Canard colvert - Centre d`expertise en analyse environnementale du

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Centre d’expertise en analyse
environnementale du Québec
PARAMÈTRES D’EXPOSITION
CHEZ LES OISEAUX
Canard colvert
© Yves Leduc, Souvenirs ailés
Coordination
Recherche et rédaction
Centre d’expertise en analyse environnementale du Québec
Ministère du Développement durable, de l’Environnement et des Parcs
Louis Martel, M.Sc.
Raynald Chassé, Ph.D.
Département des sciences des ressources naturelles
Campus Macdonald, Université McGill
Kimberly Fernie, Ph.D.
Catherine Tessier, Ph.D.
Collaboration
Campus Macdonald, Université McGill
Rodger Titman, Ph.D.
Direction des évaluations environnementales
Ministère du Développement durable, de l’Environnement et des Parcs
Louis Messely, M.Sc.
Centre d’expertise en analyse environnementale du Québec
Ministère du Développement durable, de l’Environnement et des Parcs
Monique Bouchard, agente de secrétariat
Anne-Marie Lafortune, D.M.V., M.Sc., D.E.S.S.
Nicole Lepage, technicienne
Révision linguistique : Syn-texte inc.
Photo de la page couverture : Yves Leduc, Souvenirs ailés, www.digiscoping.ca.
Cette fiche est le fruit de la collaboration entre le Centre d’expertise en analyse environnementale du Québec et le Département des sciences des
ressources naturelles du campus Macdonald de l’Université McGill. Sa préparation a été rendue possible grâce à une subvention du ministère du
Développement durable, de l’Environnement et des Parcs du Québec à l’intérieur du Programme d’aide à la recherche et au développement en
environnement (PARDE), attribuée au professeur David Bird, de l’Université McGill. Elle se veut une synthèse des connaissances sur la biologie et
l’écologie du Canard colvert, qui peuvent être utiles, sinon essentielles, pour estimer le risque écotoxicologique lié à sa présence dans un site
contaminé ou à proximité d’un tel lieu. Elle fournit des connaissances utiles à l’application de la Procédure d’évaluation du risque écotoxicologique pour
les terrains contaminés (CEAEQ, 1998; http://www.ceaeq.gouv.qc.ca/ecotoxicologie/pere/index.htm).
Les personnes qui le désirent peuvent faire part de leurs commentaires au :
Centre d’expertise en analyse environnementale du Québec
Direction de l’analyse et de l’étude de la qualité du milieu
Division Écotoxicologie et évaluation
2700, rue Einstein, bureau E-2-220
Sainte-Foy (Québec) G1P 3W8
Téléphone : (418) 643-8225
Télécopieur : (418) 528-1091
Ce document doit être cité de la façon suivante :
CENTRE D’EXPERTISE EN ANALYSE ENVIRONNEMENTALE DU QUÉBEC. 2005. Paramètres d’exposition chez les oiseaux –
Canard colvert. Fiche descriptive. Ministère du Développement durable, de l’Environnement et des Parcs du Québec, 20 p.
Dépôt légal – Bibliothèque nationale du Québec, 2005
ENVIRODOQ : ENV/2005/0040
TABLE DES MATIÈRES
1.
Présentation générale
5
2.
Espèces similaires
5
3.
Facteurs de normalisation
6
4.
Taux de contact
8
4.1. Comportements et activités
4.2. Habitudes et régime alimentaires
8
8
5.
6.
7.
Dynamique de population
10
5.1. Distribution
5.2. Organisation sociale et reproduction
5.3. Démographie et causes de mortalité
10
12
13
Activités périodiques
15
6.1. Mue
6.2. Migration
15
15
Références
15
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1 : Facteurs de normalisation
7
Tableau 2 : Facteurs de contact
9
Tableau 3 : Dynamique de population – Distribution
12
Tableau 4 : Dynamique de population – Organisation sociale, reproduction et mortalité
14
Tableau 5 : Activités périodiques
15
Canard colvert
3 de 20
CANARD COLVERT
Anas platyrhynchos
Mallard
Ordre des Ansériformes
Famille des Anatidés
Tribu des Anatini
1.
Présentation générale
La famille des Anatidés est très diversifiée et comprend 32 espèces nicheuses au Québec. Elle se divise
en deux sous-familles : les Anserinés, qui regroupent les Cygnes (Cygnini) ainsi que les Oies et les
Bernaches (Anserini) et la sous-famille des Anatinés, qui se divise en cinq tribus, soit les Canards se
perchant sur les arbres (Cairinini), les Canards barboteurs (Anatini), les Canards plongeurs d’eau douce
(Aythyini), les Canards plongeurs d’eau salée et piscivores (Mergini) et le Canard roux (Oxyurini).
