Carmen
Cie Karyatides
Théâtre d’objets
Durée : 1h
La tournée du spectacle :
Laval – Avant-Scène : Mardi 27 novembre 10h et 14h30 et Mercredi 28 novembre 18h
St Aignan - Salle de l’Orion : Vendredi 30 novembre 10h et 14h
DOSSIER PEDAGOGIQUE
Le dossier pédagogique est un outil mis à la disposition de l’enseignant pour donner des éléments sur le spectacle et la
compagnie qui l’a créé. Nous vous proposons des pistes pédagogiques sous formes dexercices, de jeux ou d’expériences
à réaliser. Ce dossier peut être utilisé avant la représentation pour sensibiliser les enfants et après la représentation pour
approfondir la compréhension du spectacle et poursuivre l’expérience. Toutefois, attention de ne pas dévoiler le
spectacle avant la représentation.
Synopsis :
(D’après la célèbre nouvelle de Prosper Mérimée et l’opéra de Georges Bizet en théâtre d’objets)
Don José est brigadier à Séville. Dans cette ville, où il est étranger, tous parlent de la belle
gitane, la Carmencita. Un jour qu’il est de faction près de l’usine à cigares, il la voit pour
la première fois. Carmen l’apostrophe et se moquant de lui, elle lui lance une fleur de cassis
entre les deux yeux. Don José est envoûté. Dans l’usine de cigares, Carmen blesse une ouvrière
en lui tailladant la joue. Don José doit la conduire en prison. Elle le charme et le supplie
de la laisser s’échapper, et s’enfuit. Cest le début de leur passion, mais c’est aussi le début de la
déchéance de Don José. Pour lamour de Carmen, Don José va en prison, déserte l’armée,
devient contrebandier, puis meurtrier. Car l’amour de Carmen n’a qu’un temps.
Elle a d’autres amants, et bientôt elle devient la maîtresse d’Escamillo, le toréador. Don José
consumé par la jalousie tue ses amants et menace de la tuer. Un jour, elle lit dans les cartes son
destin tragique. Elle semble l’accepter, car elle pfère mourir, dit-elle, que de renoncer à sa
liberté. Don José tue Carmen, tandis que dans l’arène, Escamillo tue le taureau.
Léquipe artistique :
Adaptation : Félicie Artaud et Karine Birgé
Jeu : Karine Birgé, Guillaume Istace et Vincent Cahay (en alternance)
Mise en scène : Félicie Artaud
Assistanat à la mise en scène: Marie Delhaye
Création sonore : Guillaume Istace
Création Lumière : Dimitri Joukovsky
Costumes : Françoise Colpé
Décor : Mathieu Boxho
Marionnette Carmen : Toztli Godinez De Dios
Ombre : Marie Delhaye
Accompagnement artistique : Agnès Limbos
La compagnie Karyatides :
Créée en 2009, la compagnie Karyatides est le fruit d'une rencontre. Karine Birgé et Marie Delhaye
se connaissaient déjà depuis leurs études au conservatoire d'Art dramatique de Liège. Mais
l'histoire a vraiment commencé lorsqu'elles ont fait la rencontre d'Agnès Limbos (compagnie Gare
Centrale), et avec elle, d'un univers de bric à brac, de vierges clignotantes, de poupées brûlées au
chalumeau, d'automates rouillés, de soleils en papier crépon, de paysages taillés dans la farine...
un univers visuel, poétique, l'acteur raconte avec les objets, le monde tient sur une table. Et
ça leur a plu, alors elles ont créé ensemble un spectacle de marionnette: Le Destin, explorant
toutes les possibilités plastiques et métaphysiques qu'offre le papier aluminium, squattant
littéralement l'atelier d'Agnès Limbos, qui signa la mise en scène.
Depuis, Karine et Marie ne se quittent plus. A l'âge de la maturité (la trentaine!), elles ont donc
fondé la compagnie Karyatides. Leurs spectacles s'adressent à tous les âges : Le Destin, Virginie
Nati des étoiles, Madame Bovary et Carmen.
Site internet de la compagnie :
http://www.karyatides.net/Karyatides/Accueil.html
LE SPECTACLE
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La nouvelle de Prosper Mérimée
Prosper Mérimée (1803 1870) est un auteur
romantique par le choix des sujets de son théâtre, de ses
nouvelles et de son unique roman, Chronique du règne de
Charles IX. Écrivain précoce, il ne sera pas qu'un homme de
lettres. Il consacre la plus grande partie de sa vie à la sauvegarde
et à la restauration des chefs-d’œuvre de l'art gothique et même
roman. Il écrit à 44 ans, son chef-d’œuvre, Carmen.
