La préparation de la maintenance

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4 Focus Chantier
E I F F A G E
Premières mises sous tension sur la ligne
À la découverte
d’un métier :
agent de signalisation
Les convois de travaux et les véhicules de mesures qui circulent actuellement sur
la voie sont alimentés en diesel. Avec la mise sous tension progressive de la ligne,
les essais de montée en vitesse avec des trains électriques vont pouvoir débuter
en septembre.
Les deux sous-stations électriques de la LGV BPL vont bientôt fournir les 25 000 V nécessaires à
l’alimentation des moteurs des rames TGV qui emprunteront la ligne. À l’ouest du tracé, les travaux de construction
sur la commune du Pertre en Ille-et-Vilaine sont en cours de finalisation. Plus à l’est, la sous-station de Molière,
située à Juigné-sur-Sarthe, est déjà sous tension. « Reliée au réseau de transport d’électricité haute tension RTE, elle
transforme les 400 000 V reçus en une moyenne tension de 25 000 V alternatifs exploitable par les TGV et les TER grande
vitesse qui vont circuler sur la LGV », explique Olivier Babilotte, le directeur opérationnel équipements ferroviaires hors
voie chez CLERE. Localisée à cinq kilomètres au sud de la ligne à grande vitesse, le long du barreau ferroviaire de
Sablé-sur-Sarthe, la sous-station de Molière est reliée à la LGV par l’intermédiaire d’une ligne bifilaire aérienne et
d’un poste d’injection. Après les vérifications nécessaires pour confirmer le bon fonctionnement du transformateur de
Molière, c’est la bifilaire qui a été mise sous tension au cours du mois de juin, en même temps que le poste d’injection
de Poillé-sur-Vègre. Mi-juillet, la sous-station du Pertre sera à son tour en fonctionnement. Enfin, le 1er août au matin,
la caténaire sera mise sous tension sur toute la partie ouest du tracé entre Rennes et Sablé-sur-Sarthe.
De nouvelles mesures de sécurité
Trois mois avant la mise sous tension, les collectivités, les préfectures et les services de secours sont prévenus
par courrier de l’électrification de la ligne. Un rappel est effectué un mois auparavant. « Avant la mise sous tension
d’une installation, un affichage est réalisé en mairies afin de prévenir les habitants des communes concernées. Des
affiches sont également placardées tout le long du grillage bordant la ligne et sur chaque portail y donnant accès : ces
informations, essentielles pour la sécurité de chacun, concernent également le personnel travaillant sur le projet. » Ce
dernier doit impérativement être formé à circuler sur une ligne électrifiée pour continuer à travailler. « Jusqu’ici, en
effet, les collaborateurs qui pénétraient dans l’emprise de la LGV étaient habilités aux risques ferroviaires hors courants
de traction, termine Olivier Babilotte. Désormais, ils devront être habilités aux risques électriques de la caténaire :
circuler à proximité d’une ligne délivrant 25 000 V peut réellement être très dangereux. »
!
Pour votre sécurité, nous vous rappelons que l’accès à tout
le chantier de la LGV BPL est interdit sans autorisation.
La parole à nos partenaires
Des élèves de Saint-Cyr
gravissent le Kilimandjaro
Cinq jeunes femmes, élèves officiers de l’École Spéciale
Militaire âgées de 21 à 24 ans, ont réalisé ce périple sportif
accompagnées d’une blessée de guerre. Partenaire du projet,
Eiffage est également intervenu à Saint-Cyr dans le cadre de
tutorats sur la LGV.
Vingt minutes ! C’est le temps durant lequel Aurore, Bénédicte, Maëlle, Claire,
Quitterie et Cécile seront restées sur le point culminant de l’Afrique, en regard des
six jours de marche nécessaires pour atteindre les 5 895 mètres du pic Uhuru. Neige
au sol, vent glacial en plus des -15 °C ambiants, les conditions semblaient bien
hostiles. « Nous avons eu pourtant beaucoup de chance, explique Quitterie Barral,
il faisait très beau ce matin-là, un temps dégagé là où généralement les nuages
restent accrochés aux rochers. Autour de nous, des cratères, un autre sommet et la plaine tanzanienne, en
contrebas. » Elles sont cinq, issues du 2e bataillon de l’École militaire de Saint-Cyr et ont décidé de monter un
Signature de la convention.
projet sportif
empreint
de valeurs
humaines : grimper au sommet d’une montagne en compagnie de Cécile,
Benoît
Grandemange,
entreprise
OUEST
blessée
Afghanistan
en 2007.
« Il s’agissait pour nous de montrer à la fois que la féminisation de Saint-Cyr se
ACRO,
et en
Michel
Oléo, directeur
de projet
passe
très bien, mais également
de mettre en avant, aux yeux des civils en particulier, la question des blessés de
du
GIE concepteur-constructeur
CLERE.
guerre. » La préparation du projet a duré un an, puis le voyage s’est déroulé du 1er au 10 avril derniers. Quitterie
est entrée en contact avec Eiffage qui soutient le projet, lors de sa formation à Coëtquidan, dans le cadre de
pédagogies de projets : « nous y travaillons par groupes de quatre ou cinq élèves, à la manière des travaux personnels
encadrés, les TPE du lycée. Notre groupe a choisi le thème de la LGV Bretagne-Pays de la Loire. Notre objectif était
de poser un regard extérieur sur un tel projet. »
www.ere-lgv-bpl.com
Directeur de la publication : Loïc Dorbec - Rédactrice en chef :
Frédérique Alary - Comité de rédaction : Arnaud Guillou Conception / création : ART’GEST - Crédit photos :
G. Arnaud - ERE – 22, avenue Henri Freville 35 200 Rennes Tél : 02 23 61 49 70 - Tirage : 57 000 ex. Ne pas jeter sur la voie publique.
Dans le processus de mise en place de la
signalisation de la LGV, Danny Oliveira est
contrôleur de la qualité. Une profession de
terrain qu’il exerce accompagné d’un collègue
sur la partie Est du tracé.
L
Danny Olivera
e long de la ligne courent
plus de 3 000 kilomètres
de câbles enterrés ou
dans des caniveaux. Reliés
à des appareils de signalisation pour certains, à
des outils de télécommunications pour d’autres,
ils permettront aux trains
de circuler en toute sécurité. « Après le passage
des câbleurs, notre métier
consiste à vérifier si les
connexions ont été faites
comme il le fallait, explique
Danny Oliveira.
Nous passons derrière eux avec les schémas de montage
et nous inspectons, visuellement mais aussi avec des outils
spécifiques comme un mégohmmètre, si la continuité électrique
est assurée ou si le câble est bien isolé. » Tous les matins,
après une préparation du plan de travail de la journée dans
leurs bureaux sur la base d’Auvers-le-Hamon, le binôme part,
sur le terrain, entre la base et Connerré à l’est du Mans.
« Nous faisons un rapport pour chaque appareil vérifié. En cas de
problème constaté, si la réparation est simple, nous la faisons.