Le Canard colvert est très répandu en Amérique du Nord et il est très tolérant à l’égard de l’homme. Chez
cette espèce, il y a un dimorphisme marqué entre les deux sexes. Le mâle exhibe un plumage brillant au
reflet vert sur la tête, le rendant facilement reconnaissable. La femelle, quant à elle, revêt un plumage
mimétique plutôt discret, qui la protège des prédateurs lors de la couvaison et des soins aux canetons.
Le Canard colvert affectionne les étendues d’eau peu profonde. Il niche habituellement au sol près d’un
plan d’eau. Pour se nourrir, il filtre l’eau à la surface ou fait basculer son corps en avant pour atteindre la
végétation sur les hauts-fonds. Son régime alimentaire est composé de graines et d’invertébrés associés
aux marais, aux champs agricoles et à la matière en décomposition.
2.
Espèces similaires
Canard noir (Anas rubripes) : Le mâle et la femelle sont d’un brun foncé, de taille similaire au Canard
colvert (58 cm). Ce barboteur est très commun dans les cours d’eau des forêts mixtes et des forêts de
conifères. Il niche dans le sud du Québec, dans les mêmes habitats que le Canard colvert. L’hybridation
entre les deux espèces a été observée à plusieurs reprises. Plusieurs considèrent le Canard noir et le
Canard colvert comme faisant partie de la même espèce.
Canard pilet (Anas acuta) : Plus long (66 cm) que le Canard colvert, ce canard affectionne les marais et
les lacs situés en milieux ouverts le long du couloir fluvial du Saint-Laurent. Le couple se forme sur les
lieux d’hivernage et arrive tôt au printemps dans nos régions.
Sarcelle à ailes vertes (Anas crecca) : C’est le plus petit des barboteurs (37 cm). Il est très répandu en
Amérique du Nord et en Eurasie mais sa densité est faible. Il niche dans des terrains très herbeux et les
prés de carex ou de joncs à proximité d’un cours d’eau.
Sarcelle à ailes bleues (Anas discors) : Ce canard barboteur niche en terrain sec dans les hautes
herbes et près des plans d’eau peu profonds, principalement dans le sud-ouest de la province. Il est un
des derniers migrateurs au printemps, et le premier à s’envoler vers les aires d’hivernage.
Canard souchet (Anas clypeata) : Identifiable à son bec spatulé, ce canard est un nicheur migrateur
occasionnel le long du Saint-Laurent et dans l’Outaouais. Il niche sur terre près d’une étendue d’eau peu
Canard colvert
5 de 20
profonde et souvent vaseuse d’où il tire sa nourriture (minuscules invertébrés) en filtrant l’eau et la boue à
l’aide de son bec muni de lamelles.
Canard siffleur d’Amérique (Anas americana) : Ce canard niche dans le sud du Québec, le long du
fleuve Saint-Laurent, principalement dans les régions à caractère agricole. La femelle et ses canetons
s’éloignent peu du site d’éclosion. Il se distingue par son régime composé principalement de feuilles et de
tiges des plantes aquatiques.
Canard chipeau (Anas strepera) : Grégaire, souvent associé au Canard pilet et au Canard siffleur lors
des migrations, il est peu sociable lors de la nidification, dans l’extrême sud du Québec. Il est souvent
observé dans des bassins de décantation pour le traitement des eaux usées. Les adultes se nourrissent
principalement de matières végétales et les jeunes de matières animales tels les larves et insectes
aquatiques.
3.
Facteurs de normalisation
Le mâle est généralement plus gros que la femelle (Whyte et Bolen, 1984; Delnicki et Reinecke, 1986*1).
Durant les périodes de disette et de reproduction, les graisses sont métabolisées. La femelle peut perdre
jusqu’à 25 % de son poids, principalement des réserves de graisse, lors de la ponte et de l’incubation
(Krapu, 1981) tandis que le mâle perd du poids lors de son arrivée au site de nidification jusqu’à ce qu’il
quitte sa partenaire (Lokemoen et al., 1990a**). Un gain de poids chez le mâle est observé lors de la
période d’incubation par la femelle.
Le volume moyen des œufs est de 48,4 cm3 (Birkhead, 1985). Les œufs d’oiseaux vivant en captivité,
nourris de concentrations variant entre 10 et 40 ppm de DDE, démontrent un amincissement de la
coquille (Heath et al., 1969).
