Ces attaques ont tué 16 Lupoviciennes et Lupoviciens. Une grande partie des 1600 habi-
tants ont évacué la commune qui est sinistrée à 85% dont 45% totalement. C’est un spec-
tacle de désolation et de ruine. L’église, joyau de notre cité, a subi de sévères destruc-
tions, des années de travaux seront nécessaire à sa remise en état. Le bétail a été décimé.
La route de Saint-Leu à Creil n’est plus carrossable pour de long mois. Aucun train ni aucu-
ne péniche ne circulent. En 1945, Saint-Leu d’Esserent reste pour de longues années
meurtri par la guerre. Un grand nombre de sinistrés vivent dans les baraques provisoires
ou dans des logements à moitié détruits. Le ravitaillement est insuffisant, on manque de
tout, et se chauffer est difficile. Le 11 novembre 1948, la Croix de Guerre 39/45 sera dé-
cernée à la ville de Saint-Leu.
La Libération
Une partie des troupes du débarquement arrive sur St-Leu le 31 août
1944 et pénètre la ville fantôme dévastée. Auparavant, un groupe de
reconnaissance empruntant la route D.92 depuis Villers-sous-Saint-
Leu, traversa notre commune et se rendit aux carrières, guidé par
deux Lupoviciens, anciens combattants de la guerre de 14-18. Les
GI’s pousseront leurs forces sur Montataire, Nogent-sur-Oise et Vil-
lers-Saint-Paul. Après la Libération, des soldats de l’unité du Génie
des ARMY AIR FORCES s’installeront prés de l’actuel emplacement
du camping de l’Abbatiale, afin de remettre en état les infrastructu-
res nécessaires à la poursuite de la guerre.
Les Baraquements
A la fin août 1944, les habitants reviennent petit à petit. Souvent ils découvrent leur mai-
son complètement détruite ou non habitable. La solution pour se loger peut être, soit le
centre d’hébergement au Château Louat (actuelle place de la république), la famille ou le
baraquement. Ce dernier est attribué par la mairie. Mais en cet hiver 44/45, les baraque-
ments arrivent au compte goutte. Ces constructions provisoires vont être installées un
peu partout dans St-Leu, principalement au parc Louat, dans celui du Château de la Gues-
dière ou au quai d’Amont. Certains de ces baraquements vont être habités près de 30 ans.
Il sont en panneaux de bois modulables avec une toiture en fibro-ciment ondulé. La surfa-
ce allouée varie en fonction du nombre de personnes à loger. Il n’y a pas l’eau courante, il
faut se rendre au puits, et le chauffage se fait à l’aide d’un poêle. Par la suite, les bâti-
ments seront électrifiés pour l’éclairage.
L’abbatiale étant indisponible pour l’exerci-
ce du culte, une construction de bois et de
parpaings, un peu plus grande que les loge-
ments, sera édifiée. Elle sera surmontée
d’une croix et installée rue de Compiègne
(actuelle rue Henri Barbusse). Bon nombre
de baptêmes, communions, mariages et
obsèques eurent lieu dans ce baraquement.
Saint Leu d’Esserent pendant la Guerre.
Le début de guerre
Le 3 septembre 1939, la France déclare la guerre à l’Allemagne. L’Armée de l’Air man-
que cruellement d’appareils modernes, notamment dans l’aviation de bombardement.
Un important effort est entrepris pour rattraper notre retard en armement. Ainsi la socié-
té Brissonneau & Lotz décroche un contrat pour la fabrication de fuselage du bombardier
LeO 45.
De nombreux militaires Français ont séjourné sur le territoire de la commune. Dès le 26
août 1939, des soldats du Régiment d’Artillerie de Défense Contre Avions s’installent sur
le plateau, le long de la D12, menant à Cramoisy, avec des canons de 75mm.
Le 18 décembre, cent fantassins arrivent de Marseille. Un certain nombre de gradés sont
logés chez l’habitant. Par crainte des bombardements allemands de la Luftwaffe, il est
décidé de transférer la production de fuselage du site de Creil, à l’abri vers les carrières
souterraines de Saint-Leu où la production se poursuit dès janvier 1940.
Le 16 mai 1940, devant l’avancée des Allemands, les premiers réfugiés de l’Aisne et de
Belgique arrivent sur Saint-Leu.
Le 18 mai, la ville est bombardée par 6 bombes qui heureusement ne font aucun dégât.
Le 21 mai, un nouveau bombardement provoque l’évacuation de la population. La batte-
rie du Régiment d’Artillerie tire 250 coups en 5 minutes.
Le 22 mai, la population revient mais les bombardements reprennent dès le 1er juin, date
à laquelle débute l’exode des Lupoviciens (nom des habitants de Saint-Leu).
Le 8 juin, le Régiment d’Artillerie bat en retraite devant l’arrivée des troupes Allemandes
qui investissent la commune.