Sinon, un câbleur est rappelé pour intervenir. On avance ensuite
vers la vérification suivante : on bouge tout le temps ! »
Avant d’exercer ce métier, Danny a été lui-même câbleur
sur la ligne à grande vitesse : les installations électriques
liées à la signalisation n’ont donc pas de secret pour lui !
« Précédemment, j’ai travaillé sur d’autres chantiers ferroviaires
pour Eiffage chez qui j’ai été embauché en 2012, après quelques
mois d’intérim. » Sa formation d’électricien, il l’a faite au
Portugal, son pays d’origine, puis a commencé à l’exercer
dans le bâtiment. Une fois chez Eiffage, il a suivi une formation
spécifique de neuf mois dédiée à la signalisation ferroviaire
pour apprendre son métier.
Ils ont visité le chantier :
Jean-Yves le Drian, Ministre de la Défense et
Président du Conseil Régional de Bretagne, le
7 mars 2016, Sous-station du Pertre.
RailEXPRESS
JOURNAL D’INFORMATIONS DU PROJET DE LIGNE À GRANDE VITESSE • BRETAGNE - PAYS DE LA LOIRE
Sommaire
DOSSIER :
LA PRÉPARATION DE LA MAINTENANCE
ACTUS
SUR LA VOIE
SUR LA LIGNE
SUR LES TERRITOIRES
FOCUS CHANTIER
PREMIÈRES MISES SOUS TENSION
SUR LA LIGNE
1
2
2
2
3
4
4
Édito
C’est la dernière ligne droite. Nous sommes entrés
dans la dernière année de la phase de conceptionréalisation de la LGV et voyons maintenant
s’approcher avec de plus en plus de netteté la date
de mise à disposition du 15 mai 2017.
Que de chemin parcouru ! Il est rare, même
pour une entreprise de la taille d’Eiffage, d’avoir
à réaliser un chantier d’une telle durée. Nous
sommes habitués à nous mobiliser sur des
chantiers d’une durée de une à deux années,
parfois trois, mais un chantier d’une durée de six
années est une expérience nouvelle pour nombre
de nos collaborateurs. C’est donc aussi, à ce titre,
une expérience extraordinaire pour nos équipes.
Apercevoir la ligne d’arrivée, comme nous le
faisons actuellement, est toujours un moment
particulièrement intense. On sait que le chemin
parcouru est bien plus important que celui qui reste
à parcourir et on peut encore doser le sprint final
en fonction de sa difficulté.
Que reste-t-il à faire, à moins d’un an de la
livraison ? D’une part, d’importants réglages et
essais de signalisation, afin d’assurer la sécurité
des circulations, et d’autre part la fin du déroulage
et du réglage de la caténaire, pour permettre la
mise sous tension de la ligne. Après l’été, les
essais de circulation à grande vitesse pourront
démarrer, afin de démontrer la capacité de notre
ligne à faire circuler des TGV en toute sécurité.
Ensuite, l’exploitant pourra commencer à utiliser
la ligne – c’est la « marche à blanc » - pour être
prêt à l’exploiter dès le lendemain du 15 mai 2017.
Ici, comme sur les précédents chantiers du groupe
Eiffage, l’adrénaline se ressent à tous les niveaux
du chantier, car les étapes de fin de travaux puis
d’essais vont maintenant s’enchaîner à grande
vitesse. Ici, comme sur les précédents chantiers
du groupe Eiffage, nous sommes prêts
à affronter les aléas inhérents à
ce type d’opérations et à relever
avec succès les derniers défis du
chantier avant la mise en service
commerciale.
Ici, comme sur les précédents
chantiers du groupe Eiffage,
nous livrerons à l’heure le
chantier BPL, le 15 mai 2017.
Pierre Guilleminot
CLERE
Directeur de Projet Adjoint
www.lgv-bpl.org
SNCF RÉSEAU, propriétaire et gestionnaire du réseau ferré national, a confié à ERE le financement,
la conception, la construction et la maintenance de la LGV Bretagne - Pays de la Loire, dans le cadre
d’un contrat de partenariat public-privé d’une durée de 25 ans à compter du 3 août 2011. SNCF
RÉSEAU assure de son côté la maîtrise d’ouvrage de la construction des 8 jonctions de la LGV au
réseau ferré national et des dispositifs de gestion centralisée pour l’exploitation et l’alimentation
électrique (central sous-station et poste de commande à distance basés à Rennes).
16
AVRIL - JUIN
2016
DERNIÈRE SOUDURE DE RAIL :
La fin de la pose des voies sur l’ensemble du tracé
s’est achevée avec une dernière soudure au nord
du Mans. Le compte a rebours a également débuté
pour la mise en service de la ligne : les premiers
voyageurs pourront circuler sur la LGV BretagnePays de la Loire à partir du 15 mai 2017.
La préparation
de la maintenance
Dossier
Moins d’un an avant la mise en service
de la LGV Bretagne-Pays de la Loire, les
travaux nécessaires à sa mise en place
continuent entre Rennes et Connerré, à
l’est du Mans. En parallèle, les opérations
de préparation de la maintenance de la
ligne ont débuté avec l’acquisition du
matériel, la rédaction des procédures et
la formation du personnel.
L’effervescente activité des bases travaux de SaintBerthevin en Mayenne et Auvers-le-Hamon dans la Sarthe
se réduit progressivement avec l’achèvement de la pose
des équipements ferroviaires. Leur mutation en bases
de maintenance de la LGV BPL est en cours. « En 2011, la
signature du contrat de vingt-cinq ans de partenariat publicprivé entre Eiffage Rail Express et SNCF Réseau convenait de
six ans de travaux pour réaliser la ligne et de dix-neuf ans de
maintenance, précise Jean-Matthieu de Laferrière, directeur
d’OPERE, Opérateur de la ligne Eiffage Rail Express. Du
jour de la mise en service de la ligne jusqu’au 3 août 2036,
notre entreprise sera chargée d’entretenir et de maintenir
en bon état de fonctionnement l’ensemble des infrastructures
qui ont été construites afin de préserver le haut niveau de
service de la LGV. » En attendant, OPERE se prépare, forme
son personnel et réceptionne le matériel dans ses deux
bâtiments de maintenance. Ces derniers positionnés
environ au tiers du tracé, permettront aux équipes d’être
parfaitement réactives en cas d’incident en optimisant les
distances et les temps d’intervention. À Saint-Berthevin se
trouve également le bâtiment administratif qui accueille
l’encadrement et le centre opérationnel BPL, « la tour de
contrôle » qui permet la supervision technique de la ligne.
« OPERE sera chargé de maintenir en
bon état de fonctionnement l’ensemble
de la LGV jusqu’au 3 août 2036. »
2 Dossier
Échos des travaux 3
Sur la voie
Sur les territoires
J-360, le compte à rebours
a démarré
Les premiers voyageurs pourront circuler sur la
nouvelle ligne à partir de mai 2017.
