Reflexions, le site de vulgarisation de l'Université de Liège
© Université de Liège - http://reflexions.ulg.ac.be/ - 25 May 2017
- 5 -
D'où l'utilité d'AlterIAS qui entend, à travers une campagne d'information, réduire les introductions volontaires
des plantes invasives dans les jardins, les parcs, les étangs d'agrément, les espaces verts et les bords de
routes. Soumis en 2008 et accepté en 2010 pour une durée de quatre ans, le projet est structuré en trois
campagnes : une campagne d'information générale sur les plantes invasives ; une deuxième campagne,
« actuellement en cours », axée sur les solutions ; et, enfin, une campagne de sensibilisation destinée
spécialement à l'enseignement horticole. Le public-cible brasse autant les professionnels de l'horticulture, les
amateurs de jardinage que l'enseignement horticole. « En matière de solutions pour enrayer la dissémination
des plantes invasives, il y a deux grandes stratégies. La gestion, d'une part : on va sur le terrain et on essaie
de freiner le développement des populations établies dans la nature, voire même parfois de les éliminer, ce
qui suppose des moyens techniques importants, coûteux, sans pour autant assurer un résultat concluant ;
et, d'autre part, la prévention : on met en place des instruments visant à limiter les introductions (plantation,
commercialisation) des espèces envahissantes. » C'est à ce stade que l'information des différents publics
est essentielle. Le code de conduite érigé dans le cadre du projet suit la deuxième voie. Ce document - une
première en Belgique - développé dans un esprit participatif, à partir d'une dizaine de tables rondes qui ont réuni
les principales fédérations et associations horticoles actives dans le pays, préconise toute une série de bonnes
pratiques à suivre afin d'éviter les introductions et la dispersion des plantes invasives. Les professionnels du
secteur horticole, associations et fédérations comprises, sont conviés à y adhérer. Cinq mesures y sont mises
en évidence :
1. Se tenir informé de la liste des plantes invasives en Belgique (disponible sur la plateforme belge pour
la biodiversité)
2. Stopper la vente et/ou la plantation de certaines plantes invasives en Belgique
3. Diffuser de l'information sur les plantes invasives aux clients ou aux citoyens
4. Promouvoir l'utilisation de plantes alternatives non invasives
5. Participer a# la détection précoce des plantes invasives
Basé sur le libre engagement, le code privilégie l'autorégulation à la contrainte ou la sanction. Car il n'est pas
question de fustiger le secteur horticole pour mauvaises pratiques. Au contraire. « Celui-ci se montre d'ailleurs
ouvert à ce genre disposition, insiste Mathieu Halford, en témoigne l'adhésion des principales fédérations
horticoles du pays. Jusqu'à présent, l'utilisation des espèces invasives, que ce soit par les professionnels ou les
particuliers, est la conséquence d'une information lacunaire sur la problématique. Ce public n'est généralement
pas conscient des risques environnementaux liés à ces espèces.» AlterIAS espère bien y remédier.