exemple de Mimosacée et l'arbre de Judée
comme exemple de Césalpinacée.
Nous allons nous limiter à la famille des
Papilionacées déjà importante avec ses
12 000 espèces. En décrivant quelques-
uns de ses représentants les plus courants,
nous pourrons observer un certain nombre
de caractéristiques de la famille.
Dans les prés et les landes
Dans le jardin ou le pré, nous rencontre-
rons très facilement les trèfles aux feuilles
trifoliées (d'où vient le nom de Trifolium)
typiques et aux fleurs en pompons blancs,
roses, ou pourpres chez le trèfle incarnat.
Ces plantes ont souvent un feuillage vert
bleuté et elles restent bien vertes en été,
même par temps sec. Quand les fleurs
fanent, le reste de la plante, au lieu de
dessécher, reste toujours vert comme si la
plante ne voulait jamais dépérir… Les
fleurs du trèfle blanc sont très appréciées
des abeilles, en particulier au cœur de
l'été quand il n'y a guère d'autres fleurs à
nectar. D'autres Papilionacées des prés
comme le lotier corniculé, la minette, le
trèfle fer à cheval (Hippocrepis) aux
fleurs jaunes sont des aliments très appré-
ciés des chenilles de certains de nos
papillons diurnes. Pensez-y si voulez pré-
server les papillons. On découvre ainsi un
lien intime entre les papillons et la famille
des Papilionacées qui tire son nom de la
ressemblance de ses fleurs à ces insectes.
Dans la prairie artificielle, on découvrira
aussi la luzerne ou le sainfoin, papiliona-
cée fourragère un peu délaissée du Sud
de la France.
À la lisière du pré, nous trouverons les
vesces et les gesses, grandes
Papilionacées qui s'accrochent aux
arbustes par les vrilles des extrémités de
leurs feuilles. Il est facile de distinguer
les gesses des vesces en observant les
feuilles : la vesce a des feuilles compo-
sées avec de nombreuses folioles et la
gesse des feuilles avec un nombre réduit
de folioles. Les vrilles sont des folioles
de l'extrémité des feuilles transformées,
étrange capacité de la feuille, organe d'or-
dinaire tout en surface seulement récep-
tif, à rester tige pour devenir sensible et
s'enrouler en vrille "tactile". Ces plantes
qui, en général, n'ont pas de tiges assez
rigides pour tenir debout "toutes seules",
s'étendent à l'horizontale assez loin sur
les autres plantes.
Les légumineuses sont rares à l'ombre et
dans les milieux humides, elles cherchent
plutôt la lumière et le sec. Dans les sous-
bois, on ne rencontrera guère que la gesse
de printemps qui se hâte de fleurir avant
que les arbres portent leurs feuilles.
Par contre, certaines Papilionacées
comme les genêts et les ajoncs aux odeurs
entêtantes sont les parures des landes
sèches et des friches qu'elles embellissent
de leur jaune lumineux. On découvrira
les différentes espèces de genêts la plu-
part du temps sur des terres acides, très
siliceuses, à l'exception du genêt
d'Espagne qui orne tous les talus d'auto-
route calcaires dans le sud de la France. Il
semble que les genêts, bien que poussant
sur des terres très pauvres en calcaire,
soient capables de concentrer du calcaire
dans leurs tissus.
La diversité de Papilionacées s'accroît lar-
gement quand on va vers le sud de la
France dans les régions méditerranéennes
sèches et très lumineuses : on ne compte
plus les innombrables luzernes et trèfles,
parfois miniatures, des garrigues et bords
de mer. De même, les milieux alpins
ouverts concentrent un grand nombre
d'espèces assez rares : astragales,
Oxytropis, etc. Le sainfoin est d'ailleurs
aussi une plante de montagne à l'origine…
4BIODYNAMIS -N° 60 HIVER 2007