DIRECTION RÉGIONALE DE L'ALIMENTATION, DE L'AGRICULTURE ET DE LA FORÊT D'AUVERGNE Site de Marmilhat – 16 B rue Aimé Rudel – BP 45 63370 LEMPDES Service Régional de l'Alimentation Tél : 04 73 42 14 80 - Fax : 04 73 42 n° fax BONNET Sylvie le 19/08/13 z La chrysomèle du mais Diabrotica virgifera Le Conte Découverte de l’insecte Pourquoi une telle mobilisation ? La chrysomèle des racines du maïs est le principal ravageur du maïs aux États-Unis, il peut provoquer des dégâts allant jusqu’à 80% de perte de rendement. La région Auvergne est une région sensible, car il s’agit de la céréale la plus représentée, après le blé, avec plus de 40 000ha en 2011. En France, il est important de mettre en œuvre les moyens appropriés visant à son éradication si possible ou son confinement, car l’installation et l'extension du ravageur a des répercussions économiques et environnementales importantes (affaiblissement de la filière maïs, utilisation accrue d’insecticides). Comment a-t-on repéré cet insecte ? Un réseau de piégeage a été mis en place en France depuis 1999 (4 194 pièges sur le territoire national en 2013). Les pièges à insectes, disposés sur des sites à risque (présence importante de maïs, proximité d’aéroports, d’autoroutes…) visent à détecter la présence de la chrysomèle. En région Auvergne, ce sont 80 pièges qui ont été posés et suivis cette année. A quoi ressemble cet insecte ? C’est un petit coléoptère ailé de 7 mm environ, possédant des longues antennes et des ailes supérieures rigides munies de bandes noires longitudinales . Quelle est la biologie de l’insecte ? L’adulte pond des œufs qui hivernent sur le sol. Après éclosion en début de printemps, les larves se nourrissent de racines de maïs. La sortie des adultes se réalise entre mai et septembre selon les régions. Ils disparaissent en automne après la ponte, dès les premiers froids. Les œufs résistent dans le sol au froid et aux insecticides. Ils éclosent sur une période échelonnée, ce qui rend très aléatoire l'efficacité des luttes insecticides et nécessite un panel diversifié de moyens de lutte. Comment cet insecte est-il arrivé en France ? Originaire d’Amérique Centrale sur cucurbitacées (melons, pastèques, concombres…), elle a progressivement envahi l’Amérique du Nord où elle est devenue le principal ravageur du maïs. Elle s’est rapidement répandue dans les années 55-70 et a envahi toute la zone à vocation céréalière du centre des États unis, dans les années 80. A la faveur des liaisons aériennes entre la région de Chicago et l’Europe lors du conflit des Balkans, elle se déplace vers l’Europe et est signalée pour la première fois sur notre continent en 1992 près de l’aéroport de Belgrade. A partir de ce foyer, elle a rapidement atteint les pays voisins (Bulgarie, Hongrie, Croatie, Suisse, Italie, Autriche). La chrysomèle des racines du maïs a été détectée en France en 2002, tout d’abord en Ile de France, puis en Alsace en 2003, en Bourgogne et Rhône Alpes en 2007, en 2011 en Lorraine et en Franche-Comté puis en Aquitaine et PACA en 2011. Elle a vraisemblablement été véhiculée par les transports, routiers et aériens. Les semences ne sont pas porteuses d’insectes. Le fleuve du Rhône ayant fait longtemps barrage, les foyers en Auvergne sont isolés à ce jour, dûs sans doute à des transferts via les routes, et l'objectif d'éradication est donc à ce jour tenable en Auvergne. Plusieurs foyers ont été éradiqués (Ile de France, Aquitaine...) Dégâts de cet insecte et luttes Quels sont les dégâts provoqués par l’insecte ? La Chrysomèle du maïs s’attaque principalement aux racines, nourriture essentielle de la larve, occasionnant la destruction des racines puis la verse. L’adulte consomme le pollen et peut perturber la fécondation de la fleur femelle. Dix larves par plantes peuvent provoquer jusqu’à 80% de perte de rendement. A t’ on constaté des dégâts causés dans d’autres pays d’Europe, comme aux États Unis? Des dégâts importants comparables à ceux constatés aux États Unis sont observés en Europe Centrale et autour de Milan en Italie. Quelles sont les plantes sur lesquelles se développe cet insecte ? Le maïs est la seule plante qui permet la multiplication de l’insecte en grand nombre et subit des dégâts économiques importants par les larves de Diabrotica. L’adulte peut aussi consommer des végétaux de la famille des Cucurbitacées (melon, courges, concombre..). Quels moyens de lutte seront utilisés contre cet insecte ? La rotation de culture qui permet de casser le rythme naturel de la chrysomèle constitue le pivot de la lutte. Les relevés de maïs sur les cultures suivantes mais aussi la suppression de graminées estivales qui permettraient le maintien de l’insecte seront aussi neutralisées précocement sur les anciens champs de maïs. Les traitements larvicides au moment des semis complètent la lutte. Ce n'est qu'en cas de forte contamination, et avant fin juillet que sont mis en œuvre des traitements insecticides contre les adultes (traitement aérien ou enjambeur au sol). En effet, les traitements larvicides sont plus efficaces en période de faible infestation, car les adultes ont une phase d'émergence très étalée dans le temps, ce qui limite l'impact des traitements contre eux. Et pour le futur ? Quelle est la vitesse de déplacement de l’insecte ? Pourra-t-on le trouver dans d’autres régions en France ? L’insecte est très surveillé : il est cependant capable de parcourir des distances allant jusqu’à 40 km. Il s’agit donc de prévenir tout nouveau foyer en France et dans les pays producteurs de maïs. Comment savoir que la zone est indemne ? Par une surveillance attentive des parcelles de maïs, via le piégeage, réalisé sous le contrôle de la Protection des végétaux et avec l’appui de la profession agricole. Quelles sont les recherches menées sur cet insecte ? Les chercheurs de l’INRA et le Ministère de l’Agriculture en France travaillent en partenariat avec des universités étrangères sur l’apparition de résistance aux insecticides et la connaissance des populations d’insectes pour identifier l’origine des insectes capturés . Le confinement , voir l'éradication, sont possibles lorsque la lutte est mise en œuvre précocement et collectivement. taille réelle Diabrotica virgifera virgifera Le Conte Diabrotica virgifera est un petit Coléoptère de la famille des Chrysomélidés Les adultes mesurent environ 7 mm. Ils sont jaunes avec des bandes noires longitudinales sur les ailes Il existe des variations de coloration entre les sexes et parfois entre les individus. Le mâle est généralement plus foncé. Remarquer la tête noire, les antennes presque aussi longues que la longueur du corps et les fémurs postérieurs bordés de noir. 1. Les larves sont des vers minces et cylindriques au corps blanc muni de trois paires de pattes. Leur tête est de couleur brune et une plaque de même couleur est présente à l'extrémité opposée du corps. Au troisième et dernier stade, elles mesurent 10 à 18 mm (contre 20 à 25 mm pour les larves de taupins). On les trouve exclusivement dans le sol, sur les racines de maïs.