
                  Contribution à l’histoire industrielle des polymères en France par Jean-Marie Michel 
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Contribution à l’histoire industrielle des polymères en France 
  La première concerne la naissance et le développement industriel des premiers polymères à 
partir de 1876 (début de la production du celluloïd), un développement sans bases théoriques où le 
concept de macromolécules est absent. La nitrocellulose, découverte en France, y joue un rôle central. 
C’est le modèle pour les applications thermoplastiques et textiles, la référence pour longtemps. Elle est 
relayée par  son  cousin  l’acétate de  cellulose,  accompagné  par deux autres systèmes qui ne sont pas 
thermoplastiques mais thermodurcissables, la caséine dont le rôle sera plutôt éphémère et les résines à 
base de phénol qui débutent modestement. C’est l’époque pionnière où l’empirisme est roi, mais qui a 
vu naître et se développer de nombreuses sociétés souvent très artisanales.  
 
  La seconde correspond à la période où la notion de macromolécule s’impose : c’est celle de la 
naissance de la chimie macromoléculaire. L’explosion  de  la  chimie  organique,  l’accès facile à des 
molécules polymérisables d’origine  pétrolière,  l’essor  économique  associé  aux  « trente glorieuses », 
après la fin de la guerre. L’optimisme ambiant qui accrédite l’idée que tout est possible, font de ces 
années  une  période  dynamique  très  féconde  jusqu’à  l’avertissement  apporté  par  le  premier  choc 
pétrolier en 1974 qui fera réviser sérieusement cette  vision quelque peu utopiste. C’est l’avènement 
des grandes familles de polymères thermoplastiques de grande diffusion tandis que la recherche laisse 
entrevoir un avenir pour des polymères spéciaux, très techniques dans des domaines jusqu’ici réservés 
aux métaux. Ce chapitre décrit le développement historique par famille de polymères. Ce sont donc 
pour l’essentiel, les polymères de synthèse industrialisés après 1930. Pour simplifier, ils ont été classés 
sous forme monographique à l’exception du premier chapitre consacré à l’œuvre de Staudinger. 
Ces monographies concernent les polymères vinyliques (polystyrène, polychlorure de vinyle et ses 
dérivés, polyacétate de vinyle et dérivés, polymères fluorés), les polymères acryliques, les polyamides 
et dérivés, les résines thermodurcissables, les silicones. Elles couvrent, en principe, la période 1930-
1980, sans toutefois qu’il s’agisse là de dates de rigueur. 
 
  La troisième partie de cet ouvrage est consacrée à l’histoire des sociétés productrices. Cette 
histoire s’est déroulée dans le cadre et au sein de sociétés chimiques dont la vocation première n’était 
pas la fabrication et le développement de matières polymères. Comment, pour quelles raisons, pour 
quelles  synergies,  par  quel  effet  d’entraînement  ou  de  mode,  ont-elles  décidé  d’investir  dans  ce 
nouveau domaine chimique considéré comme prometteur mais qui, parfois, les écartait apparemment 
de leur vocation ou simplement de leur cadre traditionnel d’activité  ? A part une seule, toutes ces 
sociétés  importantes  ont  aujourd’hui  disparu ;  leur  nom  fut  familier  durant  les  années  60.  Ils  
s’évanouissent maintenant petit à petit dans les mémoires, même pour les plus importantes d’entre 
elles.  Ce  sont  Rhône-Poulenc,  Péchiney,  Progil,  Kuhlmann,  Saint-Gobain,  les  Charbonnages  de 
France, Ugine. C’est l’objet de cette dernière partie de faire l’inventaire de ces sociétés et de rappeler 
brièvement  leurs  activités  pour  préciser  l’apport  de  chacune  d’elles  dans  l’industrie  française  des 
polymères. 
  
 
 Ce travail  s’appuie sur de nombreuses sources : 
 
 Le témoignage de personnes ayant oeuvré dans le milieu industriel des polymères. 
 Les fonds des Archives Nationales, de plusieurs archives départementales (Ain, Rhône, Seine-
Maritime,  Eure,  Paris),    éventuellement  d’archives  notariales,  les  Archives  du  Monde  du 
Travail, les Archives du Service des Poudres. 
 Les archives du Crédit Lyonnais, du Crédit Commercial de France  
 Les fonds d’archives des sociétés privées. Certaines d’entre elles n’ont malheureusement pas 
pu être consultées faute  d’autorisation ou  par  suite  de  destructions  comme conséquence  des 
restructurations industrielles. 
 La littérature ouverte (ouvrages, périodiques…) 
 La littérature des brevets.