Il a rencontré Stendhal, rentré d'Italie, en 1822. Il le retrouve, en
même temps que Delacroix, dans les salons libéraux-
bonapartistes. Il écrit Les Espagnols en Danemark, Le Ciel et
l'enfer et Une femme est un diable sous l'influence des comedias
du Siècle d'or espagnol. C'est peut-être de Stendhal qu'il tient le
goût des pseudonymes et des mystifications puisque, lorsqu'il
publie ces pièces et celles qui suivent, il les attribue à une femme de lettres espagnole imaginaire,
Clara Gazul. Toutes ces pièces, insolentes, rapides, intelligentes, sont trop peu jouées. En revanche,
vers 1830 il rédige des nouvelles qui ont un succès notable et qui font de Mérimée le véritable
classique du romantisme : Mateo Falcone, Tamango, Aventure d'un esclave noir, La Vision de
Charles XI, La Double Méprise.
De par sa nomination au poste d'inspecteur général des monuments historiques, il voyage
beaucoup et s’attache à l’Espagne il rencontre, à la sortie de la cigarería de Séville, la jeune
Carmen ou sa sœur gitane. Récit dans le récit, Carmen, dès qu'on cesse d'interposer l'image du bel
opéra de Bizet, frappe par la modernité de la composition, par la froideur du ton qui contraste, en
de surprenants effets, avec la violence du propos. Mérimée se met en scène dans la nouvelle
comme archéologue en mission en Espagne. C'est vrai puisqu'en 1834 il fait des voyages en
Espagne pour étudier des sites archéologiques. Mérimée a un goût prononcé pour les minorités
ethniques : Il met en scène des noirs, des corses (Colomba, Mateo Falcone), des Bohémiens. Il
s'intéresse à leur culture et à leurs coutumes. Le choix dans la nouvelle d'une bohémienne et d'un
basque n'est pas innocent. En 1834 les visites se multiplient avec la famille Montijo (Eugénie sera
impératrice de France), elle serait la muse de cette nouvelle.
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Lopéra de Bizet
Après une autre tentative dans le domaine lyrique (Don Rodrigue,
1873, resinachevé), Bizet consacre toutes ses forces à la composition
de Carmen en 4 actes, sur un livret de Meilhac et Halévy d'après la
nouvelle de Prosper Mérimée (1873-1874). L'ouvrage est mal accueilli à
l'Opéra-Comique, la critique juge l'intrigue indécente et vulgaire. Il est
vrai que l'ouvrage avait de quoi surprendre, tant il s'écarte des
conventions de l'époque avec cette antithèse d'héroïne et cette fin
tragique. Mais la véritable nouveauté de Carmen réside surtout dans la
vérité des personnages, l'expression de leurs sentiments, le sens de la
couleur et du mouvement.
Georges Bizet (1838-1875) meurt le 3 juin 1875 peu après la
création de Carmen. Saint-Saëns est à l'origine de la légende selon
laquelle Bizet se serait laissé mourir, croyant à l'échec de son opéra. Après
LE CONTENU DU SPECTACLE
sa mort, il y eut encore trois représentations de Carmen à Paris, et c'est de l'Opéra de Vienne,
Brahms vint le voir et l'entendre vingt fois de suite, que le chef-d’œuvre reprit plus tard son vol.
C'est à Vienne également que Wagner le connut et l'admira sans réserve. Aujourd’hui Carmen est
l’un des opéras les plus joués dans le monde.
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De la nouvelle à l’opéra :
La nouvelle de Mérimée est, en effet, une sorte de tragédie passionnelle brève et intense
les situations et les sentiments sont souvent d’un naturalisme violent. Une adaptation fidèle en
était impensable dans une maison vouée à des spectacles habituellement sentimentaux, aimables
et gracieux. Meilhac et Halévy ont donc effectué des changements notamment pour adoucir le
caractère des deux héros pour éviter qu’on ne crie l’indécence.
- Le personnage de Carmen de Bizet est plus « édulcoré », civilisé que dans la nouvelle de
Mérimée. Alors que l’héroïne de Mérimée se présente comme une voleuse, intrigante, criminelle
au comportement totalement amoral, cruel et cynique, la Carmen de l’opéra moins outrancière
dans les méfaits qu’elle peut produire, se veut plus sage et ne commet plus de graves délits.
- Meilhac et Halévy créèrent le personnage de Micaëla, absent chez Mérimée, permettant
de faire contrepoids au personnage de Carmen. Micaëla incarnait à elle seule la tradition
romantique. Vivante image de la pureté, de la fraîcheur et de l’ingénuité, elle offrait un contraste
saisissant avec Carmen, personnification de la sensualité, du péché et du vice.
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La note d’intention du spectacle
Le texte est emprunté et adapté de la nouvelle de Prosper
Mérimée, et du livret de l’opéra de George Bizet. Dans la nouvelle
écrite par Mérimée, le narrateur est un homme, un archéologue.