Le taux métabolique basal de l’adulte est estimé à entre 3,1 et 3,9 kcal/h (Alisanskas et Ankney, 1992).
Le mâle a un taux métabolique plus élevé que celui de la femelle (Smith et Prince, 1973). Le taux
métabolique minimum lorsque le Colvert nage à vitesse moyenne (0,5 m/sec) est de 5,8 kcal/kg*km, et
lorsqu’il vole, entre 49 et 60 kcal/h (Prange et Schmidt-Nielsen, 1970; Drilling et al., 2002). Le coût moyen
d’incubation est de 23,9 kcal/d (Drilling et al., 2002).
1
Note : Les astérisques réfèrent tout au long du document aux auteurs suivants (voir section 7 « Références ») :
* Cités dans USEPA, 1993.
** Cités dans Cotter et al., 1995.
*** Cités dans Drilling et al., 2002.
6 de 20
Canard colvert
Tableau 1 : Facteurs de normalisation
F = femelle M = mâle D = les deux sexes A = adultes J = juvéniles
Paramètres
Moy. ± é.-t.
(étendue)
Spécifications
Aire
géographique
étudiée
Références
AF
AM
1 107 (544-1724)
1 247 (680-1724)
Amérique du Nord Bellrose, 1976**
A F hiver
A M hiver
1 095 ± 106
1 246 ± 118
Mississippi
Delnicki et
Reinecke, 1986*
9,5 jours F
15,5 jours F
30,5 jours F
56 jours F (envol)
115 ± 37
265 ± 92
401 ± 92
740 ± 115
Dakota du Nord
(central)
Lokemoen et al.,
1990b*
9,5 jours M
15,5 jours M
30,5 jours M
56 jours M (envol)
92 ± 12
215 ± 5
460 ± 93
817 ± 91
A F avril
J F avril
106 ± 34
82 ± 37
Dakota du Nord
Krapu et Doty,
1979*
A F juin
J F juin
22 ± 22
9,6 ± 8,3
Longueur totale (cm)
AD
(50,0-68,5)
Canada
Godfrey, 1986**
Longueur de la queue
(mm)
Longueur du tarse
(mm)
Longueur de l’aile
(mm)
Envergure (cm)
AM
86,3 (78,0-94,0)
Canada
Godfrey, 1986
AM
46,3 (44,0-49,0)
Canada
Godfrey, 1986
AF
AM
AD
259,0 (230,0-276,0)
282,0 (273,0-290,0)
(78-101)
Canada
Godfrey, 1986
Amérique du Nord Palmer, 1976**
Taille des œufs (mm)
57,8 x 41,6
Amérique du Nord Harrison, 1975
Poids des œufs (g)
52,2 (32,2-66,7)
Dakota du Nord
Eldridge et Krapu,
1988*
A F hiver
A M hiver
280
220
Texas
Whyte et Bolen,
1984*
A F libre
A M libre
200 (94-424)
192 (91-408)
Estimation
Nagy, 1987*
Poids (g)
Gras corporel
(g lipide)
Épaisseur de la
coquille (mm)
Taux métabolique
(kcal/kg*d)
Canard colvert
Commentaires
7 de 20
4.
Taux de contact
4.1.
Comportements et activités
Le cycle des activités de base consiste à se nourrir, se baigner, se nettoyer et dormir (Drilling et al.,
2002). Dans le Dakota du Nord, les couples, lors de la période de préincubation, passaient 65 % du
temps à se reposer, 15 % à se nourrir, 5 % à se baigner et se toiletter, et 8 % à se déplacer. Les femelles
se nourrissent 18 % du temps en période de préincubation, 55 % du temps lors de la ponte et 38 % du
temps lors des intervalles hors du nid durant l’incubation (Dwyer et al., 1979).
Le Canard colvert passe plusieurs heures par jour à nettoyer ses plumes. À l’aide de son bec ou de sa
tête, il lisse ses plumes d’un enduit huileux et cireux sécrété par la glande uropygienne, située à la base
de la queue. Cet exercice s’effectue entre 4 à 5 fois par jour (environ 5 minutes chaque fois) (Choinière,
1995; Drilling et al., 2002).
4.2.
Habitudes et régime alimentaires
Le Canard colvert se nourrit principalement de graines et d’invertébrés associés aux marais, aux champs
agricoles et à la matière en décomposition (Allen, 1987). Au printemps, la femelle passe d’un régime
herbivore à un régime contenant une grande proportion de matières animales. Ce changement est
associé à une demande protéinique accrue pour la mue, la production et l’incubation des œufs (Swanson
et Meyer, 1973; Swanson et al., 1979; Swanson et al., 1985; Heitmeyer, 1988*). Les jeunes se
nourrissent également d’invertébrés aquatiques en grande quantité, particulièrement lors de leur
croissance rapide (Chura, 1961*). Dans les marais, les insectes nocturnes émergents constituent
également une source importante de nourriture (Swanson et Meyer, 1973).
