Il n’y a pas de prolongement nécessaire pour les ateliers de philosophie. Ils se suffisent
à eux-mêmes et pour des élèves bien entraînés, il peut être intéressant de regrouper
certains thèmes pour cerner la notion de concept, sans faire de lien vous-même et en
conservant le même protocole. Par exemple proposer « l’avenir », « la nostalgie », « le
regret », « l’oubli »… pour cerner la notion de temps et en arriver d’ailleurs à leur
proposer ce thème là.
Question
- Avec une classe difficile, n’est-il pas préférable d’animer un atelier avec une demi
classe plutôt qu’avec une classe entière ?
Réponse
- On peut effectivement travailler avec une demi-classe, mais il est dommage que la
nouvelle image que chaque élève donne de lui ne soit pas appréciée par l’ensemble du
groupe classe et par son enseignant. La modification des relations et le ressenti de
« plus-value » ne sont alors que partiels.
Question.
Dans une des classes où j’anime un atelier philo, un élève systématiquement parle de
ses problèmes personnels, ce qui rend mal à l’aise l’enseignante et moi-même et ce qui
fausse l’évolution du travail de la « communauté de recherche » . Que faire dans ce
cas ?
Réponse
- N’oubliez pas de redire avant chaque séance que philosopher, c’est réfléchir sur un
problème universel et que pour faire de la philosophie, il faut se positionner en tant
que personne du monde. En général, cela suffit pour que les élèves investissent ce
nouveau statut valorisant ou pour que d’autres élèves fassent remarquer que certains
n’ont pas encore le bon statut. Toutefois, vous pouvez faire remarquer à cet enfant
qu’il a du mal à se positionner en tant que personne du monde et lui demander s’il
accepte de faire un effort dans ce sens. Avant chaque atelier, demandez si chacun est
prêt à réfléchir en tant que personne du monde. Au besoin demandez-le ensuite à
quelques-uns dont cet élève. Si la réponse est positive, pas de problème ; si la réponse
est négative, alors proposez lui de ne pas participer.
Question :
- Je vous écris pour recueillir des avis et même des conseils. Je suis maître E dans
un Rased. Dans ce cadre, je m’occupe de groupes d’enfants en difficultés, notamment
d’un groupe de 5 enfants de CM2 pour lequel j’ai pensé qu’il serait intéressant de
proposer un atelier philo. Je me suis lancée, me disant que cette expérience avec un
petit groupe me permettrait de me roder, avant de proposer des ateliers philo à des
demi-classes ou des classes entières.
Mais je rencontre un problème.
J’ai repris le cadre bien précisément. J’ai choisi deux premiers thèmes qui me
semblent ne pas éveiller trop de passion : la différence entre l’homme et l’animal ; et
le courage. Un des enfants ( ils ont presque 12 ans) a utilisé cet espace de parole pour
dire des choses crues avec des mots parfois familiers( limite grossiers) autour du « pipi
caca » et autour de ses préoccupations sexuelles. Les autres enfants ne sont pas dans le
même registre, même s’ils s’autorisent un parler direct….Je compte suspendre
l’Atelier.
Alors, s’autoriser à penser tout haut, oui, c’est même l’objectif…mais quelles limites
met-on ?