P
Les interventions sur la ligne
À l’intérieur du centre opérationnel, pas moins de dix-huit écrans entourent les trois
postes de travail. Signalisation ferroviaire, sous-stations électriques, réseaux de
télécommunications mais aussi vérifications des accès et vidéo-surveillance de la voie,
tout s’affiche en temps réel. « L’idéal du mainteneur, c’est d’intervenir juste avant la panne
afin de garantir la qualité de fonctionnement de la LGV, c’est-à-dire sa sécurité, reprend
Jean-Matthieu de Laferrière. D’ici, nous contrôlons à distance les installations électriques
et électroniques de la ligne. Nous réalisons également des surveillances directement sur le
terrain. » À pied ou avec des lorries, petits engins ferroviaires, les équipes procéderont aux
contrôles des rails, des ouvrages d’art ou des ouvrages en terre. Le matériel nécessaire
aux interventions : outillage (pinces à lever les rails…), matériel de remplacement
(rails, cartes électroniques pour dépanner la signalisation…) est en cours de livraison.
Des engins ferroviaires font également leur apparition sur les bases, comme ces deux
locomotives aux couleurs d’Eiffage, une bourreuse et bientôt deux draisines, véhicules
automoteurs légers spécialisés. L’un permettra l’entretien de la caténaire, l’autre est
necéssaire à l’entretien de la voie.
resque quatre ans après le début
des travaux de terrassement, le
chantier de construction de la
LGV entame sa dernière ligne droite.
Fin juin, l’activité principale de pose
des voies et de ses équipements
(signalisation, caténaires, réseaux
de télécommunication, installations
d’énergie électrique) sera terminé.
Début août, la caténaire couvrant l’ouest
du tracé sera mise sous tension : les
premiers trains électriques pourront
ensuite circuler. « Ces essais dynamiques
vont monter en allure pour s’achever avec
des tests en sur-vitesse, jusqu’à 10 % de
plus que celle maximale d’exploitation
qui est de 320 km/h », explique Michel
Oléo, directeur de projet, en charge de
la conception et de la construction de
la LGV. « Certains convois se déplaceront
jusqu’à 352 km/h, permettant ainsi
d’atteindre la vitesse d’homologation de
la ligne. » Les conclusions tirées par la
commission constituée après l’accident
à Eckwersheim seront intégrées.
La SNCF et Eiffage ont déjà fait savoir
que cela n’aurait pas d’incidence
sur la date de la livraison de la LGV.
S’ensuivra une phase documentaire
importante, instruite par l’Établissement
public de sécurité ferroviaire, qui
délivrera l’autorisation de circulation
commerciale. « Au vu du travail à
accomplir, cette dernière ligne droite ne
sera pas un chemin de tout repos mais
Eiffage met en place les organisations et
mobilise les compétences nécessaires
pour livrer la LGV dans les temps. »
La formation du personnel
Aujourd’hui, les locaux du bâtiment de maintenance de Saint-Berthevin sont en réalité
un véritable centre de formation pour les équipes : si la vingtaine de salariés d’OPERE en
charge de l’encadrement est déjà en poste, environ 70 personnes, essentiellement des
opérateurs de maintenance y apprennent leurs nouvelles professions : « La direction travaille
à la rédaction des procédures de maintenance, des documents nécessaires pour expliquer la
manière dont se fait l’entretien de chaque installation sur la LGV BPL, conformément aux règles
en vigueur, poursuit Jean-Matthieu de Laferrière. Nous formons notre personnel en suivant
ces procédures. » Pendant quatre à neuf mois, cours en classe devant tableau et travaux
pratiques sont alternés. Une caténaire-école, un segment d’une centaine de mètres avec
poteaux et supports, fils de contact, câbles porteurs et contre-poids, identiques à ceux en
ligne, mais à hauteur d’homme permet de compléter les formations. « Avec des vitesses de
circulation des TGV de l’ordre de 320 km/h, la caténaire est soumise à des contraintes fortes.
Elle peut se dérégler, voire se casser. Sur cette caténaire-école, les opérateurs de maintenance
traction électrique apprennent les réglages sans avoir besoin d’aller sur la ligne. Une voieécole est aussi en cours d’installation. » Pour certains, ces opérateurs viennent du chantier
de construction de la LGV et suivent une reconversion. D’autres ont été recrutés sur les
bassins de Mayenne et Sarthe, par le biais de Pôle emploi ou de salons locaux de l’emploi.
« Ces opérateurs viennent des bassins
d’emplois de Mayenne et de Sarthe. »
Le domaine d’intervention d’OPERE
Alors que les ateliers et garages des bâtiments de
maintenance sont situés au rez-de-chaussé, les
locaux de vie se trouvent à l’étage : les équipes s’y
relaieront quasiment 24h/24. « Nous aurons en effet
du personnel de jour, car nous devrons être capables
de réagir pendant les horaires de circulation des trains,
en cas de problème ; mais l’essentiel de notre travail
aura lieu la nuit, en dehors de créneaux de passage des
convois ferroviaires, entre minuit et six heures du matin,
afin de pouvoir accéder aux voies. » Car c’est bien sur
les infrastructures que veillera OPERE ; le suivi des
trains, TGV, TER et convois de marchandises circulant
sur la LGV BPL, sera assuré par SNCF Réseau. C’est
aussi eux qui pilotent les aiguillages, la signalisation
et la gestion du courant électrique dans les caténaires,
depuis son nouveau bâtiment de gestion centralisée à
Rennes. « Particularité du partenariat public-privé, c’est
aussi SNCF Réseau, propriétaire et exploitant de la ligne
qui se chargera des péages au passage de trains, termine
Jean-Matthieu de Laferrière. OPERE ne touche qu’un loyer de maintenance figé sur la durée
du contrat, à la différence d’une concession. » Une fois leur formation achevée, les nouveaux
opérateurs aideront CLERE, à maintenir la voie pendant les essais. Dès le 15 mai 2017, date
de la mise à disposition de la LGV BPL, ils officieront pour le compte d’OPERE.
EIFFAGERAILEXPRESS - Avril - Juin 2016 - N°16
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Dernière soudure de rail
La pose des voies sur l’ensemble du tracé s’est symboliquement
achevée avec une soudure très médiatisée au nord du Mans.