Au Québec, les graines et les pousses de carex, de scirpe et de végétation aquatique constituent des
aliments de choix pour le Canard colvert. De plus, les grains des cultures céréalières et les glands font
partie de son régime alimentaire (Bellrose, 1976; Ehrlich et al., 1988**). Les insectes aquatiques, les
mollusques, les têtards, les grenouilles et les petits poissons constituent près de 10 % de son régime
alimentaire (proportion qui atteint 90 % lors de la ponte) (Cutter et al., 1995). Le long du fleuve
Saint-Laurent, le Canard colvert, lors de la migration automnale, se nourrit en majorité de graines
(cyperaceæ et polygonaceæ), mais également d’une petite proportion de gastéropodes, de crustacés et
d’insectes (Guillemette et al., 1994).
Une caractéristique importante du Canard colvert est son habileté à se nourrir autant en milieu agricole et
forestier qu’en milieu aquatique. Il cherche une partie de sa nourriture à l’intérieur des terres,
principalement dans les champs de céréales. Très friand de grains (maïs, blé, sorgho, orge et son)
(Johnsgard, 1975), il peut aussi être aperçu cherchant de petits insectes et des racines dans l’humus aux
lisières des forêts. En milieu aquatique, il bascule le haut de son corps dans l’eau à la recherche de
matières végétales submergées et d’insectes. À l’occasion, il peut même plonger pour obtenir sa
nourriture (Johnsgard, 1975). Dans les lieux d’hivernage, le Canard colvert utilise habituellement des
aires de nourriture et des aires de repos dissociées.
8 de 20
Canard colvert
Tableau 2 : Facteurs de contact
F = femelle M = mâle D = les deux sexes A = adultes J = juvéniles
Paramètres
Activités
journalières (%)
A D préincubation :
se reposer
se nourrir
toilettage
locomotion
65
15
5
8
Taux d’ingestion
- nourriture
(g/jour)
AF
62,13
AM
67,14
Régime
alimentaire
(% volume
humide)
A F (gestante)
Avril
Juin
67,8
66,8
89,4
gastropodes
Trace
24,9
16,5
insectes
48,1
13,1
25,6
crustacés
7,9
15,1
3,9
annélides
38,3
0,2
10,9
8,5
1,0
-
Total plantes
32,2
33,2
10,6
graines
28,7
28,7
10,6
tubercules
2,4
4,3
-
tiges et racines
1,1
0,2
-
A D automne
Total animaux
crustacés
Dakota du Nord
Dwyer et al.,
1979
Estimation
Nagy, 1987*
Dakota du Nord :
cuvettes des
Prairies
Swanson et al.,
1985*
Fleuve
Saint-Laurent,
Québec, Canada
Guillemette
et al., 1994
Contenu de
l’œsophage et du
gésier
Estimation
Calder et
Braun, 1983*
Pour un poids de
1 107 g
Pour un poids de
1 247 g
% du régime
alimentaire (sol et
matière organique)
Pour un poids de
1 107 g
Pour un poids de
1 247 g
Contenu de
l’œsophage
9
9
100
graminées
95
non déterminé
77
matière organique
AF
5
0,06
AM
0,07
Taux d’ingestion A D
- sol
5
% sol dans la
diète
<2
AD
AD
Commentaires
14
insectes
Total plantes
Références
23
gastéropodes
Canard colvert
Mai
Total animaux
animaux divers
Taux d’ingestion
- eau (l/jour)
Aire
géographique
étudiée
Moy. ± é.-t.
(étendue)
Spécifications
3,3
Guillemette
et al., 1994
Estimation
USEPA, 1993
Beyer et al.,
1994
9 de 20
Paramètres
Spécifications
Moy. ± é.-t.
(étendue)
Taux
d’inhalation
(ml/min)
AF
307,1 (0,44 m3/jour)
AM
336,6 (0,48 m3/jour)
Surface cutanée
(cm²)
AF
1073
AM
1161
5.
Dynamique de population
5.1.
