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espèces sauvages et entraineraient leur extinction. Tout d'abord ce risque n'est pas le même pour toutes les
plantes. Par exemple, il faut distinguer les plantes allogames des plantes autogames. Car si les premières ont
une reproduction qui les obligent à avoir une reproduction croisée et donc présentent un risque élevé de
recombinaison entre variétés ou espèces sauvages et OGM, les seconds quant à elles ne se reproduisent
principalement qu'avec elles-mêmes et ont donc en général une capacité de croisement très faible et qui
dépend principalement de la proximité des variétés ou espèces apparentées. Ensuite même s'il y a croisement
avec des espèces ou variétés non OGM, encore faut-il que le gène introduit confère un avantage évolutif !
Car si le transgène donne un désavantage évolutif voire aucun avantage, alors il y a de très forte chance pour
que ce transgène ne soient pas conservés au sein des populations sauvages ou cultivées non-OGM.
Il se trouve que la plupart des plantes transgéniques dites de premières générations comportent des
gènes qui confèrent un avantage sélectif. Tout d'abord on retrouve des OGM qui gardent les gènes de
résistances aux antibiotiques qui ont permis l'élaboration des OGM. Le risque serait que cette résistance fût
conférée à des bactéries pathogènes qui deviendraient alors insensibles à nos antibiotiques. Or cela est non
seulement très peu probable, mais en outre les résistances aux antibiotiques sont déjà très présentes au sein
de la flore bactérienne. Par conséquent, on a infiniment plus de chances qu'une bactérie pathogène acquière
une résistance d'une autre bactérie que des plantes transgéniques quand bien même l'emploi de ces plantes
serait très répandu. De plus, nous sommes à présent en mesure de nous passer des gènes de résistance aux
antibiotiques, ce qui clôt le débat. Ensuite, un des besoins essentiels en agriculture dite conventionnelle est
de supprimer les plantes envahissantes. Des plantes transgéniques résistantes à des herbicides qui tuent ces
plantes indésirables furent développées avec succès. La dispersion de ces plantes transgéniques doit donc
être surveillée, limitée tout en évaluant les risques du moins si ces plantes présentent une forte propension à
se disséminer. C'est le cas du Colza par exemple. En effet si l'on développe deux variétés différentes aux
intérêts agricoles différents mais toutes deux résistantes aux mêmes herbicides. Si ces deux cultures sont
proches il est fort probable que les variétés transgéniques de l'une vienne envahir l'autre faisant baisser les
rendements. De même pour les variétés résistantes aux insectes voire insecticides, ces gènes confèrent un
grand avantages sélectifs. Il faut donc aussi veiller à ne pas laisser ces variétés se répandre dans la nature.
Mais ce risque doit être également pris en compte pour les variétés non OGM résistantes aux insectes, ce qui
n'est pas fait…
II Méthodes mises en place afin de lutter contre la dissémination des plantes transgéniques
Comme nous l'avons vu, certaines plantes transgéniques peuvent présenter des risques de
dissémination et ainsi « contaminer » des plantes ou des champs voisins non génétiquement modifiés. Pour
éviter cela, différentes mesures peuvent être mises en place. Celles-ci peuvent reposer tant sur la structure
des populations végétales ou du terrain cultivé que sur la biologie intrinsèque des plantes génétiquement
modifiées.
1 Jouer sur la structure physique de la surface cultivée :
Un premier moyen de prévenir la « pollution génique » en jouant sur la structure des zones cultivées
consiste en la mise en place d’une zone tampon. Cela consiste à délimiter une zone encadrant la parcelle
OGM afin d’empêcher les fécondations croisées avec des plantes non-OGM. Cela peut consister en la simple
culture, autour du champ OGM, de plantes incapables de fécondations croisées avec celles-ci. La probabilité
de réalisation de fécondation croisée décroissant de manière exponentielle avec la distance de la plante
source de pollen, la formation d’une zone d’exclusion de plantes reproductivement-compatibles permet alors
de réduire rapidement, et drastiquement ces probabilités. Néanmoins, la question de la taille de la zone
d’exclusion reste posée. La capacité de dispersion d’un pollen dépend, évidemment, de la structure de celui-
ci, et donc de l’espèce végétale dont il est issu mais peut néanmoins atteindre des distances éloignées compte
tenu du vent ou du transport par des animaux. A titre d’exemple néanmoins, nous pouvons citer la législation
Canadienne imposant des zones d’exclusion de 400 à 800m autour d’un champ de colza transgénique.
Dès lors, une méthode plus efficace peut consister en la formation d’une zone tampon composée de
plantes hautes et denses (de type arbustes) afin de former une barrière végétale. Celle-ci s’opposera en
premier lieu au vent, réduisant ainsi les capacités de transport des pollens mais également aux pollens eux-
mêmes. Cette méthode n’est cependant pas sans poser de problèmes, la proximité des arbres pouvant causer
des problèmes d’ombrages sur les champs les entourant. Egalement, il peut y avoir compétition biologique
pour les ressources du sol entre les arbres qui ont une forte demande en nutriments et les plantes cultivées.
Aussi, la méthode la plus efficace serait d’isoler les inflorescences mâles (productrices de pollen) de la plante