Dans ce spectacle, c’est une femme qui raconte. Comme Mérimée,
elle commence par la fin. Dans un compte à rebours fatal, elle met en
scène amour, jalousie, doute, trahison, fatalité. Elle nous entraine
dans les méandres de la passion de Don José et Carmen.
Lopéra de Bizet est l’opéra français le plus joué. Il est au cœur du
travail. Petits objets. Grande musique. A l’opéra, se mêlent des sons,
des extraits de films, des musiques. Sur la scène, objets,
marionnettes, tableaux, ombres chinoises. Les matériaux scéniques
et musicaux les plus divers sont mis en œuvre afin de trouver une
manière propre de raconter une histoire mille fois racontée. Traiter
Carmen en théâtre d’objets c’est adopter humour et distance,
sans annuler la dimension tragique. Les objets permettent la légèreté, mais ils entretiennent
aussi l’équivoque.
Carmen est à la fois “la femme damnée, dévoreuse d’hommes. Elle est aussi l’incarnation d’un
être libre, qui ne peut être possédé par personne, pas même par Don José.
Dossier réalisé à partir des documents fournis par la compagnie – Ligue de l’enseignement / FAL 53
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I) PREPARATION AVANT LE SPECTACLE
1) Affiche du spectacle :
-Avant le spectacle : formuler des hypothèses sur le spectacle avec les élèves en se basant sur
l’interprétation de l’affiche et du titre du spectacle. Il ne s’agit pas de comprendre le spectacle mais
de susciter l’intérêt et la curiosité des élèves.
2) Entrer par les répliques :
(Ressources : "Coup de théâtre en classe entière", Bernard Grosjean, Scéren, CRDP Créteil, 2004.
chapitre 3, disponible au cddp ou au Théâtre de Laval)
-Avant de travailler le jeu théâtral, faire des exercices physiques de conscience du corps et de
cohésion du groupe :
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Marcher dans l’espace de jeu défini en veillant à occuper tout l’espace. Bien relâcher
bras et épaules, regard ouvert. Mettre de l’énergie dans la marche, ralentissements,
accélérations.
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Puis se croiser, chercher le regard de l’autre et se dire bonjour en se présentant (le
prénom).
-Délimiter un espace de jeu au sol avec du scotch de couleur. Cet espace sera la scène.
-L'enseignant distribue au hasard une réplique à chaque élève issue du carnet dopéra de Bizet (cf.
répliques à la fin du document).
-En cercle et en deux groupes : un groupe reste assis les yeux fermés pendant que l'autre groupe
murmure les répliques à chaque personne assise. Varier les manières de dire les répliques : près de
l'oreille, d'en bas, d'en haut, de loin. Puis inverser les deux groupes.
-En cercle, un élève doit regarder un camarade en face de lui et proférer sa réplique avec une
contrainte (comme si son interlocuteur était sourd, en allongeant les syllabes, en accentuant les
consonnes, …) ou avec une émotion (joie, tristesse, colère, peur, douceur, etc).
-Distribuer la liste des personnages : Carmen, Don José, Escamillo, Michaëla, le lieutenant).
Chaque élève doit imaginer quel personnage prononce sa réplique. Les élèves qui ont le même
personnage forment un groupe (ex : groupe des carmens, des escamillos, des Don José, des
Michaëla, des lieutenants). Chaque élève du groupe profère sa plique en jouant le personnage
(l'élève cherche une voix à son personnage, voire un corps) dans l'espace de jeu.
LES PISTES PÉDAGOGIQUES
En amont, il existe deux types de préparation à la représentation : la première dépendant de
l'expérience du théâtre des élèves en général (les lieux, les métiers, le comportement à adopter
lorsqu'on voit un spectacle, etc) et la deuxième plus spécifique portant sur le spectacle lui-même.
Aussi, quelques pistes pédagogiques proposées ci-dessous vont pouvoir vous aider à préparer
l' « avant » spectacle.
Juste avant la représentation, l’enseignant peut rappeler les codes de vision d’un spectacle et les
règles à suivre. Il peut attirer l’attention des élèves sur certains points du spectacle (les décors, la
lumière, la musique, le jeu des personnages).
En aval, l’enseignant peut exploiter les pistes pédagogiques proposées ci-dessous, la bibliographie et
les documents complémentaires : Lexique du spectacle vivant, Lire une représentation. Ce travail
permettra de familiariser les élèves au spectacle vivant, de trouver un sens à l’œuvre, d’éveiller leur
esprit critique et de donner le goût des arts.
Pour compléter ce dossier, vous pouvez aller sur le site http://www.letheatre.laval.fr et regarder le
répertoire de connaissances sur le spectacle vivant.
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