Distribution
•
Aire
géographique
étudiée
Références
Estimation
Lasiewski et
Calder, 1971*
Estimation
Walsberg et
King, 1978*
Commentaires
Pour un poids de
1 107 g
Pour un poids de
1 247 g
Pour un poids de
1 107 g
Pour un poids de
1 247 g
Habitat
Le Canard colvert est un barboteur polyvalent, s’accommodant d’habitats très variés allant des régions
boisées aux prés à plantes herbacées (Johnsgard, 1975; Godfrey, 1986**). Godin et Joyner (1981) ont
observé que les femelles colverts du sud de l’Ontario choisissent des étangs de plus de un hectare de
diamètre avec une forte émergence de végétation. Les étangs artificiels utilisés pour le traitement des
eaux usées dont la surface est couverte à plus de 30 % de végétation sont également privilégiés pour
l’élevage des canetons (Bélanger et Couture, 1988).
Le Canard colvert niche à même le sol à proximité d’un plan d’eau. Cependant, il arrive que la femelle
établisse son nid à plusieurs kilomètres d’un point d’eau si elle n’a pas d’autre choix (Duebbert et
Lokemoen, 1976). Elle dissimule son nid dans de la végétation haute (au moins un demi-mètre de
hauteur) tels des graminées, des orties, des chardons et des framboisiers (Bellrose, 1976**) bien à l’abri
des regards des prédateurs. Des nids peuvent aussi être trouvés derrière ou à l’intérieur de troncs
d’arbres tombés et dans des souches (Johnsgard, 1975; Cowardin et al., 1967).
Au Québec, le Canard colvert se trouve en grand nombre dans les basses-terres du Saint-Laurent et
dans la vallée de la rivière des Outaouais. Cet oiseau niche également dans les secteurs agricoles allant
des Îles de la Madeleine à l’Abitibi-Témiscamingue et dans la partie ouest de la forêt boréale (Cotter
et al., 1995). Au nord, le Canard colvert fréquente principalement les tourbières avec mares, et les petits
étangs et les rivières où sont présentes les herbaçaies riveraines et la végétation émergente et flottante.
Des rassemblements importants lors de la période de nidification et de la mue ont été observés dans la
baie de Rupert (Consortium Gauthier et Guillemette-G.R.E.B.E. 1992). Sur la côte est de la Baie-James,
dans le secteur de la baie des Many Islands, le Canard colvert se trouve principalement sur les battures
et les zones intertidales sablo-vaseuses (mud/sand tidal flats) (Reed et al., 1996). Dans la vallée du
Saint-Laurent dans l’État de New York, la femelle colvert établit son nid dans une proportion de 40 %
dans des forêts marécageuses (arbres vivants) (Losito et Baldassarre, 1995).
Après l’éclosion, la femelle recherche des zones de plantes émergentes à feuilles étroites ainsi que des
bandes de végétation flottante pour élever ses rejetons (Carrière et Titman, 1999).
Les aires d’hivernage sont constituées principalement de marais et de plaines inondables (Heitmeyer et
Vohs, 1984) de profondeur variant de 20 à 40 cm (profondeurs optimales pour l’alimentation) (Heitmeyer,
1985; Allen, 1987). Le Canard colvert du Québec hiverne en grande majorité dans l’est des États-Unis
(Bellrose, 1976**). Certains passent l’hiver dans le sud du Québec à proximité de cours d’eau qui ne
gèlent pas (David, 1980**).
10 de 20
Canard colvert
•
Domaine vital
Le domaine vital du Canard colvert est estimé à 240 hectares pour le mâle et à 210 hectares pour la
femelle dans un milieu forestier du Minnesota (Gilmer et al. 1975). Pendant la période d’incubation, le
domaine vital est d’environ 70 hectares. Au Québec, une étude réalisée par Carrière (1991) dans la
région de l’Abitibi démontre un domaine vital de 201,2 hectares.
Les mâles défendent leur territoire au début de la saison de reproduction et il est fréquent que les limites
des territoires se chevauchent (Anderson et Titman, 1992). Le territoire est le plus intensément défendu
par le mâle lors de la saison de la ponte (Seymour, 1990). Dans la région des cuvettes des Prairies, pour
une densité de 4 à 7,5 couples/km2, le territoire moyen est de 15,9 ha, tandis qu’à des densités de 22 à
25 couples/km2, le territoire moyen s’évalue à 9,2 ha (Titman, 1983).
Il est intéressant de noter qu’il existe une évolution génétique très similaire entre le Canard colvert et le
Canard noir, permettant une hybridation. Il n’est pas rare de voir une compétition interspécifique pour
l’obtention des femelles et la défense du territoire l’entourant (Brodsky et Weatherhead, 1984).
