Introduction générale : l’île d’Oleron face à ses libérateurs et son pas-
sé, une approche nouvelle de l’île d’Oleron durant la Deuxième Guerre
mondiale.
Les ouvrages traitant de la vie quotidienne sous l’Occupation et la libération de l’île
d’Oleron ne manquent pas ; à qui sait les trouver, ce mémoire paraîtrait inutile. Alain Cha-
zette, Robert Laffont, ou Christian Genet sont des historiens habitués à traiter cette question.
Mais, vous l’aurez remarqué, nous employons une conditionnelle ironique, car il ne s’agit
point d’un énième ouvrage empli de choses « que l’on sait déjà. » Nous avons pris le parti
d’explorer l’île d’Oleron durant la Deuxième Guerre mondiale d’une façon nouvelle. D’une
part, en la mettant au cœur de notre étude, là où la quasi-totalité des ouvrages la traitent exclu-
sivement comme point secondaire de La Rochelle ou de Royan ; nous avons inversé ce con-
cept récurrent pour faire graviter, autour de notre île, les spectres de ces grandes villes qui ont
déjà été longuement étudiées. D’autre part, les archives classiques que nous avons exploitées
ont été agrémentées autant que possible de témoignages inédits et de compléments
d’informations qui permettent, d’un seul coup d’œil, d’obtenir un portrait de tel ou tel fait.
L’île d’Oleron est, comme son nom l’indique, un territoire insulaire. Cette évidence
induit des spécificités sur les populations, qui perçoivent la guerre de façon peut-être diffé-
rente, et agissent également différemment face à elle. Nous avons ainsi choisi de prendre
comme postulat que cette guerre, sur cette petite île de l’Atlantique, est considérée d’une ma-
nière différente que sur le continent, et nous allons dans une première partie, outre un histo-
rique de l’invasion de l’île d’Oleron par les forces de la Wehrmacht, étudier les phénomènes
de la collaboration et de la résistance entre 1940 et 1945. Chacun se construit, s’élabore et se
développe ; toutefois, la mémoire collective a curieusement « oublié » la collaboration et s’est
créé, non point le mythe d’une île totalement résistante, mais d’une île sans collaborateurs ;
qu’en est-il de la réalité de la collaboration et de la construction de ce mythe ? Quelle est éga-
lement la réalité du fait de résistance, face à l’attitude générale de la population ?
Quoiqu’il en soit, ces phénomènes sont indissociables de l’attitude de l’Occupant.
Nous verrons, en deuxième chapitre, ce qu’il pendant cinq années de l’île d’Oleron et de ses
populations, et comment il organise l’occupation militaire de cette dernière, notamment face
aux directives Berlinoises de construire un mur défendant la « forteresse Europe. » Mais, ce
que nous allons également étudier, c’est surtout le clash de cette île occupée face à la marche,
confiante dans les percées fulgurantes de Normandie et de Provence, de maquisards sur l’arc
atlantique qui repoussent et assiègent les Allemands dans des poches de résistance : La Ro-