F
orte activité le 30 mai dernier à la
Bazoge : c’est sur cette section de
la ligne à grande vitesse BretagnePays de la Loire qu’a été soudé le dernier
rail, marquant ainsi la fin de cette phase
de travaux. L’événement s’est déroulé
en présence de Dominique Le Méner,
président du Conseil départemental de
la Sarthe, et de Corinne Orzeckowski,
préfète de la Sarthe, ainsi que de nombreux
collaborateurs d’Eiffage œuvrant sur
ce chantier d’envergure. Sous le regard
des photographes et caméramans, une
équipe de soudeurs a assemblé deux rails
par aluminothermie en coulant entre les
deux sections de rails un acier chauffé à
2 800 °C. On commence par supprimer les
excédents de soudure puis on meule le rail
jusqu’à ce qu’il soit conforme aux normes
de circulation d’une LGV. « Nos vérifications
de précision sont soumises aux normes
européennes », indique Didier Managio,
contrôleur de soudure. Huit équipes de
soudures ont parcouru la ligne pendant un
ww
LE MANS (72) - OBSERVATOIRE DE L’ENVIRONNEMENT
Un colloque en septembre
Comment, le long de la LGV BretagnePays de la Loire, les passages faune, les
ouvrages hydrauliques, les rescindements
d e co u rs d ’ e a u o u le s n o u ve l le s
plantations minimisent les discontinuités
écologiques ? Comment, bien au-delà de
la ligne, évoluent les trames bocagères
et le paysage agricole, suite au tracé du
projet et à l’aménagement foncier qui en
découle ? « Pour répondre à ces questions et
apprécier l’effet de la LGV sur la biodiversité
et le paysage des territoires traversés,
un Observatoire de l’Environnement
a été mis en place sur une durée de
dix ans (2012-2022), indique Vincent
Pereira, le responsable Environnement,
Observatoire et Partenariats chez ERE.
Cet Observatoire nous permettra de produire
des connaissances utiles pour améliorer
l’intégration d’une infrastructure dans son
territoire. Le fruit des études engagées sera
intégré au bilan environnemental de la LGV,
mais nous souhaitons que cet Observatoire
reste un outil partagé et accessible au plus
grand nombre. » Le vendredi 23 septembre,
acteurs locaux, élus, chercheurs, universitaires et associations pourront ainsi
participer au 1er colloque de l’Observatoire
de l’Environnement, au palais des congrès
du Mans. Au programme : entre autre les
mesures compensatoires et paysages suivi
de la visite d’un site l’après-midi.
an et demi pour réaliser ces soudures par
aluminothermie, presque 10 000 au total.
Les TGV pourront ainsi circuler sur un seul
long rail soudé entre Connerré et Rennes.
Sur la ligne
Sécurité
Électrification
Réduction des risques
L’opération « vis ma vie en sécurité » s’est déroulée en avril auprès de
l’ensemble des équipes d’Eiffage sur la LGV et dans le monde entier.
C
onduire avec prudence, se protéger des réseaux aériens et souterrains, porter les
équipements individuels… Ce sont en tout 20 exigences fondamentales de sécurité
qu’Eiffage applique à tous les métiers de la Branche infrastructures, sur tous les sites,
partout dans le monde et à tout le personnel ainsi qu’aux intervenants extérieurs travaillant
pour le compte de l’entreprise. « L’objectif à atteindre est 0 accident et 0 faute », précise
Christophe Coipel, préventeur pour la partie pose de voie de la LGV BPL. Pour y parvenir,
Eiffage a lancé au début de l’année une application pour smartphone, Safety force, destinée
à l’encadrement pour évaluer le niveau de sécurité des équipes. Puis, comme chaque année
depuis trois ans maintenant, l’opération coup de poing « vis ma vie en sécurité » a eu lieu
au mois d’avril. « Les équipes travaux ont été évaluées à ce moment-là. Ce fut l’occasion
d’utiliser l’application pour faire remonter les éventuels problèmes et les corriger. » Christophe
Coipel, dont la fonction consiste à accompagner les équipes travaux afin que la sécurité du
personnel et son intégrité physique soient assurées, s’est déplacé sur les chantiers pour
favoriser l’utilisation du programme et apporter son soutien lors des évaluations. C’est
l’équipe de finition de voies qui a bénéficié de la note la plus haute lors de son évaluation,
avec 100 % des exigences fondamentales de sécurité atteintes.
AMÉNAGEMENTS PAYSAGERS
Finalisation
de la sous-station du Pertre
Les trois transformateurs de cette sous-station électrique sont en cours
d’installation. Elle sera mise sous tension au cours du mois de juillet.
Q
uelques kilomètres
au sud du Pertre, à la
frontière entre l’Ille-etVilaine et la Mayenne. Sur le
territoire de cette commune
bretonne a été construite la
sous-station électrique qui
alimentera les caténaires de
l’ouest de la LGV BPL. « Une
partie assure l’interface avec
le réseau RTE de 225 000 V,
intervient Olivier Babilotte,
le directeur opérationnel des
équipements ferroviaires
hors voie. Une dérivation de
la ligne haute-tension passant
au Pertre y amène le courant
de manière souterraine, ce
qui évite toute gêne visuelle
pour les habitants et assure
une meilleure protection en
cas d’intempéries. » Puis, à
l’intérieur de la sous-station,
les câbles électriques portés
par de grands portiques
parafoudres sont reliés aux
transformateurs. Deux d’entre
eux produiront les 25 000 V
qui alimenteront la ligne, le
troisième étant là en secours.
Enfin, un petit bâtiment abrite le
contrôle des commandes et des
armoires de protections. « Pour
assurer son bon fonctionnement,
la sous-station est protégée
par vidéosurveillance et les
installations sont sous alarmes.
Sa mise sous tension permettra
aux premières rames d’essai de
circuler dès la fin de l’été. »
Dernières plantations en cours
Après une première campagne débutée
durant l’été 2014 avec la préparation des
sols, les plantations sont terminées depuis
le début du printemps sur l’ouest du
tracé. Situés pour l’essentiel à l’extérieur
de la clôture de la ligne, entre l’emprise
technique nécessaire à la réalisation
des travaux et l’emprise ferroviaire
définitive, ces boisements vont permettre
de recréer le paysage modifié par la
ligne. Sur certaines zones, différentes
essences ont été sélectionnées selon leur
vocation écologique : chênes pour abriter
certaines populations d’insectes, grands
capricornes ou pique-prunes par exemple,
boisements appétant pour la grande faune
ou végétation spécifique afin de favoriser le
maintien des berges près des cours d’eau.
La remise en état du paysage s’achèvera
en automne autour du Mans.
LES VOIRIES
Réparations d’itinéraires
Les voiries empruntées par le trafic
poids lourd du chantier de la LGV ont été
remises en état dans les départements
de la Mayenne et de l’Ille-et-Vilaine.
Les travaux sont en cours dans la Sarthe et
devraient se finir au cours de l’été.
Rétablissements routiers et chemins de randonnée
L’ensemble des nouvelles voiries qui
permettent les franchissements de la
ligne ont été remises aux gestionnaires
ro u t i e r s , c o m m u n e s e t c o n s e i l s
départementaux, en Ille-et-Vilaine et
en Mayenne fin 2015. En Sarthe, ces
opérations se tiendront pendant l’été.
Dans ce département également, tous les
chemins de randonnées interceptés par la
ligne seront à nouveau ouverts au public
courant juillet. Les détours créés pour
permettre les franchissements de la LGV
ont été définis en concertation avec les
communes pour s’intégrer au mieux dans
le paysage ; les dernières passerelles sur
les ruisseaux sont en train d’être posées.