Les femelles qui se sont reproduites avec succès l’année précédente reviennent habituellement au même
site de nidification (Lokemoen et al., 1990a). Le taux de retour global des femelles varie entre 5 et 58 %
(Anderson et al., 1992) tandis que le pourcentage des mâles retournant au même site de reproduction est
négligeable (Drilling et al., 2002).
•
Densité de population
La densité durant la saison de reproduction est positivement corrélée avec la disponibilité du couvert
végétal pour l’élaboration du nid et avec la disponibilité des terres humides et des plans d’eau pour
l’alimentation du Canard colvert (Pospahala et al., 1974). En Alberta, une densité de 36 couples/km2 a
été observée dans la région de Lousana (Smith, 1962). Au Dakota du sud et en Saskatchewan, dans les
régions des cuvettes des Prairies, les densités moyennes atteignent 2,6 couples/km2 et 10,8 couples/ km2
respectivement (Duebbert, 1969; Stoudt, 1969). Les plus grandes densités ont été recensées dans le sud
des provinces des Prairies et dans la rivière Cooper et la rivière Athabasca en Saskatchewan (Johnson et
Grier, 1988).
Au Québec, la plus forte densité se situe dans la région de l’Abitibi-Témiscamingue, avec 8,1 à
24 couples/100 km2 (Bordage et Grenier, comm. pers.**). Dans le nord (complexe Nottaway-BroadbackRupert), la densité des couples nicheurs est de 1,4 couple par 100 km2 (Consortium Gauthier et
Guillemette - G.R.E.B.E., 1992). Ces données sont comparables à celles observées dans le nord de
l’Abitibi (Bordage, 1988) et dans la région du réservoir Eastmain 1 (Tardif et Morneau, 1991), soit 0,7 et
1,1 couple par 100 km2 respectivement.
Canard colvert
11 de 20
Tableau 3 : Dynamique de population – Distribution
F = femelle M = mâle D = les deux sexes A = adultes J = juvéniles
Paramètres
Domaine vital (ha)
Densité de la
population
5.2.
Spécifications
AD
AF
A M/
A F printemps
Moy. ± é.-t.
(étendue)
201,2
210
240
468 ± 159
1,4 couple/100 km2
Aire
géographique
étudiée
Références
Commentaire
Abitibi
Minnessota
Carrière, 1991**
Gilmer et al., 1975
Dakota du
Nord/Cuvettes des
Prairies
Complexe NBR,
Québec
Dwyer et al., 1979*
Consortium et al.,
1992
8,1-24 couples/100 km2
Abitibi, Québec
Bordage et Grenier
(comm. pers.**)
5,5 nids/100 ha
Sud du Québec
Masse et Raymond,
1988
10,8 couples/km2
Saskatchewan
Stoudt, 1969
1,1-1,4 nid/ha
Saskatchewan
0,036 couple/ha
(0,006-0,076)
0,047 couple/ha
(0,031-0,087)
Centre du Dakota
du Nord/Cuvettes
des Prairies
McKinnon et
Duncan, 1999
Lokemoen et al.,
1990a*
Période de 6 ans
pour deux régions
de cuvettes
Organisation sociale et reproduction
Le Canard colvert est une espèce monogame pour une saison, mais il n’est pas rare que le mâle force
des copulations extracouple (Drilling et al., 2002). Le couple se forme lors de la migration automnale et
dans les lieux d’hivernage. Les couples dont les femelles sont les plus âgées arrivent aux aires de
reproduction en premier, ce qui augmente probablement leur chance de succès en s’appropriant les
meilleurs emplacements pour la nidification (Lokemoen et al., 1990a*). La première couvaison se termine
habituellement au mois de mai (Palmer, 1976) mais, en raison d’un haut taux de prédation, plusieurs
autres pontes peuvent avoir lieu avant qu’il y ait succès de reproduction (Swanson et al., 1985). La
moyenne d’œufs par couvée diminue au fur et à mesure qu’il y a augmentation du nombre de couvées
successives (Eldridge et Krapu, 1988; Lokemoen et al., 1990a*).
Le mâle quitte le nid dès le début de l’incubation. La femelle incube les œufs et élève seule sa
progéniture. Durant l’incubation, la femelle quitte rarement plus de deux fois par jour (approximativement
1 heure à la fois) le nid pour s’alimenter (Johnsgard, 1975). Une fois les œufs éclos, les canetons ne
passent pas plus de 24 heures dans le nid avant de se rendre à un plan d’eau. La femelle veillera sur sa
couvée pour une période d’approximativement 8 semaines, avant l’âge d’envol des canetons. De leur
côté, les mâles se rassemblent pour la mue des ailes. Ils se font très discrets et ne sont aperçus que très
rarement pendant 24 à 26 jours, période durant laquelle ils ne peuvent voler (Bellrose, 1976**).
