L’ENVIRONNEMENT ECONOMIQUE ET MONETAIRE
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de chômage en baisse à 8% de la population active, d’un
retour à la confiance des ménages dont la consommation
a progressé de 2,9%, de reprise de l’immobilier, de bonne
tenue de la livre sterling et d’exportations qui si elles ont
un peu souffert du manque de dynamisme des principaux
clients du Royaume-Uni ont permis de limiter le déficit de
la balance commerciale à 13,5 milliards de livres.
L’Allemagne a connu en 1996 une année de déception.
Malgré une reprise de plus en plus affirmée au cours du
second semestre, la croissance du PIB n’a été que de 1,5%,
les cinq Länder de l’ex RDA affichant une croissance de
seulement 2%. L’économie allemande a accumulé les
difficultés au cours de l’année : taux de chômage de 11,4%
de la population active, ce qui représente 4 millions de
sans emploi, forte appréciation du mark par rapport au
dollar durant une grande partie de l’année, importantes
subventions accordées aux Länder de l’Est qui continuent
à dépendre largement des aides de l’Allemagne de l’Ouest,
déficits publics se situant à 4% du PIB.
L’Espagne qui a vu, en 1996, le départ des socialistes au
pouvoir depuis 13 ans a enregistré une croissance de 2,1%
mais doit faire face à un chômage de 22% de sa population
active.
L’Italie qui a également connu un changement politique de
gouvernement et a réintégré le Système monétaire européen
après 4 ans d’absence affiche une évolution de +0,8% de
son PIB au lieu de 1,2% escompté, avec une perspective
de guère plus de 1% en 1997.
En Europe de l’Est, un net clivage s’est opéré entre les
pays de l’ancien bloc communiste qui voient leur PIB évoluer
positivement : Pologne +5% après +7% en 1995,
République Tchèque +5%, Slovaquie +7,1% après +7,4%
en 1995, Hongrie +1,5% et ceux dont la situation stagne
ou se détériore : la Bulgarie qui aura sans doute connu
en 1996 l’année la plus noire depuis la chute du
communisme avec une inflation de 200%, une dévaluation
de 250%, une quasi disparition des réserves de change et
une forte augmentation du chômage qui touchait déjà 20%
de la population active, la Roumanie dont la croissance
s’est tassée à 4% en 1996 contre 6,9% en 1995.
La contraction du PIB russe est de 5% après 4% en 1995.
La consommation a baissé de 3%, le chômage touche 9,1%
de la population et plus de 33 millions de personnes vivent
en dessous du seuil de subsistance.
UNE INFLATION MAÎTRISÉE
ET DE PLUS EN PLUS FAIBLE
ux États-Unis, l’inflation a pu être maintenue à
2,1% après 2,4% en 1995. Certes, le faible taux de
chômage de 5,2% de la population active, considéré comme
un niveau proche du minimum, a entraîné une accélération
de la hausse de certains salaires. Mais celle-ci a été
contrebalancée par une décélération des coûts non
salariaux de main-d’œuvre, par la baisse du coût du capital
et par les effets de tassement de la consommation privée
au second semestre, après une forte augmentation au
premier semestre.
Le taux de chômage étant resté élevé et les capacités de
production n’étant plus complètement utilisées expliquent
le maintien d’un faible taux d’inflation au Canada : 1,4%
en 1996 après 1,6% en 1995.
Dans la plupart des pays d’Amérique Centrale et du Sud,
l’inflation est de mieux en mieux maîtrisée : le Mexique
A
a vu ses prix s’accroître de 27% en 1996 au lieu de 52%
en 1995 et le Brésil de 13% au lieu de 23% un an
plus tôt.
Le Japon a connu une inflation nulle alors que la demande
intérieure a fléchi dans un contexte d’accroissement du
chômage et de vieillissement de la population.
La Chine poursuit la bonne gestion de son économie et
tout en maîtrisant sa croissance maintient l’évolution de
ses prix à 9% contre 17% encore l’année dernière.
En Europe de l’Ouest, l’inflation est très modérée : 2,6%
au Royaume-Uni comme en 1995, 1,7% au lieu de 1,9%
en Allemagne, 4,2% contre 5,7% en Italie, 3,6% en Espagne
contre 4,7% et 1,7% en France contre 1,6% l’année
précédente.
L’Europe de l’Est laisse apparaître en matière d’inflation
le même clivage que pour la croissance avec d’un côté les
bons élèves : la Pologne qui ramène son taux de 27,8% à
21%, la Slovaquie de 9,9% à 7% et la Hongrie de 28,2%
à 24% et de l’autre les pays qui éprouvent plus de
difficultés : la Bulgarie qui voit progresser son taux de 62%
à 140% et la Roumanie de 8,9% à 9,5%. Enfin la politique
monétaire rigoureuse menée en Russie a permis d’abaisser
l’inflation de 198% en 1995 à 50% cette année.
CROISSANCE RALENTIE
DU COMMERCE MONDIAL
l est à noter que la croissance du commerce mondial,
après plus de 11% en 1994 et de 9% en 1995, s’est
nettement ralentie au premier semestre de 1996 et a baissé
à 6% pour l’ensemble de l’année. La faiblesse de la
demande des pays européens à laquelle s’est ajoutée la
sous-évaluation du dollar et de la lire ont contrarié
nos exportations qui par ailleurs souffrent de leur
développement insuffisant sur les marchés émergents à
potentiel élevé comme l’Amérique Latine et l’Asie.
Au premier semestre, le rythme annualisé de croissance
des échanges internationaux est tombé à 5%, le
développement des importations américaines n’ayant pas
compensé le tassement des importations européennes et
japonaises. Ce n’est qu’au second semestre que le
commerce mondial s’est accéléré sous l’effet de la reprise
des importations européennes.
Aux États-Unis, les importations ont fortement pro-
gressé au premier semestre sous l’effet d’une forte
augmentation de la consommation privée et de l’investis-
sement des entreprises puis ont fléchi au second semestre,
la demande des ménages connaissant alors une phase de
stabilisation.
Au Japon, la stagnation de la consommation privée
conjuguée au net recul de l’investissement public consécutif
à la fin du plan de relance expliquent le ralentissement du
rythme d’évolution des importations qui passe de +11,4%
en 1995 à +8,3% en 1996.
En Europe, le Royaume-Uni montre une situation
particulière, ses importations étant passées d’un taux de
croissance de 4,0% en 1995 à un taux de 6,9% en 1996
grâce au dynamisme de la consommation des ménages
dopée par la réduction du chômage, la diminution des
taux d’intérêt et un regain d’activité du marché immobilier
alors que l’évolution de l’investissement productif bien que
positive se montrait décevante.
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