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Le néo-impressionnisme
Les Néo-impressionnistes analysent de près ce qu’ils per-
çoivent et ils le représentent en distinguant de façon
systématique entre la couleur locale des objets, la couleur
d’éclairage et les réactions de l’une et de l’autre. Ils ont attentive-
ment lu le livre de Chevreul sur le Contraste simultané des
couleurs et ses applications ; ils connaissent les travaux des physi-
ciens Helmholtz, Maxwell, N. O. Rood, et ils s’évertuent à tenir
compte des enseignements de la science. Au mélange pigmentaire,
ils substituent le mélange optique. C’est-à-dire qu’ils juxtaposent
leurs couleurs de façon qu’elles restent pures sur la toile pour ne se
mélanger que dans l’œil du spectateur en conservant leur lumino-
sité, leur éclat. Nette leur touche est en principe proportionnée à
la dimension du tableau. Elle à la forme d’une petite tache ou
d’un petit point, ce qui fera parler de pointillisme.Comment l’art
s’accomode-t-il de tant de logique ? Assez mal, il faut bien le dire.
Après tout ce qui fait l’importance du mouvement, ce n’est pas sa
méthode précise et scientifique, c’est le rôle qu’il joue dans la libé-
ration de la couleur et c’est le souci très vif qu’il a de l’ordonnance,
de la composition à la fois linéaire et chromatique. Mais dans les
années qui le voient éclore et qui coïncident avec la dislocation du
groupe impressionniste (1886), on rêve volontiers des profits que
l’art devrait pouvoir tirer de ses rapports avec la science.
Georges Seurat
Signac
Le symbolisme et les nabis
En 1886, le poète Jean Moréas publie le manifeste du
Symbolisme littéraire. Cinq ans plus tard, le critique Albert
Aurier définit le Symbolisme en peinture : l’œuvre d’art
doit être synthétique, subjective et décorative. La plupart des
peintres de ce mouvement font partie du groupe des Nabis (mot
hébreu qui signifie prophètes). Cette présence de la spiritualité se
remarque dans toutes les œuvres de Redon.
Odile Redon
Pierre Bonnard
Paul Gauguin