Un plus grand succès de reproduction est observé chez le Canard colvert nichant sur l’eau ou à travers la
végétation submergée (> 55 %) que sur la terre ferme (Duebbert et al., 1983). Une diminution de la
prédation expliquerait ce phénomène (Krapu, 1979; Arnold et al., 1993; Solberg et Higgins, 1993). Plus
l’éclosion est tôt en saison de reproduction, plus le taux de survie des oisillons est élévé (Dzus et Clark,
1998). Le succès moyen de reproduction basé sur 9 études est de 47 % (de 13 à 85 %) (Johnsgard,
1975). Dans la vallée du Saint-Laurent dans l’État de New York, le succès de reproduction le plus élevé a
12 de 20
Canard colvert
été observé dans les champs de foin (18 %) suivi des marais (14 %), des pâturages (8 %) et des zones
arbustives (3 %) (Losito et al., 1995).
Au Québec, le succès des nids dans les îles du fleuve Saint-Laurent est de 59 % (Laperle, 1974) et de
49 % dans un marécage du sud du Québec (Masse et Raymond, 1988). Un succès des nids de 15 % par
année est considéré comme nécessaire pour la stabilité de la population actuelle (McKinnon et Duncan,
1999). Bellerose (1980***) a estimé le succès moyen des nids dans différents habitats canadiens à
45,9 %. Dans les Prairies canadiennes, entre 1982 et 1985, le succès des nids selon la méthode de
Mayfield a été estimé à 12 % ± 7 et est corrélé avec la quantité d’herbe dans les champs. La perte des
nids est imputée à 72 % aux prédateurs, 3 % à l’équipement de ferme et 14 % aux abandons
(Greenwood et al., 1995***).
5.3.
Démographie et causes de mortalité
La prédation par les mammifères est la cause principale de la destruction des nids, suivie par les
perturbations humaines (activités agricoles) et les conditions météorologiques défavorables (Klett et al.,
1988; Lokemoen et al., 1988*). Le Renard, la Mouffette, le Blaireau et la Corneille sont des prédateurs
importants des œufs (Johnson et al., 1988). Le Vison d’Amérique et le Raton laveur sont responsables de
la destruction de 42,5 % des nids dans une zone marécageuse du sud du Québec (Masse et Raymond,
1988). La femelle colvert va pondre une deuxième, voire une troisième fois, si le nid est détruit (Palmer,
1976). La survie des juvéniles dépend de l’abondance de la nourriture et de la qualité de l’habitat (ce
dernier étant régi par des facteurs environnementaux telle la pluviométrie).
La mortalité des oisillons – de l’éclosion au premier envol – est estimée à 60,5 % dans une étude
effectuée au Montana (Orthmeyer et Ball, 1990). La prédation est responsable à 92 % de la mortalité au
nid dans une étude effectuée dans la vallée du Saint-Laurent dans l’État de New York (Losito et al.,
1995). Le taux de survie semble augmenter avec l’âge des canetons. Ainsi, 90 % du taux de mortalité des
canetons survient avant l’âge de 14 jours (Orthmeyer et Ball, 1990).
Le taux de survie est plus élevé chez les adultes que chez les juvéniles de même que chez les mâles
adultes que chez les femelles adultes (mâles juvéniles : 48 %; femelles juvéniles : de 46 à 55 %; mâles
adultes : 62 %; femelles adultes : de 54 à 56 %; Anderson, 1975; Arnold et Clark, 1996***). Le taux de
survie des juvéniles des deux sexes a été de 0,547 ± 0,065, et celui des adultes de 0,563 ± 0,064 lors
d’une étude réalisée entre 1982 et 1993 dans le sud de la Saskatchewan (Arnold et Clark, 1996).
La population de couples reproducteurs est estimée à 9,5 ± 0,3 millions en Amérique du Nord (U.S. Fish
and Wildlife Service, 2000a). L’estimation de la population en 2000 est 12 % plus basse (P < 0,01) que
l’estimation de 1999 (10,8 ± 0,3 millions) et 27 % au-dessus de la moyenne à long terme (U.S. Fish and
Wildlife Service, 2000a***). La population de l’est du continent américain est estimée à 890 000 Canards
colverts (U.S. Fish and Wildlife Service, 2000b***). Ce gibier est très prisé des chasseurs, qui en ont
abattu entre 1 et 2 millions chaque automne entre 1968 et 1982 (Bartonek et al., 1984**). Au Québec,
83 000 Canards colverts ont été prélevés chaque saison entre 1984 et 1992 (Cotter et al., 1995).
