contrôle et stabilité intracellulaire. Il est possible de
changer le milieu extracellulaire entourant la
membrane en ajoutant par exemple certaines
substances pharmacologiques et de tester leurs effets
sur les canaux. Ces mêmes substances
pharmacologiques peuvent être mises dans le milieu
intrapipette. Ceci va permettre de savoir par exemple
si un récepteur membranaire est directement couplé
à un canal ionique en configuration inside-out.
6. Analyses des résultats
On enregistrera donc soit des courants unitaires soit
des courants macroscopiques selon la configuration.
Dans le cas des courants unitaires, on enregistre
l’activité d’un canal. Le tracé enregistré est sous
forme de crêtes qui est traité informatiquement pour
donner des événements en créneaux dits courants
idéalisés. Dans le cas des courants macroscopiques,
on enregistre l’activité totale de la cellule c'est-à-dire
celle de tous les canaux. Il faudra recourir ensuite à
une analyse statistique des probabilités d’ouvertures
ou de fermetures qui permettent de décrire les états
ouverts ou fermés des sous-unités protéiques des
canaux. Ces états seront analysés pour déterminer le
nombre d’états de conductance (nombre d’états ouverts et nombre d’états fermés) et la vitesse de
transition entre les états pour ainsi connaitre le modèle cinétique. Ceci nous permettra de conclure sur
le comportement moyen du canal.
7. Exemples d’applications
La protéine CFTR (Cystic Fibrosis Transmembrane Conductance Regulator) semble impliquée dans
la régulation de l’activité de canaux Cl- dont le dysfonctionnement serait une des causes de la
mucoviscidose. Celle-ci conduit à un épaississement du mucus des voies respiratoire. Des études de
patch clamp ont montré que le CFTR est un canal Cl- régulé par phosphorylation par la protéine kinase
A activée par l’AMPc ou l’ATP et que l’activation du canal CFTR permet l’activation d’un autre
canal Cl- (ORCC: Outward Rectifying Chloride Channel) de conductance plus élevée. Dans le cas de
la mucoviscidose de classe 4, il y aurait un manque d’activation par le CFTR muté.
Le gène SCN1A code pour la sous-unité α du canal sodique Nav1.1. La mutation de ce gène est
associée à 2 types d’épilepsie c'est-à-dire à l’épilepsie généralisée avec des convulsions fébriles
(GEFS+) et à l'épilepsie myoclonique grave de l'enfance (SMEI). Cette mutation entraîne des
modifications au niveau des segments 4 des domaines II et IV qui sont sensibles au voltage. Le patch
clamp révèle une activation et une inactivation plus rapides ainsi qu’une absence de courant résiduel.
La migraine hémiplégique familiale de type 1 serait due à une mutation du gène CACNA1A qui code
pour une sous-unité de Cav2.1 des canaux calciques de type P/Q. Le patch clamp a pu mettre en
évidence qu’une mutation d’une de ces sous-unités altère la cinétique d’inactivation du canal. Ceci
aurait pour conséquence d’engendrer les crises migraineuses.
Le patch clamp a mis en évidence que les canaux ioniques sont des protéines essentielles aux
fonctions cellulaires comme la contraction, l’exocytose, la transmission axonale, etc. Le potentiel de
membrane, le potentiel d’action et leurs variations au changement d’environnement chimique ont une
explication moléculaire.
JOFFRE, Michel 2001. Electrophysiologie moléculaire I : la technique du patch clamp. Paris: HERRMANN. Pages 1-145.
ISBN 2-4056-6416-5
DUPRAT, Fabrice. Electrophysiologie : principes et technique. Nice sophia-antipolis : Inserm, 29 pages.
LOSSIN,Christophe, 2003. Epilepsy-Associated Dysfunction in the Voltage-Gated Neuronal Sodium Channel
SCN1A. New-York : the journal of science. ISSN : 11289-11295
SKACH, William 2002. Cystic Fibrosis Methods and Protocols. Springer : Humana Press. Pages 49-55. ISBN
0896038971
WEISS, Norbert and al, 2007. Rôle du canal calcique P/Q dans la migraine hémiplégique familiale. Inserm Grenoble, éd
Médecine science. ISSN : 0767-0974
Figure.1 http://btler.cc.tut.fi/~malmivuo/bem/bembook/04/04x/0427x.gif