Les dix principales raisons d`une orientation en physiatrie

JSCR 2013 • Volume 23, Numéro 140
DIX POINTS À RETENIR
Après ses études de decine, le physiatre poursuit une
formation spécialisée en médecine physique et de
réadaptation. Laadaptation a pour but d’améliorer la
qualité de vie en maximisant la fonction et en duisant au
minimum l’invalidité attribuable à une déficience ou à une
affection sous-jacente. En général, le physiatre travaille en
collaboration avec une équipe multidisciplinaire de profes-
sionnels paramédicaux, entre autres les suivants : physio-
thérapeutes, ergothérapeutes, travailleurs sociaux, prothé-
sistes, orthésistes, diététistes, orthophonistes, psychologues et
récréothérapeutes. Quiconque est affligé d’une blessure ou
d’une affection ayant un retentissement sur l’appareil locomo-
teur, le système nerveux ou cardiopulmonaire est susceptible
d’obtenir des bienfaits des soins spécialisés d’un physiatre. Les
physiatres exercent dans la collectivité, dans des hôpitaux
généraux et des pitaux spécialisés en adaptation, ainsi que
dans les unités de soins de réadaptation de certains hôpitaux
de soins aigus.
Voici quelques circonstances dans lesquelles la consultation
d’un physiatre pourrait être utile :
1. Votre patient a besoin d’une prothèse.
Votre patient a subi l’amputation d’un membre (p. ex., pour
traiter une vascularite) et il a besoin d’une prothèse. Il est
préférable que le patient soit évalpréalablement à l’ampu-
tation. Le physiatre peut également prescrire la prothèse et
traiter les complications reliées à l’amputation et à la prothèse
(p. ex., un ajustement imparfait).
2. Votre patient a besoin de soins après un accident vasculaire
rébral (AVC).
Votre patient a subi un AVC (p. ex., un AVC secondaire à un
lupus érythémateux disséminé [LED]) et il a besoin d’un suivi et
d’un traitement au long cours. Le physiatre est en mesure de
terminer si le patient obtiendrait des bienfaits d’un jour
dans une unité spécialisée en réadaptation post-AVC. Parmi les
facteurs qui évoquent une térioration de la capacité fonction-
nelle, on note les suivants : la comorbidité, un déficit neuro-
logique grave, l’incapacité à rester assis sans support, l’incapa-
cité à retenir l’information d’un jour à l’autre, l’incontinence
cale et urinaire, et un score insatisfaisant à l’évaluation fonc-
tionnelle. La réadaptation et le traitement d’un patient ayant
subi un AVC peuvent allier les dicaments comme le baclofène
et la toxine botulinique par injections pour réduire la spasticité,
la physiothérapie, l’ergothérapie, l’emploi de dispositifs d’aide
ou le recours à des services de soins à domicile. Le traitement et
la prévention des complications d’un AVC peuvent comprendre
les mesures pour empêcher l’aspiration causée par des troubles
de la déglutition, ainsi que le traitement de la pression, des
syndromes douloureux, des escarres de cubitus, des thrombo-
embolies, des déficits nutritionnels et des convulsions.
3. Votre patient a besoin d’un traitement à la suite d’un
traumatisme cérébral.
Votre patient a subi un traumatisme rébral lors d’un acci-
dent d’automobile et vous n’êtes pas entièrement certain de la
conduite du traitement. Ces patients manifestent parfois des
déficits physiques et cognitifs complexes. Les complications
d’un traumatisme cérébral qui motivent un traitement com-
prennent les fractures, les convulsions, l’hypertension, les
troubles cardiopulmonaires, les dysfonctionnements
endocriniens (p. ex., un dysfonctionnement hypophysaire
antérieur), les anomalies des nerfs crâniens, moteurs et sen-
soriels, l’ossification hétérotopique, les troubles nutritionnels
et les dysfonctionnements de l’intestin et de la vessie. Une
évaluation neuropsychologique peut être utile, surtout en cas
de problèmes médico-légaux.
4. Votre patient manifeste une faiblesse inexpliquée.
Votre patient se plaint d’une faiblesse inexpliquée et vous vous
demandez si la myosite ne serait pas en cause. Dans cette cir-
constance, un examen électrodiagnostique pourrait se révéler
utile. Cet examen, réalisé par les physiatres, les neurologues et
les rhumatologues, devrait confirmer l’impression diagnos-
tique évoquée par l’anamse et l’examen physique. Lexamen
électrodiagnostique comporte deux volets : l’analyse des con-
ductions nerveuses et l’électromyographie (ÉMG). Lanalyse de
la conduction des nerfs périphériques sensoriels et moteurs
sert à déterminer le siège d’une lésion nerveuse périphérique.
Lexamen électrodiagnostique permet de vérifier si la faiblesse
est attribuable à une maladie musculaire (myopathie) ou à une
maladie ou à une sion des nerfs périphériques (neuropathie).
5. Votre patient pourrait être atteint d’une sion nerveuse
périphérique.
Votre patient a un pied tombant secondaire, par exemple, à
Les dix principales raisons d’une
orientation en physiatrie
par Perry Rush, M.D
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une arthroplastie de la hanche, et vous vous demandez si une
sion nerveuse périphérique pourrait l’expliquer. Dans ce cas
également, l’examen électrodiagnostique pourrait être
éclairant. Le pied tombant pourrait-il par exemple être causé
par une lésion du nerf sciatique ou une atteinte du nerf
péronier? L’engourdissement de la main est-il attribuable à
une sion au niveau des nerfs cervicaux, du plexus brachial,
du coude, ou est-il causé par le syndrome du canal carpien?
