Plan de gestion de la réserve nationale des Îles-de-l’Estuaire – proposition iii
La réserve nationale de faune des Îles-de-l’Estuaire
La réserve nationale de faune des Îles-de-l’Estuaire est constituée d’une dizaine d’îles ou
parties d’îles d’une superficie totale de 404 hectares réparties sur environ 120 kilomètres dans
l'estuaire moyen et l’estuaire maritime du Saint-Laurent, entre Kamouraska et Rimouski (Le Bic). Elle
a été créée en 1986 par le Service canadien de la faune d’Environnement Canada dans le but de
protéger des sites de nidification importants pour les oiseaux migrateurs, notamment les oiseaux
marins coloniaux et en particulier l’Eider à duvet.
Ces îles rocheuses baignées d’eau saumâtre ou salée sont bordées de grands estrans
(battures) vaseux ou rocheux occupés par des groupements d’algues variés. Elles sont couvertes de
sapinières à bouleau blanc, de pessières à épinette blanche et de végétation herbacée.
Cette aire protégée accueille près d’une centaine d'espèces d'oiseaux, dont une grande
proportion est nicheuse. Cinq de ses îles ont d’ailleurs la désignation de zone importante pour la
conservation des oiseaux (ZICO). Elle abrite d’importantes colonies d’oiseaux marins, entre autres
l'Eider à duvet – l’oiseau le plus abondant de la réserve – le Petit Pingouin, le Guillemot à miroir, la
Mouette tridactyle, le Cormoran à aigrettes, le Goéland marin et le Goéland argenté. Environ
10 000 couples d’Eiders à duvet nichent dans la réserve, ce qui représente un peu plus de la moitié
des couples nicheurs de cette espèce dans l’estuaire du Saint-Laurent. La colonie de l'île Bicquette
compte à elle seule plus de 8 000 couples et forme ainsi l’une des plus importantes colonies d’Eiders
à duvet en Amérique du Nord. Les espèces de sauvagine autres que l’Eider à duvet fréquentent peu
la réserve en période de nidification, mais des milliers de Bernaches cravants, d’Oies des neiges, de
Canards noirs, de macreuses et de garrots ainsi que de nombreux oiseaux de rivage utilisent ses îles,
ses battures ou les eaux adjacentes en période de migration. Trois espèces d’oiseaux en péril
fréquentent la réserve ou ses environs : le Faucon pèlerin, le Bécasseau maubèche et le Garrot
d’Islande. Une dizaine d’espèces de mammifères terrestres y ont été observées, les plus communes
étant le renard roux, le lièvre d'Amérique et le rat musqué. De plus, le phoque gris et le phoque
commun forment des échoueries sur les rivages de certaines îles.
La réserve nationale de faune des Îles-de-l’Estuaire est exposée à diverses menaces et
présente plusieurs défis de gestion, notamment les maladies de la faune, la dégradation des habitats,
l’impact des prédateurs, l’impact des activités humaines, l’envahissement par des espèces végétales,
les déversements accidentels, le morcellement du territoire, l’entretien des installations, des
infrastructures et des terrains ainsi que les lacunes des connaissances scientifiques.
En raison de la fragilité du territoire et des espèces qui y vivent, l’accès public à la réserve est
interdit, sauf dans l’une des îles, soit Le Pot du Phare. L’accès à cette île est autorisé à des fins de
sensibilisation du public, mais uniquement après la période de nidification des oiseaux marins, c’est-à-