de 20 mm. Il est bien connu que ce type de géométrie ne permet pas un fonctionnement monomode du
laser. En revanche, l’insertion entre la lentille de collimation et le miroir distant, d’un cristal
photoréfractif de CdTe de 4,5 mm d’épaisseur suffit à forcer le laser à osciller en régime monomode
sur toute sa plage de fonctionnement. Ce cristal, dont les faces sont traitées anti-reflet afin de
minimiser les effets de cavités parasites et les pertes d’insertion, a été fabriqué par la société Imarad
Imaging Systems Ldt (Israël). La structure d’ondes stationnaires associées à chacun des modes
longitudinaux enregistre dans le cristal un hologramme d’indice. Il peut être vu comme une
superposition de réseaux de Bragg : chaque réseau est enregistré par un mode particulier. L’inscription
d’un réseau d’indice fait suite à un déplacement de charges électriques disponibles dans le cristal. Le
nombre de charges étant fixe, il s’en suit un phénomène d’effacement et de renforcement des réseaux
entre eux. Ce processus d’auto-organisation, couplé aux phénomènes de compétitions qui ont lieu dans
le milieu à gain, conduit, sous certaines conditions, à l’oscillation du laser en régime monomode. Le
réseau de Bragg présent dans le cristal force le laser à fonctionner en régime monomode stable en
induisant suffisamment de pertes sur les autres modes.
Fig. 1. Schéma du banc d’injection optique utilisé. Fig. 2. Spectre optique du laser esclave isolé.
Le spectre typique d’un tel laser mesuré à l’aide d’un analyseur de spectre optique est présenté
dans la figure 2. Il est composé d’un pic principal autour de 1584 nm, avec un taux de suppression des
modes latéraux supérieur à 40 dB. La mesure du spectre à l’aide d’un interféromètre à balayage de
type Fabry-Perot confocal, démontre un fonctionnement du laser en régime monomode sur toute sa
plage de fonctionnement. Le courant opérationnel de la diode est égal à 120 mA, pour lequel la
puissance de sortie est égale à 7 dBm. Bien que la position en longueur d’onde du mode varie d’un
point de fonctionnement à l’autre, la qualité spectrale et la puissance optique délivrés par le laser
correspondent aux exigences minimales pour une utilisation dans des systèmes de communication
optique.
3. FONCTIONNEMENT DU LASER ESCLAVE EN REGIME D’INJECTION : RESULTATS
EXPERIEMENTAUX PRELIMINAIRES
Le laser esclave présenté ci-dessus est dorénavant soumis à l’injection dans sa cavité d’une
partie du faisceau issu d’un laser maître (voir schéma de la figure 1). Sous certaines conditions, liées à
la puissance du faisceau injecté et à son désaccord en fréquence avec un mode du laser, le laser maître
réussi à imposer son fonctionnement au laser esclave. Ce dernier oscille alors à une longueur d’onde
proche, voire identique, à celle du laser maître. Sans cristal photoréfractif, ce verrouillage de mode ne
dure que le temps de l’injection, le laser esclave retrouvant son fonctionnement propre une fois l’arrêt
de l’injection. Dans le cas où le laser esclave intègre un cristal photoréfractif, on s’attend à un
comportement différent. Au cours de la phase d’injection, le réseau de Bragg qui s’inscrit dans le
cristal est adapté au mode qui est verrouillé en phase avec le mode du laser maître. Dès que le laser
maître est éteint, et en respectant des conditions de puissance, le réseau présent dans le cristal est
conservé et continue à imposer au laser esclave un fonctionnement autour de la longueur d’onde
précédemment fixée par le laser maître. La longueur d’onde imposée au cours de la phase d’injection
est en quelque sorte mémorisée dans le milieu holgraphique et permet donc un adressage tout optique
de la longueur d’onde du laser esclave.
Le laser maître utilisé dans le montage de la figure 1 est une source à diode laser (Tunics)
accordable continûment de 1480 à 1600 nm. Un atténuateur variable et un contrôleur de polarisation