refroidissement progressif de cette vapeur aurait conduit à la condensation de nouveaux
grains solides, dont la composition serait fonction de la distance au Soleil. On a pu ainsi
montrer qu’{ la distance d’une unité astronomique (1 UA - distance de la Terre au
Soleil), se sont condensés, non pas de l’eau, mais des minéraux bien connus comme des
silicates hydratés, où la molécule d’eau participe { la formule chimique. Ces nouveaux
grains de poussières se sont ensuite agglomérés les uns aux autres, pour former des
corps de taille kilométrique. Des traces de tels impacts sont visibles sur la Lune. Leur
accrétion rapide permet alors la libération de l’eau sous forme de vapeur { la surface de
la planète, soit au moment de l’impact, soit plus tard par dégazage volcanique.
Pour la Terre, la suite est facile à reconstituer. Sa surface se refroidit à une
température où l’eau se condense sous forme liquide, bien au-dessus de 0°C. Le gaz
carbonique, très abondant dans l’atmosphère primitive de la Terre, se dissout dans cette
eau, puis précipite sous forme de carbonate de calcium. Il disparait ainsi
progressivement de l’atmosphère. L’important effet de serre qu’il provoquait, diminue
et la température de la Terre s’équilibre { un niveau plus frais, voisin de celui que nous
connaissons actuellement.
Ainsi nous avons le privilège de connaitre l’eau { l’état liquide. Placée un peu plus
près du Soleil, { 0,95 UA au lieu de 1 UA, par suite d’un ralentissement fortuit de sa
course, la Terre recevrait 10% d’énergie solaire en plus et alors elle s’échaufferait et
connaitrait le sort de Vénus par effet de serre divergent. De même, placée un peu plus
loin du Soleil (environ 1,03 UA), elle connaitrait une glaciation que rien ne pourrait
freiner, a l’instar de Mars, les océans gelant jusqu’au fond.
Par analogie avec des étoiles de même type, nous savons que le Soleil augmente
son énergie de 1% en 100 millions d’années. Dans 1 milliard d’années il aura augmenté
son énergie de 10% et l’eau liquide disparaitra de la Terre. Ce problème n’est cependant
pas le plus urgent que l’humanité aura { résoudre pour survivre sur sa planète bleue.
La structure de l’eau
L’eau, qui a-t-il de plus simple, serait-on tenté de dire ? Pourtant ce liquide que
nous connaissons si bien, est en réalité fort complexe et est encore de nos jours
imparfaitement compris. L’eau est dotée de propriétés physico-chimiques, qui en font sa
spécificité sous-jacente à ses propriétés. Présente en abondance Presque partout sur le
globe, l’eau détermine en grande partie les paysages et les climats. Elle est souvent
synonyme de vie ; l’eau est en effet une composante essentielle de la structure et du
métabolisme de tous les être vivants. Ce rôle biologique primordial n’est certainement
pas dû au hasard, mais tient à ses exceptionnelles propriétés physiques et chimiques.
Par exemple une propriété importante est l’effet hydrophobe, c’est-à-dire le fait que les
groupements hydrocarbonés CH ont tendance à être rejetés par les molécules d’eau. Cet
effet est responsable, en grade partie, des structures spatiales complexes que
représentent les protéines, l’AND, les bicouches lipidiques des membranes cellulaires,
lesquelles seraient instables en l’absence d’eau ; et l’on peut dire sans risquer de se
tromper, que cet effet a dû jouer un rôle déterminant dans l’apparition de la vie sur
Terre.
Ce n’est qu’au XVIIIème siècle qu’a été établie que la molécule d’eau était constituée
de deux atomes d’hydrogène et d’un d’oxygène, ce qui donne la formule H2O. Disons que
cet assemblage de molécules fait que l’oxygène est chargé négativement et les
hydrogènes positivement. Il s’ensuit un fort déséquilibre électrique (ou moment