans le
but d’améliorer la fonction cardiaque et respiratoire ainsi que
la qualité de vie.
Perry Rush, M.D.
Professeur adjoint,
Division de médecine physique et de réadaptation,
Département de médicine
Université de Toronto, Toronto, Ontario