2 Dossier
Échos des travaux 3
Sur la voie
Sur les territoires
J-360, le compte à rebours
a démarré
Les premiers voyageurs pourront circuler sur la
nouvelle ligne à partir de mai 2017.
P
Les interventions sur la ligne
À l’intérieur du centre opérationnel, pas moins de dix-huit écrans entourent les trois
postes de travail. Signalisation ferroviaire, sous-stations électriques, réseaux de
télécommunications mais aussi vérifications des accès et vidéo-surveillance de la voie,
tout s’affiche en temps réel. « L’idéal du mainteneur, c’est d’intervenir juste avant la panne
afin de garantir la qualité de fonctionnement de la LGV, c’est-à-dire sa sécurité, reprend
Jean-Matthieu de Laferrière. D’ici, nous contrôlons à distance les installations électriques
et électroniques de la ligne. Nous réalisons également des surveillances directement sur le
terrain. » À pied ou avec des lorries, petits engins ferroviaires, les équipes procéderont aux
contrôles des rails, des ouvrages d’art ou des ouvrages en terre. Le matériel nécessaire
aux interventions : outillage (pinces à lever les rails…), matériel de remplacement
(rails, cartes électroniques pour dépanner la signalisation…) est en cours de livraison.
Des engins ferroviaires font également leur apparition sur les bases, comme ces deux
locomotives aux couleurs d’Eiffage, une bourreuse et bientôt deux draisines, véhicules
automoteurs légers spécialisés. L’un permettra l’entretien de la caténaire, l’autre est
necéssaire à l’entretien de la voie.
resque quatre ans après le début
des travaux de terrassement, le
chantier de construction de la
LGV entame sa dernière ligne droite.
Fin juin, l’activité principale de pose
des voies et de ses équipements
(signalisation, caténaires, réseaux
de télécommunication, installations
d’énergie électrique) sera terminé.
Début août, la caténaire couvrant l’ouest
du tracé sera mise sous tension : les
premiers trains électriques pourront
ensuite circuler. « Ces essais dynamiques
vont monter en allure pour s’achever avec
des tests en sur-vitesse, jusqu’à 10 % de
plus que celle maximale d’exploitation
qui est de 320 km/h », explique Michel
Oléo, directeur de projet, en charge de
la conception et de la construction de
la LGV. « Certains convois se déplaceront
jusqu’à 352 km/h, permettant ainsi
d’atteindre la vitesse d’homologation de
la ligne. » Les conclusions tirées par la
commission constituée après l’accident
à Eckwersheim seront intégrées.
La SNCF et Eiffage ont déjà fait savoir
que cela n’aurait pas d’incidence
sur la date de la livraison de la LGV.
S’ensuivra une phase documentaire
importante, instruite par l’Établissement
public de sécurité ferroviaire, qui
délivrera l’autorisation de circulation
commerciale. « Au vu du travail à
accomplir, cette dernière ligne droite ne
sera pas un chemin de tout repos mais
Eiffage met en place les organisations et
mobilise les compétences nécessaires
pour livrer la LGV dans les temps. »
La formation du personnel
Aujourd’hui, les locaux du bâtiment de maintenance de Saint-Berthevin sont en réalité
un véritable centre de formation pour les équipes : si la vingtaine de salariés d’OPERE en
charge de l’encadrement est déjà en poste, environ 70 personnes, essentiellement des
opérateurs de maintenance y apprennent leurs nouvelles professions : « La direction travaille
à la rédaction des procédures de maintenance, des documents nécessaires pour expliquer la
manière dont se fait l’entretien de chaque installation sur la LGV BPL, conformément aux règles
en vigueur, poursuit Jean-Matthieu de Laferrière. Nous formons notre personnel en suivant
ces procédures. » Pendant quatre à neuf mois, cours en classe devant tableau et travaux
pratiques sont alternés. Une caténaire-école, un segment d’une centaine de mètres avec
poteaux et supports, fils de contact, câbles porteurs et contre-poids, identiques à ceux en
ligne, mais à hauteur d’homme permet de compléter les formations. « Avec des vitesses de
circulation des TGV de l’ordre de 320 km/h, la caténaire est soumise à des contraintes fortes.
Elle peut se dérégler, voire se casser. Sur cette caténaire-école, les opérateurs de maintenance
traction électrique apprennent les réglages sans avoir besoin d’aller sur la ligne. Une voieécole est aussi en cours d’installation. » Pour certains, ces opérateurs viennent du chantier
de construction de la LGV et suivent une reconversion. D’autres ont été recrutés sur les
bassins de Mayenne et Sarthe, par le biais de Pôle emploi ou de salons locaux de l’emploi.
« Ces opérateurs viennent des bassins
d’emplois de Mayenne et de Sarthe. »
Le domaine d’intervention d’OPERE
Alors que les ateliers et garages des bâtiments de
maintenance sont situés au rez-de-chaussé, les
locaux de vie se trouvent à l’étage : les équipes s’y
relaieront quasiment 24h/24. « Nous aurons en effet
du personnel de jour, car nous devrons être capables
de réagir pendant les horaires de circulation des trains,
en cas de problème ; mais l’essentiel de notre travail
aura lieu la nuit, en dehors de créneaux de passage des
convois ferroviaires, entre minuit et six heures du matin,
afin de pouvoir accéder aux voies. » Car c’est bien sur
les infrastructures que veillera OPERE ; le suivi des
trains, TGV, TER et convois de marchandises circulant
sur la LGV BPL, sera assuré par SNCF Réseau. C’est
aussi eux qui pilotent les aiguillages, la signalisation
et la gestion du courant électrique dans les caténaires,
depuis son nouveau bâtiment de gestion centralisée à
Rennes. « Particularité du partenariat public-privé, c’est
aussi SNCF Réseau, propriétaire et exploitant de la ligne
qui se chargera des péages au passage de trains, termine
Jean-Matthieu de Laferrière. OPERE ne touche qu’un loyer de maintenance figé sur la durée
du contrat, à la différence d’une concession. » Une fois leur formation achevée, les nouveaux
opérateurs aideront CLERE, à maintenir la voie pendant les essais. Dès le 15 mai 2017, date
de la mise à disposition de la LGV BPL, ils officieront pour le compte d’OPERE.
EIFFAGERAILEXPRESS - Avril - Juin 2016 - N°16
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Dernière soudure de rail
La pose des voies sur l’ensemble du tracé s’est symboliquement
achevée avec une soudure très médiatisée au nord du Mans.