6. Votre patient pourrait avoir besoin de soins de réadaptation
après une chirurgie orthopédique.
Votre patient est hospitalisé en raison d’une arthroplastie
totale du genou ou de la hanche, ou à cause d’une fracture du
genou ou de la hanche, et vous vous demandez si des soins à
l’unité de réadaptation seraient bénéfiques dans son cas. Le
physiatre appelé en consultation postopératoire peut déter-
miner si le patient a retrouvé une capacité fonctionnelle suffi-
sante pour lui permettre de retourner chez lui, ou s’il est
préférable de le faire admettre à l’unité de réadaptation à
cause des obstacles présents à son domicile (p. ex., un
escalier), ou à cause des affections concomitantes présentes
ou de l’absence de soutien familial. Le patient qui est admis à
une unité de réadaptation postopératoire reçoit chaque jour
des traitements intensifs de physiothérapie et d’ergothérapie.
Il pourrait aussi être utile de demander à un thérapeute de
visiter le domicile du patient pour évaluer son environnement.
7. Votre patient a besoin d’un traitement en raison d’une
pathologie ou d’un traumatisme médullaire.
Votre patient a été atteint d’une myélite transverse de la moelle
épinière (p. ex., secondaire au LED ou au syndrome de
Sjögren). Les patients toucs par des maladies ou des trauma-
tismes de la moelle épinière ont besoin d’un traitement con-
tinu pour prévenir et traiter les nombreuses complications qui
risquent de survenir comme l’insuffisance respiratoire, les
escarres de décubitus, la spasticité, les troubles neurogènes de
l’intestin et de la vessie, les troubles nutritionnels, la difformité
vertébrale, les troubles de la fonction sexuelle; en outre, ils
peuvent avoir besoin de dispositifs d’aide à la mobilité, p. ex.,
un fauteuil roulant.
8. Votre patient pourrait avoir besoin d’orthèses.
Tel patient se plaint de douleurs ou de difformités des pieds et
vous pensez aux bienfaits possibles des orthèses; tel autre
patient manifeste une arthrose primaire de la section médiane
du genou et vous vous interrogez sur l’utilité d’une attelle de
genou. Les orthèses (elles peuvent être obtenues en vente libre
ou fabriquées sur mesure, mais ces dernières sont plus coû-
teuses) comprennent les divers types d’attelles, les ceintures de
soutien, les colliers cervicaux, et les chaussures adaptées.
Lorsqu’elle est prescrite correctement, l’orthèse peut amélio-
rer la fonction et atnuer la douleur, car elle modifie la
biomécanique. Les orthèses peuvent réduire les forces qui
traversent en totalité ou en partie une articulation portante
(p. ex., prescrire une attelle de genou pour diminuer la charge
sur la sectiondiane du genou toucpar l’arthrose, ou une
ceinture de soutien pour faciliter la mobilité d’un patient
ayant subi une facture par tassement vertébral); les orthèses
peuvent aussi stabiliser des articulations en cas de luxation
incomplète (p. ex., un genou devenu instable à cause d’une
sion ligamentaire); elles peuvent aussi améliorer les mouve-
ments (en réduisant l’énergie requise pour la marche) et
maximiser la position fonctionnelle (une orthèse statique de
poignet maintient l’articulation affaiblie dans la posture opti-
male pour l’utilisation de la main; une orthèse dynamique de
poignet remplace l’extension du doigt chez un patient atteint
de polyarthrite rhumatoïde (PR) ayant subi une rupture du
tendon extenseur).
9. Votre patient a fait des chutes répétées.
Chez les patients atteints de maladies chroniques, les chutes
sont une cause de morbidité et de mortalité importantes; elles
surviennent fréquemment, elles entraînent des coûts éles et
elles peuvent être prévenues. Le physiatre évalue et traite la
cause des chutes qui est, en général, multifactorielle. Les
risques de chute comprennent les médicaments (p. ex., les psy-
chotropes et les diurétiques), les affections concomitantes
(p. ex., les maladies musculosquelettiques, neurologiques et
cardiopulmonaires), les troubles de la vue, de l’ouïe et de
l’équilibre, l’incontinence, les arythmies et l’hypotension
orthostatique. Pour réduire le risque de chutes, ces patients
ont besoin d’aides à la mobilité. Vous pouvez demander qu’un
thérapeute se rende au domicile du patient pour évaluer si son
environnement devrait être modifou adapté pour réduire les
risques et pour installer les dispositifs pertinents pour rendre
son milieu de vie plus sécuritaire.
10. Votre patient est atteint d’une cardiopathie ou d’une
pneumopathie.
Votre patient a subi un infarctus du myocarde (causé par une
athérosclérose précoce ou secondaire au lupus) ou il mani-
feste une pneumopathie (p. ex., une fibrose pulmonaire secon-
daire à la PR) et vous vous demandez si la participation à un
programme de réadaptation cardiaque ou pulmonaire confé-
rerait des bienfaits dans son cas. Ces programmes peuvent être
supervisés par un physiatre ou par cardiologue ou un pneumo-
logue; en néral, ces programmes sont fondés sur l’exercice,
l’enseignement des patients et la pharmacothérapie dans le
but d’améliorer la fonction cardiaque et respiratoire ainsi que
la qualité de vie.
Perry Rush, M.D.
Professeur adjoint,
Division de médecine physique et de réadaptation,
Département de médicine
Université de Toronto, Toronto, Ontario
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