Cédric Hugonnet ([email protected]) Collège Fauriel - St-Etienne
I/ Définition. On appelle ‘proposition subordonnée’ un groupe de mots organisé autour d'un verbe
conjugué ou au participe qui :
- est introduite par un mot subordonnant (sauf celles dont le verbe est au participe) ;
- dépend d'une proposition principale sans laquelle elle est incompréhensible.
NB. Dans tous les exemples, les propositions subordonnées sont mises entre crochets droits.
ex. Les élèves [qui apprennent leurs leçons] réussissent.
La proposition "Les élèves réussissent" se comprend seule, c'est la proposition principale. En
revanche, on ne peut pas dire seulement "qui apprennent leurs leçons", c'est la proposition
subordonnée qui ne peut être comprise qu'avec l'aide de la proposition principale.
II/ Examen des différentes propositions subordonnées.
La nature de la proposition subordonnée dépend du mot de la proposition principale qu'elle
complète. Une proposition subordonnée peut compléter :
- un nom de la proposition principale ;
- le verbe de la proposition principale ;
- l'intégralité de la proposition principale.
A. La proposition subordonnée complète un nom de la proposition principale.
Il s'agit de la proposition subordonnée relative, c'est une expansion du nom, au même titre
qu'une épithète, un complément du nom ou une apposition. Elle est obligatoirement introduite par
un pronom relatif (simple : qui, que, quoi, dont, ; composé : auquel, à laquelle, auxquels
auxquelles, duquel, de laquelle, desquels, desquelles...) qui reprend en le complétant un nom de la
proposition principale que l'on appelle "antécédent" et avec lequel il s'accorde.
ex. Les élèves [AUXQUELS je parle], sont attentifs.
Le pronom relatif ‘auxquels’ (masculin pluriel) reprend le nom ‘élèves’ qui est son antécédent
dans la proposition principale. C'est parce que le nom ‘élèves’ est un nom masculin pluriel que le
pronom relatif est lui aussi au masculin pluriel.
Le pronom relatif joue, dans la proposition subordonnée, le rôle qu'aurait eu l'antécédent dans
cette proposition.
ex. Les élèves [AUXQUELS je parle], sont attentifs.
Le pronom relatif ‘auxquels’ remplace le nom ‘les élèves’. Si la proposition subordonnée
était une indépendante, on aurait eu ‘je parle aux élèves’. Le groupe nominal ‘aux élèves’ est le
complément d'objet indirect du verbe ‘parler, le pronom relatif ‘auxquels’ est donc lui aussi
complément d'objet indirect du verbe ‘parler’.
ex. Range les livres [QUI encombrent ton bureau].
- ‘Range les livres’ est la proposition principale ;
- ‘qui encombrent ton bureau’ est la proposition subordonnée relative ;
- ‘qui’ est le pronom relatif qui remplace le nom ‘les livres’ (=antécédent).
- ‘qui’ est le sujet du verbe ‘encombrer’ puisque dans la phrase ‘les livres encombrent ton bureau’
le nom ‘livres’ (antécédent) est le sujet du verbe.
pronom relatif " proposition subordonnée relative
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Les propositions subordonnées
B. La proposition subordonnée complète le verbe de la proposition principale.
Il y a deux possibilités selon que la proposition subordonnée permet :
1. de compléter un verbe de parole (dire) de pensée (penser, croire), de volonté (vouloir) ;
2. de poser une question de façon indirecte.
Dans le premier cas on parle de proposition subordonnée complétive ; dans le second cas,
on parle de proposition subordonnée interrogative indirecte.
1. La proposition subordonnée complétive
La proposition subordonnée complétive suit un verbe exprimant une activité
intellectuelle (penser, dire, vouloir). En effet, ces verbes sont très souvent suivis d'une proposition
introduite par la conjonction ‘que’. Cette proposition joue le rôle de complément d'objet direct du
verbe.
ex. - Je pense [QUE vous réussirez].
- Tu sais [QU'il travaille dur].
- Elle suppose [QUE tu es à l'école].
- Il dit [QUE ses amis sont importants pour lui].
- On raconte [QUE les nuits sans lune des êtres maléfiques s'éveillent].
- Nous voulons [QU'elle revienne tôt à la maison].
- Ils souhaitent [QUE leur enfant aille en seconde professionnelle].
Dans toutes ces phrases, le verbe de la proposition principale, s'il est donné seul, ne veut
rien dire, il manque la proposition subordonnée qui le complète et lui donne tout son sens.