F
orte activité le 30 mai dernier à la
Bazoge : c’est sur cette section de
la ligne à grande vitesse BretagnePays de la Loire qu’a été soudé le dernier
rail, marquant ainsi la fin de cette phase
de travaux. L’événement s’est déroulé
en présence de Dominique Le Méner,
président du Conseil départemental de
la Sarthe, et de Corinne Orzeckowski,
préfète de la Sarthe, ainsi que de nombreux
collaborateurs d’Eiffage œuvrant sur
ce chantier d’envergure. Sous le regard
des photographes et caméramans, une
équipe de soudeurs a assemblé deux rails
par aluminothermie en coulant entre les
deux sections de rails un acier chauffé à
2 800 °C. On commence par supprimer les
excédents de soudure puis on meule le rail
jusqu’à ce qu’il soit conforme aux normes
de circulation d’une LGV. « Nos vérifications
de précision sont soumises aux normes
européennes », indique Didier Managio,
contrôleur de soudure. Huit équipes de
soudures ont parcouru la ligne pendant un
ww
LE MANS (72) - OBSERVATOIRE DE L’ENVIRONNEMENT
Un colloque en septembre
Comment, le long de la LGV BretagnePays de la Loire, les passages faune, les
ouvrages hydrauliques, les rescindements
d e co u rs d ’ e a u o u le s n o u ve l le s
plantations minimisent les discontinuités
écologiques ? Comment, bien au-delà de
la ligne, évoluent les trames bocagères
et le paysage agricole, suite au tracé du
projet et à l’aménagement foncier qui en
découle ? « Pour répondre à ces questions et
apprécier l’effet de la LGV sur la biodiversité
et le paysage des territoires traversés,
un Observatoire de l’Environnement
a été mis en place sur une durée de
dix ans (2012-2022), indique Vincent
Pereira, le responsable Environnement,
Observatoire et Partenariats chez ERE.
Cet Observatoire nous permettra de produire
des connaissances utiles pour améliorer
l’intégration d’une infrastructure dans son
territoire. Le fruit des études engagées sera
intégré au bilan environnemental de la LGV,
mais nous souhaitons que cet Observatoire
reste un outil partagé et accessible au plus
grand nombre. » Le vendredi 23 septembre,
acteurs locaux, élus, chercheurs, universitaires et associations pourront ainsi
participer au 1er colloque de l’Observatoire
de l’Environnement, au palais des congrès
du Mans. Au programme : entre autre les
mesures compensatoires et paysages suivi
de la visite d’un site l’après-midi.
an et demi pour réaliser ces soudures par
aluminothermie, presque 10 000 au total.
Les TGV pourront ainsi circuler sur un seul
long rail soudé entre Connerré et Rennes.
Sur la ligne
Sécurité
Électrification
Réduction des risques
L’opération « vis ma vie en sécurité » s’est déroulée en avril auprès de
l’ensemble des équipes d’Eiffage sur la LGV et dans le monde entier.
C
onduire avec prudence, se protéger des réseaux aériens et souterrains, porter les
équipements individuels… Ce sont en tout 20 exigences fondamentales de sécurité
qu’Eiffage applique à tous les métiers de la Branche infrastructures, sur tous les sites,
partout dans le monde et à tout le personnel ainsi qu’aux intervenants extérieurs travaillant
pour le compte de l’entreprise. « L’objectif à atteindre est 0 accident et 0 faute », précise
Christophe Coipel, préventeur pour la partie pose de voie de la LGV BPL. Pour y parvenir,
Eiffage a lancé au début de l’année une application pour smartphone, Safety force, destinée
à l’encadrement pour évaluer le niveau de sécurité des équipes. Puis, comme chaque année
depuis trois ans maintenant, l’opération coup de poing « vis ma vie en sécurité » a eu lieu
au mois d’avril. « Les équipes travaux ont été évaluées à ce moment-là. Ce fut l’occasion
d’utiliser l’application pour faire remonter les éventuels problèmes et les corriger. » Christophe
Coipel, dont la fonction consiste à accompagner les équipes travaux afin que la sécurité du
personnel et son intégrité physique soient assurées, s’est déplacé sur les chantiers pour
favoriser l’utilisation du programme et apporter son soutien lors des évaluations. C’est
l’équipe de finition de voies qui a bénéficié de la note la plus haute lors de son évaluation,
avec 100 % des exigences fondamentales de sécurité atteintes.
AMÉNAGEMENTS PAYSAGERS
Finalisation
de la sous-station du Pertre
Les trois transformateurs de cette sous-station électrique sont en cours
d’installation. Elle sera mise sous tension au cours du mois de juillet.
Q
uelques kilomètres
au sud du Pertre, à la
frontière entre l’Ille-etVilaine et la Mayenne. Sur le
territoire de cette commune
bretonne a été construite la
sous-station électrique qui
alimentera les caténaires de
l’ouest de la LGV BPL. « Une
partie assure l’interface avec
le réseau RTE de 225 000 V,
intervient Olivier Babilotte,
le directeur opérationnel des
équipements ferroviaires
hors voie. Une dérivation de
la ligne haute-tension passant
au Pertre y amène le courant
de manière souterraine, ce
qui évite toute gêne visuelle
pour les habitants et assure
une meilleure protection en
cas d’intempéries. » Puis, à
l’intérieur de la sous-station,
les câbles électriques portés
par de grands portiques
parafoudres sont reliés aux
transformateurs. Deux d’entre
eux produiront les 25 000 V
qui alimenteront la ligne, le
troisième étant là en secours.
Enfin, un petit bâtiment abrite le
contrôle des commandes et des
armoires de protections. « Pour
assurer son bon fonctionnement,
la sous-station est protégée
par vidéosurveillance et les
installations sont sous alarmes.
Sa mise sous tension permettra
aux premières rames d’essai de
circuler dès la fin de l’été. »
Dernières plantations en cours
Après une première campagne débutée
durant l’été 2014 avec la préparation des
sols, les plantations sont terminées depuis
le début du printemps sur l’ouest du
tracé. Situés pour l’essentiel à l’extérieur
de la clôture de la ligne, entre l’emprise
technique nécessaire à la réalisation
des travaux et l’emprise ferroviaire
définitive, ces boisements vont permettre
de recréer le paysage modifié par la
ligne. Sur certaines zones, différentes
essences ont été sélectionnées selon leur
vocation écologique : chênes pour abriter
certaines populations d’insectes, grands
capricornes ou pique-prunes par exemple,
boisements appétant pour la grande faune
ou végétation spécifique afin de favoriser le
maintien des berges près des cours d’eau.
La remise en état du paysage s’achèvera
en automne autour du Mans.
LES VOIRIES
Réparations d’itinéraires
Les voiries empruntées par le trafic
poids lourd du chantier de la LGV ont été
remises en état dans les départements
de la Mayenne et de l’Ille-et-Vilaine.
Les travaux sont en cours dans la Sarthe et
devraient se finir au cours de l’été.
Rétablissements routiers et chemins de randonnée
L’ensemble des nouvelles voiries qui
permettent les franchissements de la
ligne ont été remises aux gestionnaires
ro u t i e r s , c o m m u n e s e t c o n s e i l s
départementaux, en Ille-et-Vilaine et
en Mayenne fin 2015. En Sarthe, ces
opérations se tiendront pendant l’été.