Canard colvert
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Tableau 4 : Dynamique de population – Organisation sociale, reproduction et mortalité
F = femelle M = mâle D = les deux sexes A = adultes J = juvéniles
Paramètres
Moy. ± é.-t.
(étendue)
Spécifications
Type de relations
Monogamie
Durée du couple
Une saison
Taille de la couvée
Gén. 7-10 (6-15)
Couvées/année
1
Fréquence de la ponte
(œufs/d)
Début de l’incubation Dès le premier
1
œuf
Durée de l’incubation
(d)
Niveau de
développement à
l’éclosion
Séjour des jeunes au
nid (h)
Âge à l’envol (d)
Dépendance des
juvéniles
Maturité sexuelle
(ans)
Taux annuel de
mortalité (%)
Longévité moyenne
(ans)
Longévité record
(ans)
14 de 20
28 (24-31)
Précoce
Aire
géographique
étudiée
Références
Amérique du
Nord
Amérique du
Nord
Amérique du
Nord
Amérique du
Nord
Palmer, 1976**
Amérique du
Nord
Amérique du
Nord
Amérique du
Nord
Amérique du
Nord
Bellrose, 1976**
Commentaires
Palmer, 1976**
Palmer, 1976
Bellrose, 1976**
Bellrose, 1976**
Possibilité de
pontes
successives si
les œufs sont
détruits
Palmer, 1976**
Palmer, 1976
Godfrey, 1986**
Cotter et al., 1995
Moins de 24 h
Cotter et al., 1995
(42-60)
Bellrose, 1976**
Jusqu’à l’envol
1
États-Unis
Krapu et Doty, 1979
AF
AM
38,2
27,2
Couloir central- Bellrose, 1976**
est de migration
A F automne
J F automne
51,5 ± 1,9 (33-64)
56,9 ± 3,2 (38-68)
Nord-est des
États-Unis
Chu et Hestbeck,
1989*
A M automne
J M automne
AD
JD
En captivité
Sauvage
39,0 ± 2,3 (9-60)
48,1 ± 5,3 (7-69)
1,8
1,6
29 ans 1 mois
23 ans 5 mois
Amérique du
Nord
Anderson, 1975***
Kennard, 1975**
Clapp et al., 1982***
Canard colvert
6.
Activités périodiques
6.1.
Mue
La femelle mue à la fin de l’hiver ou au début du printemps, à l’exception de la mue des ailes, qui
s’effectue lorsque les jeunes sont prêts pour leur premier envol. Chez le mâle, la mue de la tête, du corps
et de la queue commence tôt à l’été et se poursuit ou se chevauche avec la mue des ailes. Le Canard
colvert ne peut voler pendant environ 25 jours, lors de la mue des ailes (Palmer, 1976).
6.2.
Migration
Le Canard colvert migre en empruntant l’un des quatre principaux couloirs aériens (Pacifique, Central,
Mississippi et Atlantique). Le couloir du Mississippi, regroupant la vallée du Missouri jusqu’au golfe du
Mexique, est le plus achalandé (Bellrose, 1976). En Amérique du Nord, le Canard colvert a tendance à
hiverner de plus en plus vers le nord en raison de la création et de l’altération de plusieurs cours d’eau
par l’être humain (Jorde et al., 1983).
Tableau 5 : Activités périodiques
Activités
Début
Apogée
Fin
Aire
géographique
étudiée
Références
Accouplement
Septembre
Début d’avril
Décembre
Début de mai
Début de mai
Mi-juin
Amérique du Nord
Dakota du Nord
Éclosion
Mi-mai
Juin
Fin de juin
Québec
Drilling et al., 2002
Krapu et Doty,
1979*
Cotter et al., 1995
Mue du
printemps
Mue d’automne
Décembre
Mars
Mi-été
Fin de l’été
Vallée du
Mississippi
Amérique du Nord
Fredrickson et
Heitmeyer, 1988*
Drilling et al., 2002
Septembre
Novembre
Mi-mars
Mi-mai
Vallée du
Mississippi
Nord-est des
États-Unis
Nord des
États-Unis
Fredrickson et
Heitmeyer, 1988*
Johnson et al.,
1987**
Palmer, 1976*
Migration du
printemps
Migration
d’automne
7.
Mi-octobre
Novembre
Commentaires
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Canard colvert
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