Rappel : le -e de que est obligatoirement remplacé par une apostrophe lorsque le mot qui
suit commence par une voyelle ou un ‘h’ muet.
la proposition est complément d'objet du verbe " proposition complétive
2. la proposition subordonnée interrogative indirecte
La proposition subordonnée interrogative indirecte sert à poser de façon rapportée
(= indirecte) une question (= phrase interrogative). Le verbe introducteur est un verbe (ou une
locution verbale) de questionnement (demander, se demander, s'interroger, chercher à savoir, etc.)
ou un verbe qui sous-entend une question (ex. 4 et 5).
Elle correspond à la transformation d'une interrogative et est introduite par ‘si’ lorsque
l'interrogation est totale (= réponse ‘oui’ ou ‘non’) ou par un autre pronom/adjectif/adverbe
interrogatif (qui, ce que, quel, quand, comment, pourquoi...) si l'interrogation est partielle.
Contrairement à la phrase interrogative directe, la proposition subordonnée interrogative
indirecte ne présente pas d'inversion du sujet et ne se termine pas par un point d'interrogation.
ex. 1- Je me demande [SI elle aimera ce disque]. (< Aimera-t-elle ce disque ?)
2- Il lui a demandé [CE QUI lui ferait plaisir]. (< Qu'est-ce qui te fera plaisir ?)
3- Elle cherche à savoir [QUEL jour nous sommes]. (< Quel jour sommes-nous ?)
4- Nous ignorons [POURQUOI elle a fait ça]. (< Pourquoi a-t-elle fait ça ?)
5- J'ignore [COMBIEN nous serons à cette soirée]. (< Combien serons-nous... ?)
La proposition reprend une phrase interrogative " prop. subordonnée interrogative indirecte
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C. La proposition subordonnée complète l'ensemble de la proposition principale.
La proposition principale peut être complétée par une autre proposition (subordonnée ou
participiale) qui sert à donner des informations sur les circonstances de l'action principale. Elles
expriment les mêmes notions que les compléments circonstanciels (lieu, moment, cause,
conséquence, but, concession, condition...).
Rappel :
- C.C.Lieu : Le parchemin indique la présence d'un trésor dans le souterrain.
- C.C.Temps : Hier, j'ai travaillé toute la journée.
- C.C.Cause : Cet animal tremble de froid.
- C.C.Conséquence : Il est timide au point de ne jamais prendre la parole.
- C.C. But : Cette association lutte pour la protection de la nature.
- C.C. Opposition/Concession : Je sors malgré la pluie.
- C.C. Condition/Hypothèse : Avec un peu plus de temps, tu aurais réussi.
1. La proposition subordonnée conjonctive
La proposition subordonnée conjonctive exprime les mêmes notions que celles énoncées
ci-dessus mais elle est organisée autour d'un verbe conjugué l'indicatif ou au subjonctif) et elle
est introduite par une conjonction de subordination (cf. fiche sur les "natures de mots").
ex. 1- Rentrons vite [AVANT QU'il ne pleuve] : exprime le temps.
2- Il est absent [PARCE QU'il est malade] : exprime la cause.
3- L'incendie fut SI soudain [QUE personne ne survécu] : exprime la conséquence.
4- François soutient Marie [AFIN QU'elle ne tombe pas] : exprime le but.
5- [BIEN QU'il pleuve], tu joues dehors : exprime la concession.
6- [SI tu as des ennuis], dis-le moi : exprime l'hypothèse.
7- Ce livre est PLUS intéressant [QUE je ne le pensais] : exprime la comparaison.
Notes :
- Ex.5-6 : Lorsque la proposition subordonnée précède la principale, les deux sont séparées par
une virgule ;
- Ex. 3-7 : Certaines conjonctions peuvent être séparées par un adverbe ou adjectif, on dit
qu'elles sont corrélatives.
conjonction de subordination " proposition subordonnée conjonctive
2. La proposition participiale
La proposition participiale permet d'exprimer les notions de temps, de cause, de but (avec
un verbe de volonté). Parfois ces notions se retrouvent mélangées dans la participiale. Le verbe de
la proposition est au participe passé ou présent et il n'est pas introduit par une conjonction de
subordination.
Rappel :
- participe présent : radical + -ant (aimant, finissant, buvant, dormant...)
- participe passé : 1er groupe : radical + (aimé) ; 2e groupe : radical + -i (fini) ; 3e
groupe : radical + -i/-u/-is (dormi/bu/mis).
Ex. - "[La pierre ÔTÉE], on vit le dedans de la tombe" (Hugo) : exprime le temps.
- [ETANT malade], elle n'a pas pu assister à la course : exprime la cause.
- [VOULANT rattraper son bus], il s'est fait renverser : exprime le but et cause.
verbe au participe " proposition participiale
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