Dans ce département également, tous les
chemins de randonnées interceptés par la
ligne seront à nouveau ouverts au public
courant juillet. Les détours créés pour
permettre les franchissements de la LGV
ont été définis en concertation avec les
communes pour s’intégrer au mieux dans
le paysage ; les dernières passerelles sur
les ruisseaux sont en train d’être posées.
4 Focus Chantier
E I F F A G E
Premières mises sous tension sur la ligne
À la découverte
d’un métier :
agent de signalisation
Les convois de travaux et les véhicules de mesures qui circulent actuellement sur
la voie sont alimentés en diesel. Avec la mise sous tension progressive de la ligne,
les essais de montée en vitesse avec des trains électriques vont pouvoir débuter
en septembre.
Les deux sous-stations électriques de la LGV BPL vont bientôt fournir les 25 000 V nécessaires à
l’alimentation des moteurs des rames TGV qui emprunteront la ligne. À l’ouest du tracé, les travaux de construction
sur la commune du Pertre en Ille-et-Vilaine sont en cours de finalisation. Plus à l’est, la sous-station de Molière,
située à Juigné-sur-Sarthe, est déjà sous tension. « Reliée au réseau de transport d’électricité haute tension RTE, elle
transforme les 400 000 V reçus en une moyenne tension de 25 000 V alternatifs exploitable par les TGV et les TER grande
vitesse qui vont circuler sur la LGV », explique Olivier Babilotte, le directeur opérationnel équipements ferroviaires hors
voie chez CLERE. Localisée à cinq kilomètres au sud de la ligne à grande vitesse, le long du barreau ferroviaire de
Sablé-sur-Sarthe, la sous-station de Molière est reliée à la LGV par l’intermédiaire d’une ligne bifilaire aérienne et
d’un poste d’injection. Après les vérifications nécessaires pour confirmer le bon fonctionnement du transformateur de
Molière, c’est la bifilaire qui a été mise sous tension au cours du mois de juin, en même temps que le poste d’injection
de Poillé-sur-Vègre. Mi-juillet, la sous-station du Pertre sera à son tour en fonctionnement. Enfin, le 1er août au matin,
la caténaire sera mise sous tension sur toute la partie ouest du tracé entre Rennes et Sablé-sur-Sarthe.
De nouvelles mesures de sécurité
Trois mois avant la mise sous tension, les collectivités, les préfectures et les services de secours sont prévenus
par courrier de l’électrification de la ligne. Un rappel est effectué un mois auparavant. « Avant la mise sous tension
d’une installation, un affichage est réalisé en mairies afin de prévenir les habitants des communes concernées. Des
affiches sont également placardées tout le long du grillage bordant la ligne et sur chaque portail y donnant accès : ces
informations, essentielles pour la sécurité de chacun, concernent également le personnel travaillant sur le projet. » Ce
dernier doit impérativement être formé à circuler sur une ligne électrifiée pour continuer à travailler. « Jusqu’ici, en
effet, les collaborateurs qui pénétraient dans l’emprise de la LGV étaient habilités aux risques ferroviaires hors courants
de traction, termine Olivier Babilotte. Désormais, ils devront être habilités aux risques électriques de la caténaire :
circuler à proximité d’une ligne délivrant 25 000 V peut réellement être très dangereux. »
!
Pour votre sécurité, nous vous rappelons que l’accès à tout
le chantier de la LGV BPL est interdit sans autorisation.
La parole à nos partenaires
Des élèves de Saint-Cyr
gravissent le Kilimandjaro
Cinq jeunes femmes, élèves officiers de l’École Spéciale
Militaire âgées de 21 à 24 ans, ont réalisé ce périple sportif
accompagnées d’une blessée de guerre. Partenaire du projet,
Eiffage est également intervenu à Saint-Cyr dans le cadre de
tutorats sur la LGV.
Vingt minutes ! C’est le temps durant lequel Aurore, Bénédicte, Maëlle, Claire,
Quitterie et Cécile seront restées sur le point culminant de l’Afrique, en regard des
six jours de marche nécessaires pour atteindre les 5 895 mètres du pic Uhuru. Neige
au sol, vent glacial en plus des -15 °C ambiants, les conditions semblaient bien
hostiles. « Nous avons eu pourtant beaucoup de chance, explique Quitterie Barral,
il faisait très beau ce matin-là, un temps dégagé là où généralement les nuages
restent accrochés aux rochers. Autour de nous, des cratères, un autre sommet et la plaine tanzanienne, en
contrebas. » Elles sont cinq, issues du 2e bataillon de l’École militaire de Saint-Cyr et ont décidé de monter un
Signature de la convention.
projet sportif
empreint
de valeurs
humaines : grimper au sommet d’une montagne en compagnie de Cécile,
Benoît
Grandemange,
entreprise
OUEST
blessée
Afghanistan
en 2007.
« Il s’agissait pour nous de montrer à la fois que la féminisation de Saint-Cyr se
ACRO,
et en
Michel
Oléo, directeur
de projet
passe
très bien, mais également
de mettre en avant, aux yeux des civils en particulier, la question des blessés de
du
GIE concepteur-constructeur
CLERE.
guerre. » La préparation du projet a duré un an, puis le voyage s’est déroulé du 1er au 10 avril derniers. Quitterie
est entrée en contact avec Eiffage qui soutient le projet, lors de sa formation à Coëtquidan, dans le cadre de
pédagogies de projets : « nous y travaillons par groupes de quatre ou cinq élèves, à la manière des travaux personnels
encadrés, les TPE du lycée. Notre groupe a choisi le thème de la LGV Bretagne-Pays de la Loire. Notre objectif était
de poser un regard extérieur sur un tel projet. »
www.ere-lgv-bpl.com
Directeur de la publication : Loïc Dorbec - Rédactrice en chef :
Frédérique Alary - Comité de rédaction : Arnaud Guillou Conception / création : ART’GEST - Crédit photos :
G. Arnaud - ERE – 22, avenue Henri Freville 35 200 Rennes Tél : 02 23 61 49 70 - Tirage : 57 000 ex. Ne pas jeter sur la voie publique.
Dans le processus de mise en place de la
signalisation de la LGV, Danny Oliveira est
contrôleur de la qualité. Une profession de
terrain qu’il exerce accompagné d’un collègue
sur la partie Est du tracé.
L
Danny Olivera
e long de la ligne courent
plus de 3 000 kilomètres
de câbles enterrés ou
dans des caniveaux. Reliés
à des appareils de signalisation pour certains, à
des outils de télécommunications pour d’autres,
ils permettront aux trains
de circuler en toute sécurité. « Après le passage
des câbleurs, notre métier
consiste à vérifier si les
connexions ont été faites
comme il le fallait, explique
Danny Oliveira.
Nous passons derrière eux avec les schémas de montage
et nous inspectons, visuellement mais aussi avec des outils
spécifiques comme un mégohmmètre, si la continuité électrique
est assurée ou si le câble est bien isolé. » Tous les matins,
après une préparation du plan de travail de la journée dans
leurs bureaux sur la base d’Auvers-le-Hamon, le binôme part,
sur le terrain, entre la base et Connerré à l’est du Mans.
