MODÉLISATION DU MANTEAU NEIGEUX PAR LES MODÈLES GRENBLS ET ISBA-ES COMPARAISON ET ÉTUDE DE SENSIBILITÉ DES MODÈLES IMPACTS DES CHANGEMENTS CLIMATIQUES SUR L’ENNEIGEMENT Frédéric Dorsaz Unité de Géographie, Département des Géosciences Université de Fribourg, Pérolles, CH-1700 Fribourg [email protected] Mots-clés : modélisation, neige, cryosphère, GRENBLS, ISBA-ES, albédo, hauteur de rugosité, densité, HIRHAM, bilans énergétiques, bilan hydrologique, réchauffement climatique. Résumé Grâce aux progrès informatiques, les modèles climatiques se sont constamment améliorés. Ils permettent de décrire l’état dynamique et thermodynamique de l’atmosphère, ainsi que des autres sous-systèmes climatiques tels que la cryosphère, la lithosphère, l’hydrosphère et la biosphère, sur la base de la physique. Plus précisément, la modélisation nivale permet de décrire les processus d’accroissement et d’ablation du manteau neigeux pour une région donnée en fonction des conditions météorologiques. Dans ce travail, deux modèles climatiques de complexité différente ont été utilisés : GRENBLS et ISBA-ES. Le premier objectif de ce travail est de comparer les modèles et d’effectuer des tests de sensibilité de ces modèles permettant ainsi d’évaluer leur capacité à reproduire la dynamique nivale. Pour cela, trois stations des Alpes suisses d’altitudes différentes ont été sélectionnées : Davos, Grimsel, Säntis ; et également trois hivers types : 1994-1995 (chaud et humide), 1996-1997 (chaud et sec), 2004-2005 (froid). Les résultats ont montré que, de manière générale, les deux modèles simulent correctement les périodes de formation du manteau neigeux ainsi que les processus de tassement et de compaction de la neige. Par contre les périodes de fonte présentent d’importants biais entre les simulations et les observations surtout pour le modèle ISBA-ES. Des tests de sensibilité des deux modèles ont été réalisés. En modifiant les valeurs de l’albédo maximal de la neige, de la température critique, de la densité de la neige ou de la hauteur de rugosité, ces tests ont permis de comprendre la complexité et l’interdépendance des relations qui sont au cœur d’un modèle de simulation du climat. Le deuxième objectif de ce travail est de tenter d’évaluer les impacts du réchauffement climatique sur l’enneigement. En effet, la modélisation permet d’établir des scénarios pour l’avenir climatique. Selon le modèle HIRHAM, les températures devraient augmenter en moyenne annuelle de + 4 °C à Davos, au Grimsel et au Säntis pour la période 2071-2100. Cette hausse des températures, liée à une augmentation des précipitations, devrait occasionner d’importants impacts sur le manteau neigeux. Selon les modèles GRENBLS et ISBA-ES, la hauteur de neige moyenne devrait diminuer de plus de la moitié. En parallèle, le nombre de jours d’enneigement devrait également baisser entre un mois et demi et trois mois selon les sites. Par conséquent, les effets du réchauffement climatique pourraient être considérables au niveau environnemental, économique et social pour les régions de montagne. Responsable du travail de diplôme : Dr. Stéphane Goyette (Université de Genève)