« Nous faisons un rapport pour chaque appareil vérifié. En cas de
problème constaté, si la réparation est simple, nous la faisons.
Sinon, un câbleur est rappelé pour intervenir. On avance ensuite
vers la vérification suivante : on bouge tout le temps ! »
Avant d’exercer ce métier, Danny a été lui-même câbleur
sur la ligne à grande vitesse : les installations électriques
liées à la signalisation n’ont donc pas de secret pour lui !
« Précédemment, j’ai travaillé sur d’autres chantiers ferroviaires
pour Eiffage chez qui j’ai été embauché en 2012, après quelques
mois d’intérim. » Sa formation d’électricien, il l’a faite au
Portugal, son pays d’origine, puis a commencé à l’exercer
dans le bâtiment. Une fois chez Eiffage, il a suivi une formation
spécifique de neuf mois dédiée à la signalisation ferroviaire
pour apprendre son métier.
Ils ont visité le chantier :
Jean-Yves le Drian, Ministre de la Défense et
Président du Conseil Régional de Bretagne, le
7 mars 2016, Sous-station du Pertre.
RailEXPRESS
JOURNAL D’INFORMATIONS DU PROJET DE LIGNE À GRANDE VITESSE • BRETAGNE - PAYS DE LA LOIRE
Sommaire
DOSSIER :
LA PRÉPARATION DE LA MAINTENANCE
ACTUS
SUR LA VOIE
SUR LA LIGNE
SUR LES TERRITOIRES
FOCUS CHANTIER
PREMIÈRES MISES SOUS TENSION
SUR LA LIGNE
1
2
2
2
3
4
4
Édito
C’est la dernière ligne droite. Nous sommes entrés
dans la dernière année de la phase de conceptionréalisation de la LGV et voyons maintenant
s’approcher avec de plus en plus de netteté la date
de mise à disposition du 15 mai 2017.
Que de chemin parcouru ! Il est rare, même
pour une entreprise de la taille d’Eiffage, d’avoir
à réaliser un chantier d’une telle durée. Nous
sommes habitués à nous mobiliser sur des
chantiers d’une durée de une à deux années,
parfois trois, mais un chantier d’une durée de six
années est une expérience nouvelle pour nombre
de nos collaborateurs. C’est donc aussi, à ce titre,
une expérience extraordinaire pour nos équipes.
Apercevoir la ligne d’arrivée, comme nous le
faisons actuellement, est toujours un moment
particulièrement intense. On sait que le chemin
parcouru est bien plus important que celui qui reste
à parcourir et on peut encore doser le sprint final
en fonction de sa difficulté.
Que reste-t-il à faire, à moins d’un an de la
livraison ? D’une part, d’importants réglages et
essais de signalisation, afin d’assurer la sécurité
des circulations, et d’autre part la fin du déroulage
et du réglage de la caténaire, pour permettre la
mise sous tension de la ligne. Après l’été, les
essais de circulation à grande vitesse pourront
démarrer, afin de démontrer la capacité de notre
ligne à faire circuler des TGV en toute sécurité.
Ensuite, l’exploitant pourra commencer à utiliser
la ligne – c’est la « marche à blanc » - pour être
prêt à l’exploiter dès le lendemain du 15 mai 2017.
Ici, comme sur les précédents chantiers du groupe
Eiffage, l’adrénaline se ressent à tous les niveaux
du chantier, car les étapes de fin de travaux puis
d’essais vont maintenant s’enchaîner à grande
vitesse. Ici, comme sur les précédents chantiers
du groupe Eiffage, nous sommes prêts
à affronter les aléas inhérents à
ce type d’opérations et à relever
avec succès les derniers défis du
chantier avant la mise en service
commerciale.
Ici, comme sur les précédents
chantiers du groupe Eiffage,
nous livrerons à l’heure le
chantier BPL, le 15 mai 2017.
Pierre Guilleminot
CLERE
Directeur de Projet Adjoint
www.lgv-bpl.org
SNCF RÉSEAU, propriétaire et gestionnaire du réseau ferré national, a confié à ERE le financement,
la conception, la construction et la maintenance de la LGV Bretagne - Pays de la Loire, dans le cadre
d’un contrat de partenariat public-privé d’une durée de 25 ans à compter du 3 août 2011. SNCF
RÉSEAU assure de son côté la maîtrise d’ouvrage de la construction des 8 jonctions de la LGV au
réseau ferré national et des dispositifs de gestion centralisée pour l’exploitation et l’alimentation
électrique (central sous-station et poste de commande à distance basés à Rennes).
16
AVRIL - JUIN
2016
DERNIÈRE SOUDURE DE RAIL :
La fin de la pose des voies sur l’ensemble du tracé
s’est achevée avec une dernière soudure au nord
du Mans. Le compte a rebours a également débuté
pour la mise en service de la ligne : les premiers
voyageurs pourront circuler sur la LGV BretagnePays de la Loire à partir du 15 mai 2017.
La préparation
de la maintenance
Dossier
Moins d’un an avant la mise en service
de la LGV Bretagne-Pays de la Loire, les
travaux nécessaires à sa mise en place
continuent entre Rennes et Connerré, à
l’est du Mans. En parallèle, les opérations
de préparation de la maintenance de la
ligne ont débuté avec l’acquisition du
matériel, la rédaction des procédures et
la formation du personnel.
L’effervescente activité des bases travaux de SaintBerthevin en Mayenne et Auvers-le-Hamon dans la Sarthe
se réduit progressivement avec l’achèvement de la pose
des équipements ferroviaires. Leur mutation en bases
de maintenance de la LGV BPL est en cours. « En 2011, la
signature du contrat de vingt-cinq ans de partenariat publicprivé entre Eiffage Rail Express et SNCF Réseau convenait de
six ans de travaux pour réaliser la ligne et de dix-neuf ans de
maintenance, précise Jean-Matthieu de Laferrière, directeur
d’OPERE, Opérateur de la ligne Eiffage Rail Express. Du
jour de la mise en service de la ligne jusqu’au 3 août 2036,
notre entreprise sera chargée d’entretenir et de maintenir
en bon état de fonctionnement l’ensemble des infrastructures
qui ont été construites afin de préserver le haut niveau de
service de la LGV. » En attendant, OPERE se prépare, forme
son personnel et réceptionne le matériel dans ses deux
bâtiments de maintenance. Ces derniers positionnés
environ au tiers du tracé, permettront aux équipes d’être
parfaitement réactives en cas d’incident en optimisant les
distances et les temps d’intervention. À Saint-Berthevin se
trouve également le bâtiment administratif qui accueille
l’encadrement et le centre opérationnel BPL, « la tour de
contrôle » qui permet la supervision technique de la ligne.
« OPERE sera chargé de maintenir en
bon état de fonctionnement l’ensemble
de la LGV jusqu’au 3 août 2036. »
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